Dossier : La lutte des classes et les luttes des minorités : Deuxième Partie : La lutte des hommes gays prolétaires blancs cisgenres.

Dans  l’histoire ancienne des pays qui aujourd’hui sont blanc l’homosexualité masculine partout en Europe était non seulement autorisée et parfaitement légale mais socialement acceptée, et le mariage ainsi que l’adoption gay y étaient autorisés et ordinaires. On prétend souvent voir des traces d’homophobie dans l’attitude des moralistes de l’époque romaine à l’égard des passifs et des hommes féminins mais c’est transposer un préjugé moderne sur une société ancienne où celui ci n’existait nullement, celui qui voudrait que gay soit synonyme de féminin passif. Ce n’est pas le cas dans l’Europe pré-chrétienne. C’est l’adhésion au christianisme qui aboutira en Europe à la création de l’homophobie. Avant, le fait que les passifs et les hommes féminins étaient fustigés venait de ce qu’ils prenaient des positions féminines donc était de la misogynie mais pas une opposition à l’homosexualité masculine en elle même et d’ailleurs les hommes passifs qui respectaient les codes sociaux de la passivité sexuelle masculine en couple homosexuel en Europe étaient acceptés sans problèmes, normes qui de plus étaient variables d’une culture européenne à une autre.

Je vais donc commencer le récit de l’évolution de la façon dont l’amour entre hommes a été perçu dans les pays de nos jours à majorité blanche par une revue rapide de cette longue histoire de l’homosexualité masculine dans l’Antiquité dans les Etats qui forment aujourd’hui l’Italie à période pré-romaine, puis à période romaine et enfin à période chrétienne avant de parler de la création de l’homophobie envers les hommes gays à Rome et de sa propagation progressive ailleurs en Europe. En me basant principalement sur ce lien wikipédia : https://en.wikipedia.org/wiki/LGBT_history_in_Italy

La préhistoire « italienne » montre des représentations d’activités masculines homosexuelles très explicites sur des peintures rupestres, incluant la représentation dans une grotte sicilienne d’hommes dansants autour de deux hommes au pénis en érection datée du cinquième millénaire avant l’ère chrétienne. La période Etrusque montre aussi clairement que l’activité homosexuelle masculine s’y affiche sans aucun complexe sur les fresques des peintures tombales sur un modèle inspiré de celui des pratiques homosexuelles masculines grecques, y est associé au symbole du taureau, à l’image du héros grec Achille, dont le couple avec Patrocle est alors connu des Etrusques, associé aussi à l’image de phallus en érection et à une fête avec musique, festin et boissons alcoolisée elle aussi complètement grecque : http://www.paestum.org.uk/museum/classical/. Les unions sexuelles entre hommes comme celles entre homme et femme et à priori celles entre femmes ne connaissent d’ailleurs pas de normes monogame à période Etrusque et sont volontiers à plus que deux, et un certain nombre de sex-toys préhistoriques retrouvés dans toute l’Europe ne laissent aucun doute sur le fait qu’aucune des pratiques sexuelles dites alternatives de nos jours n’était fustigée dans l’Europe préhistorique et dans l’Europe antique paienne et que toutes s’y pratiquaient abondamment.

Exemple :http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2908415/The-sex-toys-dating-28-000-years-Ancient-phalluses-stone-dried-camel-dung-started-trend-sex-aids.html

Les premiers temps de la période romaine sont mieux connus : https://en.wikipedia.org/wiki/Homosexuality_in_ancient_Rome

Déja la distinction homo/bi/hétéro et la norme hétérosexuelle n’existent pas dans les normes sexuelles romaines qui fonctionnent selon un schéma très différent de celui qui nous est familier dans les pays d’Europe à majorité blanche. Il y a trois couples de concepts qui normalisent la sexualité romaine actif/passif, dominant/dominé et masculin/féminin. Les unions sexuelles et/ou « romantique » (entre guillemets car le romantisme tel qu’il existe maintenant n’existe pas dans la Rome antique) étaient tous traversés par ces normes qu’ils soient constitués de façon que nous dirions homosexuelle, bisexuelle ou hétérosexuelle. La société romaine n’est pas homophobe mais elle est genrée donc les unions entre hommes y sont traversées par des normes de genre masculin parmi lesquelles la norme de la virilité. Avoir des relations sexuelles entre hommes ne menaçait nullement la virilité telle que les Romains la concevaient ni le statut social des personnes les pratiquants, donc les relations homosexuelles entre hommes étaient courantes dans toutes les classes sociales dans la Rome antique (ce qu’on a probablement oublié de vous apprendre à l’école) pourtant pour être respectés les hommes libres romains ayant des unions que nous dirions homosexuelles devaient les avoir en prenant un rôle dominant et actif avec des hommes leur étant inférieurs dans la hiérarchie sociale qu’ils prenaient et qui eux devaient être passifs et dominés par les hommes libres romains, ces hommes étaient ceux qui étaient frappés de l’infamie, et donc pas citoyens, esclaves en général, ou des citoyens de seconde zone et le plus souvent anciens esclaves affranchis à savoir les hommes prostitués et les amuseurs romains libres mais de statut inférieurs aux autres romains. Néanmoins ces normes reflétaient la hiérarchie sociale romaine et pas une homophobie envers les passifs, seulement la très forte rigidité des catégories sociales romaines et les grands risques qu’il y avait pour les romains qui contrevenaient aux normes qui les organisaient. Et aussi le fait que la notion de consentement était inexistante dans les unions sexuelles entre un maître et son esclave comme entre un citoyen romain ordinaire et un frappé d’infamie à Rome encore une fois car la société romaine est très fortement hiérarchisée et la personne de statut social inférieur y obéit systématiquement à celle de statut social supérieur jusque dans les activités sexuelles. La norme actuelle de ne pratiquer d’activités sexuelles qu’entre adultes pour s’assurer du consentement des partenaires n’existe pas non plus donc à Rome et les hommes romains dominants et actifs qui couchent avec d’autres hommes dominés et passifs les choisissent plus volontiers âgés de 12 à 20 ans, néanmoins le sexe homosexuel avec de très jeunes gens y est quand même très encadré par des normes de la société romaine les rendant inaccessibles à beaucoup d’hommes romains dominants et actifs n’ayant que deux possibilités de partenaires dominés et passifs plus vieux socialement acceptables, les hommes prostitués et les hommes amuseurs, qui eux pouvaient être passifs et dominés quelque soit leur âge et le rapport de domination sociale dans ces unions sexuelles était évident. Néanmoins voir de l’homophobie dans cette codification stricte du sexe entre hommes à Rome est un anachronisme facilement évitable en se souvenant que les unions hétérosexuelles sont tout aussi codifiées alors et même davantage inégalitaires pour les femmes romaines de la même période. Il s’agit donc bien de normes patriarcales misogynes mêlées à des normes de classes sociales. La norme pénétrant-pénétré existe dans la sexualité des romains de la période paienne mais elle n’a pas le sens qu’on lui donne de nos jours et si elle n’est pas respectée le dominant n’y risque pas uniquement sa virilité mais bien plus à savoir son statut de citoyen romain libre et son intégrité sexuelle, raison pour laquelle cette norme est en fait très peu contournée alors car un homme romain libre sodomisé par un esclave ou lui faisant une fellation par plaisir perd sa citoyenneté romaine et devient esclave à son tour à cause de ce geste selon les normes de la société romaine. L’obéissance aux normes sexuelles était une injonction forte dans la société romaine antique car ne pas s’y tenir prouvait d’un citoyen romain selon les normes de la société romaine qu’il n’était pas capable de s’auto-gouverner et donc de gouverner autrui et par conséquent au mieux lui valait d’être considéré comme manquant de culture pour un homme de l’élite romaine au pire de lui retirer sa liberté et sa citoyenneté. Ah oui, aussi important pour comprendre les normes sexuelles romaines, l’amour en public et devant les enfants n’y est nullement tabou et est fréquent à Rome quelque soit le genre des personnes qui font l’amour. Les relations sexuelles entre hommes de toutes classes sociales en dehors des normes précitées obligatoirement respectées sans quoi le rejet social très violent était assuré avaient une très grande variété mais deux pratiques y avaient la faveur des hommes qui couchaient entre eux, d’une part la sodomie pratique extrêmement majoritaire et de loin la plus populaire de la sexualité entre hommes romains qui d’ailleurs est maintes fois décrite et représentée dans la culture romaine où la sodomie entre hommes a une place importante et ensuite la fellation entre hommes seconde pratique sexuelle la plus populaire entre hommes  romains très fréquente elle aussi, dans les graffitis retrouvés à Pompéi, écrits par des romains de basse condition en général, il y a notamment la fameuse annonce d’un certain Secundus qui y est présenté comme pratiquant la fellation avec une habileté rare. En fait il est fort probable qu’hommes esclaves, prostitués et amuseurs aimant les hommes ait régulièrement fait ce genre d’annonces en graffitis sur les murs des villes romaines pour vanter leurs mérites sexuels auprès d’hommes libres ayant goût pour les homme que ce soit pour draguer ou pour du travail du sexe.  Les arts comme les ustensiles, mobiliers et autres objets quotidiens sont conçus en y mettant en scène de façon commune et banale l’homosexualité masculine à Rome à période paienne jusque dans l’architecture des maisons, sur les pièces de monnaie, les bijoux, les lampes en terre cuite, les bouteilles et dans les coupes pour boire, dans toutes les classes sociales chez les plus riches comme chez les plus pauvres.

Il y a vingt neuf mots pour désigner des hommes ayant des relations sexuelles entre eux à Rome, qui ont tous un sens différent mais dont bien sur aucun ne correspond à la notion actuelle d’homosexuel masculin qui comme on l’a vu n’a pas de sens dans la société romaine. Les mots pour désigner des hommes aimant les hommes étaient précis et nombreux à Rome et se répartissaient en deux catégories ceux d’un côté en grand nombre et très variés désignant divers types d’hommes féminins et/ou passif et/ou dominés et leurs pratiques sexuelles et de l’autre les quelques mots désignant les hommes masculins dominants et actifs aimant d’autres hommes peu nombreux car peu différents de ceux désignant les hommes tout court à Rome le fait de sortir avec des hommes et/ou des femmes influant peu en lui même sur la virilité selon les normes romaines et ne faisant donc pas sortir un homme romain aimant les hommes mais dominant actif et masculin des normes de la virilité et donc pour les romains de la banalité là où les hommes féminins et/ou passifs et/ou dominés en sortaient nettement.

Du côté des mots désignant des hommes féminins et/ou passifs et/ou dominés dans le monde romain, le plus courant était cinaedus qui  était un terme dégradant désignant un homme cisgenre aimant les hommes déviant les normes d’expression du genre masculin propres à la Rome antique, c’est à dire un homme qui se fait sodomiser ou qui donne des fellations à un autre homme ou qui a une préférence pour des partenaires plus virils que lui parfois, mais sa sexualité et son choix de partenaire sexuel sont considérés comme des déviances secondaires par rapport à son expression de genre hors norme bien plus mal considérée à Rome et du coup qui y est nettement plus rare c’est l’aspect féminin ou androgyne du cinaedus qui choque les autres romains et est à l’origine du fait que cinaedus soit une insulte à Rome cette expression de genre du cinaedus se fait par ses vêtements, son utilisation des cosmétiques et ses maniérismes qui en fonction de ce qu’il en fait lui donne un air plus ou moins androgyne ou plus ou moins féminin mais suffit à les exclurent des normes de la virilité masculine romaine, les normes de genre et de désir à Rome sont traversées par des normes d’âge et si ce type de codes sociaux est adopté par les hommes pas encore adultes auquel cas ils sont objet d’un désir des hommes adultes virils libres légitimé par les normes sociales romaine au point que l’androgynie voir la féminité est recherchée à Rome chez les hommes aimant les hommes pas encore adulte elle est très en dehors des normes et  objet d’une violente répression entre hommes adultes car l’androgynie ou la féminité masculines sont considérés comme convenables et même fort désirables uniquement pour les petits garçons et les jeunes hommes , le mot cinaedus signifiait absence totale de véritable masculinité d’un homme adulte romain, le mot cinaedus était d’origine étrangère et désignait initialement des hommes danseurs professionnels non romains à Rome considérés comme venus d’Asie qui jouaient aussi du tambourin avec des balancements du cul qui suggéraient l’image d’un homme sodomisé par un autre, le cinaedus était donc objet d’un vif rejet car il menaçait les normes de genre de la virilité masculine romaine en ayant des gestes faisaient penser à ceux des femmes romaines ou des hommes d’autres pays donc ils étaient opprimés par misogynie et xénophobie, un concubinus était le compagnon de lit et de sexe d’un homme romain qui avant son mariage avec une femme couchait avec le concubinus de façon stable, pas exclusive mais privilégiée c’était le type d’esclave qui avait le plus haut statut dans la hiérarchie des esclaves des maisons romaines mais son statut si avantageux par rapport à celui des autres esclaves devenait menacé quand son maître se mariait avec une femme car alors il risquait d’être abandonné de son maître, à ce moment là traditionnellement ses cheveux sont coupés et il n’a plus droit qu’à des femmes esclaves comme partenaires sexuelles ce qui indique qu’il est censé selon les normes romaines de sexualité passer du statut de pénétré à celui de pénétrateur ce qui ne lui est accessible de façon socialement acceptable qu’avec un être lui étant nettement socialement inférieur dans la société romaine ce qui n’y est le cas que des femmes esclaves la hiérarchie entre hommes esclaves existant mais étant trop faible pour être considérée comme suffisante pour correspondre aux normes de hiérarchie sociale dans les relations sexuelles romaines, la plupart des concubinus ont du goût à la fois pour les hommes et pour les femmes et donc certains couchent avec les femmes de la maisons et peuvent leur faire des enfants, incluant parfois même à la femme du maître, bien que ça semble avoir été rare, et lors du mariage du maître avec sa femme la tradition veut que le concubinus balance des noisettes sur les mariés comme on leur balance du riz de nos jours, les relations entre le concubinus et son maître ont un degré d’intimité variable certaines étant complètement secrètes d’autres étant publiques auquel cas les concubinus était assez souvent invités par leurs maîtres à leurs dîners mondains publics avec leurs amis de façon très régulière, un concubinus considéré comme d’un grand prix par son maître pouvait être offert en héritage par un pater familias à son fils et ainsi se transmettre de génération en génération, les concubinus eux étaient fréquemment comparés à Ganymède, par contre contrairement aux concubina qui étaient des femmes libres ils n’avaient aucune protection légale car les concubinus étaient des esclaves en général, pathicus était un mot d’argot populaire romain désignant un homme se faisant pénétré pendant une relation entre hommes la différence avec cinaedus était que tout homme même qu’on dirait cisgenre et hétérosexuel de nos jours et qui selon les normes sexuelles d’alors était actif et dominant pouvait être un cinaedus aux yeux des romains si il était adulte mais ne correspondait pas aux normes de genre de la masculinité romaine parce qu’il avait des vêtements, des cosmétiques et des maniérismes androgynes ou féminins alors que pour être un pathicus un homme ne devait pas obligatoirement être androgyne ou féminin et pouvait aussi être selon nos normes actuelles cisgenre et hétérosexuel mais prenait le rôle passif dans ses relations sexuelles, car il aimait être réceptif et être utilisé dans ses relations sexuelles, dans la culture romaine un homme adulte pénétrant un autre homme adulte exprimait presque toujours du mépris pour son partenaire ou se vengeait de ce dernier presque toujours également au point que le pathicus bien qu’ayant souvent du goût pour les hommes, goût qui lui est d’ailleurs parfois exclusif, ne se définit pas par le genre de partenaires qu’il désire mais par une recherche de plaisirs sexuels d’une forme très particulière dont l’équivalent le plus proche dans les normes sexuelles actuelles est le masochisme, il cherchait dans une relation avec un autre homme à être sodomisé ou à lui faire une fellation donc à stimuler le pénis de son dominant mais refusait catégoriquement que le sien le soit,   exoletus décrit un homme adulte esclave ou libre mais prostitué pénétré par un autre homme adulte toujours libre et de plus haut statut social que le premier, il arrivait bien sûr parfois bien que c’était minoritaire qu’un homme libre adulte romain préfère le rôle passif dans les amours entre hommes et paye un esclave pour que celui ci le pénètre en le sodomisant ce qui est un goût considéré comme une maladie pour un homme adulte libre alors que le désir de ceux ci de pénétrer et sodomiser de beaux jeunes hommes leur étant socialement inférieurs hiérarchiquement était normal et banal pour les romains, spintria désignait un homme qui avait son plaisir sexuel exclusivement en sodomisant d’autres hommes, le puer c’était l’enfant au sens du rôle social du petit garçon romain en général et ce mot ne s’appliquait donc pas qu’à ceux qui étaient objets d’avances sexuelles mais à tout les petits garçons de Rome sans forcément être associé au sexe mais dans certains contextes il prenait une connotation sexuelle marquée et désignait un type de partenaire sexuel pouvant avoir n’importe quel âge il désignait tout petit garçon, jeune homme mineur au niveau de l’âge ou esclave même adulte en relation sexuelle avec un homme libre, les affranchis pouvaient aussi en être mais il était rarissime que ce sort soit celui d’hommes nés libres à moins qu’il ne soit nés très bas dans la hiérarchie sociale des hommes romains, nés dans un monde d’hommes prostitués ou d’hommes amuseurs libres mais citoyens de seconde zone nés plus haut dans la hiérarchie sociale le statut de puer n’était pas envisageable, puer était par ailleurs également une insulte à la virilité des hommes nés libres fréquemment utilisée notamment en politique pour rabaisser l’adversaire, des hommes adultes étaient parfois eux mêmes dans la revendication d’être considérés comme des puer et en adoptaient les modes de vie et codes sociaux principalement quand ils étaient des cinaedus prenant de l’âge ou des hommes ne trouvant de plaisir sexuel qu’en étant sodomisés par d’autres hommes, pullus signifiant jeune animal ou plus souvent poussin et affectueusement petite fille désignait affectueusement des petits garçons ou jeunes hommes ayant l’amour exclusif d’autres petits garçons ou hommes étant jeunes ou ayant l’air d’être jeunes ou étant en relation avec des hommes adultes ayant un beau visage, souvent une peau claire à l’air délicat surnommée porcelaine, un air candide et étant puceaux des hommes ou puceaux tout court ou simulant de l’être aux manières juvéniles voir carrément infantiles qui étaient des prostitués et offraient leurs services sexuels à des hommes libres virils dominants et actifs en échange de faveurs ou d’argent ou qui offraient ces mêmes services gratuitement dans des relations ou des hommes libres virils les traitaient comme des objets sexuels, un sort qui était fréquent chez les esclaves et les hommes libres les plus pauvres mais plus on montait en hiérarchie sociale plus celui était rare même si il arrivait bien que rarement que parmi les plus fortunés il y ait des gens qualifiés de pullus remplissant ce rôle social même si pour ceux ci ce statut n’était qu’une courte phase de leur vie, le pusio mot qui signifiait garçon ou jeune homme c’était une façon de s’y référer qui marquait fortement que celui ci était objet de désir sexuel fort de la part des hommes libres adultes qui le recherchait vivement pour son obéissance et le fait qu’il ne demandait rien et n’insistait pas pour faire l’amour tout le temps désobéir, faire beaucoup de demandes et exiger de faire l’amour souvent étant des reproches régulièrement faits par les hommes romains aux femmes romaines, pusio était aussi un cognomen, un surnom, fréquemment attribué à certains hommes, le puer delicatus dont le nom signifiait soit délicat soit exquis désignait un enfant d’une grande beauté esclave qui est acheté par son maître en raison de son attrait physique, le mot « delicae » pouvait aussi les désigner, mot qui signifiait sucreries ou délices,  moment à partir duquel le garçonnet devient le jouet sexuel de son maître protégé par aucune loi ni coutume ni physiquement ni moralement sa relation avec son maître était en général proche de ce qu’on nommerait de nos jours un viol pédophile car était fréquemment faite de coercition et d’exploitation contrairement à la pédérastie grecque qui était une norme culturelle très encadrée protégeant les jeunes partenaires, parfois le maître castrait son jeune esclave pour préserver ses qualités de jeunesse lorsque celui ci prenait de l’âge, les pueri delicati étaient idéalisés dans la poésie romaine et on peut  y lire que leurs maîtres se ruinaient parfois pour leur offrir de luxueux beaux habits très chers, ils étaient censés correspondre à un canon Apollinien de beauté dont les caractéristiques principales étaient de longs cheveux, ondulés, blonds, sentant fortement le parfum qu’ils y mettaient, il existait un exemple de cette catégorie sociale dans la mythologie romaine en Ganymède le jeune homme troyen capturé par Jupiter pour être son divin compagnon et son porteur de coupe, plus d’informations sur ce dernier dans le lien suivant pour ceux que ça intéresse : https://lesamoursdezeusenimages.wordpress.com/tag/homosexualite/ , dans le Satyricon Trimalchius l’homme nouveau riche extrêmement fortuné et sans goût explique qu’il a fait sa fortune en faisant le puer delicatus à la fois pour son maître et sa maîtresse dans la maison qu’il servait ce qui indique qu’à période impériale le puer delicatus pouvaient  s’enrichir et être affranchis allant parfois jusqu’à gagner un statut social considérable si on en croit le Satyricon jusqu’à pouvoir devenir assez riche pour influencer et corrompre le sénat romain ce qui y scandalisait les familles patriciennes,  delicatus décrit à priori je suppose un homme ayant passé l’âge d’être un puer delicatus mais qui en a conservé le comportement je suppose, mollis décrit un homme qui est doux et a une esthétique en opposé polaire avec celle de l’agressivité masculine virile là aussi c’est censé désigner un homme qui dévie des normes sexuelles, tener décrit un hommes aimant les hommes dont la sexualité est hors normes car passif, dominé et féminin alors que son statut social n’est pas censé le lui permettre ce mot décrit leur façon d’être et leur mode de vie ce sont des hommes qui sont perçus comme délicats, mignons, chics, précieux, très désirables, fragiles, sensibles, fins, et pleins de tacts, bref très raffinés et qui sont avidement recherchés par certains hommes actifs, dominants et virils comme partenaires, debilis qui signifie faible ou handicapé et désigne parfois les hommes aimant les hommes et étant très féminins dont la sexualité et le mode de vie sont qualifiés de debilitas ce qui signifie faible ou faiblesse, discinctus qui signifie ceinture relâchée désignait un homme aimant les hommes étant féminin jusque dans son style de vie, morbus veut dire vice ou perversion et est une insulte parfois appliquée aux pathici et aux cinaedi mais on a aucune preuve qu’il fût jamais appliqué à un homme actif dans une relation sexuelle entre hommes à Rome, de même pour une autre insulte morbosus qui signifie malade ou perverti qui était appliquée elle aussi aux passifs et pas aux actifs selon nos sources, morbus insulte leur moralité, et donc leur vertu religieuse, morbosus les pathologisent, le mot sur lequel j’ai trouvé le moins d’informations est spinthrae qui voulait dire enseigne de bordels avec des représentations par illustrations très explicites de pénétration sexuelle, parfois d’un homme par un autre, vu que c’est proche de spintria qui signifie sodomite mais féminin je suppose que ça signifie sodomisé et que ça désignait les dominés passifs de basse classe sociale qui vendaient leurs services comme prostitués dans les bordels romains de types spinthrae qui étaient un type d’établissements fort fréquent dans les villes romaines. Si ce n’est pisciculi dont je n’ai trouvé aucune traduction ni signification j’ai essayé de trouver moi même mais vu mon niveau de latin mes suppositions sont à prendre avec d’énormes pincettes, c’est censé vouloir dire selon mes souvenirs de latin poisson calme alors je n’ai que deux hypothèse soit ça désigne des hommes qui se draguent en allant à la pêche ensemble comme ça se fait encore de nos jours à Rome soit ça désigne des hommes qui draguent aux thermes ou qui y font du travail du sexe aux thermes avec une clientèle mâle. Le scultiminodus littéralement celui qui montre son trou de balle était un mot utiliés en argot populaire romain pour désigner un homme qui se faisait sodomiser, plus ou moins l’équivalent de la notion actuelle d’enculé. On a aussi connaissance du mot pullipremo, écraseur de poussins littéralement utilisé pour désigner ironiquement des hommes en relation avec des pullus. Un catamite était un jeune homme romain compagnon d’un homme adulte romain dans une relation pédérastique c’est à dire sur un modèle vaguement inspiré de ce qui se faisait en Grèce pour les jeunes hommes cela signifiait affectueusement et littéralement Ganymède mais c’était aussi  une insulte pour les adultes, il  désigne celui qui est sodomisé dans une relation entre hommes et qui a été éduqué en le but de devenir ce type de partenaire, la pédérastie romaine n’a toutefois pas l’aspect éducatif de son équivalent grec et est exclusivement sexuelle commençant par un désir sexuel pédérastique et s’achevant par sa satisfaction, une minorité de romain désapprouvait la pédérastie à la romaine mais la majorité l’approuvait bien que préférant d’autres formes de relations sexuelles entre un homme mineur et un homme adulte. Les jeunes hommes nés libres de bonne famille riches et cultivés épris de culture grecque et aimant à montrer avec fierté de tout savoir sur la Grèce autant si ce n’est plus encore qu’ils n’avaient le goût des hommes étaient nommés ephebus ce qui signifiait jeune équivalent de notre éphèbe mais qui était un hellénisme marqué en latin et soulignait que ceux ci tentaient de vivre autant qu’il le pouvait davantage un mode de vie inspiré des grecs que proprement romain ce qui donnait souvent un résultat risible pour les romains et offensant pour les grecs, un peu comme les blancs qui essayent de vivre à la japonaise en tout points de nos jours mais parfois avait une légère influence culturelle. Un fallator était un homme ne prenant du plaisir qu’en faisant des fellations à d’autres hommes dont la traduction la plus correcte en français actuel serait un suceur de bite. Les pathici et fellatores étaient le plus souvent des hommes prostitués prodiguant leurs services à une clientèle masculine en échange d’argent mais ces mots étaient du coup utilisés aussi dans les satires et au sénat pour insulter un homme en le traitant de prostitué. Les hommes féminins étaient aussi perçus par ceux qui les méprisaient comme vaniteux et égocentriques. Trois types de pratiques faisaient aussi d’un homme un homme féminin selon les critères des romains à savoir porter des vêtements féminins, avoir une préférence exclusive pour une seule forme de pratique sexuelle ou trop accepter d’être dominé par les femmes. La virilité est un concept religieux dans le paganisme romain antique et c’est pour cela que le cinaedus qui en sort et donc ne pratique pas les rituels sexuels de masculinité souvent même tourne par ses paroles à la moquerie et à la dérision la masculinité romaine des vir qui est une norme de genre que souvent il conteste explicitement ainsi que sa tendance à coucher avec le plus de gens possible ostensiblement font qu’aux yeux des romains conservateurs il est un monstre dangereux et socialement inacceptable car en effet sa façon d’être et de lutter contre les normes de genre et de classe sociale menace l’ordre social romain traditionnel. Tremulus signifiait tremblant ou boîteux et désignait de façon rare mais insultante et pathologisante les hommes romains féminins probablement en désignant plus précisément ceux qui se dandinaient et qui zozotaient. Inbellis rare aussi désignait négativement les hommes féminins en les qualifiant d’impropres à la guerre car passifs. Aucune insulte ne désignait le rôle actif dans la sexualité entre hommes à Rome qui y était toujours perçu positivement. Les hommes actifs et virils qui ne cherchait que des relations sexuelles avec d’autres hommes l’étant tout autant qu’eux insultaient les hommes féminins leur faisant des avances en les nommant frater en leur envoyant à la figure qu’ils ne les considéraient pas comme leurs frères mais comme leurs soeurs. Sous le règne d’Auguste les hommes prostitués étaient taxés et avaient leur propre jour de fête religieuse férié consacrée en leur honneur le 25 Avril. Les hommes prostitués avaient des spécialités diverses spintria désignait dans le cadre de la pratique de ce métier l’homme prostitué n’acceptant qu’une clientèle exclusivement mâle et bien sûr qui était payé pour être sodomisé par ses clients mais il y avait aussi une catégorie spéciale de prostitués mâles à Rome nommés drauci qui étaient payés pour leurs services par des pathici ou des fellatores pour les sodomiser de leur bite souvent extrêmement grosse et grande et car particulièrement réputés pour être exceptionnellement doués pour ça. Des relations de couples très longues et parfois exclusives voire même monogames existaient aussi entre hommes à Rome certains allant jusqu’à simuler des mariages copiés sur ceux entre hommes et femmes entre eux bien que l’opinion publique fût extrêmement moqueuse à Rome avec ce genre de pratiques car lors de la cérémonie du semblant de mariage un des deux hommes prenait le rôle et les attributs d’une femme romaine en train de se marier ce qui faisait beaucoup rire les autres romains à son encontre. Néanmoins ce genre de cérémonie restaient acceptables pour les romains même les plus conservateurs et même Cicéron les approuvaient c’est dire. Les mariages publics entre hommes étaient chose courante à Rome et se faisait exactement selon la même cérémonie que celle qui faisait qu’un homme se mariait avec une femme donc là aussi avec un des deux époux qui tenait un rôle féminin pendant le rituel de mariage. Pourtant ce type de mariage officiel avait beau être très fréquent à Rome il s’y attirait de vives moqueries et l’hostilité très nette d’une partie de l’opinion publique romaine minoritaire et extrêmement conservatrice sur ce qui concerne les normes de genre et de mariage considérant que le mariage est un rituel dont l’aboutissement doit être que la femme donne à l’homme un enfant et donc certains s’opposaient à Rome au mariage entre hommes quand il y fût installé à la naissance de l’empire romain le considérant comme un des éléments de la décadence romaine avec pour principal raison de leur hostilité qu’ils estimaient que c’était ridicule car deux hommes ne pouvaient pas faire d’enfants ensemble. Au début les mariages officiels entre hommes se faisaient en des lieux cachés pour éviter la honte publique et restaient secrets mais les conservateurs se plaignaient déja que les moeurs étaient si décadentes à leurs yeux que bientôt ces cérémonies se pratiqueraient publiquement au vu et au su de tous, ce qui arrive en effet à peine un siècle après au sommet de l’Etat, l’empereur Néron se mariant publiquement au vu et su de tous avec une femme certes mais aussi avec deux hommes sans que personne à son époque n’y trouve à redire. Deux empereurs romains se sont mariés avec des hommes, Néron et Héliogabale. Si le mariage de Néron avec deux hommes avait un peu choqué les conservateurs et lui avait attiré quelques moqueries ceux ci étaient beaucoup plus scandalisés par les pièces de théâtre de Néron que par ses mariages avec des hommes, Héliogabale lui n’a choqué personne en se mariant au troisième siècle de notre ère avec un homme, d’autres hommes de sa cour avaient eux aussi des maris ou faisaient semblant d’en avoir pour imiter l’empereur. Les maris de Néron étaient deux hommes libres, Sporus, probablement un puer delicatus qu’il avait fait castré pour préserver ses qualités de delicatus à l’âge adulte et auquel il avait fait tenir le rôle de la femme dans leur cérémonie de mariage et Pythagoras dont on ne sait rien sinon que lui aussi tenu le rôle de la femme dans son mariage avec Néron, des rumeurs à Rome disaient que Néron aurait fait un troisième mariage avec un homme où il aurait tenu le rôle de la femme mais on ignore si c’était vrai, un pure ragot ou une raillerie par médisance vis à vis de cet empereur mal aimé des romains conservateurs. Héliogabale lui est un cas plus complexe car on a pas moyen de vérifier les rumeurs qui existaient celui ci à l’époque déja il était d’origine syrienne et pas mal de ses détracteurs romains lui reprochaient sa façon de penser et son mode de vie étrangers aux coutumes romaines donc pas facile de percevoir à travers les critiques qui il était vraiment…ou elle était vu que selon certains de ses détracteurs c’était une femme transgenre, pour d’autres un cinaedi, certains disaient qu’Héliogabale n’aimait que les hommes mais ça parait peu probable vu qu’il a eu cinq femmes et un mari, peut être deux mari mais on est pas sûrs pour le second mais on est certain qu’il préférait les hommes aux femmes et accordait beaucoup plus d’attention à son mari qu’à ses femmes successives. Néanmoins, des empereurs romains ayant un goût exclusif pour les hommes ont existé et la chose était connue et ne choquait pas les romains donc je suppose que le plus probable est qu’Héliogabale aimait les hommes plus que les femmes mais avait le goût des deux. Son mari Hierocles, son partenaire préféré était un jeune esclave blond qui semble avoir été son conducteur de chariots né à Carie en Turquie actuelle et son second partenaire masculin si on en croit les rumeurs était un athlète venue de Smyrne, également en Turquie actuelle, du nom de Zoticus. Difficile de juger de l’identité de genre exacte d’Héliogabale car ce qu’on en sait nous a été décrit par ses adversaires politiques et peut n’être qu’une rumeur médisante ou une incompréhension des normes de genre de sa culture d’origine par les romains. Les hommes de la Syrie antique en effet portaient du maquillage style camion de pompier, s’épilaient parfois, allaient régulièrement nus car c’était normal en Syrie pour un homme libre contrairement à Rome où c’était une tenue d’esclave, portait des anneaux d’or comme c’était la coutume masculine en Syrie antique, par contre ils ne semblaient pas avoir porter de perruques comme Héliogabale était accusé de le faire par ses ennemis bien qu’on ignore si ce fût vrai ou faux et comme les Romains les Syriens laissaient le travail du sexe aux gens de basse condition donc il est très peu probable qu’Héliogabale ait comme l’en ont accusé ses adversaires eu pour habitude de se prostituer dans des tavernes, des bordels et même au palais impérial, en revanche il avait en effet une voix douce et qui portait peu, la rumeur qui voulait qu’il collectionne les amants semble aussi avoir été fausse et pour ce qui est des rumeurs comme quoi il voulait qu’on le nomme la maîtresse, l’épouse et la reine de Hiéroclès, cela était vrai apparemment mais pas forcément indicatif de son genre étant donné que le mariage entre hommes à Rome impliquait qu’un des deux mariés prenne le rôle de la femme et vu qu’il s’est marié avec Hiéroclès en prenant le rôle féminin c’est peut être juste ce statut qu’il souligne en parlant ainsi, apparemment les mariages entre hommes étaient plus communs et moins genrés en Syrie antique qu’en Rome antique mais Héliogabale semble avoir intégré et revendiqué les coutumes romaines dans une certaine mesure ce qui est assez logique vu son statut d’empereur romain et assumé, revendiqué même sont statut comme homme dominé, passif et féminin en tout points selon les critères romains qui faisaient que les autres romains le voyait comme un homme mais pas comme un vrai mec, sauf une minorité qui le voyait clairement comme une femme et répandait des rumeurs comme quoi il aurait fait donner une somme d’argent énorme à tout médecin pouvant lui donner des organes génitaux féminins dont on a aucune preuve. Il n’y avait pas vraiment de transphobie envers les femmes transgenre à Rome car les transgenres y étaient inclus dans des conceptions religieuses particulières mais il y avait beaucoup de mépris des hommes se travestissant et si on a pas de preuve qu’Héliogabale le faisait ce n’est pas impossible non plus, tout comme le fait que ce soit éventuellement une femme transgenre, cela me parait moins probable vu le rejet social subi par Héliogabale qui ira jusqu’à son assassinat en grande partie à cause de son expression de genre jugée scandaleuse par ses ennemis surtout couplée avec le fait qu’Héliogabale avait conservé la religion de son pays d’origine et refusait de reconnaître les dieux romains dont il affirmait publiquement l’inexistence et le fait qu’il vénérait un culte solaire là où les femmes transgenres de l’ancienne Syrie vénéraient Astarte une déesse lunaire.  Tout cela fait de lui une personne qui contrevient aux règles religieuses concernant la virilité à Rome en étant l’antithèse parfaite de ces règles si il est bien un homme et en fait juste une femme transgenre étrangère jamais vraiment incluse et comprise par les romains si c’en était une ce qui me parait moins probable vu qu’il revendiquait sa romanité. En tout cas les romains ont quand même eut pendant quatre ans pour dirigeant de leur vaste empire, avant de l’assassiner certes mais ce qui était un sort commun pour les empereurs de Rome, un ou une empereur ou impératrice, potentiellement transgenre et certainement au minimum empereur extrêmement efféminé dans son expression de genre, psychoatypique selon les normes de validité psychique romaines vu que ce type d’expression de genre y était pathologisé, avec une religion étrangère à Rome, proto-racisé(e) vu que les Romains considéraient les Syriens comme Noirs même si le mot ne portait pas avec lui toute l’histoire d’oppression violente qui lui est associée maintenant et aimant les hommes et les femmes mais surtout les hommes. Aucun dirigeant des 200 Etats actuel n’est à ce point en dehors des normes du capitalisme global dans sa forme contemporaine , récemment au mieux on a eu une femme lesbienne blanche valide et cisgenre en dirigeante de l’Islande, et quelques femmes racisées cisgenres hétérosexuelles valides comme dirigeantes d’Etats à majorité racisée bon après certes Héliogabale était tellement impopulaire qu’il a fait l’objet d’une damnatio memoriae après sa mort, qui consiste à effacer toute trace de l’existence d’un empereur mal aimé de l’histoire romaine autant que c’est possible. Ah et au passage être une femme n’aurait pas nécessairement empêché son règne si Héliogabale en avait été une vu que d’autres femmes (cisgenres certes) ont été impératrices de Rome. En tout cas chez les hommes romains mariés ensemble celui qui prenait le rôle féminin recevait une dot et devait porter un voile comme une mariée lors de la cérémonie de mariage.

