Le BDSM c’est quoi et pourquoi sa réputation est n’importe quoi en 10 points pour débutants.

1-Le BDSM c’est différent de la violence conjugale :

Le BDSM, dont le nom complet signifie Bondage and Discipline, Domination and Submission and Sado-Masochism est un ensemble assez large de pratiques sexuelles basée sur des pratiques sexuelles non conventionnelles, thème assez large dans lequel entrait autrefois toutes les formes de fétichismes et de ce que la psychiatrie a longtemps pathologisé sous le nom de paraphilies c’est à dire toute forme de sexe un peu plus imaginative que pénis+vagin = bébé. Seulement voilà ça fait un moment qu’on est sorti de la culture catholique à l’ancienne où la seule position autorisée était le missionnaire. Donc le spectre c’est déplacé et si ses contours restent flous le BDSM a vu au XXIème siècle débutant sa définition se restreindre pour qualifier de plus en plus strictement une forme de sexualité très codifiée tournant autour de la domination, de la soumission, du sadisme, du masochisme, de la discipline et/ou du ligotage de partenaire. Seulement si la réputation du BDSM reste très mauvaise auprès du grand public c’est principalement car il est perçu comme ce qu’il n’est pas le moins du monde à savoir de la violence conjugale érotisée et en fait la raison en est très simple : le BDSM est consensuel, pas la violence conjugale qui est subie elle, c’est ça la différence. Les gens qui se font ligoter, discipliner, dominer, soumettre, et qui se font infligés des douleurs plus ou moins grandes pendant l’amour en BDSM le font volontiers et y prennent du plaisir tout comme ceux qui leur font cela. Comment je le sais? J’ai testé tout le BDSM, j’ai aussi connu des partenaires avec qui c’était limite côté violence et d’autres avec qui c’était très nickel chrome et je ne me suis jamais sentie en danger et eux non plus. Et en fait ça n’avait aucun rapport avec si ils étaient dans le BDSM ou pas. D’ailleurs de ce que j’ai pu en voir les gens que j’ai rencontré dans cette scène pour être franche étaient plutôt moins souvent victimes de violences sexuelles qu’en dehors de ce milieu chez les gens « vanilles » comme on dit. Non pas qu’il soit impossible d’être à la fois dans un couple qui fait du BDSM et où des violences sexuelles arrivent mais d’expérience c’est plus rare qu’en couple vanille car un couple BDSM où la communication et la question du consentement ne sont pas centrales foire très vite en règle générale là où en couple vanille cette question peut ne jamais être abordée et la communication rester minimaliste et la sexualité se résumer à sa version la plus classique sans que la question de si ça plait ou pas aux deux partenaires soit abordée jamais et ce pendant des années je l’ai trop vu faire pour ne pas le faire remarquer.

2-Le BDSM n’est pas que du sexe :

Je sais je viens de le décrire comme étant essentiellement constitué de pratiques sexuelles, mais ça va aussi beaucoup plus loin que ça, c’est aussi une pratique qui comporte un aspect ludique et théâtral et un aspect esthétique de style notamment vestimentaire évident, une contre culture complète basée autour de ce style de pratiques sexuelles, un mode de vie, une philosophie et toute une culture avec de nombreux arts en étant inspiré et y participant notamment allant avec. D’ailleurs cela implique deux choses importantes sur le BDSM : Il peut être non sexuel et il l’est souvent. Pour tout en dire il y a même pas mal de gens même sans être asexuels plus excités par l’aspect trouver quelqu’un pour leur infliger de la douleur que par le sexe allant avec dans le milieu BDSM et ce d’autant plus que comme vous l’aurez sans doute compris de fait le milieu BDSM est très ouvert aux minorités sexuelles et comprend plus d’asexuels et d’aromantiques qu’ailleurs et oui on peut être l’un ou l’autre ou les deux et BDSM même si ce n’est pas mon cas j’ai un bon paquet d’amis ou de connaissances qui sont les deux ou les trois à la fois et le vivent fort bien.

3-Le BDSM cela peut être vécu en dehors du cadre de la prostitution :

En fait ça l’est même bien davantage en dehors de ce cadre restreint qu’au sein de celui ci, la plupart des prostituées d’ailleurs ne sont pas dans le BDSM qui est une pratique minoritaire pour elles comme pour les actrices porno d’ailleurs, qui plus est il est plus rare en fait de trouver une personne qui accepte d’être rémunérée pour du sexe BDSM qu’une dominatrice qui acceptera d’être payée pour dominer et soumettre un homme et/ou lui infliger des douleurs consenties sans qu’elle y ajoute une dimension sexuelle profession qui quand elle en est une est donc un peu dans des contours flous entre ce qui est du travail sexuel et ce qui n’en est point car et c’est une vérité qui gêne le simplisme de bien des théories à ce sujet la différence entre les métiers sexuels et ce qui ne le sont pas et où se pause la limite entre plus largement ce qui est sexuel et ce qui ne l’est point est bien plus flou que ce qu’on daigne bien en admettre souvent. Pour avoir rencontré des gens pour qui tout était sexuel, des pour qui rien ne l’était et une infinie palette de nuances de visions des choses entre les deux je n’en ai conservé qu’une certitude ce qu’on ressent comme étant ou pas sexuel est quelque chose de très variable et personnel. Sexuel ou pas le BDSM peut être échangé contre de l’argent et je suppose que ça peut l’être dans le cadre de relations tarifées libres autant que forcées même si à priori je pense que ça l’est plus souvent librement car je connais pas de travailleurs ou travailleuses du sexe dans le BDSM qui n’y était pas déjà avant de faire ce métier et c’est sacrément plus dur de trouver des clients intéressés par ça que des qui ne le sont pas et quand elles ou ils en font une composante de leur métier en général c’est car c’est une composante fondamentale de leur sexualité et de leur vie pour eux de façon générale en dehors du travail également, d’ailleurs disons le clairement la plupart des relations BDSM se font sans être rémunérées entre les partenaires de couples autrement tout ce qu’il y a de plus classique.

