Soutenir le droit des palestiniens à la résistance à l’oppression est essayer d’empêcher un génocide. Ce n’est ni être pro-Hamas ni être contre les droits des femmes, voici pourquoi.

Depuis que j’ai donné un avis sur la Palestine et le génocide actuel en admettant que de mon point de vue la résistance à l’oppression est le droit de tout les peuples occupés et colonisés, j’ai vu dans mon entourage des tas de gens me tomber dessus avec du « est-ce que tu condamnes les violences? », « Tu défends le Hamas ou quoi? » ou encore pire « et tu t’en fous des droits des femmes »? Non, évidemment. Cependant, ce sont des questions pièges chargées et très construites politiquement. Tout comme l’est bien sur toute approche du conflit israélo-palestinien qui est un énorme problème géopolitique très complexe enraciné dans une longue histoire de violences, de déplacement forcés et qui si sans conteste il a d’avantage dans l’ensemble fait souffrir les Palestiniens, il ne faut pas l’oublier a été marqué des deux côtés d’exactions contre les droits humains de personnes et en effet a hélas couté des vies.

Forcément en ce contexte extrêmement tendu d’exacerbation récente des violences entre ces deux pays ce sont comme dans toute guerre les femmes qui souffrent le plus et les enfants avec, des deux côté ce sont des civils femmes et enfants qui sont les principaux morts et blessés, en soi ce n’est pas un secret que la guerre désolée si c’est une perspective qui choque certaines mais la défendre en tant que principe c’est pas trop la tradition féministe de base et il y a des arguments derrière cette opposition antimilitariste commune chez les personnes défendant les droits des femmes. C’est d’autant plus vrai pour les femmes du Sud global qui inclut la Palestine qui sont malheureusement des mieux placées pour savoir ce qu’une guerre incessante peut faire contre leurs libertés en tant que femmes. Si on est réellement féministe surtout dans une perspective internationaliste, anticapitaliste et antimilitariste comme c’est mon cas forcément qu’on soutient la Palestine dans son droit de résistance à l’oppression c’est une évidence dans la situation actuelle où les palestiniennes subissent un génocide. Si on a pas l’esprit embué par le nationalisme qui restreint la limite d’à quelles femmes se porte son soutien on considère que les femmes de tout les pays ont pour premier droit de rester vivantes donc en fait ça coule juste de source ce soutien.

D’autant plus qu’elles sont aussi face à une situation où elles sont colonisées et subissent un apartheid. Le soutien à la colonisation et à l’apartheid est antiféministe tout autant qu’anti tout ce qui a un lien avec la question des droits de l’homme. Merde au bout d’un moment défendre les droits des femmes surtout aujourd’hui c’est quand bien même bien souvent lutter contre des situations de violences, tenter de tout faire pour soutenir à la mesure de nos moyens ce qui peut mener cette région du monde a une paix durable n’en fait t’il pas partie? Je condamnes les actes antisémites de certains en réactions à ces événements d’autant qu’ils ont souvent visés spécifiquement des femmes soyons clairs. Pour autant, l’histoire des peuples colonisés et occupés l’a montré fort bien il est irréaliste d’espérer une solution de pur dialogue pour les accords de paix. J’adorerais que ce soit envisageable, je le soutiendrais si ça paraissait possible sur place. Cependant il est évident que la paix ne peut pas advenir sans que le peuple Palestinien trouve sa liberté. Il y a un moment le féminisme lutte contre l’impérialisme.