Les cinaedi étaient objet de rejet social mais la sexualité de ceux ci n’étaient pas la cause de ce rejet, mais leur expression de genre, néanmoins un auteur romain, Juvénal, tout seul dans cette opinion et donc suivi par personne et même régulièrement moqué pour son opinion extrême sur cette question par les autres auteurs romains critiquait la sexualité des cinaedi, mais pas celle des hommes virils ayant des relations avec d’autres hommes virils qu’il approuvait. Néanmoins le rejet des cinaedi bien que pas avec le niveau de violence de Juvénal était l’opinion majoritaire à Rome où les gens qui ne l’étaient pas les accusaient de ne pas être de vrais hommes car zozotant, parfumés, maquillés, à la peau douce, épilés, se trimballant en se dandinant dans un but recherché de séduction active dans les rues de Rome, couchant avec tout le monde et pratiquant fréquemment le harcèlement de rue envers les passant en espérant que l’un deux cède et accepte de coucher avec eux ce qui était à l’origine de l’indignation face à eux et de la condamnation de leur comportement par la majorité des romains. La satire latine traite les cinaedi avec dédain à tel point et le sujet revient si souvent qu’en fait on peut considérer que le thème principal de la satire romaine est de critiquer les cinaedi en les traitant comme des monstres. Si les cinaedi en sont la cible principale les pathici y prennent cher également et sont le second type d’hommes le plus méprisés du fait de leur expression de genre et de leur passivité sexuelle ainsi que de leur position sexuelle de dominés après les cinaedi. Cependant autant il existe un rôle social de drauci à Rome qui sert à assouvir de façon socialement acceptable les désirs des pathici aimant principalement ou exclusivement les hommes et bien que moqueuse la société romaine a une tolérance relative des pathici en couple avec des femmes dominantes et/ou sadiques et/ou aggressives sexuellement autant les cinaedi n’ont de partenaires à l’âge adulte que parmi les rares hommes n’étant pas cinaedi eux mêmes ayant du goût pour eux qui faisait ce qu’ils pouvaient pour le dissimuler car selon les normes de sexualité entre hommes à Rome c’était la honte et donc n’était pas faciles à séduire et repérer pour les cinaedi ou entre eux d’autant plus que si une forte minorité de cinaedi préfèrent les hommes virils et que quelques rares d’entre eux aiment indifféremment hommes et femmes d’expressions de genre variables et une rarissime minorité aime exclusivement les femmes, la grosse majorité des cinaedi n’ont de relations sexuelles qu’entre eux en fait. Ils sont assez particulier dans leur façon d’être car si les autres romains leur refuse le statut de vrai homme eux se revendiquent comme étant des hommes bien que d’un type spécial et pas une autre espèce d’homme ou des femmes comme les perçoivent les autres romains. Autrement dit selon nos normes actuelles les cinaedi ne sont pas proches des femmes transgenres ni des travestis mais plutôt du type d’homosexuels que nous nommerions des « folles » ce qui se rapproche le plus dans la France de maintenant de ce qu’étaient les cinaedi romains. Pendant la période chrétienne progressivement l’homophobie sera crée puis connaîtra une croissance exponentielle dans la société romaine qui fera que les hommes ayant le goût exclusif des hommes se feront aussi discrets que possible pour ne pas être repérés les derniers à résister à la mise au placard hors de l’espace public des amours entre hommes visibles seront les cinaedi ce qui aura pour conséquence que très vite les chrétiens considéreront que tout les hommes ayant l’amour exclusif des autres hommes correspondent aux caricatures des cinaedi faites par les auteurs de satires de la période paienne. Pourtant même avant ça et parmi les hommes féminins eux même certains tentent de prendre des apparences masculines bien que partageant le goût des cinaedi pour être sexuellement dominés et passifs, ceux ci sont nommés effeminatus par les romains.

Les hommes aux rôles de dominants actifs et viril que dans leurs relations avec d’autres hommes existaient et étaient majoritaires chez les pauvres comme chez les riches, chez les hommes nés libres comme chez les affranchis et étaient majoritaires parmi les hommes libres prostitués et amuseurs adultes par contre un esclave sexuel était toujours dans un rôle féminin dominé et passif car inverser les rôles était vécu comme un inacceptable affront de la hiérarchie sociale, des normes de genre et des normes sexuelles. La norme pour un homme romain était d’aimer les hommes et les femmes, un goût exclusif des femmes ou des hommes étant minoritaire et même perçu avec incrédulité et supposé ne pas exister par quelques romains, même si le goût exclusif pour les femmes leur paraissait bien plus étrange et dur à concevoir comme existant que le goût exclusif des hommes, les deux pouvaient être source de moqueries voir de rejet de la part des romains les plus normatifs sexuellement mais ce rejet se limitait au niveau de la plaisanterie salace au pire dans le cadre de comédies satiriques (même si dans ce cadre là le goût exclusif des hommes était plus moqué que le goût exclusif des femmes au contraire de ce qui était le cas semble t’il au quotidien) n’allait jamais plus loin c’est pour cela qu’évoquer avec nos termes contemporains une norme bisexuelle chez les anciens romains n’aurait pas grand sens non plus. L’homme antithèse de l’idéal romain de la masculinité virile est celui dépeint par les moralistes romains que son existence terrorisent, un homme adulte libre aux partenaires nombreux, très porté sur le sexe et « facile » au sens de pas très regardant sur ses partenaires, passif et dominé dans ses relations avec les hommes pratiquant exclusivement la fellation et le fait d’être sodomisé mais laissant sa propre bite vierge de toute relation sexuelle, et qui a un vêtement de femme, la peau claire type teint de porcelaine, de longs cheveux blonds ondulés sentant de forts parfums, parfumé des pieds à la tête d’ailleurs donc sentant très fort et très bon, totalement épilé, maquillé comme un camion de pompier d’un blanc céruse mâtiné de miel qui lui donne un air juvénile ainsi qu’avec du rouge à lèvre, les deux volontairement très visible, sourcils rehaussés d’un trait noir pour donner l’impression ce qui était esthétique au goût des romains d’avoir un petit front, sourcils aux contours soulignés d’un trait d’antimoine ou de noir fumé, paupière supérieure maquillée en trois couleurs possibles vert tiré de la malachite, bleu de l’azurite ou du carbonate de cuivre et rouge du safran de Cyndus, auquel s’ajoutait des grains de beauté artificiels et du fard à joue rouge appliqué au pinceau et pour les plus flamboyants de ces hommes carrément des paillettes tirées de cristaux broyés d’hématite, le tout très voyant et flashy par imitation du maquillage des femmes prostituées romaines et ayant des maniérismes féminins c’est à dire se gratter la tête avec un seul doigt, signe de reconnaissance entre ces derniers, se mettre les mains sur les hanches, un zozotement affecté et une façon de marcher en se dandinant bizarrement exprès nommé ceveo par les romains qui considéraient que cette démarche donnait l’impression que ceux qui l’adoptaient venaient de faire l’amour en étant sodomisés et avaient encore du mal à marcher tellement ils s’étaient fait défoncer le cul.  Ce type d’homme dérogeant à toutes les normes sociales, sexuelles et d’expression de genre romaines n’étaient pas qualifiable par les seuls mots existants à Rome et étaient considérés par les moralistes romains comme la preuve ultime de la décadence de l’empire romain par rapport à la république romaine car hommes libres adultes et bien nés ils se comportait à mi chemin entre le comportement des plus féminins des hommes esclaves et celui des femmes prostituées de haute classe sociale. Les cinaedi étaient ceux que l’on disait effeminatus, mollis ou tener car ils s’épilaient les sourcils, le menton et les poils de cul, mettaient du maquillage et s’adoucissaient la peau avec de la pierre ponce. Les hommes féminins selon les normes romaines avaient en général le goût exclusif d’autres hommes l’étant tout autant qu’eux bien que certains, une importante minorité de ceux ci, avaient du goût pour les hommes virils et quelques uns avaient aussi du goût pour les femmes voir le goût exclusif des femmes bien que ce fût nettement plus rare et même franchement rarissime dans le cas d’hommes féminins romains ayant le goût exclusif des femmes.

Un romain adulte libre et viril en relation sexuelle avec un puer était nommé par ce dernier son frater qui signifie frère au sens large en latin mais qui prend le sens de grand frère dans leur relation sexuelle, mot frater aussi utilisé par le puer delicatus et l’ephebus. Autrement ce type d’hommes dans leurs relations avec d’autres hommes étaient nommés des vir et donc considérés comme des hommes correspondants aux normes sociales romaines. Les hommes s’épilant étaient tous considérés comme féminins. Après l’hyper virilité était suspecte aussi pour les romains qui soupçonnait les hommes aux cheveux courts et ceux qui portaient la barbe et pas uniquement du poil au menton comme c’était la norme d’en faire trop  et donc de compenser des pratiques sexuelles d’homme féminisé en les cachant sous des apparences de virilité poussées à leur extrême. Physiquement l’homme viril adulte et libre romain portait la toge, avait des poils partout même au menton mais ne portait ni barbe ni moustache et avait les cheveux longs et généralement raides couleur naturelle c’est à dire noir ou brun très foncés en général et châtains parfois les blonds naturels étant rares à Rome bien que très recherchés et souvent imités par des teintures par les hommes féminins et les roux naturels étaient très mal considérés roux se disant « rufus » ce qui en cognomen, surnom donc, donnait Rufus et voulait dire un peu con et les roux à Rome étaient des hommes généralement étrangers et fait esclaves car prisonniers de guerre qui au mieux réussissaient à s’affranchir par la pratique du métier de bouffon qui était pourtant malgré tout en général un travail d’esclave, donc étaient hors des normes de l’homme désirable dans la culture romaine parce que celle ci était xénophobe et proto-raciste et l’étranger, plus encore quand celui ci était de bas statut social n’y était pas perçu comme désirable.

La prostitution masculine à Rome était perçue comme uniquement un travail d’esclave et considérée comme dégradant le statut social des hommes libres qui la pratiquaient.  Néanmoins les travailleurs du sexe ne se cachaient pas à Rome où selon Plaute il y avait une rue qui était connue de tout les romains par sa spécificité qui était d’être une rue commerçante spécialisée dans l’offre de prostitués mâles à une clientèle mixte mais avec un nombre de client bien plus important que de clientes. Aux bains publics les hommes cinaedi se grattaient la tête avec le doigt comme signe de reconnaissance entre eux et se draguaient régulièrement, les bains publics étant à Rome toutes orientation sexuelle confondues le lieu privilégié de drague. On sait aussi que les cinaedi créaient des cercles social uniquement composés de leurs semblables pour s’amuser entre eux et s’invitaient mutuellement à des dîners festifs entre eux. D’autres groupes moins formels d’hommes romains aimant les hommes se formaient aussi parfois dans des buts précis comme l’exemple connu d’un groupe de ce type ayant acheté en commun un concubinus qu’ils se partageaient ensuite ensemble et ce même groupe est décrit par les sources comme ayant invité une fois à une de leurs fêtes un jeune paysan pauvre mais bien monté mais malpoli, rustre, maladroit assez naif et peu au fait des codes sociaux de la capitale et lui ayant fait une fellation chacun leur tour.

La notion d’impudicita était très importante dans la sexualité romaine, c’était le contraire de la pudicita, la morale sexuelle et la chasteté, il y avait des normes de pudicita et d’impudicita différentes pour les hommes et les femmes du monde romain. Pour un homme romain l’impudicita c’était le désir de se faire pénetrer, le fait de danser, le fait d’avoir des manières féminines alors qu’il est adulte et/ou d’avoir commis plein d’adultères avec des amantes alors qu’il est marié à sa femme à laquelle il est infidèle. Pour un homme né libre l’impudicita est un crime, pour l’esclave c’est une nécessité, pour l’affranchi c’est un devoir.