4-Le BDSM n’est pas toujours violent et douloureux : Ok personnellement je préfère de loin quand ça l’est mais le BDSM couvre un spectre très large de pratiques et plein de gens font des jeux de domination et de soumission et/ou de ligotage et/ou de discipline sans violence et doux, « soft » comme on dit, c’est même la très large majorité des gens dans le BDSM en fait même si forcément ceux comme moi qui préfèrent le « hardcore » sont beaucoup plus perçu de l’extérieur (et même de l’intérieur bien souvent par la majorité plus soft) du monde BDSM comme plus bizarres et donc plus pointés du doigt et critiqués et scandalisent plus la majorité vanille.

5-Le BDSM est du fétichisme : Alors oui et non, les deux milieux étant très entremêlés et ne s’étant dissociés qu’assez récemment et donc étant fréquemment confondus du fait de leurs forts liens et ayant été historiquement un seul plus vaste au XXème siècle avant de se distinguer doucement l’un de l’autre au début du XXIème siècle c’est un peu compliqué mais en gros les fétichistes se sont les gens qui détournent à des fins sexuelles des objets pas censés en avoir, par exemple un homme qui a un fétiche sexuel sur les voitures et baise avec et ne s’imagine pas le faire en dehors d’une voiture c’est un fétichiste des voitures, une personne qui utilise des sex toy ou de la lingerie sexy ce n’est pas un fétichisme puisque les objets en questions sont prévus de base pour être sexys et érotiques. Être fétichiste c’est ne pas pouvoir s’exciter sexuellement sans l’objet pas du tout sexuel sur lequel on fait une fixette. Par conséquent le BDSM et le fétichisme peuvent se rencontrer et le font souvent mais la plupart des gens dans le BDSM ne sont pas des fétichistes même si une forte minorité le sont et naviguent dans les deux contre cultures. Et du coup oui par exemple une femme masochiste ne peut pas s’exciter si son homme sadique ne la fouette pas car elle est fétichiste du fouet elle est à la fois BDSM et fétichiste.

6-Le BDSM c’est porter des tenues trop sexy…mais pas tout le temps : Non on se les collent pas à la peau pour l’éternité et en général on ne travaille pas avec, et à vrai dire faire du BDSM en tenue tout à fait banale ça n’a rien de rare c’est même plutôt la norme en fait, c’est pas parce que ces tenues sont magnifiques et effectivement terriblement sexy qu’on peut les porter à son gré tout le temps malheureusement, elles sont pas données pour certaines surtout les plus belles déjà et ensuite hélas comme avec les vêtements fétichistes tout ça a beau être juste à se damner malheureusement la réputation qui va avec fait que je ne peux pas me balader avec où je veux quand j’en ai envie tranquillement. Une fois bourrée j’avais essayé de sortir en tenue fétichiste de bunny girl à but clairement érotique, mon mec de l’époque m’a rattrapée juste à temps pour me rentrer à l’intérieur car en vrai qu’en on fait ça et le porte en public bien souvent là où je vis ça met genre quelques minutes avant que l’on finisse en garde à vue et suspectée de racolage et de prostitution. Sans compter que c’est pas les meilleures tenues à porter pour éviter d’être harcelée sexuellement en public cela va sans dire. Ceci dit c’est vraiment une éducation car pour avoir porté des tenues pas beaucoup moins sexy en cosplay ou même en costume d’Halloween là ça posait aucun souci à personne de me traiter comme d’habitude en public donc je suppose que c’est le cliché que femme en tenue fétichiste ou en tenue BDSM clichée = prostituée qui crée ces réactions chez les hommes qui nous voient nous pavaner comme ça en public, c’est bien triste quand j’y pense le monde aurait plus de couleur si on pouvait se saper comme on voulait et au degré de nudité ou de tissu qui nous est confortable de porter mais visiblement tout le monde se permet d’avoir un avis sur ce qu’on à le droit de mettre ou pas comme vêtements c’est chiant je trouve.

7-Le BDSM c’est toujours une communauté…ou pas : Euh non ça l’est généralement pour ceux qui appartiennent vraiment à cette contre culture comme moi mais par contre pour la plupart des gens hors de ce milieu là c’est loin d’être le cas et les couples ordinaire pimentant leur vie sexuelle avec du BDSM soft pour se changer les idées c’est clairement la majorité du BDSM fait concrètement, c’est une minorité qui en a fait un style de vie, les gens comme moi purement BDSM sont pas tellement plus nombreux que je sais pas moi les personnes transgenres dans la population par exemple et donc oui la pratique s’est relativement répandue et démocratisée mais le style de vie lui est resté tout aussi marginal qu’avant et tout aussi contre culturel qu’il l’a toujours été et est bien parti pour le rester encore longtemps d’autant que la mode de la récupération commerciale du BDSM est passée.

