L’écoféminisme et ce qu’il a déjà changé en positif dans les luttes.

Parce que de temps en temps il fait du bien dans ces temps sombres de parler du positif et faire un peu d’optimisme parlons de choses qui ont changé positivement au sein des luttes militantes un peu aussi. Toute la gravité de la crise écologique est terrible, mais une lueur d’espoir se trouve dans les luttes efficaces contre ces dernières années notamment l’influence de l’écoféminisme qui s’est vue sur les modes d’action. On y a trouvé un regain de formes de luttes laissant place à la poésie, à l’intime, aux émotions, au réenchantement du monde, aux arts notamment à la danse. D’un encouragement à sortir du dualisme cartésien et renouer son cœur (son âme pour les spiritualistes) et son corps qui aide au quotidien du témoignage de nombre de personnes à se sentir mieux et plus puissantes, des femmes bien sur, mais des gens de tout les genres en fait admettent que fréquenter ce courant a touché une corde sensible pour elles/elleux/eux et leur a fait du bien, leur a rendu de la force pour l’action dans les luttes écologistes.

Et aujourd’hui bien que ses versions les plus audibles et médiatisées soient très capitalistes et libérales, quand on creuse on voit très vite que l’écoféminisme aujourd’hui a réussi à amplement infuser dans les courants socialistes et communistes ainsi qu’anarchistes et s’y lier dans une lutte unie contre le capitalisme dans sa version majoritaire en France, radicalisant avec succès ses parts plus molles par rapport à ça à l’origine, de part sa fusion avec les mouvements historiques plus traditionnels des luttes sociales comme les communistes ayant toujours été plus carrés que les écoféministes là dessus. Et ça, c’est bon aussi pour les deux courants, d’avoir pu s’unir et se renforcer mutuellement malgré les obstacles et les tentatives de la droite de les diviser sur leurs différences (spiritualité vs athéisme par exemple) instrumentalisées pour essayer d’empêcher leur union. Heureusement, ça a échoué comme stratégie et ces personnes sont enfin unies dans un même combat contre le capitalisme écocide.

Le regain de souffle d’une même lutte antinucléaire. Une lutte aussi qui a réussi à enfin en combattant l’extrême droite retrouver son ancrage dans des questions décoloniales et les préoccupations qui auraient toujours du rester centrales dans l’écoféminisme pour les victimes du racisme environnemental dans les quartiers populaires. Je crois, aussi que les mouvements écoféministes en liant entre elles diverses oppressions notamment celle des femmes et de la nature par un même patriarcat capitaliste et raciste ont réussi à faire comprendre et accepter l’importance des questions intersectionnelles à beaucoup de gens en France avec une sensibilité écolo et féministe qui avaient du mal à comprendre l’importance de l’antiracisme et des luttes décoloniales du fait de leur privilège blanc, j’ai vu leur intérêt pour les luttes écoféministes des racisés en France et des femmes autochtones, latinas ou encore indiennes dans l’écoféministes réellement déciller les yeux à beaucoup sur ce point et améliorer leur qualité d’allié. En cela je pense l’écoféminisme a fait de bonnes choses. Donnant un horizon écosocialiste commun comme nouvel espoir pour le futur à tous les gens à qui tout ça parle afin de protéger ensemble la Terre. C’est à dire la gauche aujourd’hui qui dans l’ensemble y semble acquise, peut être pas totalement mais suffisamment pour préférer ça à l’avenir proposé par la droite à base de nationalisme xénophobe et pour le moment c’est sans doute assez.

Mais comment ça se fait qu’à un horizon si positif qui veut juste faire triompher l’égalité, la démocratie et le respect de la nature, tant de gens préfèrent une idéologie de haine parmi nos concitoyens. En clair pourquoi il existe des gens de droite? C’est net : la réponse est la peur, la majorité des gens qui favorisent la droite sur une gauche écoféministe et écosocialiste sont des gens qui ont peur c’est très net en leur parlant. Peur de quoi cela dit? Souvent ceux à qui ça fait le plus peur c’est histoire d’écoféminisme écosocialiste, ce sont ceux qui sont prisonniers d’une pensée occidentale qui dévalorise la dépendance et l’interdépendance de chacun envers tous et refusent de la reconnaitre au nom de leur volonté de paraitre et pouvoir se mentir et persuader d’être invulnérables. Et ça c’est un validisme/capacitisme général appliqué à tous dans la société française et plus largement « occidentale » qui est terriblement nocive pour tout le monde surtout côté santé donc ça me semble issue d’une profonde aliénation comme perspective. Et oui on est vulnérables et faillibles, moins on le reconnait plus on a peur de la gauche et de son collectivisme qui rompt avec la tradition philosophique libérale et capitaliste de l’individualisme. Plus on y voit une influence étrangère néfaste perçue de façon raciste tout en oubliant qu’en vrai avant le XVIIème siècle personne en Europe n’était individualiste pas plus que dans les autres sociétés toutes collectivistes car avant bah l’homme européen n’avait pas les moyens d’assurer sa survie d’une façon qui pouvait ainsi l’illusionner sur son autonomie et lui faire croire erronément qu’il s’était fait seul et n’avait pas besoin des autres pour se construire et survivre. Alors sur ce point l’horizon est là : valoriser et honorer notre interdépendance, créer des communautés, du collectif, du commun, se soutenir les uns les autres, honorer nos failles et vulnérabilités, là est notre avenir. Soignons ensemble la blessure de nos sociétés qui nous l’ont fait oublier.

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