Pour aller plus loin sur la sexualité entre hommes à Rome : http://bobhay.org/_downloads/_homo/15%20Real%20Men%20and%20Mincing%20Queans.pdf

Vers le deuxième siècle avant la christianisation, la culture romaine s’hellénise fortement et inclut donc de la littérature homoérotique inspirée par la culture grecque et la lecture de livres grecs bien sûr. Les différences entre les normes de sexualité entre hommes grecques et romaines demeurent en dépit de cette influence, on a pas d’idéalisation de l’éros entre deux hommes libres de statut égal dans la culture romaine comme dans la culture grecque, ni d’attachement autorisé pour un homme n’étant pas de la famille, bien vu par les Grecs il ne l’est pas du tout par les Romains qui y voient une menace à l’autorité du pater familias, le père de famille.  Les Romains de même n’adoptèrent pas l’admiration des hommes grecs aimant les hommes pour la nudité masculine car dans le monde romain la toge est un vêtement qui est porté par l’homme libre et la nudité est la marque des prisonniers de guerres et des esclaves que les maîtres laissent nus souvent pour pouvoir les fouetter quand bon leur semble. Pourtant il arrive que de l’art romain à forte influence grecque, plutôt issu des hautes classes sociales,  présente le corps nu d’un homme comme désirable pour un autre homme sur le modèle grec même si l’homme à demi nu et surtout l’homme en cuirasse à forte musculature y sont des représentations plus communes dans le but d’exciter le désir sexuel des hommes romains qui aiment les hommes ceux ci étant en effet souvent respectueux des normes sexuelles romaines, pas tous réceptifs aux canons de beauté masculine grecs et vivement sensible à tout ce qui évoque la masculinité des hommes de l’armée romaine et à toutes les représentations d’hommes aussi musclés que possible ceux ci fétichisant très fréquemment les muscles. Les débats sur les vertus des modèles grecs et romains de sexe et de romance entre hommes étaient courants dans la Rome de cette période surtout dans les hautes classes sociales bien que la majorité des Romains les concluaient en faveur de leur modèle et considéraient plus le modèle grec comme une fantaisie érotique sur laquelle fantasmer que comme une source d’inspiration à imiter pour changer la société romaine en l’améliorant, sauf une poignée d’hommes nobles romains aimant les hommes excentriques et férus d’hellénisme mais leurs idées étaient sujet de dérision pour la plupart des Romains et ne touchèrent qu’assez peu d’hommes hors de leur premier cercle bien que leur influence, elle fût plus durable dans le temps qu’elle n’eut de large écho social et expansion géographique.

En -149, la Lex Scantinia passe qui interdit qu’un homme né dans la nobilitas romaine soit sodomisé par un esclave, loi qui interdisait entre citoyens libres la prostitution masculine et le sexe entre adultes mâles, obligeant les citoyens libres à n’avoir d’unions sexuelles masculines qu’avec des hommes esclaves achetés à ces fins et plus avec des hommes libres ni des esclaves travailleurs du sexe. C’est la première législation sur la sexualité entre hommes à Rome qui jusqu’alors est réglementé par la coutume et non par la loi et nettement moins surveillée et contrôlée par l’Etat que celle entre homme et femme. Des fresques romaines datées du premier siècle avant la christianisation sont limpides sur le fait que les thermes étaient un lieu de drague et de jeux sexuels entre hommes très populaire à Rome. On y faisait même régulièrement l’amour entre hommes, souvent à plusieurs et parfois en véritables partouzes.

Pendant la période impériale, les unions sexuelles entre hommes à Rome sont toutes régies par deux principes majeurs, la virilitas et l’idéal de conquête impériale imprégné dans toute la masculinité romaine jusqu’aux pratiques sexuelles. C’est à la première année de l’empire romain en -27 qu’on a la plus ancienne preuve d’existence de mariage entre hommes à Rome.  La période impériale est marquée par une crainte d’une augmentation dont on ignore si elle était réelle ou fantasmée du nombre de passifs parmi les hommes romains libres dans les relations sexuelles entre hommes, cette crainte était associée à la crainte de perte de liberté politique des Romains qui venaient de passer de la République à l’Empire comme régime politique. Résultat la répression s’abat sur tout les contrevenants aux normes sexuelles romaines que ce soit les normes d’unions sexuelles entre hommes, entre femmes ou entre hommes et femmes, et surtout sur les personnes de basse classe sociale enfreignant ces normes qui sont punis de toutes sortes de châtiments corporels généralement  très durs et allant jusqu’à la peine de mort par exécution. La plus grande liberté sexuelle de la période impériale perçue par les auteurs de ces lois répressives leur semblait une preuve de la décadence romaine et de la perte de liberté politique crée par le passage de la République à l’Empire. Les Romains de haute classe sociale ont laissé une ample littérature ayant pour thème le sexe et l’amour entre hommes mais bien sûr ce n’est pas le cas des personnes de basses classes sociales dont il ne reste pas de littérature décrivant leur point de vue sur l’amour et la sexualité entre hommes. Pendant la période impériale les hommes romains dominants et actifs en relation sexuelle avec des hommes passifs qu’ils dominaient arboraient comme symbole de leur rôle social de conquérants érotiques des couronnes de myrtes. Les hommes romains attirés par  les hommes contrairement aux grecs avaient un fort désir d’hommes avec de très gros pénis aussi gros que possibles, d’ailleurs un des moyens de drague des hommes romains ainsi dotés pour attirer d’autres mâles à eux était d’exposer leur attirail très visiblement lors des bains publics. Néanmoins un trop fort goût pour les pénis énormes était objet de moquerie à l’époque impériale et les empereurs ayant ce goût eux même parfois, quelques uns au point de s’entourer d’hommes aux très gros pénis, n’échappaient pas à ces plaisanteries.

On ne sait pas exactement quand le viol a commencé à être pénalisé par la loi romaine car le nom de la loi qui l’interdit à époque récente est Lex Julia de vi publica ce qui laisse penser qu’elle date de l’époque de Jules César mais on a des certitudes de son application depuis au moins le deuxième siècle avant notre ère donc très antérieurement au règne de Jules César déja, et on ignore quand elle a commencé à être appliquée exactement, peut être même encore avant cela. Selon cette loi aucun hommes, aucune femme et aucun enfant ne peut être forcé(e) à avoir des relations sexuelles, loi qui exclut les esclaves qui ne peuvent pas l’être non plus car ils sont en droit romain des objets et  non pas des personnes mais si l’esclave est violé par un autre que son maître, le maître peut demander à la justice que le violeur soit puni et lui paye des dommages et intérêts ce qui est en général ce qui arrive lors de ce type de procès. La loi romaine contre le viol interdit un rapport non consenti dans tout les types de rapports sexuels imaginables et condamne le violeur à l’exécution, ce qui est un châtiment rare réservé aux plus grands crimes à Rome. Par contre cette loi ne protègent pas ceux qui sont frappés d’infamie c’est à dire les hommes prostitués, les amuseurs et les bouffons qui eux sont violables sans conséquence selon la loi romaine. Les hommes sodomisés ou ayant été forcés à faire une fellation lors d’un viol ne perdait pas leur citoyenneté du fait de l’avoir fait et n’en devenait pas esclaves pour autant, seuls ceux qui faisaient cet acte de façon consentie et par plaisir étaient menacés de cela. Après une défaite militaire romaine la peur d’être violés en masse n’était pas une crainte purement féminine mais une peur que personnes de tout genres et de tout âge partageaient alors car dans ces cas là tout le monde y passait, de la même façon un homme violé après une défaite militaire n’était pas stigmatisé par la loi ni par la coutume à Rome. Les hommes romains utilisaient fréquemment comme insulte et menace, en poésie notamment, le fait de menacer de violer un autre homme qui est leur ennemi en le sodomisant ou en le forçant à leur faire une fellation et prétendre en être capable ou l’avoir fait était une vantardise commune chez les hommes romains bien qu’en règle général elle fût sans suite judiciaire car basée sur du vent. Il était traditionnel à Rome qu’un homme découvrant qu’un autre homme couche avec un ou une de ses partenaires, surtout avec son mari ou sa femme, fantasme de se venger du voleur de partenaire en le violant et il arrivait que certains le fasse vraiment bien que cela semble avoir été nettement plus rare. Pourtant le viol entre hommes et les tournantes où plusieurs jeunes hommes en violaient un ensemble chacun leur tour arrivaient communément à Rome et tombaient sous le coup de la loi sur le viol quand cela se savait. Les hommes romains violés vivaient souvent très mal le fait de l’avoir été et il arrivait aussi assez communément qu’ils se suicident suite à cela. Le viol d’un homme romain né libre était l’un des quatre plus grands crimes selon la loi romaine avec le viol d’une femme vierge, le vol d’un temple et le parricide.

L’activité homosexuelle masculine est considérablement découragée entre soldats dans les armées romaines car cela allait contre le principe interdisant le sexe entre hommes romains adultes libres et car les soldats romains avaient pour devoir de ne pas autoriser que leurs corps soient utilisés par autrui à des fins de gratification sexuelle. Les soldats romains devaient être extrêmement disciplinés concernant leurs pratiques sexuelles, sous le règne d’Auguste ils avaient même reçus l’interdiction de se marier avec qui que ce soit, interdiction qui leur resta pendant deux siècles. Cependant les soldats romains avaient le droit de se payer des travailleurs et travailleuses du sexe de tout les genres, des esclaves mâles, de pratiquer le viol de guerre de personnes de tout genres et tout âges et il était autorisé aux officiers de l’armée romaine d’emmener leurs concubinus avec eux lors de leurs campagnes militaires. Pendant la guerre dans le monde romain viol et défaite militaire sont très fréquemment corrélés et associés dans l’imaginaire du coup les soldats romains portaient une attention particulière à ne pas être sexuellement vulnérables. Deux hommes soldats romains surpris en relation sexuelle entre eux risquaient de sévères punitions légales allant parfois jusqu’à la peine de mort. pour cause d’avoir enfreint le règlement militaire. Un soldat romain ayant consenti à être pénétré par un autre homme devait selon la loi romaine être fouetté à mort. Il arrivait relativement souvent que des hommes de l’armée romaine abuse de leur statut d’officier pour violer des soldats de plus  bas  grade qu’eux et qu’ils fassent ensuite face aux conséquences légales de cet acte dans la loi romaine, pour limiter ce genre de cas les romains racontaient souvent ce genre d’histoires pour dissuader les officiers romains de tenter de violer des soldats romains de plus bas grade qu’eux. Les plus jeunes officiers romains qui conservaient un air de beaux jeunes hommes féminins qui attirait le autres officiers étaient particulièrement à risque d’être violés dans les armées romaines et du coup les autres romains leur conseillaient vivement de ne pas porter de parfum et de ne pas s’épiler les narines ni les dessous de bras. Un soldat romain pouvait se protéger contre le harcèlement sexuel commis envers lui par un officier par tout les moyens nécessaires incluant tuer l’officier harceleur. En la quasi totalité des cas tuer son officier supérieur était pour un soldat romain un crime grave dont la punition était la peine de mort mais dans le cas ou l’officier avait harcelé sexuellement et/ou violé un soldat sous ses ordres, le soldat était acquitté de toute peine si il le tuait, et dans un cas que les sources rapporte un homme soldat romain harcelé et violer par son officier qui avait tué ce dernier en vengeance en le passant par le fil de son épée avait non seulement été acquitté de toute peine du fait d’avoir commis un meurtre mais avait même été carrément décoré de la couronne de la bravoure.

Les premiers chrétiens sont divisés sur si il faut interpréter la Bible comme homophobe ou opposée au viol mais optent rapidement pour la seconde option par erreur d’interprétation et de traduction des textes juifs. Néanmoins ni la Bible ni la Torah ne condamnent les relations sexuelles entre hommes en elles mêmes : tps://www.davidetjonathan.com/spiritualites-chretiennes/ce-que-la-bible-dit-et-ne-dit-pas/

Mieux on a quand même des sources archéologiques laissant penser qu’il est fort possible que Jésus lui même ait été le témoin de mariage d’un couple de chrétiens gays, Serge et Bacchus, tout deux sanctifiés par l’Eglise chrétienne de nos jours d’ailleurs :

https://www.care2.com/causes/the-forgotten-history-of-gay-marriage.html

Si on en croit la source du VIème siècle de notre ère Severus d’Antioche les amours entre hommes parmi les premiers chrétiens suivaient un modèle très proche de celui de la tradition grecque des amours entre hommes. En fait ce genre de mariage homosexuel entre chrétiens se sont pratiqués discrètement mais continuellement dans toute l’Europe jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Entre le Ier et le IIIème siècle de notre ère les empereurs romains continuent de régner en acceptant totalement les amours entre hommes, certains étant notoirement connu pour leur amour exclusif des hommes tels que les empereurs Trajan et Hadrien tout deux formellement mariés à une femme mais n’ayant de relation qu’avec des hommes, ayant régné l’un après l’autre Trajan de 98 à 116 et Hadrien de 117 à 138, les deux hommes sont très populaires et appréciés pendant leur règne, 40 ans de règne d’hommes aimant les hommes sur tout l’empire romain avec une immense majorité de gens qui les apprécient, on peut donc voir que l’antiquité romaine demeure à cette période complètement ouverte sur la sexualité entre hommes : http://gayinfluence.blogspot.fr/2011/11/trajan-hadrian-successive-homosexual.html.  D’ailleurs Hadrien avait une relation importante avec Antinoos, la majorité des historiens considérant qu’ils étaient amants, il a en tout cas fait rendre un culte à Antinoos après la mort de ce dernier : http://latogeetleglaive.blogspot.fr/2014/04/antinous-le-bel-amant-dhadrien.html

Dès les premiers siècles de notre ère pourtant, croyant majoritairement faussement que l’homosexualité masculine est selon le texte sacré issu de la parole divine le pire des péchés, alors que d’après le texte initial ce sont le viol, le refus par les riches d’aider les pauvres, l’idolâtrie et la prostitution les pires des péchés et l’homosexualité ne fait l’objet d’aucun n’interdit, ils vont désapprouver toutes les formes d’homosexualité, l’homosexualité masculine comprise, cependant les premiers pères de l’Eglise ne légifèrent pas contre l’homosexualité masculine. Dès la seconde moitié du deuxième siècle de notre ère voit cependant une minorité de chrétiens commencer à lutter contre les amours entre hommes mais principalement car ils les associaient à la prostitution contre laquelle ils luttaient principalement quelque soit le genre des personnes faisant du travail du sexe. Par conséquent la minorité de chrétiens luttant alors activement contre les amours entre hommes avait pour priorité l’interdiction de la prostitution masculine qui était alors leur principal objectif. D’ailleurs la volonté de mettre un terme à la prostitution masculine devient plus importante dans l’ensemble de la société romaine, paiens compris, au troisième siècle pas uniquement par homophobie mais parce que la prostitution n’y est plus acceptée aussi bien qu’elle l’était auparavant de manière général et entre l’an 244 et l’an 249 l’empereur Phillipe l’Arabe essaye de faire interdire la prostitution masculine à Rome mais y échoue de par une forte résistance à cette interdiction d’une grande partie des romains et de la société romaine.

Pendant 341 ans les premiers chrétiens auront entre eux de vifs débats sur si l’homosexualité est acceptable ou répréhensible et dans quelle mesure, une minorité sera de l’avis qu’elle l’est complètement et intégrera des gays dans l’Eglise chrétienne selon des rituels spécifiques , une majorité estimera qu’elle est un très grave péché mais que le simple fait de céder à un si vil désir est en lui même la punition du dit péché et qu’il n’est nul besoin d’accabler davantage un pauvre pêcheur commettant une telle et si horrible faute en le réprimant en prime et considère par cet avis homophobe mais pas punitif qu’il ne faut pas accepter de sanction envers les gays et que de telles mesures seraient contraires au christianisme et une minorité qui souhaite que les homosexuels soit punis par la peine de mort et brûlés sur des bûchers en place publique. Ils sont considérés par la majorité des chrétiens d’Europe comme une bande d’extrémistes religieux et pas vraiment écoutés par d’autres qu’eux mêmes jusqu’en 342 où l’empereur adhère à leurs idées. En 342 reprenant un texte qui initialement condamnait les auteurs de pratiques zoophiles à être condamnés à mort en  brûlés vifs sur des bûchers en place publique, l’empereur Constantin l’étend et l’applique à toute personne ayant des relations sexuelles avec une autre personne de même genre.

Avant cela pendant les quatre premiers siècles du christianisme romain ou celui ci demeure la religion d’une minorité les chrétiens ont des opinions variées sur l’homosexualité qui a une place parfaitement égale à celle de l’hétérosexualité dans une minorité des Eglises des premiers chrétiens et la majorité des chrétiens condamnent moralement l’homosexualité mais ne la pénalisent pas et la minorité d’entre eux qui veulent qu’elle soit condamnée n’a pas le pouvoir de faire en sorte qu’elle le soit effectivement.

C’est le début de l’homophobie sous sa forme impérialiste en Europe. Dès lors l’Etat impérial théocratique impose que tout les gays soit brûlés sur des bûchers dans tout l’empire romain même si concrètement autant s’est appliqué en son centre autant aux frontières de l’empire romain les mesures ne le sont pas et les gays continuent de vivre selon les traditions homosexuelles existant dans leurs cultures respectives sans être inquiétés du tout en réalité.Dès le IVème siècle cependant cette loi s’applique à beaucoup de frontières de l’empire romain s’étendant bien au-delà de la ville de Rome en gros dans l’équivalent des territoires des Etats actuels d’Italie, du Vatican, d’Andorre, du Liechtenstein, de Monaco, d’Andorre, de Suisse, de Belgique, du Luxembourg, des Pays Bas, du Portugal, du Royaume Uni ou plus exactement en Angleterre car en vérité l’espace celtique frontalier de Rome va réussir à résister à l’impérialisme romain et a maintenir sa propre culture donc qui demeure encore pour des siècles dépourvue de toute répression des amours non hétérosexuels et qui restera ainsi jusqu’à ce que l’impérialisme anglais vers la fin du Moyen Age n’y impose sa loi. Le christianisme de l’ouest européen hors de la sphère d’influence romaine entre 342 et 588 demeure partout dans l’acceptation des amours entre hommes, c’est d’ailleurs le courant chrétien arien (qui n’a rien avoir avec Aryen au sens d’Indo Européen et encore moins avec l’Allemagne Nazie) qui sera la principale force permettant cela en Hispanie, plus ou moins équivalent de l’Espagne actuelle jusqu’en 589 où l’hérésie arienne éradiquée par la force par les héritiers du christianisme romain s’estimant seuls porteurs d’une forme de christianisme légitime la loi y est changée et prend la même forme homophobe que dans ce qui est devenu la totalité de l’Europe de l’ouest chrétienne hormis l’Europe germanique. Par ailleurs ces lois homophobes seront supprimées dans le territoire aujourd’hui Espagnol à la période où celui ci était musulman.  La suite de l’expansion de l’homophobie en Europe de l’Ouest s’est faite par une véritable croisade interne à l’Europe des chrétiens de tradition romaine contre les autres christianismes et monothéismes européens de l’Ouest perçu comme des hérésies et contre les paganismes européens dans un net mouvement impérialiste, les personnes aimant des personnes de même genre, dont les hommes aimant les hommes étant condamnés à mort et brûlés vifs sur des bûchers parce que leur existence et leur résistance à cette forme impérialiste du christianisme était menaçante pour le pouvoir du christianisme de tradition romaine.

L’équivalent plus ou moins de l’Allemagne actuelle, c’est à dire le territoire du peuple Germanique des Germains ne dispose d’aucune législation homophobe et n’est pas un endroit où l’homosexualité est réprimé jusqu’en 1007 où elle y devient puni pour le pêcheur qui a eu une relation sexuelle avec une personne de son genre qui est alors contraint de jeûner parce que c’est conçu comme une purification de son corps de pêcheur de son péché. Chez les Francs et grosso modo dans le territoire ancêtre de la France actuelle qui eux aussi étaient des Germaniques (et contrairement aux conneries que beaucoup de gens disent par racisme pas des Celtes dont les seuls descendants actuels sur le territoire actuel de l’Etat français ayant vraiment conservé la culture et les traditions sont les Bretons et encore moins des Aryens dont les descendants véritables sont répartis entre l’Asie de l’Est, l’Inde du Nord et l’Iran et n’ont donc absolument pas de rapport avec les blancs racistes allemands et français aussi parfois qui se prétendent de l’inexistante race aryenne) l’homosexualité est supposée être prohibée depuis la christianisation mais si elle l’est légalement et en théorie dans les faits elle reste acceptée et commune jusqu’au XIIème siècle période à laquelle les Francs commenceront à appliquer le châtiment envers les hommes aimant les hommes issu de la tradition du christianisme romain. Donc oui en vrai chez les Francs de 342 à la fin du XIIème siècle en gros, l’homosexualité est acceptée de tous en fait même si elle est condamnée légalement et en théorie et concrètement le Pape s’y adapte et accepte l’existence d’archevêques de ce territoire ouvertement homosexuels et en couple ensemble et ce n’est pas seulement le petit peuple mais aussi le clergé et la noblesse, notamment le milieu des chevaliers qui ont parmi leurs membres de nombreux homosexuels qui pour beaucoup ignore jusqu’au fait que leur orientation est supposée être un péché selon la chrétienté, pour plus de détails suivez ce lien : http://culture-et-debats.over-blog.com/article-etre-homosexuel-n-est-pas-tabou-par-jean-verdon-110250815.html

De plus le début de l’ère médiévale de l’Europe de l’Ouest si il interdit majoritairement l’homosexualité est loin de bannir l’homoromantisme, les relations romantiques entre hommes étant extrêmement présentes dans tout les aspects de la culture de l’Europe féodale et médiévale et pas du tout découragée tant qu’elle ne se change pas en relation sexuelle.  L’idéalisation de fortes amitiés entre hommes étant très courante dans la sociabilité médiévale dans toutes les classes sociales. Les rois de France ne réussirent à convaincre le Pape d’accepter que la loi romaine condamnant les homosexuels à la mort brûlés sur le bûcher en place publique ne devienne intégrée aux lois du Royaume de France qu’en 1260 car avant des archevêques du Royaume de France plus haut dans la hiérarchie sociale européenne qu’eux et ouvertement homosexuels empêchaient que celle ci soit adoptée et de toutes les façons les lois homophobes même si ils tenaient à ce qu’elles soient appliquées dans la chrétienté n’étaient pas la priorité du Pape qui était plutôt centré sur la répression des personnes pas chrétiennes et des chrétiens jugés hérétiques. Néanmoins c’est aussi au XIIème siècle que la christianisation de l’Europe du Nord y aboutit à l’application de la législation qui condamne les homosexuels à la mort brûlés vifs en place publique sur des bûchers dans un territoire correspondant en gros au Etats actuels de Suède, du Danemark, Norvège, Islande, Finlande encore qu’en Finlande la résistance à l’application de cette loi durera un siècle supplémentaire et ne se fit vraiment qu’au XIIIème siècle. D’ailleurs paradoxalement la fin du XIIème siècle malgré la généralisation de la peine de mort pour les homosexuels était une période où paradoxalement ceux ci étaient en fait peu réprimés et en fait de 342 à la fin du XIIème siècle en Europe de l’Ouest et du Nord si il arrivait que la loi soit appliquée et que des homosexuels soient condamnés à mort et brûlés vifs sur des bûchers en place publique pour l’exemple et pour montrer aux pêcheurs ce que l’Eglise leur réserve comme sort c’était en faite une chose assez rare, en plus au XIème et surtout au XIIème siècle l’Europe connaît un premier proto-mouvement homosexuel en quelque sorte les hommes homosexuels s’y affichant et s’y revendiquant, c’est en particulier visible dans la littérature cléricale du XIIème siècle où les clercs homosexuels s’affichent et revendiquent beaucoup la légitimité de leurs amours entre eux dans des textes passionnés : https://www.nonfiction.fr/article-8408-actuel-moyen-age-25-sodomie-medievale-lamour-entre-hommes-envers-et-contre-tous.htm. D’ailleurs, l’Europe de l’Ouest et du Nord était alors très imprégnée de la conservation du préjugé négatif plus fort envers les homosexuels passifs qu’actifs, c’est à dire qu’un homme qui en sodomisait un autre était bien moins mal vu et objet d’une répression bien moindre qu’un homme qui était sodomisé par un autre et l’Eglise condamne principalement et le plus durement les hommes homosexuels qui sont toujours passifs et ne prennent leur plaisir qu’en étant sodomisés car ceux ci sont considérés par les plus hautes  autorités ecclésiastiques comme se déshonorant en prenant la position d’une femme, encore que la classe sociale joue beaucoup dans ces considérations, un noble, un clerc surtout de haute lignée qui fait cela est l’objet d’un énorme scandale et vivement réprimandé mais elle est relativement tolérée pour les hommes de basse classe sociale en règle générale. En plus elle l’était aussi dans les hautes classes sociales pour les hommes du moment qu’il n’étaient pas encore adultes. L’homosexualité active et le fait pour un homme de haute classe sociale de sodomiser un homme de plus basse classe sociale ou un jeune homme pas encore adulte est même carrément et pas rarement revendiqué publiquement souvent avec fierté à ces époques. En plus de tout cela,  jusqu’au XIIIème siècle le paganisme a encore une influence importante dans l’Europe de l’Ouest et surtout du Nord sous la forme principalement de l’Asatru religion pré-chrétienne des Scandinaves et des Germains donc techniquement celle pratiquée dans l’Antiquité par la majorié des ancêtres des gens vivant de nos jours dans les Etats actuels d’Islande, de Suède, de Norvège, du Danemark, de Finlande, d’Allemagne, de France, d’Angleterre, des Pays Bas, de Belgique, du Luxembourg, de l’Espagne, du Portugal, de la majorité des gens « blancs » des Etats Unis, du Canada, d’Australie et de Nouvelle Zélande. Or, l’Asatru accepte les amours entre hommes d’une façon plutôt similaire à ce qui était le cas dans le paganisme romain, c’est à dire qu’un homme de haute classe social actif et dominant qui sodomisait un esclave ou un homme pas encore adulte de n’importe quelle classe sociale était dans la norme comme un esclave qui se faisait sodomiser mais bouleverser cette hiérarchie des pratiques homosexuelles était vivement condamné, surtout dans le cas d’hommes adultes de haute classe sociale prenant un rôle passif par plaisir dans leurs relations homosexuelles vu comme féminins et fortement  rejetés par misogynie. Avec l’adoption au XIIIème siècle des normes homophobe du christianisme de tradition romaine dans la majorité de l’ancien territoire où l’Astratu était la religion majoritaire l’homosexualité s’y retrouve associée surtout chez les hommes homosexuels passifs et/ou féminins, tout particulièrement quand ils sont les deux à la fois, à la magie qui est vu dans l’Asatru de l’époque majoritairement comme une affaire de femme encore que la magie de l’Asatru du XIIIème siècle est très genrée et que c’est la magie de type réceptif qui y est associée à la féminité. La magie réceptive avant la christianisation y est très acceptée pour les femmes cisgenres comme transgenres mais ne l’est pas pour les hommes cisgenres féminins et/ou passifs dont son usage est considéré comme illégitime dans la façon de penser le lien entre genre et magie dans l’Astratu telle qu’il se pratique avant le christianisme.  Souvent au départ l’association homme de culture germanique ou nordique homosexuel féminin et passif  = homme qui fait de la magie = il pratique l’Asatru c’est un paien était une caricature faite par les ecclésiastiques chrétiens mais à partir du XIIIème siècle et plus encore après la magie, le paganisme, la féminité et l’homosexualité sont si fortement associées les unes aux autres dans la propagande chrétienne contre l’Asatru encore pratiqué par une minorité que très vite effectivement dans la plupart des pays germaniques et nordiques les seuls à continuer de les pratiquer l’Asatru sont des personnes non binaires, des femmes et des hommes homosexuels et bisexuels et/ou passifs et/ou très féminins qui sont dans ce contexte les seuls à trouver plus de pouvoir dans la magie et l’astratu que dans le christianisme et le refus des pratiques magiques enfin de celles que l’Eglise ne cautionne pas plus précisément, encore qu’en Islande ce fût au contraire le moment où la sorcellerie est devenu une pratique majoritairement masculine en réaction mais le contexte le permettait par le relatif éloignement insulaire de l’Islande du reste du monde chrétien ce qui n’était pas le cas du reste de l’ancien territoire de pratique de l’Astratu où du coup la magie et le paganisme alors se féminisent et deviennent des pratiques quasiment plus faites par des hommes hétéros, très peu par des hommes homosexuels ou bisexuels actifs et/ou dominants et/ou virils et faites presque que par des personnes non binaires, des personnes transgenres binaires mais surtout des femmes, des femmes cisgenres et des hommes homosexuels féminins et/ou passifs et/ou dominés qui seront parmi les premières cibles de la répression des autres religions que le christianisme de tradition romaine à l’origine de la chasse au sorcière qui commence à vraiment sévir au XIVème siècle . Pour aller plus loin sur l’homosexualité et l’Asatru suivez ce lien : https://seidh.org/articles/sex-status-seidh/