8-Les gens qui font du BDSM ne méprisent pas les gens vanilles : Vanille n’est pas un terme insultant ou péjoratif normalement même si certains l’utilisent comme tel par frustration en réaction aux airs écœurés pris par les gens vanilles en réaction à la sexualité BDSM, vanille c’est à dire ceux qui ont une sexualité classique (ça vient d’une métaphore sur les parfums de glace cette idée, vanille c’est l’un des plus commun, les BDSM, fétichistes et autres sont juste des gens qui en essayent d’autres mais qu’un parfum soit commun et banal n’insulte en rien son goût c’est juste que les goûts et les couleurs ne sont pas les mêmes pour tout le monde), en fait le pire reproche que j’ai jamais vu une personne aimant le BDSM à propos de la sexualité vanille c’est d’être ennuyeuse, mais ça c’est ce que ressente les gens aimant le BDSM et pas le sexe vanille tout simplement, aimer les deux n’a rien d’interdit c’est mon cas d’ailleurs même si je préfère le BDSM le plus souvent, j’ai jamais été du genre à me limiter à un seul parfum de glace en même temps donc bah pour les pratiques sexuelles c’est pareil (l’orientation c’est différent et on peut être BDSM ou pas et de n’importe quelle orientation sexuelle), et si il y a plein de gens qui n’aiment que le vanille ou le préfère très largement aux autres parfums en fait tant mieux pour eux. Néanmoins je trouve hypocrite de la part de gens vanille de venir reprocher aux gens du milieu BDSM de les stigmatiser juste car quelques personnes de ce milieu disent qu’ils trouvent leur sexualité ennuyeuse tandis que de l’autre côté eux ils nous insultent en nous faisant passer pour une bande de violeurs en série, de fans de violence conjugales, nous traitent d’obsédés sexuels, nous considère comme des « putes » avec toute la violence qui va avec ce stigmate là (même si c’est généralement au sens généraliste de « pute » il arrive qu’ils nous prennent pour des travailleurs et travailleuses du sexe et nous traitent à l’occasion aussi mal que la société les traitent régulièrement sans compter que pour les gens à la fois travailleuses ou travailleurs du sexe et dans le BDSM c’est le double effet Kiss Cool de ce prendre les préjugés sur leur métier et sur le BDSM en même temps à la gueule), il est arrivé plusieurs fois qu’ils aient une réaction carcérale vis à vis de nous et nous envoie en garde à vue sans autre raison que nos pratiques sexuelles, ou en psychiatrie ou chez des psys lambdas vu à quel point le BDSM s’est vu pathologisé, je rappelle quand même que le sadisme et le masochisme on une longue histoire de pathologisation psychiatrique derrière eux.

9-Le BDSM est bel et bien le milieu d’une communauté marginalisée : On me dit souvent qu’être BDSM n’a pas plus de conséquence que d’avoir je sais pas moi les yeux marrons sur comment on est traité et jugé en société, bon vu tout ce que je viens de dire on voit bien à quel point c’est faux mais aussi et surtout et je suis loin d’être là seule à faire ce constat, j’ai jamais rencontré de valide que le BDSM branchait et très rarement rencontré des atypiques que ça n’attirait pas. Partant de ce fait je me suis demandée pourquoi et la réponse est évidente même si elle ne m’était pas apparue comme l’étant de suite. BDSM = automatiquement sadomasochisme pour plein de gens et le sadisme et le masochisme ont longtemps été considérés comme des pathologies psychiatriques. Pardon suis je bête en fait ça l’est toujours c’est juste que maintenant c’est plus une « maladie psychiatrique » mais un « symptôme » de certaines d’entre elles…sans commentaire…mais du coup j’admets que quand j’entends des trucs comme « mais tu es pas homo donc ta sexualité n’est jamais mal vue » de la part de gens dont la sexualité a été pleinement dépathologisée (avec tout les guillemets qu’on peut y mettre vu à quel point cette pathologisation de l’homosexualité reste fréquente dans les mentalités) ce qui est pas vraiment le cas de mes pratiques sexuelles ça me donne un peu envie de rire jaune en fait surtout que je switche et j’ai rien contre le vanille mais globalement je suis une femme dominatrice et sadique soit le genre de personnes dont les gens pensent le plus « Mais WTF? » dans le milieu BDSM et qui sont les plus facilement pathologisées et perçues comme bizarres hors milieu BDSM.

10-50 nuances de Grey n’est pas du BDSM : C’est juste une fanfiction de très mauvaise qualité en étant vaguement inspirée de loin par temps de brouillard et par contre oui ce film c’est clairement de l’érotisation de la violence conjugale dans un cadre vaguement érotique, après je suis la première à dire qu’il faut pas confondre viol et fantasme de viol mais ça c’est clairement un fantasme de viol et de violence conjugale beaucoup plus que du BDSM, d’ailleurs si ça a à ce point excité les gens vanilles c’est bien car ça n’a rien de BDSM. Par contre ça a commencé au début de cette décennie 2010 une mode qui fort heureusement est largement tombée depuis de mettre du pseudo BDSM très mal compris à toutes les sauces et de complètement embrouiller les gens sur ce qu’est vraiment le BDSM et ça c’est grave relou.