Alors oui, je condamne avec fermeté le génocide à large échelle en cours à Gaza et en Cisjordanie et globalement en Palestine, que même l’action assimilable à des crimes de guerre du Hamas du 7 octobre dernier ne saurait justifier. Tout comme je condamne ce crime de guerre et les violences antisémites parfois teintées de misogynie qui y ont fait suite notamment en France. Et je suis très au courant que le Hamas c’est pas féministe ni démocratique ni de gauche ni même progressiste. Mais en fait si cette organisation réactionnaire peut avoir cette puissance là bas ce n’est pas un hasard. C’est car la situation sur place est ultra violente que les gens s’y remette envers des groupes violents ainsi. Ce n’est pas une chose que je soutiens mais je la comprends. D’autant plus que les accusations des palestiniens envers la gauche de ne pas avoir été à la hauteur pour les soutenir sont fortes en particulier envers la gauche française directement accusée d’être trop molle dans son soutien à la Palestine et donc de participer à ce qui crée cette situation où les femmes ont été obligées en Palestine et dans la région de se retrouver à soutenir des mouvements de libération de la Palestine dont les hommes qui y militent ne sont pas féministes du tout car ce sont les seules forces puissantes qui résistent à Israël aussi vivement. C’est parce qu’elles savent que c’est là leur seul choix possible pour leur souveraineté. Et on pourrait y changer quelque chose d’ici en fait si on faisait en sorte de mettre en place une gauche plus combattive et plus ferme en France contre tout à la fois l’islamophobie et l’antisémitisme qui se retrouve capable de gagner des victoires. Un féminisme qui prendrait vraiment toutes les femmes en compte à égale part.

J’ai fermé ma gueule trop longtemps. C’est trop tard mais je tente donc de me radicaliser sur le soutien car on m’a balancé trop d’images d’atrocités subies par les palestiniennes en pleine face et ça a dégelé mon cœur de son indifférence en mode « c’est loin » dont je m’admets coupable et de ma peur de l’ouvrir par peur de me prendre des volées de bois verts qui n’ont pas loupée comme je l’expliquais plus haut. Je n’ai aucune prétention au courage. J’essaie juste à l’échelle de ce que je peux faire de faire quelque chose de bien en tentant ici puisque c’est le seul endroit où j’ai de l’écho de dénoncer à mon tour l’instrumentalisation ici faite d’une idée très restreinte du féminisme pour tenter de justifier l’injustifiable. Je ne sais pas si j’ai les bonnes positions je suis prête à les remettre en cause et à en discuter si vous n’êtes pas d’accord (poliment, sans nous engueuler et avec de vrais arguments) mais j’essaie de viser juste, au moins plus qu’avant en tout cas, c’est tout ce à quoi je prétends sur ce thème de la libération de la Palestine.

(PS : ah et pour ceux qui pensent : quel rapport avec le validisme notamment celui envers la neurodivergence et les troubles psys qui semble le sujet central de ce site? J’ai une réponse assez rapide et assez simple : vous croyez que les situations de génocide, de guerre, de colonialisme, d’apartheid, d’occupation et de déplacement c’est fun pour la santé mentale? Vous avez déjà entendu parler de traumatisme en fait? Ah et pour tout les « non mais c’est loin, on s’en fout », mouais je l’ai pensé moi aussi mais juste visiblement non c’est pas si loin vu que je peux pas traverser une rue en ce moment sans tomber sur quelqu’un qui m’en donne son avis sur ce qu’il se passe là bas et clairement ici le conflit est très importé et la situation très tendue et ça pourrit la santé mentale de plein de gens en France aussi de voir cette indifférence envers la violence subie par des personnes dont ils se sentent proches, en particulier pour les arabes et musulmans et/ou juifs de France et leurs proches mais pas que. Et aussi, pour plein de gens sincères à gauche dans leur anti impérialisme nous aussi ça nous fait du mal de voir toutes les horreurs subies par les palestiniens sans rien pouvoir faire en ce moment en fait. Perso tout ces déferlements d’images de personnes en Palestine souffrant atrocement m’ont récemment beaucoup choquée, énervée, attristée, frustrée de mon impuissance et rendue furieuse face à cet exemple parmi les pires des nombreuses injustices actuelles en ce monde, c’est plus si loin en plus, tout et tous sont si connectés de partout dans le monde à présent ce n’est peut être plus une excuse la distance. Et oui ça me fatigue et j’y pense un peu trop en ce moment, me sentant coupable de pas avoir agi assez pour évité tout ça, ayant envie de radicaliser plus mon engagement tout en ayant peur du risque à le faire sans doute pour ça que ça me travaille et je penses beaucoup à ça en ce moment alors que relativement peu jusque là je ne sais pas. Je ne veux pas faire une leçon de morale juste dire ce que j’ai sur le cœur et qui me semble la position droite à tenir de mon point de vue actuel sur ce thème. Voilà c’est tout en fait).

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