L’Europe du Nord et de l’Ouest du XIVème et du XVème siècle est devenu majoritairement misogyne, transphobe et raciste. C’est dans ce contexte que la chasse aux sorcières et donc aussi aux sorciers y commence qui va dès ce siècle toucher quelques hommes homosexuels blancs souvent mais pas toujours féminins ou passifs et presque toujours pratiquant la magie ou de religion paienne ou accusés de l’être même si la cible majoritaire de la chasse aux sorcières alors en ces lieux ce sont surtout les femmes prolos racisées pas valides avec aussi une majorité de femmes lesbiennes, bies et trans parmi celles ci et des personnes non binaires généralement racisées et pas valides aussi qui sont alors brûlées sur des bûchers. Même si bien sûr parmi les hommes homosexuels blancs brûlés alors sur des bûchers il y a une grosse majorité d’hommes pauvres et ruraux bien que quelques nobles, clercs, bourgeois et citadins l’aient été également. C’est au XVIème siècle que cette homophobie envers les hommes qui aiment les hommes prend une dimension neuve alors, en 1532 plus exactement ou dans l’équivalent en gros des territoires actuels d’Allemagne et de Finlande jusqu’alors épargnés par cela la législation originaire du christianisme romain qui impose de brûler les homosexuels sur des bûchers en place publique est adoptée là où sur ce grand espace jusqu’alors la pénalité pour acte homosexuel état l’obligation de jeûner ou de faire pénitence. Même si bien sûr l’homoromantisme reste fort entre hommes européens blancs de la Renaissance et dans les hautes classes sociales il est toléré tant qu’il est chrétien et ne s’appuie pas sur une magie désapprouvée par l’Eglise,  d’ailleurs l’homosexualité y est tolérée en pratique tant que l’homosexuel de haute classe sociale a l’air dominant viril et actif et reste discret et secret sur ses pratiques sexuelles il ne risque en vrai alors pas grand chose légalement. Il y a même un certain relâchement lié à la redécouverte de la culture grecque et romaine et de son acceptation de la sexualité entre hommes, certains humanistes attirés sexuellement par les hommes allant jusqu’à tenter de recréer une pédérastie sur le modèle grec dans l’Europe blanche de la Renaissance par réappropriation culturelle ce qui n’eut pas un grand succès mais le fait même que ce fût tenté indique un changement des mentalités vis à vis de l’homosexualité par rapport aux deux siècles précédents. Lors de la Renaissance l’Europe blanche multiplie les tableaux, peintures, sculptures, danses, musiques et écrits littéraires exaltant la beauté masculines et des représentations de beaux corps nus masculins redeviennent la norme dans toute l’Europe blanche comme elle l’était dans l’empire romain. Les artistes de la Renaissance dont l’homosexualité était un secret de polichinelle même de leur vivant comme Léonard de Vinci ou David étaient nombreux et relativement bien acceptés même si ils demeuraient obligés de laisser leur homosexualité un peu dans l’ombre et de la cacher un peu pour cela. Seulement c’est aussi à ce moment que des colons blancs très majoritairement hétérosexuels commencent à répandre l’homophobie et à l’imposer partout comme politique d’Etat colonial dans les pays qu’ils colonisent un mouvement colonial qui restera constamment purement homophobe jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, homophobie et impérialisme ont toujours été corrélés, pour 250 ans homophobie, impérialisme, colonialisme et racisme sont devenus liés systématiquement et l’homophobie n’a plus comme c’était le cas depuis 15 siècles principalement perpétrée par le clergé chrétien de tradition romaine bien que celui ci demeure clairement dirigé par des homophobes notoires alors mais par les Etats blancs qui ont désormais besoin de l’homophobie pour asseoir leur pouvoir raciste et/ou colonial. La violence coloniale et raciste des Etats blancs de la Renaissance dans leur empire colonial et contre les minorités ethniques dans l’Europe du Nord et de l’Ouest s’accompagne d’un renforcement de l’autoritarisme des Etats de cette partie de l’Europe, ceux ci s’enrichissent tandis que leur population connaît un appauvrissement considérable. C’est contre cette augmentation forte de la violence de classe que naît le protestantisme à la base seulement sous sa forme la plus populaire et la plus visible il est initialement homophobe déja parce que ses fondateurs de haute classe sociale l’étaient mais aussi parce que les prolos qui y adhéraient étaient particulièrement touchés par les discours protestants soulignant l’hypocrisie du clergé qui prétendait être moral et chrétien en étant alors notoirement corrompu, extrêmement riche et dans un délaissement total des pauvres en opposition complète avec l’idéal chrétien et ces discours pour montrer le luxe et la débauche des clercs de haute classe sociale en décrivait fréquemment les fêtes d’une débauche de luxe et de sexualité à l’opposé total des idéaux prônés par ces mêmes clercs en théorie pour le peuple et en insistant beaucoup de façon homophobe sur le « vice » moral des dits prêtres chrétiens catholiques qui couchent alors assez fréquemment ensemble ce qui est su et fait pas mal scandale et est considéré par mal d’homophobes depuis la Renaissance comme étant causé par le célibat des prêtres, c’est en grande partie pour éviter que le clergé ait des membres ayant des activités homosexuelles entre eux que les protestants dès le début de leur mouvement refusent le célibat des prêtres. Cependant qu’ils soient catholiques ou protestants les homophobes blancs de la Renaissance quand ils oppressent et répriment des hommes homosexuels blancs sont plus violents avec les pauvres qu’avec les riches et avec les ruraux qu’avec les citadins car ceux ci ayant une forme de christianisme souvent plus syncrétique de l’ancien paganisme et des influences de religions étrangères sont plus soupçonnés que les homosexuels riches de ne pas être de bons chrétiens et donc plus cible de violence car soupçonnés au choix de pratiquer les anciens cultes ou de s’être converti à des religions étrangères, donc d’être du côté des racisés ou d’être des blancs pas chrétiens ce qui dans une société chrétienne raciste est inacceptable autant pour l’Etat que pour le clergé. Et bien sûr les hommes homosexuels blancs le plus opprimé dans les Etats blancs du XVIème siècle ce sont les hommes homosexuels blancs pauvres ruraux paysans, surtout lorsqu’ils étaient dominés et passifs sexuellement plus encore lorsque leur expression de genre était très féminine et encore davantage si ils étaient adeptes d’une religion paienne, et bien sûr encore davantage et plus que tout autre homme homosexuel blanc si en plus de tout ça il pratiquait la magie. Pourtant, paradoxalement c’est aussi alors que les premiers mouvements légaux et politiques appelant par humanisme à la fin de la pénalisation de l’homosexualité et donc à la fin des bûcher où des hommes homosexuels étaient brûlés sur la place publique car condamnés à mort, mais ces mouvements faibles encore ne furent nullement entendus. Et bien sûr l’homophobie et la traite négrière allaient systématiquement de pair également depuis la naissance de celle ci mais à partir du XVIème siècle c’est toute l’Europe blanche qui se fonde sur l’oppression née de l’alliance systématique pour 250 ans entre racisme négrophobe, Etats blancs, colonialisme, impérialisme, clergé et homophobie.

Pour aller plus loin sur l’homosexualité à la Renaissance en Europe.

L’homosexualité à la Renaissance

Au XVIIème siècle, les blancs sont divisés en deux courants religieux, protestants d’un côté, catholiques de l’autre, les protestants continuent d’être homophobes, accusant les catholiques, les paiens, les sorciers et les racisés d’homosexualité tandis que les catholiques ont rigidifié leur moralité pour contrer les critiques et donc renforcent aussi leur homophobie et rejoignent les protestants pour accuser les racisés et les paiens et sorciers, même blancs d’homosexualité. Les sodomites comme ils sont nommés alors les hommes qui font l’amour ensemble de façon exclusive ou non exclusive, l’homophobie et la biphobie ne se distinguant pas car ce n’est pas une orientation du désir mais sa mise en pratique par la sodomie qui est alors condamnée socialement avec une grande peur du satanisme auquel la sodomie est alors associée par diabolisation du paganisme qui y est alors associé depuis longtemps dans l’imaginaire chrétien, et devient alors considéré comme le pire péché. Les bûchers où on brûle des homosexuels en place publique prennent un autre sens, désormais ils ont pour les blancs une fonction de mise en garde pour pousser les personnes vivant dans les territoires contrôlés par les Etats blancs l’idée du clergé et des gouvernement de ces Etats est de montrer un avant goût de l’horreur de l’enfer à ceux qui seraient tenter de pratiquer la sodomie. La pénalité pour la sodomie entre un homme et une femme était tout aussi forte en théorie mais très peu appliquée en pratique et faisait beaucoup moins scandale sodomite étant devenu presque synonyme d’homme qui aime les hommes alors pour les blancs et les racisés sous forte influence blanche. Alors les normes de genre et la binarité de genre homme/femme se rigidifient considérablement chez les blancs et la sodomie devient considéré comme un des pires péchés possibles car il remet en question cette norme neuve que le clergé catholique comme protestant tente alors de construire comme datant de toute éternité, naturelle et toujours voulue par Dieu en transformant la compréhension de l’acte homosexuel de sodomie en lui donnant son nom actuel qui l’associe systématiquement à l’épisode biblique de Sodome et en changeant son sens pour faire de la Sodomie le péché de ses habitants. En plus les Etats et le clergé blancs catholiques ont obtenu au XVIIème siècle un outil de contrôle,  surveillance et de répression des individus novateur par la Contre Réforme, c’est à dire que ce mouvement a fait que la confession auparavant exclusivement commune, publique et focalisée sur la pratique du péché devient individuelle, secrète et focalisée sur le désir de péché et le plaisir recherché dans le péché. En clair d’un contrôle homophobe des actes le pouvoir passe un contrôle homophobe des pensées, du moins de celles auxquelles la paroles des confessés lui donne accès. Le plaisir et le désir sexuel d’un homme pour d’autres hommes deviennent au milieu du XVIIème siècle dans les milieux sociaux blancs ou sous autorité blanche considéré comme vraiment différent et particulier par rapport à la sexualité normale qui commence à être définie comme celle entre un homme et une femme là où avant tout péché que l’acte homosexuel était considéré il n’était pas perçu comme contraire à la nature et tout sentiment homosexuel n’aboutissant pas un acte qui l’était n’était pas considéré comme un péché. La police des moeurs est alors inventée en grande partie pour réprimer les manifestations publiques du désir sexuel entre personnes de même sexe. La focalisation de la répression va alors se faire principalement et c’est un changement radical par rapport au XVIème siècle contre le désir et le plaisir sexuel entre hommes et non contre tout pouvoir féminin ou toute féminité masculine de la pratique sexuelle perçue ou réelle et contre les actes homosexuels entre hommes. Aussi, c’est alors que la sexualité entre hommes devient uniformément punie pour ce qu’elle est sans distinction entre passif et actif et sans plus grande tolérance pour les actes homosexuels d’hommes jugés virils l’oppression patriarcale commençant à prendre une forme plus proche de sa forme actuelle avec d’un côté la répression des actes, plaisirs et pensées d’ordre sexuel entre personnes de même genre quelque soit leur expression de genre et de l’autre celle des personnes à expression de genre féminine quelque soit leur identité de genre ou leur sexualité même si bien sûr avec une oppression particulièrement forte des personnes qu’on dirait transgenres de nos jours. Si les actes, plaisirs et désirs sexuels entre hommes sont alors plus fortement réprimés que ceux entre femmes c’est car la femme légalement mineure est considérée comme naturellement irresponsable et par nature plus portée vers le péché que l’homme de façon générale et donc ses écarts à la norme hétérosexuelle sont relativement plus tolérés tandis que ceux des hommes menacent directement l’ordre patriarcal tel qu’il s’est reconstruit au XVIIème siècle autour de la figure de l’homme chef de famille que l’homme qui a des désirs et/ou des plaisirs sexuels avec des hommes n’est plus considéré comme pouvant incarner là où avant tant qu’il n’agissait pas de façon à assouvir ce désir son statut de chef de famille patriarcal n’était pas remis en question. Désormais quelque soit le degré de virilité de l’expression de genre des hommes ayant du désir sexuel pour d’autres hommes les Etats et le clergé blancs, leur police et leur idéologie imposent partout où une autorité blanche existe l’idée qu’un homme ayant ce désir ne peut pas être pleinement masculin et viril ce qui n’était pas le cas avant le milieu du XVIIème siècle où que ce soit dans le monde. Néanmoins, la sexualité entre hommes obtient une visibilité publique et politique qui prenait des formes neuves surtout dans les grandes villes, tout particulièrement à Paris et du coup sa répression prend une forme neuve étant aussi et même principalement faite à partir du milieu du XVIIème siècle par la brutalité des violences policières d’Etat plus que par celle du clergé. C’est d’ailleurs pour ça que le discours contre les désirs sexuels entre hommes qui le déclare contre nature change radicalement d’objet par rapport au seizième siècle et considère ces derniers non plus comme intimement ruraux, magiques et/ou paiens mais comme fondamentalement urbains, de fabrication récente, contre nature et crée par le vice de la ville dans des Etats à majorité blanche où l’urbanisation atteint une ampleur historiquement inédite et par réaction l’idéologie conservatrice encore largement dominante et même quasiment hégémonique idéalise le monde rural plus tellement fréquenté par les puissants qui devient dans leur imaginaire une utopie chrétienne sans péché, sans vice, totalement naturelle et sans désir sexuel jugé contre nature vu que dès cette époque chez les blancs de haute classe sociale urbains s’imprègne l’idée encore forte de nos jours que tout serait naturel et moral dans le monde rural blanc. Il n’empêche que les hommes ruraux blancs aimant les hommes surtout pauvres et surtout jugés à tort ou à raison paiens et/ou sorciers continuent d’être condamnés à mort et brûlés en place publique sur des bûchers mais moins qu’auparavant car la répression des sorcières globalement se focalise alors surtout sur les femmes et celle des hommes blancs désirant sexuellement d’autres hommes sur les urbains, même si ce sont ceux qui sont parmi les pauvres des villes qui sont le plus sévèrement réprimés et que les bourgeois et plus encore le clergé et la noblesse vivent en fait leurs désirs homosexuels relativement tranquillement sans vrai crainte d’être tués pour ça du moins.  En 1678 de grands seigneurs parisiens sodomites créent une société secrète sodomite et personne ne leur cherche de problèmes pour la création de cette société. Le terme non conformiste qui a la base désignait toute personne pas catholique en France prend une forte connotation sexuelle désignant notamment les hommes ayant du plaisir sexuel avec d’autres hommes. Puis à la fin du XVIIème siècle surtout dans les hautes classes sociales blanches des grandes villes naît le courant libertin qui prétend basée son idéologie sur l’observation de la nature et refuser tout dogmatisme religieux, des sortes d’ancêtre des athées en somme, avec une philosophie matérialiste et épicurienne en opposition directe avec l’autorité religieuse et avec la morale sexuelle du catholicisme. Les libertins par provocation faisaient souvent l’apologie de l’érotisme entre hommes et nombre d’hommes exclusivement attirés par les hommes ou attirés par les hommes comme par les femmes rejoignirent le mouvement libertin même si ce mouvement demeure en fait dominé par les hommes ayant un désir sexuel exclusif de femmes, cette forte visibilité du désir sexuel entre hommes dans le mouvement libertin des désirs sexuels entre hommes qui sera utilisé par les autorités religieuses pour soupçonner tout homme critiquant l’autorité religieuse et/ou prônant le matérialisme philosophique et/ou le libertinage d’être un sodomite. Or si il y a alors bien longtemps, depuis le début de la chasse aux sorcières en fait, que toute sexualité non approuvée par l’Eglise c’est à dire à autre but que la procréation est considéré comme d’inspiration satanique par les chrétiens blancs, avant le XVIIème siècle Satan n’est pas considéré par eux comme une identité individuelle et personnifié mais conçu comme une entité abstraite un genre de petite voix mauvaise intérieure poussant les êtres humains vers le péché, au XVIIème siècle Satan devient dans la vision du monde des chrétiens blancs une personne avec des traits de personnalités individuels qui lui sont propres notamment un fort goût de la débauche et de la luxure, Satan étant censé aimer toutes les formes de sexualités non approuvées par l’Eglise et la sodomie par dessus tout étant censé avoir beaucoup de goût pour les hommes sexuellement ce qui faisait que les chrétiens blancs du XVIIème siècle considéraient tout les Sodomites comme étant du côté du Prince du Mal et satanique par son refus de n’avoir de sexualité que pour la procréation. C’est la qu’est le refus de la masculinité des sodomites pour le XVIIème siècle pas dans leur expression de genre, les codes de l’expression de genre jusqu’à la Révolution Française sont très différents de maintenant nettement moins rigidement séparés entre codes féminins et codes masculins que maintenant, malgré la rigidification de ces codes par la chasse aux sorcières ils demeurent très souples par rapport à maintenant, chez les blancs d’avant la Révolution Française la poudre au visage, le maquillage, les perruques, les rubans et les vêtements brillants ou pas de toutes les couleurs de l’arc en ciel sont unisexes tout comme les pleurs, un homme de l’époque versant souvent des torrents de larmes ce qui était vu comme un témoignage positif de sa virilité et de la sensibilité censée aller de pair avec la masculinité naturellement dans la norme de l’époque. Bien sûr la répression du désir sexuel entre hommes se fait toujours aussi par racisme et partout où une autorité blanche existe celui ci est sévèrement réprimé par les blancs chez les racisés qui l’exprime, tout particulièrement chez les Premières Nations du Canada à partir de 1648 vu que la colonisation française y importe la loi qui condamne à la mort brûlés vifs sur des bûchers en place publique tout les coupables de désir sexuel entre hommes sur le territoire français. Loi qui vise alors plus les Premières nations que les blancs des colonies du Nouveau Monde. En plus ce sont aussi d’abord des personnes racisées qui sont les premières victimes en France de la loi passée en 1657 qui pour la première fois de l’histoire fait enfermer dans des hôpitaux bien plus carcéraux que médicaux les « fous » dans des hôpitaux pour « corriger » ces « insensés » dont font partie dès lors les sodomites dans la conception du monde de l’Etat et des autorités médicales françaises qui les premiers pathologisent, enferment et médicalisent de force les sodomites et le désir sexuel entre hommes. Ce n’est qu’au XVIIIème siècle toutefois que cette pathologisation cessera d’être propre aux territoires sous autorités françaises pour s’étendre à tout les territoires sous autorités blanches. Enfin c’est aussi au XVIIème siècle que la recherche de la romance dans le couple commence dans les Etats sous autorité blanche, avant romance et mariage étaient cosidérés comme exceptionnelement liés et pas à rechercher et le caractère prioritairement commercial et d’intérêt pur du mariage était assumé directement, au XVIIème siècle on commence à chercher le mariage d’amour comme idéal même si techniquement il faudra attendre les années 1970 pour que la majorité des mariages entre personnes blanches soient véritablement des mariages d’amour qui demeurent rares avant même si ils sont dès le XVIIème siècle jugés comme étant le meilleur type de mariage. Du coup au XVIIème siècle chez les blancs dans l’idéal l’homme a une relation romantique pure et chaste avec sa femme après le mariage sauf pour ce qui est du désir sexuel occasionnel à des fins reproductives pas seulement accepté mais exigé par les normes sociales, le sodomite au XVIIème siècle est considéré comme le pire exemple de personne refusant ces normes par le fait qu’il n’a pas de relation romantique avec sa femme et surtout qu’il ne se reproduit pas avec elle dans les cas d’hommes ayant l’amour exclusif des hommes et/ou du désir sexuel exclusivement pour les hommes.