Bref voilà ça c’était les gros clichés sur le BDSM a dissiper avant de vous en parler plus en détail parce que j’ai envie de raconter ma vie de femme dominatrice et sadique car il y a tellement à en dire.

4 réflexions sur « Le BDSM c’est quoi et pourquoi sa réputation est n’importe quoi en 10 points pour débutants. »

  1. Je rajouterais juste un truc sur les relations abusives et le BDSM, en effet la forme du BDSM (le fait que ce soit codifié, avec de la communication, etc) favorise moins les abus que les relations vanille où en gros tout le monde improvise et est dans l’implicite, le fait de supposer que l’autre est d’accord car « tout le monde fait ça » ou de supposer ce que l’autre ressent, etc.

    Par contre quand les abus arrivent effectivement ça peut être encore plus difficile à gérer, d’abord il y a des abuseurs.es qui jouent (de façon plus ou moins volontaire et consciente) sur la limite entre abus et BDSM justement pour enfumer la personne abusée, et puis il y a le problème commun aux abus et aux communautés marginalisées (que ce soit BDSM, LGBT++, polyamour…) : la police est souvent hostile à ces communautés-là ce qui complique le fait d’aller les voir même si on est une personne blanche (et bien sûr si on l’est pas il y a le racisme policier qui joue), le fait de dénoncer un abus risque de « renforcer les clichés » et de « donner une mauvaise image » de tout le groupe, la personne abusée dépend souvent socialement et/ou financièrement de la communauté…

    J’ai déjà vu le cas plusieurs fois, d’abuseur.ses qui justement pratiquaient le BDSM et profitaient d’une position dominante dans la communauté (à chaque fois des personnes bourges ou petites bourgeoises, blanches sauf une, et valides à quelques psychoatypies légères près d’ailleurs) y compris un coach de bondage, pour avoir un maximum de relations et multiplier les abus notamment en jouant sur le fait de mieux connaître les codes et règles du BDSM que leurs victimes (qui elles étaient en général des personnes neuroatypiques, et souvent aussi physio et psychoatypiques, et avec des problèmes d’argent)…

    Après je suis d’accord aussi, c’est un détournement malhonnête du BDSM et même une usurpation dans une certaine mesure et l’esprit véritable du BDSM c’est pas ça, mais ce phénomène existe aussi. Probablement entretenu par les médias qui assimilent BDSM et abus voire pire BDSM et abus érotisé, ce qui du coup encourage des abuseur.ses à aller vers le BDSM en y voyant un filon…

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    1. Oui après le problème des gens qui consciemment ou non et le plus souvent non violentent leurs partenaires sexuellement c’est plus général je pense hein. Il y a le problème que la limite entre les deux est floue dans la tête de tout le monde déjà manifestement sinon on en serait pas à galérer à tenter de rédiger des textes de lois mettant d’accord tout le monde sur ce qui est ou pas du harcèlement ou du viol. Et le problème à mon avis c’est que c’est une limite sociale avec une forte dose de subjectivité culturelle et individuelle et c’est pas assez mis en avant, pas pour relativiser j’entends mais car ce que soit même on ressent comme un viol ou du harcèlement et ce que l’autre pense être tel peut varier grandement. En plus moi même franchement avant de l’avoir été violée je savais pas du tout que j’y réagirais culturellement à ce point là en étant quasi complètement focalisée sur les questions liées à mon honneur et ma dignité par exemple chose très mal comprise des féministes blanches réagissant sur le mode « arrête d’être rétrograde avec des valeurs conservatrices » quand je le leur expliquais et en plus notre vision de ce qu’on a subi peut changer avec le temps, sur le coup on peut pas le ressentir comme un viol puis constatant les dégâts des années après juger que s’en est un. A l’inverse il y a des conventions culturelles qui pour moi ont de gros airs de viol qui sont jugées normales par plein de gens et complètement banalisée qui me mettent mal à l’aise. Par exemple en ce moment mon mec étant K.O depuis 3 jours à cause d’une très grosse grippe genre plus de 40 et tout pour faire l’amour c’est mort, ce qui m’était jamais arrivé avant vu qu’avant lui j’avais jamais eu à m’occuper d’un mec aussi malade aussi longtemps et je cache pas que ça nous frustre donc j’ai essayé de chercher sur le net des idées pour pouvoir partager notre intimité sans sexe le temps qu’il guérisse pensant que je devais pas être la première personne en couple à qui ce souci arrive en toute logique dans l’histoire du monde hein et qu’il y aurait bien des gens qui partageraient des trucs qui permettent de vivre ça le moins désagréablement possible…j’ai du me démerder avec mon imagination et ses suggestions au final…car sur le net tout ce que j’ai trouvé c’est des histoires à la chaine de mecs frustrés par leur femme dans la même situation que mon chéri qu’ils ne pouvaient donc pas baiser et s’entre encourageant bah…à la baiser quand même en profitant du fait qu’elle soit pas vraiment en état de dire non ni de résister au prétexte que ça « solidifie le couple » et qu’elle « les remerciera après », ça m’a grave choqué mais apparemment c’est un truc courant qui choque que moi, j’espère sincèrement que c’était plus soft que ça et qu’il y a un truc que j’ai pas compris à cause de leur manière un peu brutale de parler mais j’ai mes doutes. Et ça j’ai jamais entendu de féministe l’évoquer ou alors je traine pas dans les bons milieux pour les avoir entendu en parler. Sans compter la question du consentement en dehors du cadre sexuel, vachement utile pour les autistes et autres personnes régulièrement forcées de faire des trucs non sexuels auxquels ils consentent pas par normativisme genre contact tactile, câlins, main dans les cheveux, bises etc…mais dont j’ai jamais entendu parler comme étant lié à la question du consentement sexuel en dehors des milieux autistes alors que ça l’est vachement de mon point de vue. Après il y a aussi la question d’où poser la limite car je suis pas pour le féminisme libéral en mode « tant que tu consens c’est ok » qui est un peu court sur les interrogations matérialistes sur à quoi on consent et qu’est ce qui nous mène à le faire dans un monde rempli de rapports de domination. Par exemple même si ça à un lien qu’assez indirect ça donne une idée de de quoi je parle, si quasi toutes les nanas consentent dans notre pays à s’épiler car ce serait plus joli et hygiénique soi disant même si les poils de leurs mecs les gênent pas si on reste en version féministe libérale on est en mode « ok bah si elles y consentent très bien pas de souci » mais je pense que là passer en mode analyse matérialiste et questionner les normes de beauté, leur historique, le sens qui se cache derrière, le rôle des institutions, du marché, de la publicité etc…c’est très utile pour révéler le sexisme dont sont très souvent empreintes ce genre de pratique, pas automatiquement à un niveau individuel certes mais quand même très souvent, et se dispenser de ce genre d’analyses ça me parait court sur ce type de questionnements. Après partir en mode radfem et se dire un consentement c’est un consentement éclairé et sinon c’est du viol, ce qui a du sens par exemple par rapport à Big Pharma j’estime qu’on consent pas vraiment à prendre un médoc si on y consent sans avoir été prévenu de tout ses effets secondaires potentiels et qu’on peut parfaitement considérer que c’est un viol médical que pousser une personne à leur consommation en forçant son consentement par autoritarisme, d’ailleurs si on commençait à envisager la psychiatrie sur ce mode peut être que l’industrie du viol qu’elle est bien plus que l’industrie du sexe ne l’est dans la mesure ou le travail sexuel librement consenti on en est sur ça existe malgré toutes les limites qu’on peut y trouver, la psychiatrisation vraiment volontaire et pas juste acceptée car on a cédé à la pression de l’entourage on en a pas de preuve scientifique définitive que ça existe vraiment, peut être si on voyait plus les choses de cette façon ça réveillerait enfin les consciences sur pourquoi abolir la psychiatrie est nécessaire. Bref je me suis paumée, bref je voulais en arriver au fait que les radfem considère que l’hétérosexualité étant une norme imposée depuis l’enfance et remplie de mythos racontés aux femmes pour qu’elles y consentent tout rapport hétéro serait forcément un viol et euh…là il y a clairement un saut de logique en trop qu’elles ont fait de mon point de vue. Je saurais pas théoriser précisément pourquoi mais je sens bien la différence pour avoir vécu les deux entre un viol hétérosexuel et un rapport hétérosexuel consenti et aimant principalement vu que le premier est un choc à la limite du PTSD et le second me donne vraiment des ailes donc c’est assez insultant leur point de vue à mes yeux du coup en gros c’est tu es hétéro donc « multi violée » pour elles donc ton ressenti est invalide WTF? C’est n’importe quoi. Cependant j’admets qu’entre la version féministe libérale que je trouve un peu courte à se contenter de dire « le consentement c’est cool » et la version radfem en mode si tu es dans un rapport de sexe non égalitaire tu es violée alors ne baise plus vu qu’ils le sont tous (en gros) j’essaye de trouver une voie du milieu qui me paraisse une position cohérente et je galère car je trouve personne qui soit vraiment dessus.

      Pour les minorités marginalisées c’est surtout que la police et les journaleux sont les premiers à se servir de fait divers pour niquer la réputation d’une communauté donc je suis désolée mais je comprends cette façon de penser, j’ai jamais témoigné de mon viol devant eux car le mec qui me l’a fait subir était un banlieusard noir je te laisse imaginer les récupérations possibles vu que mes origines se voient pas trop physiquement et pour les keufs j’aurais probablement été interprétée comme une femme blanche, donc du coup tout ce que tu cites entre guillemets comme si c’était des excuses je trouve ça assez vrai en fait. Par contre oui se passer de la police est une nécessité sur ce genre de cas à mon avis mais dans les faits ça veut trop souvent dire laisser faire, notamment car les plus dominants dans ces groupes sont les plus abuseurs le plus souvent et ont intérêt à maintenir ce laisser faire, alors que ça devrait surtout vouloir dire se créer des règles de vie communautaires en internes qui permettent de lutter contre ce genre de problèmes avec les moyens du bord mais hélas ça on en est loin.