Le début du XVIIIème siècle marque la période la plus violente de répression du désir sexuel entre hommes dans l’histoire des blancs qui se fait principalement en France et aussi mais de façon moindre en Angleterre. Au XVIIIème siècle la notion de sodomite héritée du XVIIème siècle continue d’être employée dans les territoires des Etats sous autorité blanche mais nettement moins qu’au XVIIème siècle car progressivement remplacée par des termes neufs, en plus la notion de sodomite change de sens au XVIIIème siècle et ne désigne plus celui qui pratique la sodomie mais un homme aux désirs considérés comme contre-natures.  La sodomie est devenue en effet dans l’idéologie de la société blanche du XVIIIème siècle un péché contre-nature. Cette notion reste très imprégnée de christiannisme blanc encore inextricablement lié idéologiquement comme religion aux Etats blancs et à leurs pouvoirs politiques mais est aussi dans un début de processus d’expansion plus large la notion étant acceptée par presque tout les blancs alors même que beaucoup d’entre eux alors plus que jamais avant se détachent d’une conception de la religion strictement identique à celle prônée par les autorités ecclésiastiques pour tenter de trouver philosophiquement et scientifiquement dans l’usage de leur propre raison et l’observation de la nature la vraie religion que beaucoup d’entre eux estiment détournée de ses principes véritables par un clergé dont la corruption est de plus en plus notoire et uniformément critiqué par une minorité de chrétiens blancs tant catholiques que protestants. Cette minorité va lancer un long débat intellectuel considérant, à l’origine de la philosophie naturaliste, que tout ce qui est bon selon Dieu est naturel et tout ce qui est mauvais et péché selon Dieu est contre-nature. Dans la même idée les savants académiciens qualifient les sodomites et la sodomie ainsi que leurs désirs et amours les uns des autres d’être « antiphysique », version en jargon savant de la notion de contre nature. Le mot le plus commun du XVIIIème siècle pour désigner les hommes en aimant d’autres est « bougre » et leur façon de vivre est alors plus communément désignée sous le nom de « bougrerie », désignant les hommes sodomisant d’autres hommes et leur mode de vie. Dans les milieux intellectuells il arrive qu’on désigne la sexualité et les amours entre hommes sous le vocable d’amour socratique, d’amour philosophique ou de péché philosophique pour les désigner d’une manière neutre, voire parfois aussi positive que cela l’était à l’époque les premiers intéressés et leurs défenseurs parlant fréquemment alors pour l’évoquer d’amour socratique ou d’amour philosophique. Tout au long du XVIIIème siècle le débat sur l’existence ou pas de ce type de pratiques sexuelles dans l’Antiquité. C’est d’ailleurs le début du déni par répression de ce type de pratiques sexuelles par le monde scientifique à l’origine de son homophobie profonde actuelle qui y condamne très souvent l’homosexualité a n’avoir droit de cité dans les recherches officiellement approuvées comme scientifiques par la communauté scientifique actuelle que dans le cadre d’études spécialisées sur l’homosexualité, prison dorée savante hors de laquelle la recherche savante est massivement pensée de façon hétérosexiste et hétérocentrée encore maintenant et où l’existence même de sexualités hors des normes idéologiques dominantes ne sera jamais évoquée avant les années 1970 comme je le détaillerai quand on en arrivera aux années 1970 justement. Au XVIIIème siècle les adeptes de l’amour socratique défendent leurs pratiques sexuelles et leurs amours en défendant la thèse que beaucoup de héros et de philosophes des temps passés partageaient leurs inclinations qui ne sauraient donc être antinaturelles puisqu’elles existaient chez les meilleurs hommes de ces temps selon eux. En effet si cet argument est douteux en ce qu’il hiérarchise les êtres humains les uns par rapport aux autres selon leurs exploits guerriers ou l’étendue de leurs savoirs de façon typique de la société d’Ancien Régime il a pour lui qu’effectivement la majorité des hommes célèbres de l’Antiquité ont eu une sexualité qui incluait des pratiques sexuelles entre hommes généralement couplée avec des pratiques avec des femmes mais pour une importante minorité d’entre eux exclusivement entre hommes. Cette vérité ils sont les premiers à l’exhumer pour se défendre des accusations qui leurs sont faites et prouver à leur sens que leur goût est naturel et encore de nos jours la société hétérosexiste et hétérocentrée fait tout pour la dissimuler mais elle est indéniable tant ses preuves historiques sont nombreuses. Néanmoins la conservation de l’idée de sodomie et de sodomites montre bien que les conceptions religieuses du XVIIème siècle sur ces pratiques sexuelles ne sont pas mortes au XVIIIème siècle et leur répression reste directement liée à celle des pratiques magiques et du paganisme, les hommes ayant des relations sexuelles entre eux étant toujours soupçonnés de magie, de paganisme, de conversion à des religions étrangères, de libertinage ou de manière générale de penser de façon peu conventionnelle et de ne pas se soumettre à l’autorité de la direction des clergés catholiques autant que protestants. En somme si la sexualité hors des normes religieuses est crainte par les autorités religieuses c’est principalement par crainte que cette libération sexuelle du carcan religieux ne soit le prélude d’une libération menale de ce même carcan religieux et que ne pas réprimé la sexualité entre hommes crée en nombre des esprits libres contestataires de l’autorité religieuse et ne la menace directement au bout du compte. Tout cela est par ailleurs intrinsèquement lié au racisme du christianisme blanc qui considère tout homme ayant des relations sexuelles avec un autre homme comme se comportant selon un mode de vie étranger à la sexualité telle qu’elle doit être selon les normes de la société blanche, cela se voit notamment par le surnom alors donné aux hommes passifs, dominés et/ou féminins ayant du goût pour d’autres hommes qui sont nommés bardaches nom issu du mot arabe pour dire captif ou esclave, les pratiques sexuelles entre hommes ayant longtemps été sur un modèle relativement similaire à celui de la pédérastie grecque dans le monde arabe ou les hommes esclaves et captifs étaient souvent achetés par des maîtres qui les dominaient sexuellement en les sodomisant, mot aussi utilisé par les blancs pour désigner des personnes Première Nation d’Amérique du Nord non binaires. Les hommes blancs féminins ayant du goût pour les hommes et sexuellement dominés et passifs sont alors considérés comme trahissant leur blanchité par l’adoption de pratiques sexuelles et de façon d’exprimer leur genre que les autorités blanches considèrent comme typique de racisés. D’ailleurs la sexualité elle même devient théorisée explicitement de façon raciste alors, là où le racisme envers certaines pratiques sexuelles avant existaient depuis longtemps mais ne se cherchait pas de justification théorique, ce qui est venu au XVIIIème avec la croissance de l’idéologie scientifique et rationaliste qui amène les racistes à chercher une justification pseudo-scientifique à leur idéologie pour la perpétuer là où auparavant la religion y suffisait du fait de la lente et progressive mais manifeste baisse de poids du religieux face à la science qui s’amorce alors dans la société blanche. Les théories racistes du XVIIIème siècle font de la sexualité entre hommes une caractéristique de peuples étrangers en accussant tout les racisés mais principalement les Arabes et Musulmans, les Premières Nations et les Juifs et dans un immense fourre tout ceux que les blancs qualifient d' »orientaux », c’est à dire l’ensemble des habitants de l’Asie et de l’Afrique du Nord en gros. Le mot bardache témoigne aussi de ce que l’homme blanc passif et/ou féminin aimant les hommes est alors perçu comme d’un genre confus et comme une femme ou en tout cas pas un vrai homme par les autorités blanches décidant des limites du genre masculin et du genre masculin ainsi que du sexe féminin et masculin qui se naturalisent et se biologisent alors dans les discours des naturalistes blancs et donc connaissent une nouvelle rigidification plus forte que les précédentes car la pseudo-science académique les considérera dès lors comme une vérité scientifique dont encore de nous jours peu de chercheurs hors ceux dont c’est la spécialité que de faire des études de genre contestent la véracité. Avant cela genre et sexe ne sont pas définis par la biologie et la science mais par la religion. Et à vrai dire alors ils restent fortement imprégnés de religion dans leurs définitions et c’est d’incube ou de succube quand ils insistent sur leur féminité que les gens qui veulent réprimer le genre et les pratiques et goûts sexuels des hommes passifs aimant les hommes qualifient ces derniers, pour ceux qui voudraient savoir plus en détail ce que sont incubes et succubes suivez ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=X0y_uOmk0Gw. Encore de nos jours il y a des fondamentalistes chrétiens aux Etats Unis entre autres pour prétendre que quelqu’un de pas hétérosexuel est forcément sous l’influence d’un démon, possédé par un démon, enfant d’un être humain et d’un démon ou encore lui même un démon, et au XVIIIème siècle c’est une façon commune pour les gens qui veulent opprimer pour des motifs religieux les gens qui ont le goût des personnes de leur genre sexuellement et/ou romantiquement de les  accuser et d’encourager leur répression. C’était aussi une accusation fréquente contre les sorcières, sorciers et toute personne disant dialoguer avec des esprits ce qui était contraire au christianisme blanc. L’aspect religieux de la répression des hommes qui aiment les hommes au XVIIIème siècle se renforce aussi par la création alors de multiples confréries de sodomites se désignant les uns les autres comme des confrères et employant dans des réunions et des assemblées de sodomites qui se multipliet alors assez fréquemment des codes et rites particuliers, en général imités, inspirés ou directement issus de ceux de la franç maçonnerie à laquelle s’intègrent alors beaucoup d’hommes aimant les hommes, ceux ci trouvant dans l’adhésion aux sociétés secrètes une certaine sécurité dans une société leur étant généralement extrêmement hostile. Evidemment tout homme ayant une sexualité avec d’autres hommes n’est pas Franc Maçon et tout Franc Maçon n’a pas forcément de relations sexuelles avec d’autres hommes mais encore de nos jours le lien historique et réel depuis la création de la Franc Maçonnerie entre celle ci et les milieux politiques blancs de haute classe sociale recherchant l’émancipation des hommes aimant les hommes de leur oppression sur le terrain sexuel et romantique fait que l’extrême droite religieuse assimile régulièrement tout mouvement d’émancipation des gays a un complot d’un lobby gay franc maçon qui n’existe pas et n’est qu’une caricature du lien en réalité beaucoup plus complexe et parfois conflictuel entre milieu gay et franc maçonnerie. Il y a d’ailleurs dès cette époque aussi des réunions et assemblées secrètes de sodomites complètement en dehors du milieu franc maçon. C’est lieu de réunions et d’assemblées secrètes de sodomites manifestent le mode de vie majoritaire des sodomites du XVIIIème siècle qui est en général une tentative de se cacher en plein jour en ayant une socialité commune dans des lieux publics dans lesquels ils s’organisent en privé pour se retrouver sans être repérés et opprimés. Un milieu social de sodomites se crée ainsi partout dans la société blanche à ses marges, connue du public averti et méconnue du grand public. Au XVIIIème siècle la sexualité entre femmes est nommée conistes et celle entre hommes anticonistes et les deux sont perçues comme très distinctes l’une de l’autre, d’ailleurs cela est du au renforcement de la binarité de genre par sa naturalisation et sa biologisation des sexes et des genres qui fait alors naître celle des sexualités dont la notion même alors commence à exister là où au XVIIème siècle les pratiques sexuelles diffèrent mais tout le monde est perçu comme apte aux mêmes péchés sexuels et devant s’en retenir de la même façon car la sexualité est perçue comme unique et partagée par tous. C’est au 18ème siècle que la distinction entre penchants et inclinations individuelles sur un plan sexuel et romantique commence vraiment même si alors on en parle plus en ces termes de penchant, de goût et d’inclination qu’en évoquant une sexualité ou une orientation sexuelle qui sont des termes beaucoup plus récents qui n’existent alors pas. Les hommes ayant le goût des hommes se nomme alors parfois eux mêmes des « culistes » et vont commencer à s’affirmer en réclamant la supériorité de leur sexualité sur celles des hommes ayant le goût exclusif des femmes qu’ils nomment « conistes » car ils estiment que leur sexualité contrairement à celle des « conistes » imite d’après eux celle des philosophes et des héros, c’est souvent par l’affirmation de sa supériorité sur le groupe qui l’infériorise que commence le militantisme d’une catégorie opprimmée pour son émancipation et en général la revendication égalitaire ne vient qu’après cette phase, schéma qu’on retrouve dans l’histoire des mouvements pour l’émancipation des hommes blancs aimant les hommes. La généralisation du savoir sur les sociétés antiques Grecques et Romaines va populariser aussi pour définir ce type d’hommes l’appellation Ganymède en reprenant le terme romain. Giton le nom d’un des personnages du Satyricon de Pétrone est aussi utilisé pour les désigner. Tout cela va avec toute un art du XVIIIème siècle fortement imprégné d’homoérotisme surtout en littérature qui fleurit et qui d’ailleurs s’exprime principalement dans la littérature érotique naissante fréquemment censurée en grande partie car les histoires d’hommes couchant avec d’autres hommes y sont alors extrêmement présentes. Le nom de mignon est aussi utilisé pour les désigner. Un autre terme qui les désigne alors est la notion de non conformiste qui quand elle naît au XVIIIème siècle ne concerne que cette catégorie d’hommes, depuis on en retrouve une trace dans le fait que tout anticonformiste est souvent soupçonné d’une sexualité non hétérosexuelle. C’est le début aussi d’une oppression plus seulement d’ordre religieux mais aussi scientifique, médical, philosophique et juridique de cette catégorie d’hommes accusés de non conformité aux normes sociales et usages sociaux en plus de continuer d’être opprimée car très fortement soupçonnée d’hétérodoxie religieuse. Les pamphlets utilisent eux aussi un vocabulaire très riche pour désigner les hommes qui aiment les homme qui y sont alors un thème récurrent. La philosophie elle aussi sera un domaine ou les discours et les débats sur ce type de sexualité et en particulier sur la pratique de la sodomie en elle même seront légion au XVIIIème siècle ce qui ne s’était plus produit depuis 342. La libération des réflexions et paroles publiques autorisées sur les pratiques sexuelles entre hommes est relative car la censure de la littérature homoérotique et le secret imposé aux hommes qui aiment les hommes sur leur vie par la pénalisation de leur mode de vie et leur risque de condamnation à mort réelle sont toujours présents et ce sont surtout les personnes ayat des goûts sexuels dans la norme qui ont autorisation de disserté longuement sur ceux dont ce n’est pas le cas qui eux sont contraints généralement à la discrétion sur leur sexualité. Cependant dès le XVIIIème siècle tous ne se cachent pas et certains revendiquent leurs pratiques et désirs sexuels entre hommes en public et quelques uns en font même déja une revendication forte et en quelque sorte identitaire, c’est même déja pour une petite partie d’entre eux la principale façon dont ils s’identifient. Le libertinage lui se répand au XVIIIème siècle au point de finir par être plus un état d’esprit général contestataire de l’autorité religieuse telle qu’elle est qui va avec une licence sexuelle relative généralisée à toute la société blanche de l’époque, beaucoup d’hommes aimant les hommes se revendiquent alors libertins publiquement et l’état de sodomite est revendiqué publiquement par certains d’entre eux comme apogée érotique de la recherche d’hédonisme, de la philosophie matérialiste et rationaliste et de l’anticléricalisme politique mis en acte par la sodomie perçue par ceux qui la concevaient ainsi comme une radicalisation de toute la pensée émancipatrice du libertinage. En cela le libertinage de certains sodomites est alors une révolte sociale et religieuse contre toute les formes traditionnelles d’amour et de sexualité autorisé par le christiannisme blanc les Etats blancs qui lui sont alors inféodés. Le libertinage des sodomits libertins radicaux se fait aussi par la revendication du plaisir de la nudité et la recherche hédonistes d’une large variété de plaisirs, incluant celle d’un grand nombre de plaisirs sexuels différents. Il y a aussi une esthétique du dénuement et de la simplicité revendiquée par ces libertins qui usent volontiers d’une langue très populaire, crue, due, violente parfois, volontiers drôle et provocante, cherchant la sincérité et la spontanéité et fuyant l’artifice et la sophistication technique lui préférant un effet de naturel voulu désarmant. C’est cette langue argotique que la plupart des hommes aimant les hommes utilisent alors quelque soit leur classe sociale pour se parler entre eux et parler d’eux, elle leur donne une vrai force de frappe contre la société qui les oppriment.

Le XVIIIème siècle inaugure la recherche par toute la société blanche de la jouissance sexuelle autrefois contrainte par l’étau de la morale religieuse que la généralisation de l’esprit de libertinage a rendu trop étouffant pour la plupart des blancs qui sont majoritairement dès lors en dehors de la sexualité aux normes multiples et très rigides prônée par les autorités religieuses d’alors, les sodomites étant les plus éloignés de cette norme mais étant dans la continuation de toute une série d’écarts bien plus généralisés à cette norme. Néanmoins deux normes demeure même parmi la plupart des contestataires de l’autorité religieuse, la norme de faire des enfants et celle de se marier et le refus des sodomites de faire l’un comme l’autre fût à l’origine de leur pathologisation et de leur médicalisation acceptée par la quasi totalité de la société d’alors et intériorisée par la plupart d’entre eux d’autant plus qu’elle s’intègre dans la conception rousseauiste du droit naturel et du contrat social par rapport auxquels la sodomie est déclarée contre nature par Rousseau. C’est sur cette base que la bourgeoisie adhérant aux thèses éducatives rousseauistes très massivement alors va inventer et être suivie en ce sens par le corps médical l’idée que l’état de sodomite serait causé par au choix une mauvaise éducation ou un problème psychologique. Une thèse absurde mais toujours tenue par de nombreux homophobes de nos jours, dont certains sont dans des métiers de l’éducation, de l’enseignement, du social et de la psychologie et usent de cette autorité pour perpétuer l’homophobie dans ces corps de métiers. C’est aussi du XVIIIème siècle que vient la notion misogyne et oppressive envers les personnes ayant une attirance sexuelle ou romantique pour des persones de leur genre de deux sexes unis mais complémentaires. Auparavant le sexe biologique malgré la diversité de ses manifestations était considéré comme unique et sexe et genre n’étaient pas distincts et les différence entre hommes et femmes étaient considérés par les cultures précédentes de cette aire géographique comme de nature entièrement spirituelle. La pathologisation des sodomites permise par la biologisation et la médicalisation du sexe et du genre permet à l’Etat d’organiser leur répression plus fréquemment en la confiant non plus au seul clergé mais également à la police vu que l’idéologie médicale propage alors l’idée que de saines habitudes et une bonne police sont censés éviter la naissance du goût sodomite chez un homme blanc et prônait contre les sodomites une violence policière discrète et sans publicité contre leur « maladie » au « remède » pour le moins étrange et répressif. C’est aussi du XVIIIème siècle que date la désignation des sodomites comme fléau social et comme symptôme pathologique de la dégénerescence de l’homme blanc par le métissage, théorie raciste fortement imprégnée dans le milieu médical blanc de l’époque. Du préjugé de l’origine de l’inclination sodomite dans une mauvaise éducation fait naître le préjugé que la sodomie serait une forme de sexualité masturbatoire et infantilisante sur laquelle la psychologie des deux siècles d’après formera une multitude d’idées homophobes mais qui au XVIIIème siècle sort surtout les sodomites des normes d’âge vu que l’âge adulte c’est alors définit comme celui où homme et femme se marient, font l’amour et ont des enfants, destin au fondement de la société blanche d’alors auquel ses sodomites échappent complètement. Le racisme qui motive la répression des sodomites s’exprime aussi dans la théorie raciste de la décadence des civilisations qui prend naissance dans la société blanche raciste du XVIIIème siècle. L’idée propagée par les autorités blanches est alors que toutes les civilisations passes dont les civilisations grecques et romaines antiques avaient disparues du fait de la décadence qui avait causé le fait que celles ci autorisaient voire encourageaient la sexualité entre hommes ce qui dans l’esprit complotiste des inventeurs blancs de cette théorie aurait suffit à réduire le nombre d’enfants et à répandre les pathologies et l’affaiblissement généralisé dans ces anciennes civilisations les rendant inaptes à se battre contre les peuples ennemis qui les battent au combat et les détruisent et que c’est pour cela qu’elles disparaissent et ont été détruites. Ce concept raciste permet à ces mêmes autorités blanches d’utiliser le fait que la société blanche est la seule à réprimer alors ce type de pratiques sexuelles pour prétendre que c’est là la preuve de la supériorité de la civilisation blanche sur les civilisations racisées qu’ils jugent inférieures en partie du fait que ces pratiques sexuelles n’y sont pas réprimées ce qui fait que les autorités blanches du XVIIIème siècle perçoivent ces civilisations comme faibles et décadentes et donc déja sur le point de se mourir de toutes les façons, justifiant ainsi le fait de les massacrer et de les coloniser. Le même concept est utilisé par les Etats blancs pour refuser la dépénalisation de ces pratiques déja proposée tout au long du XVIIIème siècle par des français, des anglais et des néerlandais minoritaires mais relativement nombreux, eux mêmes sodomites ou pas, qui trouvent que les peines envers les sodomites sont exagérées et n’ont pas de sens, une petite partie d’entre eux en contestant même déja la pathologisation et avec les idées de décadence des civilisations et de dégénérescence de la race blanche qui ont trouvé des opposants, même parmi les blancs, dès le début de leur diffusion publique. C’est aussi de la théorie raciste de la décadence des civilisations qu’est né au XVIIIème siècle l’idée que la dépénalisation de la sodomie eut détruit « la race des hommes », c’est à dire les blancs dans le langage de l’époque en règle générale mais déja cela signifie aussi dans quelques textes que la dépénalisation de la sodomie risquerait de détruire l’humanité, l’idée homophobe et absurde que l’égalité entre homos et hétéros serait le début de la destruction de l’humanité étant encore fréquente malheureusement de nos jours à l’extrême droite et plus largement chez beaucoup de personnes très religieuses, cette idée vient de ces théories du XVIIIème siècle. D’ailleurs pour continuer sur le racisme au XVIIIème siècle, celui ci est très genré tout comme le genre et les inclinations sexuelles sont très racialisés les théoriciens du genre et du sexe d’alors étant des blancs racistes et orientalistes qui vont définir comme féminin tout ce qui caractérise la virilité selon ses normes dans les pays asiatiques et prioritairement dans le monde musulman de l’Empire ottoman et n’y existe pas aussi dans la virilité telle que vécue dans la société blanche du XVIIIème siècle qui est alors définie contre les virilités racisées en priorité dont elle est censée être le contraire pour les racistes blancs dans le but qu’elle ne soit pas « décadente ».

En dépit de tout cela un contre argumentaire complexe se développe pour la défense des sodomites, crée par les sodomites eux mêmes bien sûr, mais surtout diffusé dans le débat public alors par les rationalistes et les premiers penseurs des Lumières dans la société blanche qui critiquent alors l’idée de contre-nature en arguant que la nature autorise tout les comportements qui s’y manifestent et que par conséquent le concept de contre-nature est dépourvu de sens. Certains de ces théoriciens vont plus loin qualifiant la distinction entre sexualité dans la norme et sodomie de distinction de vertus et de vices imaginaires venus selon eux de ce que les gens écoutent trop les autorités qui décident de ce que sont la coutume et la tradition, à cette époque encore principalement les autorités religieuses, et ne se servent pas assez de leur propre raison car ils pensent qu’en y réfléchissant rationnellement on ne peut pas trouver de logique au préjugé contre les sodomites et l’on en vient naturellement à considérer que ceux ci ne commettent aucun mal et n’ont pas à être opprimés. Les rationalistes critiquent alors toutes les normes sexuelles et romantiques imposées par les autorités religieuses comme irrationnelles et illogiques et prônent leur suppression pure et simple. C’est de là que vient l’idée actuelle de pas mal d’homosexuels rationalistes qui pensent qu’en diffusant la pensée rationnelle, et pour certains aussi le matérialisme voire l’athéisme on mettra fin à l’homophobie. Les mêmes théoriciens défendront aussi l’idée que tout ce qui existe fait partie du plan divin et y a donc naturellement sa place, c’est la théorie sur laquelle encore de nos jours se fondent pas mal de religieux progressistes et l’argument libéral du Born This Way façon Lady Gaga pour défendre les droits des homosexuels. Cependant d’autres rationalistes vont conserver le concept de contre nature mais en changer le sens, selon eux le plaisir sexuel est utile à la bonne santé psychologique et le cloître conduit à la folie du fait que l’homme est un animal social. Du coup eux retournent l’argument considérant que la sodomie est naturelle tout comme la masturbation alors elle aussi attaquée comme contre nature par les autorités religieuses et que la chasteté et la continence volontaire des prêtres était contre nature elle. Le problème étant que leur façon de poser le plaisir sexuel comme naturel chez l’homme a été réutilisée par la suite pour opprimer les personnes asexuelles en les pathologisant, ce qui n’est cependant pas encore le cas à l’époque où la remarque ne vise que la chasteté volontaire du clergé catholique et est motivée par l’anticléricalisme avant tout. Il arrive plus fréquemment encore malheureusement alors que les anticléricaux considèrent la sodomie comme contre-nature mais la perçoivent comme un vice spécifique dont seraient exclusivement capables les hommes du clergé, d’ailleurs cela fait partie de leur discours sur la corruption et l’hypocrisie du clergé qu’ils pathologisent expliquant l’écart entre sa morale officielle et officieuse par une maladie psychologique supposément causée par le célibat des hommes du clergé qu’ils estimaient alors être présentes chez la plupart de ces derniers, les discours qui prétendent analyser les viols et la pédophilie perpétrés par des membres du clergé catholique sous l’angle d’une psychopathologie entraînée par le célibat forcé des prêtres sont les descendants de ces discours là.

Les théoriciens du XVIIIème siècle défendant les sodomites et la sodomie critiquent également la disproportion de la haine sociale dont ces derniers font l’objet pour leurs désirs sexuels qui horrifient plus les autorités blanches d’alors que le régicide pourtant alors considéré comme bien plus grave officiellement mais dont ils font remarquer que l’expression publique est autorisée alors bien plus aisément que celle du désir sodomite. Par ailleurs, même une partie de l’opinion qui est pour la pénalisation des sodomites va contester la peine de mort pour ceux ci qu’une forte minorité de gens trouvent alors exagérément forte contre des gens qui n’ont pas choisi leur inclination.

Ah oui j’oubliais la théorie des climats, une théorie raciste qui est crée par les théoriciens blancs racistes du XVIIIème siècle qui explique les coutumes des peuples systématiquement par le climat du lieu où ils vivent, une version de cette théorie expliquera alors la présence de pratiques sodomites chez les Premières Nations d’Amérique du Nord par le climat de leur lieu de vie, ce qui est ridicule vu l’étendue et la variété considérable du climat de leur territoire qui comprend alors l’équivalent de l’ensemble du Canada et des Etats Unis actuels mais qui est une théorie très populaire alors chez les racistes blancs qui connaissent encore fort mal le continent américain.