      Pour les questions d’initiateurs profitant de leur plus grande expérience sexuelle pour manipuler le consentement de leurs élèves c’est pas spécifique au BDSM non plus même si ça m’étonne pas que ça arrive dans ce cadre là également, pour le coup je suis d’accord avec les radfems nos rapports hétéros classiques vanilles bien valorisées dans la société ou en moyenne l’homme a deux fois plus d’expérience que la femme sexuellement ils en sont souvent remplis à ras bord de ce genre de problèmes.

      J’ai jamais dit que ça existe pas j’ai juste pas l’impression que ce soit manifesté de façon si spécifique dans le BDSM par rapport à comment ça se passe dans un cadre usuel quand c’est le cas. Oui c’est sur que le nombre de mecs qui profitent du faux BDSM médiatique façon 50 Shades Of Grey pour exciter des jeunes vanilles débutantes dans le domaine et souvent dans la sexualité tout court aussi et leur faire croire juste car elles ont des fantasmes de viol qu’elles ont envie d’être violées vraiment avec des excuses de désirs freudiens inconscients ou conneries du genre souvent d’ailleurs, j’ai pu voir que c’est assez impressionnant. Côté dominante le nombre de mecs qui ne comprennent pas le principe de base de la domination féminine et nous voient juste comme leur fantasme porno ambulant il est assez impressionnant aussi tout comme celui des mecs qui se prétendent soumis mais en vrai font tout pour ne pas lâcher le contrôle et ne pas se soumettre justement aux désirs de la femme avec laquelle ils sont en couple (de façon consentie j’entends bien sur) et où on a sérieusement l’impression que tout ce qu’ils ont compris de ce jeu de rôle c’est la surface et que les fringues stéréotype de dominatrice c’est excitant en gros quoi. Après je pense que les gens qui en violentent sexuellement d’autres le font généralement pas de manière ultra consciente et qu’ils sont pas des tonnes à chercher un filon et que le BDSM c’est pas le meilleur pour eux justement du fait que c’est dans ce cadre là du fait de sa réputation qu’ils ont le plus de risque d’être légalement soupçonnés de violences conjugales et arrêtés que ce soit à tort ou à raison, et si c’est à raison à mon avis c’est beaucoup plus rarement car ils y voyaient un filon que car une partie de l’esthétique leur a plu, notamment sa « violence » peut être.

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  2. Je comprends ta réaction centrée sur l’honneur et la dignité, enfin non je comprends pas dans les détails parce que évidemment on n’a pas la même culture et tout ça, mais ça me paraît vachement logique qu’on puisse avoir cette réaction-là.
    D’ailleurs j’avais eu une réaction aussi centrée sur la fierté et la dignité (d’une autre façon sans doute) par rapport à d’autres violences (harcèlement, abus psychologiques, violences physiques…) et quand j’en parlais en milieu militant ça mettait souvent les blancs valides mal à l’aise, parce que pour eux dans ces situations-là il faut réagir en cherchant le dialogue et la compréhension de l’autre, la résolution du conflit, en étant « plus mature » que la personne (ou le groupe) en face…

    Oui d’accord c’est bien beau cette démarche mais qu’en est-il de ma fierté de pas me laisser écraser ni agresser sans réagir et de ne pas perdre un conflit qu’on initie contre moi, fierté qui est importante même si pour les psy et les gens qui reprennent leur discours c’est un « trait narcissique » ou une forme « d’immaturité » bref… Et dans certains cas qu’en est-il du besoin de vengeance (besoin que tout le monde n’a pas mais que moi j’ai eu et qui existe et peut pas être juste nié et balayé d’un revers de la main).

    La question du consentement hors relations sexuelles perso j’en ai entendu parler dans six milieux (qui se recoupent pas mal), les autistes, les dyssynchrones, les groupes NA avec une forte proportion de ces deux atypies, les polyamoureux, le milieu BDSM et le milieu anti-âgiste/anti-violence éducative ordinaire, et dans les trois derniers milieux (poly, BDSM, anti-âgiste) à chaque fois c’était des dyssynchrones qui en parlaient sans surprise.

    D’accord sur le fait que l’analyse libérale « si tu dis oui c’est bon » est pas suffisante, après je comprends pourquoi plein de gens préfèrent cette analyse, parce que sinon on tombe facilement dans le shaming des gens qui consentent à des trucs sous pression sociale réelle ou supposée (par exemple les TDS et les femmes voilées dont plein de féministes blanches valides et souvent bourges disent que elles le font forcément sous pression et donc ne peuvent pas avoir consenti et utilisent ça pour les stigmatiser et soutenir les lois à leur encontre), au nom de la cause, mais en effet c’est important d’analyser pourquoi les gens consentent, et dans quel cas c’est réellement du consentement libre et éclairé, dans quels cas c’est juste céder à la pression sociale ou à des impératifs économiques ou autre
    Je savais pas que certaines féministes considéraient qu’une femme ayant un rapport hétéro, en soi, était forcément violée et donc forcément dans la souffrance et le déni, ne pouvait pas consentir… WTF. Enfin là c’est clairement une dérive idéologique de gens qui justement partent loin dans leur idéologie en oubliant la réalité et les vrais gens qui sont dedans.