Il y a néanmoins aussi à l’époque toute une flopée d’auteurs célèbres eux mêmes sodomites qui écrivent une littérature souvent très érotique et licencieuse sur la sexualité entre hommes, notamment en France et à Paris où c’est très à la mode au XVIIIème siècle. Ceux là mais aussi les auteurs de pamphlets et de satires souvent eux hostiles aux sodomites usent d’un langage fait pour choquer et voient de ce fait leurs écrits proscrits et censurés, cette littérature de transgression des interdits utilise alors la sodomie comme symbole de transgression extrême ce pourquoi ce thème y est omniprésent généralement dans le but du succès de scandale. On y emploie des termes aujourd’hui datés comme décharger, vits, cons, foutu et foutre en cul ou fourgonner l’anus mais aussi des mots qui depuis sont devenus très communs et populaires comme enculer ou couilles bien qu’alors ils faisaient vraiment partie d’un vocabulaire censuré. On y constate aussi le fait que le plaisir sodomite y est fréquemment considéré comme la réalisation d’une fantaisie sexuelle avant tout et que le partenaire idéal dans l’idéal des hommes de haute classe sociale qui écrivaient ces textes était un giton, un putain, un ribaud aux cuisses fermes, c’est à dire un travailleur du sexe ou esclave sexuel de basse condition et d’une grande beauté féminins et passifs qu’ils se seraient achetés pour les sodomiser, d’où la recherche d’un homme aux cuisses fermes, mais aussi que le viol et l’irrespect de leurs partenaires de basse condition qu’ils traitaient fréquemment de chiens n’était pas rares et même bien plus fréquent que les romances réelles interclassistes dans ce cadre là. Après c’est parfois dans des relations consenties que ce vocabulaire est utilisé par jeu sexuel entre hommes également. D’ailleurs si les romances consenties entre hommes sont alors rares elles existent bel et bien, même de façon interclassiste au XVIIIème siècle. De plus si certains sodomites d’alors dans leurs écrits érotiques sont dans la pédagogie sur leurs pratiques sexuelles et les défendent comme étant un goût et une sexualité parmi d’autres à considérer comme à égalité avec les autres, alors la majorité d’entre eux ont fortement intériorisé leur stigmatisation et il est fréquent qu’ils qualifient tout comme les satiristes et pamphlétaires pas sodomites le font à la même époque le goût sodomite d’horrible et de bizarre ainsi que de violant les droits de la nature, ayant pour beaucoup complètement intériorisé leur pathologisation et l’idée qu’ils sont des pécheurs contre nature et de futurs damnés éternellement voués aux flammes de l’Enfer. On retrouve d’ailleurs dans le vocabulaire employé qui évoque dans leurs textes ce qu’ils perçoivent fréquemment comme une hideur, une saleté et une pestilence de leur sexualité entre hommes la nette imprégnation des idéaux religieux chrétien de rejet de la char et de la sexualité, surtout entre hommes, qu’ils ont très fortement intériorisées. D’ailleurs comme les pamphlets et satires anticléricaux critiquant les pratiques sodomites de certains clercs le but de ces écrits licencieux et érotiques est souvent pour ses auteurs qu’ils soient sodomites ou pas mais plus encore lorsqu’ils l’étaient en général de démontrer l’excès et le désordre de ces pratiques et marqué d’une volonté de remise en ordre beaucoup se servant de leurs écrits comme d’une sublimation de leurs propres désirs pour s’empêcher d’y succomber.

Il y au XVIIIème siècle chez les gens majoritaires cherchant à réprimer les pratiques sodomites une attaque contre ce qu’ils perçoivent comme une progression des pratiques sodomites, dont on ignore si elle était réelle ou fantasmée, une progression qu’ils craignent car ils croient qu’elle peut détruire leur civilisation et qui risque concrètement de détruire leurs privilèges fondés pour beaucoup sur la répression de la sodomie et des sodomites depuis deux siècles.

Par ailleurs, dans l’imaginaire du XVIIIème siècle sur les sodomites ont retrouve beaucoup de fantasmes sexuels très stéréotypés, tout les lieux clos et relativement secrets réservés aux hommes sont imaginés comme des lieux où ceux ci s’envoyent systématiquement en l’air ensemble, et la sexualité entre hommes entre membres du clergés ainsi que les couples formés par des nobles avec leurs valets excitent et échauffent considérablement les imaginations tout comme la débauche et les orgies sexuelles qui sont fortement associées à la sodomie dans l’imaginaire d’alors ainsi que la prostitution qui lui est très fortement reliée dans l’imaginaire d’alors mai aussi que la zoophilie qui lui est associée car dans l’imaginaire d’alors la sodomie est le symbole ultime de tout ce qui a un rapport avec le désordre et le chaos socialement, moralement et religieusement. Les textes de personnes ni sodomites ni rationalistes, ni matérialistes, ni acquises à la pensée des Lumières encore majoritaires alors condamnent encore la sodomie et les sodomites de façon unanime et l’associe à la vénalité et à la richesse, à des relations sodomites de type dominant-dominé systématiquement marquées de puissants rapports de force inégalitaires notamment entre les maîtres et leurs domestiques, en dénoncant la sodomie et les sodomites beaucoup de gens alors dénoncent dans le même temps les excès du pouvoir et de l’argent d’une société que tous perçoivent comme dysfonctionnelle et en train de se détruire ce que la plupart considèrent comme la faute de la sodomie et des sodomites, pathologisant leurs pratiques et leurs vies pour pathologiser la société qui est la leur et expliquer ainsi ces dysfonctionnements, s’imaginant que sans sodomites parmi la noblesse et surtout le clergé le pouvoir et l’argent seraient répartis de meilleure façon, en effet l’accusation de la sodomie et des sodomites de tout les maux de la société blanche par les autorités religieuses a alors deux siècles, elle date donc du XVIIème siècle période la plus inégalitaire de l’histoire humaine, dans la société la plus inégalitaire de l’histoire humaine, la France sous le règne de Louis XIV (enfin sauf qu’on a fait pire récemment mais bon tout le monde le sent que notre société est sur le point de s’effondrer comme l’Ancien Régime c’est un secret de polichinelle et sa remise en question radicale semble imminene à moyen terme et il en est plus que temps parce qu’elle se meurt et doit mourir pour que renaisse une société neuve à mon avis, bref désolé pour le hors sujet). Dans l’imaginaire du XVIIIème siècle la sodomie passive est supposée être réservée à ceux qui n’ont point d’érection pour certains, être des affaires d’argent dépourvues de plaisir pour d’autres, le plaisir du sodomisé étant bien plus étrange aux yeux de la majorité des non sodomites de ce temps que celui de l’homme qui le sodomise.

Les Jésuites sont alors très fréquemment soupçonné de sodomie, il ne semble pas qu’ils aient eu plus ce type de pratiques que les autres membres du clergé mais y sont fortement associés dans l’imaginaire car c’est chez eux qu’il y a alors le plus de scandales liés aux rapports douteux entre élèves et enseignants ce qui choque beaucoup l’opinion publique alors qui fait que la crainte de la sodomie des professeurs jésuites et de leur risque de « pervertir » leurs élèves en les entraînant aux plaisirs sodomites. L’idée homophobe que les profs sont tous des homos et veulent rendre les enfants homos en incluant de l’éducation contre l’homophobie et les stéréotype de genre dans les programmes scolaires beaucoup agitée par les partisans de la Manif Pour Tous fichtrement absurde est directement l’héritière de cette époque. D’ailleurs la crainte de la supposée sodomie des Jésuites sera alors un des motifs de leur expulsion du Royaume de France même si loin d’être le principal.

Alors, genre, sexe et penchants sexuels sont l’objets au XVIIIème de classification de démonologie qui font de la sodomie une perversion et des sodomites des pervers pour la première fois, et lient très fortement les deux au monde démoniaque et aux influences des démons comme toutes les déviances des normes de genre, de sexe et de penchants sexuels que la société blanche construit avec une précision qui se veut alors scientifique en s’appuyant beaucoup sur les théories des démonologues de l’époque.

Les romans érotiques du XVIIIème siècle eux aussi divisent les genres et les sexes pour avoir leurs rapports pour thème principal et se finissent fréquemment par le triomphe de la conjugualité, dedans la sodomie est diabolisée et compaée à la relation sexuelle entre un homme et une femme elle sacntifiée et déclarée supérieure aux relations entre hommes dans la conclusion de ces histoires. La société blanche du XVIIIème siècle célébrant majoritairement la jouissance comme primordiale car elle y est perçue comme naturelle et la nature est devenue alors perçue comme toute puissante car participant de la toute puissance divine on comprend que déclarer la sodomie anti-naturelle fût alors nécessaire aux autorités religieuses pour préserver la condamnation idéologique de cette pratique dans la société blanche. C’est ainsi que l’opposition entre plaisirs naturels entre hommes et femmes et plaisirs considérés comme contre natures entre hommes naît alors.

Dans la réalité des pratiques sexuelles sodomites du XVIIIème siècle, la majorité des fantasmes de l’imaginaire du XVIIIème siècle sur les sodomites ne se vérifie pas mais il y en a un qui semble basé sur des faits réels c’est qu’en effet les hommes aristocrates nobles s’envoyant en l’air avec leurs domestiques semblent avoir été une chose assez commune.

Dès le début du XVIIIème siècle il y a à Paris de nombreux lieux précis de rencontres régulières entre sodomites existaient, il y avait même de véritables agence spécialisées dans le proxénétisme de type pédérastique tenues par de grands nobles parisiens qui ramassaient dans les rues de Paris de jeunes garçons de très basse condition et très pauvres pour les faire acheter à de grands seigneurs comme prostitués ou comme esclaves sexuels. Dans ce type d’agences les viols et abus sexuels de jeunes garçons étaient fréquents. Le commerce de ce type existait partout dans la société blanche et pas exclusivement dans la capitale et était très lucratif faisant l’objet d’intenses tractations quotidiennes. Néanmoins ce genre d’agence de proxénitisme étaient aussi des lieux de sociabilités entre nobles sodomites y trouvant un espace pour assumer leurs goûts communs, un aspect qui faisait aussi la réputation de ce genre d’endroits dont les patrons et clients avaient assez communément des discours proto-militants pour l’émancipation des sodomites même si dans le même temps en y allant se chercher des garçons ils se posaient rarement des questions sur si ces derniers appréciaient ou pas leurs avances vu que le grand écart de classe sociale faisait qu’ils déshumanisaient fréquemment leurs partenaires roturiers de façon très importante les voyant comme des objets sexuels tout comme les non sodomites perçevaient généralement leurs femmes d’ailleurs à l’époque car ils considèrent que leur plaisir de nobles hommes ne doit souffrir aucune entrave et donc que le consentement de leurs partenaires pauvres de basse classe sociale est négligeable étant persuadés de leur être supérieurs et donc d’être prioritaires par rapport à eux. Malgré toutes ces limites considérables de vraies romances sincères et parfois interclassistes se nouaient aussi parfois dans ces milieux dès cette époque.

De 1700 à 1750 le mot le plus commun pour désigner la sodomie et les sodomites est celui d’infâmie, surtout entre 1725 et 1750 période où ces pratiques sexuelles sont l’objet de la plus violente répression dans l’histoire des sodomites blancs. Avec celui ci le terme de gens de la manchette ou chevaliers de la manchette sera aussi utilisé entre 1720 et 1750 pour les désigner. Vers 1723 à Paris la Demi Lune de la Porte Saint Antoine devient un lieu régulier de réunions de sodomites qui s’y rassemble notamment entre jeunes hommes ayant ce goût en commun qui y joue ensemble au jeu de paume tout en se draguant mutuellement ou en draguant des hommes adultes venant là les observer épris de désir. Le Bois de Boulogne, Porcherons et les Arcanes Saint Louis ainsi que la plupart des lieux de prostitution féminine d’alors sont aussi les lieux de dragues et de rendez vous des sodomites entre eux les plus courus. Néanmoins ils s’organisent aussi des rencontres entre eux un peu dans toutes les promenades et tout les lieux publics existants. La rue est alors pour tous un lieu relativement libre d’action et de loisirs où les rencontres discrètes entre sodomites sont dans les faits relativement tolérées. Les nobles et clercs et autres gens de haute classe sociale et/ou riches faisaient surtout leurs rencontres entre sodomites de même condition qu’eux dans les jardins du Tuileries et du Luxembourg ou dans des hôtels dédiés à ce types de rencontres notamment au Palais Royal et dans les maisons de jeu. Sur les quais et les boulevards les rencontres entre sodomites roturiers se faisaient entre compagnons ouvriers, marchands ambulants et domestiques. Les cabarets eux sont des lieux assez interclassistes de rencontre entre sodomites alors. Dans les années 1720 la très grosse majorité des sodomites emprisonnés sont en fait des domestiques de basse condition et très pauvres, souvent pris car faisant le tapin pour arrondir leurs fins de mois.

En 1729 un homme est enfermé pour la première fois dans une maison de force à Bicêtre. Dès lors tout au long du XVIIIème siècle aliénés, syphilitiques, vagabonds, délinquants sexuels, déserteurs, assassins et sodomites y étaient mêlé les un aux autres, c’était l’hôpital alors la peine la plus dure avant la condamnation à mort. Les prisonniers punis de ces maisons de force finissaient aux cachots, sombres et humides ainsi qu’extrêmement froids l’hiver. L’endroit tuait beaucoup des prisonniers y étant enfermés par les conditions de vie misérables qu’ils y subissaient. Des pauvres roturiers sodomites bien sûr mais aussi des clercs sodomites y étaient enfermés dans deux cas, ceux dont l’attitude était jugée provocante et ceux qui assumaient et revendiquer publiquement être sodomite et que leur goût était parfaitement naturel et pour quelques uns en réclamaient la complète dépénalisation et leur égalité complète avec les hommes conistes. En 1730 dans les couches les plus pauvres de la société blanche des bandes de sodomites se forment dont les membres sont souvent arrêtés individuellement par la police qui leur fait subir sa brutalité, ses amendes voir ses emprisonnements pour les intimider et les forcer à lâcher les noms d’autres sodomites de leurs bandes et ainsi démanteler complètement ces bandes naissantes. Tout cela n’empêche pas la vie sodomite de se manifester encore plus publiquement par la suite. En 1736 on a des preuves qu’à Paris il arrive que des hommes fassent l’amour ensemble publiquement dans des cabarets, qu’ils se draguent très ouvertement et en public en se baignant dans la Seine (qui est loin d’être aussi polluée qu’elle le deviendra par la suite donc ça reste possible alors), qu’ils parlent alors entre eux en public très clairement, en argot populaire et directement de sexe et de sodomie, en fait les archives montrent clairement  que l’interdit de la sodomie reste avant tout intégré dans les hautes classes sociales, les roturiers, bourgeois inclus d’ailleurs, clairement s’en foutent alors de l’interdit de la sodomie globalement et la perçoivent majoritairement comme une forme de libertinage un peu excessive et rien de plus en général, même si quelques familles de prisonniers roturiers enfermés pour crime de sodomie demandent des peines plus sévères pour leurs enfants dans l’idée qu’ils pensent à autre chose qu’à baiser tout le temps mais en dehors de ça la sodomie semble pas spécialement choquante pour la plupart des roturiers en fait ce sont surtout la noblesse et le clergé qui en font un crime très grave. D’ailleurs chez les roturiers les amours nombreux et courts sont encore dans les faits la norme comme le fait d’être dépucelés très jeunes. La sexualité très libre des paysans en exode rural à la ville rencontre alors les privilèges de la noblesse sodomite et le choc culturel est important d’autant qu’une tradition paysanne est alors de montrer la qualité de son érection pour exhiber sa virilité, chez ces gens venus de la campagne toute jouissance et tout plaisir sexuel est perçu comme naturel, plaisir sodomite inclus et leur sexualité imparfaitement censurée est trop éloignée de la morale religieuse officielle pour que celle ci suffise à la réprimer. Dans certains diocèses le clergé réduits les jours de fêtes qui finissent trop souvent en orgie sodomite à son goût. Dès cette époque il y a tout une géographie spécifique des réseaux de connaissances sodomites parisiens qui ont leurs lieux de rencontres spécifiques entre sodomites dans des parcs, jardins et cabarets y étant dédiés. Les Tuileries sont aussi un lieu de rencontres privilégié entre sodomites car la police n’est pas autorisée à y patrouiller et donc à moins d’y être dénoncés par des mouchards les sodomites qui s’y fréquentent et s’y draguent n’ont pas de risques de s’y faire arrêter par la police. Des lieux clos et semi privés de vie sociale parisienne sodomites y existent aussi à Paris, bars, boîtes et bains publics spécialisés pour les sodomites s’y développant à ce moment là.

Signes de reconnaissances, lieux de rencontres et sociabilité spécifiques, les sodomites se créent un milieu social propre à Paris alors, c’est également ce qui au même moment se passe à Londres dans le cadre de la Molly’s Houses londonienne lors de la décennie précédente dans laquelle des sodomites londoniens qui y trouvaient un lieu de convivialité et des chambres avec des lits où ils pouvaient faire l’amour ensemble en toute discrétion et qui par la suite multiplie se modèle les Molly’s House devenant au nombre de 30 vers la fin des années 1720 pour 60 000 habitants de Londres, lieux à mi chemin entre des bordels et des clubs ou des hommes sodomites pouvaient s’asseoir les uns sur les autres sans crainte d’être mal regardés, chanter, danser et coucher ensemble dans les chambres à l’étage soit entre partenaires, soit comme c’était le cas généralement, entre client(s) et prostitué(s). Pour donner une idée de l’ampleur de ce milieu social sodomite londonien du XVIIIème siècle en proportion il était l’équivalent des clubs gays londoniens des années 1970, et tout aussi dynamique et commercialement lucratif que ce dernier. Suivre ce lien pour plus d’information sur les Molly’s House : http://www.lgbtarchive.uk/wiki/Molly_House. En plus d’après Wikiédia en 1736, les lettres d’amour échangées par deux parlementaires sodomites anglais, Lord John Hervey et Stephen Fox PC sont découvertes qui prouvent qu’ils sont en relation romantique ensemble depuis 1726, donc depuis dix ans.

 Parallélement c’est de 1736 que date aussi la plus ancienne version du
 mythe pseudo historique et pseudo sociologique prégnant en milieu « scientifique » encore de nos jours qui prétend l’homosexualité née de la vie urbaine et du capitalisme moderne, mythe issu d’une science patriarcale et profondément homophobe dans son idéologie, la philosophie qui la sous tend et qui encore maintenant est soutenue par une majorité de scientifiques toujours maintenant hos des disciplines scientifiques officielles critiques du patriarcat qui demeurent marginales dans la communauté scientifique.
En 1737 et 1738 les domestiques forment 40,5% des sodomites arrêtés et enfermés à Paris, la répression des sodomites vise alors plus que jamais les classes populaires soupçonnées par les autorités religieuses de propager leurs « péchés » sexuels dans toute la société parisienne. C’est de 1741 que date la dernière affaire parisienne d’homme condamné à mort et brûlé pour crime simple de sodomie sans circonstance aggravante.  Après les domestiques et sodomites pauvres et de basse condition restent les plus touchés par les arrestations et les peines d’emprisonnements car ils sont plus visibles et plus revendicatifs et leurs maîtres les utilisent très souvent pour lâchement les laisser  leur chercher des garçons à leur place sans s’exposer eux mêmes au risque d’être repérés et pris en flagrant délit de sodomie par les policiers donc arrêtés pour ce qu’on commence à nommer alors un désordre à l’ordre public ce qui initialement consiste principalement à être sodomite de façon visible ou revendiquée dans l’espace public surtout quand en plus ou le fait en ayant un discours politique revendiquant l’égalité de traitement entre cette façon de vivre sa sexualité et celles qui sont normalisées, ce sont les « circonstances aggravantes » qui conduisent alors toujours potentiellement au bûcher et généralement à la prison à ce moment là. C’est vers 1749 que la police des moeurs se renforce à Paris et que le simple fait de se masturber entre hommes ou de s’embrasser entre hommes est devenue de ce que j’en ai compris partie intégrante du crime de sodomie et que jardins publics et parcs devenus moins sûrs à cause des patrouilles de la police des moeurs sont peu  à peu au fil des années délaissés par les sodomites pour les cabarets qui deviennent le lieu principal de leur sociabilité et de leur sexualité, ils sont donc alors en progressif enfermement social de leur sexualité qui publique et extérieure majoritairement auparavant devient peu à peu privée même si cela demeure une sexualité en public à l’intérieur de cabarets pas encore au foyer dans l’intimité d’une chambre à coucher commune ce qui arrivera plus tardivement. Les cabarets sont des lieux très surveillés par la police des moeurs et remplis de mouchards. Entre 1723 et 1749 les sodomites arrêtés sont principalement des domestiques, des aides cuisines et des hommes pauvres gagnant leur vie en se prostituant. On a aussi des cas d’hommes pauvres arrêtés pour sodomie et vol par la dénonciation de leurs amants riches après que ceux ci leur eurent volé une montre ou d’autres objets de ce type, cela semble avoir été relativement courant.
En 1750 a lieu le tout dernier bûcher de sodomites pour crime de sodomie simple à Paris, celui de Bruno Lenoir cordonnier d’une vingtaine d’année et Jean Diot domestique d’environ 40 ans en 1750 brûlés vifs le 4 janvier 1750, repérés en pleine sodomie par un policier, le 27 mai 1750 leur sentence est rendue, ils furent
condamnés à être brûlés vifs. L’exécution eut lieu le 6 juillet 1750. L’exécution étonna beaucoup et fit courir la fausse rumeur qu’ils avaient vu leur peine commuée en enfermement à vie à Bicêtre ou qu’ils furent tués pour l’exemple car on enfermait alors trop de gens pour crime de sodomie à Bicêtre surpeuplé de ce fait. C’est la dernière application en fait de la condamnation à mort pour crime de sodomie contre des blancs. Le droit alors influencé par la philosophie des Lumières s’éloigne progressivement de la théologie et se laicise doucement ce qui est la principale cause du fait que les bûchers se rarifient alors globalement comme forme de justice et cessent presque totalement d’êtres appliqués aux sodomites même si il y aura un dernier cas assez particulier de bûcher d’un sodomite blanc par la suite ce sera le seul et le dernier. Alors c’est la police et la prison qui deviennent les pires outils de répression des sodomites, au nom de la protection de la jeunesse et de la famille. L’idée étant d’empêcher la débauche de jeunes gens par des adultes sodomites par crainte d’une « contagion » de la sodommie de moins en moins perçue comme un « vice » moral et théologique et de plus en plus comme une « maladie » et donc pathologisé. Les policiers s’inquiète aussi de l’interclassisme des lieux de rencontres entre sodomites qui menace la société des trois ordres car il diffuse dans les classes populaires ce qui se nomme alors le « vice aristocratique » c’est à dire une façon à la mode aristocratique de vivre son identité de sodomite ou la sodomie tout court que beaucoup de policiers croient initialment être un « vice » spécifique des nobles se propageant alors chez les gens de basse condition car ceux ci les « corrompent » et les « contaminent » en les séduisant dans l’imaginaire des policiers de la seconde moitié du XVIIIème siècle, vers 1750 les policiers reprennent principalement le vocabulaire des théologiens contre les sodomites mais petit à petit ils ont le soutien des médecins et des aliénistes dont les discours contre les sodomites et la sodomie pseudo-scientifiques et dépourvus de références religieuses directes et explicites s’élaborent par la suite dans la seconde moitié du XVIIIème siècle et seront utilisé par les policiers de cette époque en complément du discours théologique contre la sodomie et les sodomites. Les policiers du XVIIIème siècle ont pour principal et quasiment seul rôle de réprimer la prostitution mais ce milieu et celui de la sodomie ont alors des liens si forts que la plupart des policiers d’alors semblent ignorer qu’il peut y avoir sodomie en dehors du cadre de la prostitution et que tout les sodomites ne sont pas des prostitués ou des clients de la prostitution masculine. Les lois s’assouplissent et un sodomite blanc arrêté qui promet d’arrêter la sodomie et la fréquentation de lieux sodomites est relâché immédiatement et ne risque plus rien concrètement si il le fait vraiment et un qui fait de même après un certain temps d’emprisonnement est relâché et est tranquille. On passe d’une époque où la sodomie est le plus grave crime collectif du monde blanc et ou la sodomie et les sodomites vivent dans la honte collective de leur goût à une époque ou le goût seul n’est plus un crime si il n’est pas suivi d’actes, et c’est l’acte en lui même qui est puni d’enferment mais qui n’est plus le pire crime même si il reste un crime grave de même que la revendication de la sodomie comme égale aux autres sexualités qui est un crime plus grave encore mais c’est désormais avant tout la prostitution qui est considérée comme le crime ultime, surtout le proxénétisme et la sodomie si elle est souvent confondue avec celle ci n’en est qu’une partie et c’est le proxénétisme masculin qui devient le crime utlime dans la loi de la seconde moitié du XVIIIème siècle car on craint qu’il bouleverse l’ordre social. Tout ça n’est pas spécifiquement parisien et ces évolutions ressemblent à celles de la société blanche dans son ensemble vis à vis de la sodomie et des sodomites. On a entre 1723 et 1749 environ 20% des clercs qui semblent avoir été explicitement sodomites et avoir pratiquer la sodomie sans vrai souci en général, quelques uns furent emprisonnés pour cela surtout venus du bas clergé mais il y avait des clercs sodomites revendiqués comme discrets jusque assez haut dans la hiérarchie du clergé qui professaient hypocritement en général que la sodomie est un grand péché…alors même que certains clercs publiquement ou par derrière disaient que ce n’en était pas un voire même allaient jusqu’à dire que c’était une sexualité supérieur à celle entre hommes et femmes car les sodomites d’après eux avaient moins de MST que les femmes, les clercs sodomites s’assumant fréquentaient régulièrement les cabarets sodomites et y étaient plutôt sureprésentés comme catégorie sociale. Ils sont aussi plus libres de pratiquer la sodomie car la société se déchristiannise progressivement.
Une hypocrisie de l’ordre du clergé dont la société d’alors s’accomode plutôt bien dans l’ensemble et que seuls les pamphléaires soulignent pour s’en moquer. Des nobles avec ce type de goûts existent bien sûr mais contrairement aux clercs ils ne semblent pas spécialement sureprésentés et globalement tiennent à leur discrétion et ayant les moyens de l’obtenir sont peu arrêtés exposant des pauvres sodomites de basses conditions leurs domestiques ou amants, souvent les deux, a leur place. Chez les pauvres alors le moralisme sexuel n’a jamais aussi bien pris que chez les riches et au XVIIIème siècle ceux ci pratiquent masturbation et prostitution de façon banale, et sont la majorité des arrêtés pour sodomie, compagnons, ouvriers, artisans, garçons, employé, domestiques, soldats, voleurs, perruquier, coiffeurs, bijoutiers, peintres, sculpteurs, vitriers, avec une focalisation des arrestations sur les jeunes entre 15 et 35 ans, plus de la moitié des emprisonnés ayant entre 10 et 19 ans. Le sodomite blanc type alors c’est un jeune domestique de la capitale parisienne de 16 ans très pauvre qui a une relation avec un noble dont il est le valet et avec lequel il forme un couple, le noble lui est adulte et puissant, il domine dans le couple, le domestique jeune et de basse condition est dominé, le noble sodomise, le domestique est sodomisé, la petite bourgeoisie commerçante et artisane est alors la classe sociale qui pratique alors le plus la réunion d’infâmes (terme qu’ils emploient plus souvent que sodomite)
Les petits bourgeois sont alors la classe qui invente un modèle familial neuf structurée autour du tryptique amour conjugal/amour maternel/importance de l’enfant organisé sur l’ordre et la stabilité, c’est d’eux que vient le début de l’éducation des enfants par les parents de façon « antisexuelle » avec forte répression sexuelle rendant tabou tout ce qui a un lien avec le sexe. Le conservatisme sexuel de cette classe trahissant son conservatisme social et politique.
Les délinquants souteneurs et prostitués de métier sodomites nombreux parmi les blancs sodomites sans naissance de très basse condition et très pauvres ne sont pas retrouvés dans les réseaux sociaux de sodomites reconnus. Ils en sont marginaux et ont leur propre monde social sodomite à part des autres tout en leur étant en parti mêlé. C’est contre eux que la répression de sodomites s’exerce en priorité surtout à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Dans les années 1770 ils seront nombreux à former des bandes de voyous sodomites survivants économiquement en mêlant leurs sous gagnés par la prostitution masculine et ceux gagnés par le chantage c’est à dire en accostant des riches sodomites puis en leur réclamant une rançon et menaçant de les dénoncer à la police si ils ne la payent pas, c’est le démantèlement de ce type de bandes qui préoccupe en priorité les hommes de justice et les policiers qui organisent la répression des sodomites blancs dans les années 1770. On remarque aussi que si certains ont dans ces bandes des activités sodomites par réel goût de cela d’autres n’en ont pas et ne les pratiquent qu’en pure provocation et revendication d’une volonté de défi à l’ordre social. Il y a aussi parfois quelques femmes dans ces bandes là. Il semble qu’une pédérastie vaguement inspirée du modèle grec soit revendiquée alors par les bandes de voyous, voleurs, prostitués et/ou proxénètes. Ils fréquentent assez fréquemment les milieux sodomites dont ils semblent à la fois être la marge au sens ou assez rejetés par les autres sodomites et le coeur au sens où ils en sont l’expression sociale la plus visible et le coeur de leur fonctionnement social. Certains d’entre eux allant même jusqu’à forcer des hommes encore plus précaires qu’eux à racoller des hommes riches pour les enrichir eux, en employant pour cela la force physique ou même les armes au besoin. Ils avaient des surnoms et étaient très recherchés par la justice, deux d’entre eux au coeur de ce réseau se surnommaient Chiffon et Griffon, l’un d’eux ayant été interné plusieurs fois à Bicêtre mais ayant récidivé quand même. Lors du XVIIIème siècle finissant il y a des hommes prostitués blancs dans la plupart des maisons de passes de la société blanches principalement pour une clientèle de sodomites blancs.

L’unité sociale interclassiste de tout les sodomites se fait alors par une adhésion globale d’une majorité de ces derniers au libertinage , celui ci est alors généralisée dans la société du XVIIIème siècle dans son ensemble ou lorsqu’on l’entend comme relations hors mariage il est complètement banalisé, mais sa généralisation en milieu sodomite blanc va plus loin que ça là où elle s’y limite dans la majorité de la société blanche non sodomite. Surtout chez la minorité de sodomites revendiqués affirmant leur goût de façon « militante » qui vont jusqu’à se créer une contre société avec ces propres rites, coutumes, gestes, postures et manières spécifiques, autant d’éléments constituants principalement un ensemble de codes secrets pour se reconnaître entre eux tout en restant discrets aux yeux des autres. De tels usages créent une distinction entre gens aimant la sodomie mais ne fréquentant pas les cercles sociaux ou ces codes sont en usage, relativement laissés tranquilles par la police et la justice et gens les utilisant et revendiquant politiquement et publiquement l’égalité entre les sodomites et les autres eux cibles privilégiés de la répression des sodomites, c’est la distinction faite alors entre ceux des sodomites de l’époque qui fréquentent ces cercles et ceux dont ce n’est pas le cas, les premiers considérés selon le vocabulaire de l’époque comme étant « du métier » et les seconds comme ne l’étant pas. Une distinction en quelque sorte ancêtre de celle entre homos du milieu et hors milieu. Les sodomites blancs du métier d’alors cherchent à imiter en tout point le comportement des femmes aristocrates, ces communautés étaient les premières communautés politiques de sodomites blancs, elles étaient toutes interclassistes et avaient des surnoms imitant le modèle aristocratique comme « assemblées de la manchette » ou « ordre de la manchette », les réunions de sodomites allant encore plus loin dans cette imitation adoptant des faux titres et surnoms de femmes aristocrates entre eux et des gestes de nobles dames. Il s’agit d’un jeu carnavalesque avant tout, la plupart de ces hommes se donnent des surnoms de femmes et utilisent le pronom « elle » pour se parler mais ne sont en règle général pas des femmes transgenres semble t’il du moins à ce que j’ai compris de mes lectures même si il ait probable qu’il y en ait eu dans ce milieu. Un milieu élitiste centré sur l’hédonisme, la célébration des plaisirs, la liberté, le matérialisme et le libertinage ainsi que la liberté sexuelle. Ils défendent leur goût de la sodomie en disant des choses comme « la société noble n’a jamais admis la censure des plaisirs au nom des valeurs humaines ». Ces assemblées de sodomites tentent alors en effet de constituer un ordre élitiste fermé sur le modèle de la noblesse à la différence que ce ne serait pas leur classe sociale mais leur sexualité sodomite qui unirait les membres de cet ordre. Leurs rituels sont également imités de la Franc Maçonnerie car ils cherchent toujours à former une sorte de Franc Maçonnerie sodomite. L’entrée d’un jeune garçon dans ces cercles sociaux se faisait par une cérémonie imitant les rites initiatiques de ce type de sociétés secrètes ésotériques et magiques en les parodiant de façon sodomite, le jeune garçon était alors incité à faire des infâmies c’est à dire à pratiquer la sodomie pour la première fois par quinze à trente hommes ayant à cette occasion le droit de le caresser autant qu’ils le désirent. Ces cérémonies qui ne se faisaient qu’avec un habillement, une nourriture et un comportement spécial avaient tout d’un rite de passage en magie cérémonielle typique de ce temps hormis que ces participants juraient ne rien faire de magique. Un comportement typiquement imité des maçons des loges nombreux à être athées, ou du moins rationalistes et à refuser en théorie la magie qu’ils pratiquent dans les faits sans le savoir comme monsieur Jourdain avec la prose. Sous Louis XVI à Paris se multiplient les salons libéraux qui dans toutes les classes sociales pullulent et sont alors fréquemment confondus avec les salons libertins car les un et les autres sont très intimement liés, autrement dit le libéralisme comme idéologie doit son existence au libertinage et est initialement une invention de sodomites blanc du XVIIIème siècle sans naissance et de très modeste condition. Oui c’est là qu’est né le modèle économique, social et philosophique complètement dominant de nos jours, dassemblées de sodomites, cela laisse assez songeur je trouve. Parallèlement le mariage d’amour devient complètement idéalisé même si il est loin d’exister dans les faits et l’affection à ce moment là devient selon les normes sociales à privilégier d’abord pour les membres de sa famille ensuite pour les amis là où jusqu’alors les deux étaient égaux et les fortes amitiés masculines teintées de romantisme entre hommes tant qu’elles n’aboutissaient pas à des relations sexuelles, et depuis alors une vingtaine d’années tant qu’elles ne finissaient pas en baisers entre hommes ou en caresses entre hommes, encore que cela fût resté relativement toléré en pratique bien que déclaré immoral en théorie, étaient tolérées et même bien vu même et surtout quand elles étaient plus fortes que les relations entre un homme et sa femme. Cela cesse d’être le cas vers la fin des années 1770/le début des années 1780 et la norme sociale devient pour les hommes de privilégier sa femme et ses enfants par rapport à ses amis (généralement tous masculins dans une société blanche encore très fortement non mixte ou la sociabilité se fait surtout entre personnes d’un même genre) pour ne pas être soupçonné de goût sodomite. La tolérance relative vis à vis des gens que nous dirions « homos hors milieu » ou « bis » commencent alors à décliner par survalorisation du modèle familial et de la fidélité conjugale. Les hommes de droit et les policiers d’alors semblent avoir en théorie continué le discours théologique contre la sodomie mais ne pas du tout l’avoir appliqué en pratique. On voit que dans les manuels théoriques de droit en revanche la déchristianisation n’existe pas alors concernant la sodomie toujours considérée avant tout comme le péché de Sodome par des théoriciens du droit blancs inspirés par une compréhension blanche du christianisme. Aux Pays Bas en 1770 un débat sur la possibilité de dépénaliser complètement la sodomie est lancé mais cette proposition est rapidement rejetée. Les manuels de droit blanc à période prérévolutionnaire continuent d’être dans la conception de la sodomie comme d’un crime contre-nature au sens de contraire au plan divin. La sodomie y est nettement décrite comme un crime contre la division binaire de genres spirituels tels que ceux ci sont alors pensés par le christianisme blanc. Médecins et aliénistes commencent alors à pathologiser la sodomie et la masturbation de façon quasi identique l’une à l’autre même si ils se content alors de les désigner comme des signes de mauvaise santé physique et mentale et il faudra attendre 1835 pour qu’ils aillent plus pousser leur théorisation pathologisante de ces deux comportements sexuels. Enfin en 1776, les colons blancs des Etats Unis y instaurent la peine de mort pour les sodomites là où les Premières Nations des Etats Unis n’avaient jamais historiquement réprimé les pratiques sexuelles entre hommes.

En 1783 a lieu la dernière condamnation effective d’un blanc à mort pour crime de sodomie a ma connaissance, Jacques François Paschal, accusé de sodomie et brûlé sur un bûcher car sodomite et meurtrier d’un petit garçon de 14 ans qu’il a tenté de violer mais qui s’est alors débattu et qu’il a frappé à mort de coups de couteaux avant de s’enfuir. Le 10 Octobre 1783 il est condamné au bûcher et y meure. La sodomie est alors considérée par ses juges comme a égale gravité par rapport au meurtre, en effet la justice d’alors considère les sodomites violant des hommes comme cherchant à les « contaminer » de leur « mal » et tout hommes, surtout les jeunes hommes et petits garçons, ayant subi contre sa volonté des attouchements sexuels par d’autres hommes contre leur volonté comme « contaminés » et « souillés » du « vice » de sodomie et « pervertis » par le « péché de luxure ». Le crime de sodomie étant alors surtout moral toute morale jugée entachée par un viol est alors condamnable aussi, en 1661 un jeune adolescent blanc de 13 ans violé par un homme avait été condamné à deux mois de maison de force pour ce seul fait, en 1678 un autre adolescent blanc avait vu son effigie brûlée en place publique pour réparer la « tache morale » que constituait en lui son viol par un homme selon la morale religieuse d’alors.

Peu avant la Révolution les lieux d’échanges préférés entre sodomites et donc les plus surveillés par les mouchards à Paris mais aussi dans la société blanche en général sont les boutiques de marchands de vin, les hôtels et maisons de jeux, cabarets et bains, certains de ces établissements surtout les maisons de jeux n’ayant alors quasiment que des sodomites pour clients et étant connus pour cela.

Les sodomites du Tiers Etats parisiens seront des membres les plus enthousiastes de la sans culotterie et des révolutionnaires parisiens, surtout ceux d’entre eux qui sont fonctionnaires, boutiquiers, artisans compagnons ou petits patrons, bref la petite bourgeoisie d’alors, d’ailleurs comme les sodomites du métier les sans culottes se distinguent par leur habit, symbole de leur volonté de révolutionner l’ordre social. Néanmoins le parallèle entre les deux s’arrête là.

On remarque assez logiquement dans le Paris prérévolutionnaire deux catégories sociales qui se distingue, l’une ou les sodomites sont très sous-représentés et l’une ou ils sont très surepresentés, la première est celle du milieu du droit/milieu carcéral, hommes de droits et policiers sodomites d’alors repérés dans les archives se résumant à une dizaine de personnes et l’autre est celle des hommes délinquants, proxénètes et/ou prostitués alors quasiment exclusivement des sodomites revendiqués et « militants », sans naissance et très pauvres, vivant dans les bas fonds de la société blanche d’Ancien Régime. Introuvables dans les réseaux sodomites généraux ils ont leurs propres réseaux de sociabilités entre gens comme eux et sont alors le type d’hommes le plus réprimés par les lois. C’est la Révolution Française qui va considérablement changé la politique et donner naissance à un véritable mouvement politique sodomite pour l’égalité entre les sodomites et les gens ayant des pratiques sexuelles dans la norme sociale. En 1788 la colonisation anglaise de l’Australie y instaure la peine de mort par pendaison pour les sodomites alors qu’auparavant il y avait divers groupes en Australie dont la majorité acceptaient complètement ces pratiques même si une minorité des sociétés qui y vivent répriment la sodomie jusqu’à exclure ceux qui la pratiquent mais cela ne les condamnent pas à mort « juste » à l’exil et à être intégrés dans des sociétés proches acceptant ces pratiques. Lors de la période révolutionnaire en France le mot pédéraste devient le mot le plus généralement employé pour désigner les hommes ayant des relations sexuelles, sensuelles et/ou romantiques avec d’autres hommes, en référence à la pédérastie grecque. On retrouve dans les dénonciations de l’époque de nombreux textes haineux envers les hommes dits féminins considérés comme mous et voluptueux comme des femmes. C’est aussi alors qu’on a les plus vieux exemples de jeunes hommes péderastes travestis en femmes et critiqués pour leur travestissement plus que pour leurs pratiques sexuelles. L’accusation des pédérastes d’être immoraux et contre nature est alors encore très fréquente chez ceux qui les détestent et tout cela eux l’intériorisent. En 1785 le Marquis de Sade embastillé rédige de sa prison les 120 Journées de Sodome, il y revendique une liberté totale des plaisirs mais celle ci ne concerne en fait que les hommes nobles blancs cisgenres même si du point de vue de l’antivalidisme et de la liberté sexuelle pour les personnes ayant du goût pour les gens de leur genre et/ou pour le travestissement Sade part très loin dans une radicalité extrême de liberté prônée, plus que la majorité des antivalidistes et des LGBT de maintenant qui paraissent très mous et modérés à côté, par contre il se fout radicalement du consentement de ses partenaires féminines, enfants et/ou de moins haut rang social que lui. En 1795 dans la Philosophie dans le Boudoir il va jusqu’à montrer que la sodomie existe dans toutes les civilisations et en faire la pratique sexuelle par excellence. Il fait l’éloge entre autre de sa naturalité et de sa non reproductivité entre autres.

En 1790, le Code civil nouveau rédigé alors implique que tout crime implique une victime, la sodomie n’en ayant aucune lorsqu’elle est mutuellement consentie la conclusion se fait rapidement lors de débats qu’elle ne peut selon cette nouvelle définition du crime plus être considérée comme un crime en soi. Pourtant dès 1790 les policiers confisque la littérature érotique pédérastique dès qu’ils voient des gens en lire ou en avoir sur eux dans l’espace public. En effet c’est cette année là que la littérature érotique pédérastique autrefois fort censurée et donc plaisir quasiment exclusif des hautes classes sociales vu que ce n’était pas évident de se procurer ces ouvrages qui circulaient sous le manteau de façon assez discrète devient nettement plus accessible aux pédérastes sans naissance qui semblent se passionner pour celle ci très vite globalement.  Néanmoins eux mêmes n’en écrivent pas encore à ce que j’en sais à la fin du dix huitième siècle.

1791 est la date historique majeure ou les révolutionnaires en rédigeant un nouveau Code Pénal abolissent le crime de sodomie et donc la peine de mort pour sodomie en France, dans le cadre de décriminalisation des crimes dits « imaginaires », à savoir la sodomie, le suicide, l’hérésie, et la magie, considéré comme crimes imaginaires au sens où ils ne sont interdits que par  des interdits moraux d’origine purement religieuse que les révolutionnaires veulent évacuer du droit criminel, c’est le début de la décriminalisation de la pédérastie partout dans les pays blancs même si celle ci mettra du temps à se propager dans les autres. Par contre ils inventent aussi les délits d’attentat à la pudeur, d’incitation des mineurs à la débauche et surtout d’outrage aux bonnes moeurs qui visent spécifiquement les pédérastes.

Même après 1791 la pédérastie reste considéré dans le vocabulaire populaire de l’époque comme un crime et on la décrit souvent comme un amour honteux, la plupart des pédérastes d’alors intériorisent cette vision très oppressive de leur goût. Décriminalisée la pédérastie devient autorisée dans l’intimité du foyer tant qu’en dehors les pédérastes restent discrets sur leurs activités et vivent leurs amours pédérastiques dans le secret, par contre la pédérastie publiquement visible demeure un délit et est celui qui avec la prostitution est le plus visé par les lois qui se mettent alors en place contre l’outrage aux bonnes moeurs. Les internements à l’hôpital de Bicêtre de pédérastes ayant été condamnés pour outrage aux bonnes moeurs deviennent réguliers dans les derniers années du XVIIIème siècle mais il s’agit à l’époque d’un établissement encore principalement répressif et carcéral et ils y sont plus en prison que psychiatrisés ou médicalisés même si ils commencent progressivement à voir leur répression se médicaliser de plus en plus progressivement alors. Ces enfermements font toujours suite à des scandales causés par des pédérastes qui ont montré d’une façon ou d’une autre leur goût des hommes en public, ceux qui se faisaient discrets parvenaient en général à ne pas être touchés par ces lois même si quelques uns ont quand même été arrêtés pour outrage aux bonnes moeurs car la famille, la police ou le Roi pouvait demander l’internement de force à Bicêtre de n’importe quel pédéraste aussi discret fût il du moment que ses moeurs les outrageaient. Concrètement d’ailleurs à la fin du XVIIIème siècle le travail des policiers se résume presque entièrement à faire la répression de la prostitution et de la pédérastie. Le nouveau système de crimes et de délits d’où était né le concept de bonnes moeurs avait été pensé par ceux qui l’avaient crée comme censé sortir de la logique de celui purement répressif et punitif de l’Ancien Régime en cherchant selon des idées fortement inspirées de la philosophie des Lumières exprimées principalement par Le Peletier de Saint Fargeau rendre l’homme coupable d’un crime ou d’un délit meilleur, c’est à dire que très surs que le droit tel qu’ils l’avaient écrit était un droit naturel expression de la nature érigée en loi, ils pensent que tout ceux qui y contreviennent agissent de façon contre nature, et donc que les « mauvaises moeurs » des délinquants pédérastes et autres crimes et délits expriment le désordre  contre nature en un être qu’il faudrait ramener à la moralité « naturel » pour le remettre dans l’ordre naturel des choses et donc l' »améliorer », en ce qui concerne les pédérastes le système de répression de leur délit était supposé selon cette façon de penser les « améliorer » en leur faisant quitter ce goût pour lui préférer celui exclusif des femmes. En effet la dépénalisation de la pédérastie tant que celle ci reste dans l’intimité du foyer discrète et secrète, issue du principe libéral selon lequel ce qui se passe dans une chambre à coucher ne concerne pas la loi cache mal que celle ci reste regardée comme un mal en soi par le nouveau système juridique et carcéral fondé sur des idées kantiennes de morale universaliste, c’est à dire considérant comme moral tout ce qui est universalisable et immoral tout ce qui ne l’est pas, ce qui est le cas de la pédérastie qui ne permettant pas la reproduction si elle est exclusive ne peut pas être un goût exclusif universel de tout les hommes de la Terre sans quoi ils ne feraient plus d’enfants. Elle est donc considérée comme immorale, pas éthique et contre nature par le système de pensée dominant de ce temps pour cette raison qui au contraire considère les relations sexuelles et amoureuses entre hommes et femmes comme naturelles, éthiques et morales. En clair la loi normative de la sexualité se transforme mais ne disparaît pas, elle s’intègre juste à un autre système de valeurs. On passe d’une sodomie qui était l’interdit religieux ultime car il transgressait  l’ordre religieux du monde sur lequel était basé le christianisme blanc au fondement de la société des trois ordres blanche, à une pédérastie dont c’est l’individu pédéraste qui est individuellement culpabilisé par les normes carcérales, juridiques, morales, éthiques et pseudo-biologiques dont le « traitement » passe par la prison, la moralisation et de plus en plus par la médicalisation même si cela s’est surtout l’affaire du siècle suivant.

En 1792, l’homosexualité de beaucoup de clercs leur est beaucoup reprochée.Par contre c’est aussi l’année où la Savoie étant rattachée à la France ces lois s’y appliquet et donc la pédérastie y est décriminalisée.

En 1793, la loi sur le divorce passe après de houleux débats car les antirévolutionnaires s’opposent farouchement au divorce dont ils considèrent qu’en annulant l’impossibilité de dissoudre le mariage elle encourage la pédérastie. C’est aussi en 1793 que Monaco est le deuxième Etat blanc où la pédérastie est décriminalisée. Par contre en réaction à ces évolutions le pouvoir réactionnaire et conservateur de l’Etat de Prusse renforce la criminalisation de la sodomie en y ajoutant à la condamnation à mort y étant toujours potentielle légalement bien que plus appliquée en fait des travaux forcés pour les gens y étant incarcérés pour crime de pédérastie. En 1795, la Belgique et le Luxembourg dépénalisent la sodomie, suivis de la Suisse en 1798. La sodomie et la pédérastie demeurent dans tout les autres Etats blancs à e moment là et pour encore longtemps des crimes parmi les plus graves potentiellement condamnables de mort mais ne l’étant pas en fait et qui font risquer aux pédérastes blancs l’emprisonnement à vie si ils affichent publiquement leur goût à plusieurs reprises, goût généralement donc caché et vécu dans la honte et le secret.

Au XVIIIème siècle finissant Paris a un milieu pédéraste si important et peu discret que des universitaires de notre époque ont même réussi à en refaire la carte. Par ailleurs de 1789 à 1799 la peur réelle ou fantasmée d’une augmentation du nombre de pédérastes est une constante chez les moralistes qui craignent que toutes les libertés neuves conquises à cette époque n’encourage et ne facilite la pédérastie.