    Je serais aussi en mode assez radfem par rapport à la psychiatrisation, et je dirais même à TOUT ce qu’on impose directement ou non aux personnes atypiques.
    Par exemple, une personne neuroatypique qui « décide personnellement » de chercher du taf et de compenser pour ça, dans 99,9% des cas c’est juste un impératif économique et/ou la pression sociale et culturelle, donc certes ça reste une décision personnelle et la personne y garde une marge d’autonomie mais elle cède, elle consent pas, tout simplement parce qu’elle peut pas dire « non » sans risquer sa survie ou d’être ostracisée, harcelée…
    Une personne neuroatypique qui décide personnellement de suivre une scolarité normale au milieu des valides (où statistiquement elle a d’énormes chances d’être harcelée et de passer de longues années de solitude, où les cours et les lieux seront inadaptés…) pareil.
    Une personne neuroatypique qui accepte ou même prend l’initiative de suivre des thérapies (médicaments, psychothérapies ou thérapies comportementales) pour réduire ses comportements autistiques ou TDAH ou dyssynchrones par exemple, dans 99% des cas, pareil, c’est soit la pression sociale et culturelle, soit que elle souffre réellement de ces traits au quotidien (par ex l’hypersensibilité sensorielle ou émotionnelle, le manque de concentration, les particularités sociales d’atypiques qui empêchent d’avoir des amis ou une meuf/un mec, le fait de penser « trop » et « tout le temps » et de jamais pouvoir « débrancher le cerveau » comme disent certains dyssynchrones, etc) mais au final elle en souffre parce qu’on l’oblige à bosser et que les gens sont validistes et en souffrirait moins voire pas du tout dans un contexte non-validiste, donc c’est pas un vrai consentement en général

    Sur tout ça on peut pas dire que c’est « juste un choix perso » et point.

    Et en même temps je veux pas non plus faire comme les radfem justement en disant aux atypiques qui font ça « vous avez tort » ou pire « ne le faites pas, c’est mal » ou « il faut l’interdire même aux gens qui sont d’accord pour le faire » parce que ça reviendrait à mettre une autre injonction et à leur enlever encore plus d’autonomie, parce que par exemple la personne qui prend l’initiative de se faire interner en HP même si elle y est poussée ou forcée par le contexte validiste de façon indirecte, reste que si elle prend cette décision c’est qu’elle a pas d’autre option viable dans l’immédiat en général.

    De plus même si en général le vrai problème vient du validisme, dans certains cas la personne souffre réellement de ses neuroatypies (ou plutôt de certains traits en particulier car c’est rare de souffrir d’une neuroatypie en elle-même dans TOUT son ensemble) et en souffrirait quand même dans un contexte non-validiste et chercherait à être soignée (pour moins souffrir) même sans validisme autour et même si c’est pas la majorité ça existe

    Sans compter que tenir un discours militant radical sur ces sujets-là ça va forcément être vécu comme une remise en cause de leur autonomie et de leurs choix personnels (fussent-ils faits sous la pression) par les personnes qui ont choisi tout ça (de se scolariser normalement, de se faire interner, médicamenter ou autre) et donc repousser ces gens vers le militantisme libéral au mieux et vers une position anti-militante voire pro-psy et pro-système au pire… Et on peut pas leur reprocher.

    Je comprends aussi parfaitement la peur que la police et les journaleux utilisent le moindre fait divers (réel ou supposé ou exagéré et déformé d’ailleurs) pour salir la réputation de toute une communauté, et j’ai fait pareil aussi (de pas aller voir les flics et rester dans le silence) notamment pour cette raison, je dis pas que c’est un mauvais choix donc évidemment d’ailleurs en l’état actuel il y a aucune « bonne » réponse à « que faire dans cette situation si on est victime » puisque nos milieux savent pas (pas encore ? si on est optimistes) gérer ces situations-là et en même temps compter sur les institutions de l’Etat c’est pas possible pour beaucoup d’entre nous et pas forcément souhaitable pour des raisons politiques…

    Les initiateurs qui profitent de leur expérience sexuelle et relationnelle plus importante existent dans tous les milieux et c’est super courant chez les gens « normaux » dans les relations vanille voire la norme en effet vu que souvent le mec est plus âgé que la meuf, et plus expérimenté même à âge égal, et plus informé sur le sexe car il a plus été encouragé à s’y intéresser…

    Sur les mecs (et autres gens) qui voient dans le BDSM un filon pour abuser, je suis d’accord ils sont pas si nombreux que ça mais chaque fois que c’est arrivé ils ont toujours profité du fait d’être dans une communauté marginalisée dont il faut défendre l’unité et la réputation (en gros) pour se couvrir, de façon assez calculée pour le coup (même si leurs abus avaient pas forcément été calculés à la base enfin j’en sais rien j’étais pas là évidemment) et trouvé pas mal de gens pour les défendre…
    Ceci dit en effet, chaque fois l’histoire a été dénoncée dans la communauté et une partie importante de la communauté a réagi de façon hostile à l’abus et à l’abuseur (y compris des mecs cis), alors que dans le milieu normal, tout le monde s’en serait globalement foutu ou aurait pris le parti de l’abuseur sans même y réfléchir en général.

    Donc au final leur calcul (enfin calcul ou choix inconscient bref) de venir spécifiquement dans le milieu BDSM et d’y commettre des abus est pas un si bon calcul puisque en effet c’est un milieu qui est au moins en partie sensibilisé au consentement et à l’abus (même si très imparfait) alors que le milieu normal l’est juste pas du tout… Mais reste que ils ont agi ainsi.

    Concernant les mecs qui veulent juste une meuf avec une esthétique de dominatrice en mode jeu de rôles mais sans la domination réelle c’est sans doute soit une histoire de virilité (en gros ils sont tentés par la soumission mais sans oser réellement se soumettre pour pas se sentir dévririlisés), soit un problème de manque d’info sur le sujet (en gros ce qui les intéresse c’est un simple jeu de rôles ce qui est un fantasme valide aussi, mais c’est pas pareil qu’une vraie relation DS en effet et tu vas pas chercher ça au même endroit)… enfin j’imagine que ça doit être bien chiant ceci dit.

    Les mecs qui s’encouragent à « baiser quand même » leur femme qui est malade et peut pas dire non c’est super courant oui, et en effet ça choque globalement que les (pro-)féministes et encore à condition d’être sensibilisé.es à cette question-là en particulier (donc pas forcément une personne (pro)féministe qui se serait intéressée que aux inégalités salariales ou au harcèlement de rue et jamais penchée de près sur les relations sexuelles par ex), mais oui je suis d’accord je trouve aussi que c’est du viol. Bon perso j’ai souvent croisé des féministes qui en parlaient et lu des trucs dessus même si là j’ai pas les liens en tête, donc j’ai eu plus de chance que toi sur ce point.

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    1. Pour le premier point j’ai tout simplement ignoré les commentaires des blanches et pris le parti de considérer le viol selon le point de vue de mes cultures dans lequel la vengeance pour laver un affront c’est la base surtout un affront de ce genre là. Techniquement autrefois par le principe de la vendetta en Corse par exemple si sa famille ne pouvait pas lui faire justice elle même une femme avait le droit de tuer elle même le mec qui l’avait violée pour retrouver sa pureté et laver son honneur en gros dans l’imaginaire en souillant du sang du corps de cet homme ses mains comme lui avait souiller le sang du corps de cette femme et par là de sa famille de façon réparatrice. J’avoue que même si je me suis calmée depuis légalité oblige sur le moment après avoir compris avoir été violée j’étais en mode merde pourquoi je vais en prison si je le fais pour me venger, la loi française c’est nul XD. Bon avec le recul le côté oeil pour oeil dent pour dent de cette tradition il avait aussi bien des défauts et c’est pas forcément plus mal qu’elle ait disparu mais sur ce point précis je suis pas sur que les femmes aient gagné à 100% dans la disparition (relative) de cette mentalité.

      Si si ce genre de théorie de radfem à base de tout rapport hétéro ça existe et dans certains milieux c’est assez répandu, il y a une époque où elles avaient failli m’en convaincre et je culpabilisais grave d’aimer ça du coup. Bon en même temps j’étais jeune et encore en pleine découverte de ma sexualité période plus propice de loin à écouter les anciennes sans se rendre compte que leur discours est WTF, ceci dit assez rapidement l’expérience physique a fini par me convaincre qu’elles avaient tort.

      Pour ce que tu dis sur le consentement et le validisme oui en gros on est d’accord mais perso si il y avait eu plus de contre discours antipsychiatrie à ma disposition je pense que j’aurais pu faire des choix beaucoup moins médicalisants et plus éclairés par le passé et il y a des concessions à l’industrie médicale qu’avec le recul je regrette vivement. Cela et le fait qu’on peut jamais pondre un texte un peu brute de pomme sur ces questions là sans avoir des gens pour dire gna gna gna t’exagères, t’es anti-tout tandis que de l’autre côté même des siècles d’études scientifiques à l’appui quand on critique un aspect de l’industrie médicale ou psy on se prend tout le temps des volées de bois verts et c’est relou.

      « c’est super courant chez les gens « normaux » dans les relations vanille voire la norme en effet vu que souvent le mec est plus âgé que la meuf, et plus expérimenté même à âge égal, et plus informé sur le sexe car il a plus été encouragé à s’y intéresser… » Ah bah tiens j’en parle longuement dans mon prochain article.

      Oui bien sur qu’ils ou elles peuvent agir ainsi en milieu BDSM j’en doutes pas je suppose que les gens se taisent surtout car ceux qui agissent comme ça c’est les chefaillons du groupe et ils ont peur des représailles et du rejet si ils les dénoncent, mais ça à l’air pareil dans tout les groupes minoritaires en fait, par exemple les covens wiccans ont très souvent le même problème à ce qu’il parait alors que les deux milieux ont pas grand chose de plus que leur marginalité en commun.

      Pour les mecs qui croient chercher de la soumission et n’en cherche pas oui en gros tu as raison mais il y a un aspect misogyne aussi assez souvent en fait.

      Ah bah ça me rassure de savoir qu’elles existent j’avoue je m’étais dit « à tout les coups elles en parlent pas car vu que c’est très vaguement lié au validisme elles s’en tapent ».

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