Au XIXème siècle, la perception des amours et de la sexualité entre hommes change, la masculinité est redéfinie par la caserne et l’école qui deviennent des lieux producteurs d’idéologie « laique » hétérosexiste, le XIXème siècle voit en effet le discours et l’idéologie hétérosexiste d’origine religieuse perdre de son pouvoir et son discours qui se modifie très peu par rapport à auparavant sur les pédérastes et la sodomie devient  réactionnaire en face des nouvelles normes sociales et donc minoritaire là où avant il avait force de loi. Néanmoins il demeure influent sur les discours hétérosexistes plus « modernes » mais toujours aussi inégalitaires qui se fondent alors encore en grande partie sur une inspiration religieuse indirecte. On a aussi au XIXème siècle chez les « pédérastes » puis « homosexuels » blancs qui jusqu’alors avaient une culture « interclassiste » plus ou moins commune de minorité opprimée une division de la lutte crée par le renforcement généralisé de la lutte des classes qui rend très visible les différences qui l’étaient moins avant entre la lutte des « pédérastes » puis « homosexuels » prolétaires, bourgeois et nobles qui se créent alors trois cultures et trois luttes distinctes et bien souvent ennemies régulièrement en confrontation, leurs intérêts de classe très divergents surpassant depuis leurs intérêts communs causés par le fait d’appartenir à une même minorité. C’est l’idéologie bourgeoise qui obtient le pouvoir politique et devient dominante et du coup impose sa façon de percevoir idéologiquement l’amour et la sexualité. L’érotisme pour la bourgeoisie passe par la domestication des pulsions et de passions (ou du moins  ce que eux ils nomment ainsi) et du coup la bourgeoisie pour réprimer les « pédérastes » puis les « homosexuels » va renforcer la médicalisation de ces derniers, faire évoluer le droit de façon à ce qu’il permette de renforcer leur répression policière, notamment par la définition de la manifestation publique d’une attirance sexuelle entre hommes comme l’outrage aux bonnes moeurs par excellence. Néanmoins la résistance des hommes qui sont attirés par les hommes est très bien organisée et dans toute la société blanche ils ont leurs propres milieux et lieux de prédilection secrets et discrets. Cependant, ils sont aussi influencés par la haine généralisée de la société envers eux qui s’exprime principalement par des discours médicaux et discours de réformateurs violents envers leurs attirances et qu’ils intériorisent alors beaucoup et que l’on retrouve fréquemment dans leurs propres discours.  Il arrive rarement mais quand même aux XVIIIème et XIXème siècle que la punition pénale de certains homosexuels blancs soit commuée en obligation d’aller vivre dans les colonies en tant que colons blancs (ce qui est perçu comme une déchéance sociale vu qu’en général c’est donné comme « punition » à des gens de très haute classe sociale qui perçoivent cela comme dégradant par rapport à leur rang car en général on envoie pas dans les colonies comme colons le sommet de la hiérarchie sociale qui refuse de fréquenter des personnes pas blanches même pour les opprimer directement ne le faisant qu’indirectement et laissant la guerre et les coups de fouets à des gens moins aisés). On assiste aussi à une explosion au XIXème siècle des discours généralistes sur le sexe et des instances qui les produisent, d’ailleurs c’est aussi la naissance de la pornographie qui reprend dès le début la pédérastie et la sodomie comme deux de ces thèmes de prédilection et le début de son très fort développement qui ne fera qu’augmenter tout au long de ce siècle, paradoxalement cette évolution accompagne un changement plus général de la société qui va vers la pudibonderie, un idéal généralisé de  contrôle des plaisirs et de l’économie sexuelle, de retenue et modération du corps, de contrôle de la sexualité, de répression du corps et d’interdit de la nudité (qui n’existe que depuis en gros 200 ans donc dans la société blanche). On a aussi un mélange de plus en plus grand entre médical et religieux qui donne naissance à un pouvoir médical qui prend le relais du pouvoir religieux et est religieusement écouté quand il use de son pouvoir idéologique pour réprimer les attirances entre hommes. La carcéralisation des attirances entre hommes aboutit à une crainte neuve et durable des autorités bourgeoises et de la société blanche en général, la peur des relations entre hommes dans les prisons.  C’est aussi au XIXème siècle que commence la médiatisation massive du crime sous des titres à sensations pour en faire un problème de société. Et en effet à force de faire les choux gras des journaux de l’époque le crime devient une crainte interclassiste majeure dans la société blanche. Et les attirances entre hommes classées crimes y sont donc fortement craintes et associées à tout les autres types de crimes dans l’imaginaire collectif. On a aussi alors une banalisation dans les hauts rangs sociaux de la société blanche de la marginalisation des attirances entre hommes perçues comme radicalement étrangères, « orientales » et des hommes attirés par les hommes comme de ce fait des « traîtres à la race blanche ».

Pendant la première moitié du XIXème siècle les mots qui désignent les attirances entre hommes changent, et tous deviennent minoritaires sauf un, le mot pédéraste. Tout le vocabulaire type Giton, Ganymède etc…continue d’être utilisé mais devient désuet. On avait déja des chansons populaires sur la pédérastie en milieu populaire à la fin du XVIIIème siècle mais au XIXème siècle cela augmente et devient un incontournable de la chanson grivoise en milieu prolétaire. L’urbanisation croissante couplée à des attirances entre hommes de plus en plus visibles fait alors croire aux moralistes hostiles aux pédérastes que c’est la surpopulation urbaine qui cause une augmentation de la pédérastie qu’ils pensent alors constater…ce que rien n’atteste de façon certaine les chiffres sur le nombre de « pédérastes » étant flous et peu fiables, le plus probable étant qu’à chaque fois que les « pédérastes » gagnent en visibilité les gens leur étant hostiles craignent de façon fantasmatique une augmentation « épidémique » de « la pédérastie » qui n’a probablement jamais eu lieu dans les faits. La criminalité en hausse à Paris dans la première moitié du XIXème siècle va de pair avec une pathologisation généralisée de la criminalité et donc avec la pathologisation de la pédérastie renforcée puisque celle ci est perçue comme un crime. On commence à voir devenir fréquents les discours sur la « ville malade » et qui rend malade et criminel en y vivant et la redéfinition de la pédérastie comme une « pathologie du mode de vie urbain » par les gens hostiles aux pédérastes, principalement les moralistes bourgeois. Les écrivains du début du  XIXème siècle sont parmi les seuls à afficher sans être forcément pédérastes eux mêmes de la compréhension affichée publiquement pour les pédérastes dans la société blanche. Ils vont même plus loin lançant ce qui est devenu une habitude depuis, la fameuse tendance de certaines personnes célèbres aux attirances romantiques et sexuelles conventionnelles à simuler et mettre en scène l’attirance romantique ou/et sexuelle pour les gens de leur propre genre pour faire parler d’eux. C’est là la preuve d’une plus forte ouverture des milieux artistique et littéraire envers les attirances entre hommes mais aussi celle d’une certaine fétichisation qui se met en place alors des hommes attirés par d’autres hommes comme figure et stéréotype romantique des amours impossibles, des tragédies personnelles romantiques et de la révolte, toujours vaine et qui finit mal dans la littérature romantique en général, contre les injustices de l’ordre établi. D’ailleurs le cliché littéraire de l’homme qui aime les hommes qui se suicide toujours à la fin de l’histoire date de cette époque. Les écrivains font souvent allusion à la pédérastie, mais ne vont généralement pas plus loin sauf dans la littérature érotique car même en littérature comme dans toute la société blanche la pédérastie est un tabou. La littérature érotique aborde la pédérastie dans la première moitié du XIXème siècle fort peu et avant tout comme une partie de débauches et d’excès sexuels plus variés fort liés dans l’imaginaire collectif à la prostitution. La littérature conserve la pluralité La pédérastie pour les moralistes bourgeois du début du XIXème siècle c’est aussi le symbole d’une supposée « décadence » de la « race blanche » à laquelle ils croient beaucoup et qui les obsèdent complètement. L’image d’une pédérastie propre au clergé et à sa corruption des jeunes par des relations pédérastes pédophiles ou du moins avec des éphèbes demeure. Alors en effet la pédérastie a pour principaux ennemis les moralistes bourgeois qui ne la théorise ni ne l’analyse tellement et se contente de mettre les pédérastes au ban de la société par pur moralisme. Pour les moralistes d’alors la pédérastie c’est supposé être une maladie incurable, un poison, une infection, une peste et une épidémie qui menace la santé des populations. Toutes les sociétés pas blanches ou paiennes ou passées ayant autorisé ou autorisant la pédérastie sont alors considérées de ce fait comme inférieures pour cette raison par les bourgeois moralistes blancs par rapport à leur société blanche du XIXème siècle. Une grosse différence entre la conception de la pédérastie telle qu’elle est dans la première moitié du XIXème siècle et celle de l’homosexualité par la suite est que le terme « pédérastie » recouvre les hommes aux attirances pour plusieurs genres et ceux aux attirances pour un seul genre le leur sous un même vocable ce qui fait qu’une des théorie des moralistes de l’époque sur les causes de la pédérastie est que l’abus de femmes serait supposé mener à la recherche d’autres plaisirs, dont la pédérastie. Du coup alors les intellectuels bourgeois font aussi peser le soupçon de pédérastie sur les hommes à femmes. Aussi dans le milieu des pédérastes assumés l’argot du XVIIIème siècle les désignant un peu désuet est toujours utilisé ce qui leur permet de socialiser entre eux par mots codés méconnus du grand public de façon discrète.

C’est en 1800, année au passage en France de la création de la fonction de préfet de police qui est importante car c’est la principale personne mise en charge de la répression des pédérastes alors. 1800 c’est la date du début de l’idéologie de modération, d’économie et de gestion des instincts. En 1801 est crée le recensement de population par l’Etat Civil. C’est le début de la mise en place de l’idéologie sécuritaire et de la mise en place des techniques de surveillance généralisée des populations dont la justification se fait déja comme maintenant sur la peur du criminel mais aussi alors parmi les principales justifications de ce système la crainte de la pédérastie. En 1802, les attentats à la pudeur deviennent un type de crime et sont principalement crées pour réprimer l’homosexualité. Dans les années 1800 on a plein de prolos voleurs et pédérastes mis en prison pour ces deux crimes met surtout pour l’immoralité du second qui est considéré comme nécessitant de les séquestrer en prison ou à l’hôpital (qui reste avant tout un lieu carcéral de plus en plus médicalisé mais pas à proprement parler médical ce type de lieu n’existe pas encore à ce moment là). On a des exemples de cette époque de prolos comme le cordonnier Casimir Lesaine incarcérés car dénoncés comme pédérastes par des lettres de dénonciation evoyées par des bourgeois qui évidemment touchent les prolos pédérastes les plus dans la merde économiquement en priorité comme cet homme cordonnier de formation mais alors sans emploi.  Ces lettres dénoncent aussi en plus des pédérastes sans le sou en priorité les pédérastes revendicateurs qui affichent leur goût publiquement et en particulier ceux qui sont avec leur partenaire de façon visible ce que la majorité des bourgeois d’alors considèrent comme un scandale moral et une atteinte à leur pudeur. D’ailleurs l’existence même de la pédérastie est lors considérée comme impudique. Néanmoins un autre cas plus courant mais moins est aussi la dénonciation de pédérastes ayant violé des jeunes hommes adolescents non consentants. En 1807, Ambroise Tardieu fait la première description (pseudo) scientifique d’un pédéraste type en dressant de celui ci un portrait animalisant…logique puisque c’est en grande partie par racisme qu’ils sont opprimés en tant que traîtres supposés de la soi disant race blanche et que du coup ils se retrouvent animalisés comme le sont très fréquemment les gens n’étant pas considérés comme 100% blancs alors.  C’est aussi dans ces premières années du XIXème siècle que le stéréotype de la pédérastie comme une passade de jeunesse est né de jeunes hommes autrefois ostensiblement pédérastes qui se sont rangés adultes et ont laissé cet aspect de leur vie réservé à leur foyer et leur vie privée faisant croire extérieurement qu’ils étaient devenus « normaux » et ne fréquentant plus les milieux pédérastes les plus visibles pour éviter de risquer de longues incarcérations la police ayant des mesures de répressions plus dures pour les vieux pédérastes que pour les jeunes pédérastes alors principalement car les vieux étaient accusés de corrompre les jeunes et la jeunesse. Bien entendu plein de pédérastes au final se retrouvent alors sans ressources du fait de leur réputation, généralement mauvaise. Et cela les place dans des situations précaires leur faisant risquer une criminalisation  et de longues peines de prison. Il y a néanmoins des pédérastes qui vont loin dans la revendication contre ces répressions se permettant de faire l’amour ensemble dans les lieux publics en contestation mais évidemment c’est rare car c’est un des meilleurs moyens existant de finir en prison pour outrage aux bonnes moeurs, scandale public et attentat à la pudeur. En 1810 le Code Civil est modifié et les outrages aux bonnes moeurs et attentats à la pudeur concernent alors depuis plus uniquement et explicitement la pédérastie qui est toujours implicitement la principale activité visée par ce code mais aussi tout les trucs jugés trop osés et sexy sur l’espace public même entre un homme et une femme. Les viols « pédérastes » sont pour la première fois dans une loi de la société blanche considérés plus graves et plus à réprimer que la pédérastie en elle même bien que les deux restent alors de grands crimes selon les lois de l’époque. De plus c’est alors aussi que la distribution de la moindre image érotique ou chanson un peu grivoise est considérée comme outrage aux bonnes moeurs légalement contraignant tout érotisme et toute pornographie a être prohibés, criminels et interdits dans l’espace public donc confinés au foyer et aux lieux secrets et/ou interdits. Pornographie sur la pédérastie incluse évidemment. Il y a dès lors un début des placement de pédérastes faisant scandale car affichant publiquement leur pédérastie de force en asile d’aliénés pour le restant de leur jour sous ordre du roi, des autorités policières ou de la famille de l’homme ainsi placé. La pédérastie n’était pas elle même perçu comme une maladie mentale alors mais plutôt comme un symptôme pathologique d’un déséquilibre psychologique généralisé ayant conduit au crime.

1811 est l’année de la dépénalisation de la pédérastie aux Pays Bas, après sa dépénalisation en France en 1791, à Monaco en 1793, en Belgique en 1795, au Luxembourg en 1795, et dans quelques cantons  de Suisse à partir de 1798. Cependant soyons clairs, au Royaume Uni et dans la plupart des pays blancs au même moment la peine de mort pour pédérastie est toujours effective et dans ces pays là dès que la pédérastie sort de la vie privée pour être visible publiquement elle est pénalisée, avec risque d’incarcération à vie en prison ou en asile d’aliénés. Donc on est loin d’une société blanche favorable aux hommes attirés par d’autres hommes alors. Dès les années 1810 on retrouve dans les textes de policiers pour qualifier les relations sexuelles entre hommes les notions d' »actes infâmes » et de « mauvaises moeurs ». La législation sur le désordre public et sa criminalisation vise alors explicitement principalement et presque exclusivement le travail du sexe et la pédérastie. Le mouvement ouvrier lui n’est pas encore tellement accusé de cela car il est purement interdit et que c’est avec des fusils pour les tuer que les bourgeois accueillent les manifestants prolétaires blancs pendant la quasi totalité du XIXème siècle.

La période de la Restauration (1814-1830) est une période de réflexions sur la famille. Pour les penseurs libéraux de ce temps la famille est par excellence la communauté
naturelle. La clé du bonheur individuel et du bien public. Gage d’une
séparation stricte entre public et privé susceptible de garantir les libertés individuelles et les intérêts privés. Les traditionalistes veulent restaurer la famille et dès la Restauration on assiste à une monter en puissance du familialisme. On critique le
relâchement des moeurs et la perversion des rôles sexuels dont on considère que la pédérastie, encouragée dit on alors par le divorce fait partie. En 1816 cela motive la suppression du divorce. D’ailleurs c’est cette année là que naît en France le discours pseudo médical mettant les invertis et masturbateurs aux rang des bêtes, déshumanisation  forte destinée à diaboliser les pédérastes et le divorce qui leur était associé par les discours idéologiques d’alors pour pleinement justifier l’abolition du divorce. Alors le mot d’inversion est inventé pour désigner la pédérastie comme une inversion des goûts sexuels et romantiques jugés normaux et à l’endroit c’est à dire des rapports romantiques et sexuels exclusivement entre un homme et une femme. On commence alors à penser qu’un pédéraste est plus facilement féminin, passif et fou ce qui n’était pas le cas avant et à vraiment fortement associé pédérastie et syphilis. On a dans ces années là un cas d’instituteur pédéraste enfermé à l’asile d’aliéné car il avait eu dans un passé lointain une hallucination religieuse et que cela avait suffi à le faire déclarer dément et à considérer sa pédérastie comme un symptôme de sa démence… sauf que son cas relève plus dans notre vocabulaire actuel de pédophilie que d’homosexualité vu que c’est avec une petite fille qu’il avait eu une relation mais en fait alors l’amalgame entre pédophile et attirance entre hommes est devenu total. Il arrive dès lors qu’on enferme à l’asile d’aliénés des hommes pédophiles et/ou pédérastes au sens d’attirés par d’autres hommes en les classant dément ou déficient intellectuels. Néanmoins en général on les enfermait de façon carcérale plus que psychopathologisante par criminalisation de l’affichage public de leurs goûts jugés comme étant une menace pour l’honneur et la famille et non pour une psychopathologie sous jacente supposée. En 1819 offenser la morale publique et la morale religieuse devient interdit ce qui évidemment vise beaucoup les pédérastes. D’ailleurs en 1819 le discours médical naissant et se structurant sur la pédérastie est au mot près le même que le discours religieux et moraliste lui étant contemporain sur ce même sujet allant jusqu’à citer directement des passages de la Bible pour justifier la pathologisation de la pédérastie. De 1819 à 1845 la pédérastie en prison préoccupe beaucoup les bourgeois moralistes inquiet de la voir se répandre en prison et craignant qu’elle contamine les prisonniers « normaux » sur ce point et n’en augmente « l’épidémie » chez les criminels, ce n’est par sympathie pour le sort des prisonniers mais cela plus les soucis sanitaires qui font qu’on passe alors progressivement de cellules de prison collectives aux cellules de prison individuelles. Tout cela participe à la crainte moraliste bourgeoise plus générale de voire la pédérastie s’étendre. Tout au long des années 1820 à 1850 tout les ans les rapports de police s’inquiètent d’une montée supposée de la pédérastie. Les bourgeois tout au long de cette période dénoncent régulièrement les pédérastes qu’ils considèrent comme des nuisances critiquant vivement les « lieux infestés de pédérastes » et les « jeunes gens incitant à la débauche » et prétendent que la pédérastie est alors un « phénomène qui envahit les lieux » et « porte atteinte aux honnêtes gens ». Il y a là le début de l’opposition du mode de vie des bourgeois dominants autoproclamés normaux et honnêtes et de celui présenté comme un parfait contre modèle de société des pédérastes jugés par eux malhonnêtes gens. Dégoût de la pédérastie et panique morale autour de celle ci ne font alors qu’augmenter tout au long de ces années dans l’ensemble de la société blanche et surtout dans sa bourgeoisie. Leur terreur sont des hommes qui se font appeler entre les chanteurs des pédérastes qui attirent des gens dans leurs filets en les séduisant et font chanter ceux qui se laissent prendre, associés depuis cette époque comme les pédérastes puis les homosexuels au mythe de la sirène et ayant leurs propres cercles sociaux chants et danses. D’ailleurs même si c’est lié d’assez loin seulement c’est en 1837 que parait la Petite Sirène d’Andersen conte notoirement connue dans sa version originale beaucoup plus « gauchiste » que le Disney de 1989 entre autre pour avoir une lecture homoérotique cryptée possible et fortement encouragée par la vie d’Andersen dont l’homosexualité est connue et le fait qu’il s’identifiait beaucoup au personnage de la Petite Sirène…bon en même temps l’histoire d’une femme qui peut pas épouser l’homme de ses rêves parce que comme c’est un poisson elle a une queue on a fait plus subtil comme métaphore même à l’époque, en tout cas jusqu’à nos jours ce conte là est resté un incontournable des fictions avec des métaphores homo-érotiques évidentes dedans. En 1820 Louis Canler, ancien chef de sûreté qui écrit en 1820 Mémoires
aux homosexuels. Les antiphysiques et les chanteurs classe les pédérastes en 4 catégories, 1-Les honteuses qui cachent leur vice et ne souhaitent pas se faire connaître 2-Les rivettes qui s’adressent à la jeunesse pour servir leurs penchants 3-les persilleuses qui appartiennent à la classe ouvrière et ont le goût du luxe et de la
fainéantise, ils sont féminins et se prostituent 4-Les travailleuses qui sont reconnaissables par rapport aux honteuses mais ne se prostituent pas. En 1824 Antoni Brachetti est condamné à mort pour avoir tenter d’assassiner son gardien de prison voulant l’empêcher d’exprimer son « vice italien » mot alors courant en France où beaucoup de mal se disait des italiens pour désigner la pédérastie…xénophobie que les Italiens nous rendaient bien d’ailleurs la nommant « le mal français ». On voit donc que dans cette condamnation à mort la xénophobie et l’hostilité envers la pédérastie du criminel ont beaucoup joué malgré la disparition officielle en France de la peine de mort pour crime de sodomie depuis alors plusieurs décennies. Beaucoup croient surtout parmi les policiers dans les années 1825-1840 que pédérastie et prostitution n’existent pas l’une sans l’autre. Les journaux alors sont remplis de faits divers pédérastiques dramatisés, principalement à partir de 1825 et surtout dans le journal parisien tiré à 2500 exemplaires La Restauration.

 Du coup vers le milieu des années 1820 dans l’imaginaire collectif de la société blanche le milieu pédéraste, le milieu du travail du sexe, le milieu des voleurs et le milieu des assassins sont perçus comme inextricablement liés et plus ou moins interchangeable et à peu de chose près un seul et unique milieu. D’ailleurs dès lors tout criminel pédéraste est moins bien considéré qu’un homme pas pédéraste ayant commis le même crime et reçoit pour le me crime un châtiment plus dur. La pédérastie elle est perçue alors comme une dépravation qui conduit fatalement aux autres crimes. En 1828 une loi passe qui interdit les déguisements et masques jugés prompts à semer le désordre public car les pédérastes se déguisaient et se masquaient fréquemment pour se draguer au début du XIXème siècle. En 1829 les peines de 5 à 15 jours de cachot pour « outrage aux bonnes moeurs » deviennent plus fréquentes et visent les pédérastes. Entre 1830 et 1840 la répression des pédérastes se généralise et se renforce.  Le travestissement est prohibé en 1830 explicitement par la loi pour empêcher les pédérastes de draguer des gens de leur genre en étant déguisés en gens du genre « convenable ». D’ailleurs on voit apparaître les premières incarcération pour pédérastie isolée sans autre cause associée sur la base de dénonciation par des voisins de pédérastes même pas affichés en public dans cette décennie ainsi que les premières incarcérations par erreur d’hommes pas pédérastes accusés de pédérastie à tort sur dénonciation calomnieuse. Une panique morale neuve s’empare des bourgeois hostiles aux pédérastes à cause du fait que la pédérastie s’affiche alors de façon neuve sans complexe pour la première fois depuis longtemps dans les campagnes avec quelques scandales de pédérastes ruraux incarcérés pour avoir fait l’amour ensemble en public. On a une nouvelle vague d’augmentation de la panique générale sur la
supposée trop grande visibilité des pédérastes. L’idée  répandue dans la bourgeoisie d’alors est qu’il s’agit là « d’exemples déporables » et que faire la publicité de ce type d’affaires n’est  pas souhaitable. Il y a un parallèle curieux d’ailleurs avec ce qu’on dit encore sur les choses jugées immorales maintenant et en particulier sur le terrorisme
islamique. On suppose que certains hommes pourraient suivre ces comportements donc on a bien une volonté de vigilance renforcée qui augmente encore plus la répression. L’idée que l’homosexualité provient des pays chauds qui se propage
surtout avec la conquête de l’Algérie en 1830 par les Francais, elle est perçue alors comme une spécificité arabe. En 1830, le quatrième tome des mémoires de Diderot où celui ci s’oppose radicalement au concept de contre nature et donc défend les pédérastes de cette accusation sont publiés. Il est limpide aussi que les pédérastes récidivistes ont des peines légales plus lourdes dans cette décennie que ceux qui ne se font « prendre » qu’une seule fois. En 1831 les « danses indécentes » sont interdites en France car les danses potentiellement érotiques et surtout potentiellement homo-érotiques sont utilisées pour draguer par les pédérastes et que le gouvernement l’Etat français veut leur ôter se moyen de se draguer. En 1832 la criminalisation d’attentats à la pudeur sans violence envers des enfants, déja pratiquée dans les faits mais jusqu’alors officiellement illégale est légalisée. Tout cela est aussi du à l’amalgame entre pédophilie et pédérastie car alors les lois spécifiquement antipédophilie et la demande généralisée de protection de l’enfance se renforcent aussi. En 1834 un crime commis par quelqu’un de pas pédéraste est commis et le policier Louis Canler note que les soupçons se sont d’abord portés sur ce qu’il juge être des « êtres abjects » du coin c’est à dire des pédérastes. On atteint donc vers le milieu des années 1830 un degré de répression des pédérastes où à chaque crime ils sont les premiers à en être soupçonnés. Un rapport du directeur de la maison centrale de
Clairvaux en date du 6 juin 1834 évalue à 20% le nombre de prisonniers urbains qui sont pédérastes et 8% celui des prisonniers ruraux pédérastes et s’inquiète, s’alarme d’un pourcentage si élevé qui lui fait penser que la pédérastie est en expansion. En 1836 un rapport du policier Louis Canler confirme qu’un des prisonniers c’est découvert un goût pour la pédérastie en prison et a dès lors démarré une relation avec un autre prisonnier pédéraste de plus longue date ce qui est notre plus ancien exemple historique attesté de couple d’hommes prisonniers à ma connaissance. Du coup à partir de 1837 les prisonniers sont obligés autant que faire se peut à travailler isolés les uns des autres jours et nuits inlassablement pour éviter qu’il n’aient le temps de se mettre en couple ensemble et donc de faire risquer aux yeux de leur gardiens de faire croître l’épidémie supposée de pédérastie. Les prisonniers sont traités ainsi à cause d’une perception de la nature humaine comme particulièrement faible et fragile donc faillible au péché et naturellement tournée vers le mal et les mauvais penchants dont la pédérastie est perçue comme faisant partie. Du coup alors tout les hommes sont perçus comme risquant potentiellement plus ou moins de tomber dans la pédérastie. Alors la prison est perçue comme le lieu par excellence de concentration maximale de pédérastes. Les détenus à partir de 1838 sont très fortement incités à dénoncer les pédérastes parmi eux et faire la police des moeurs entre eux, les détenus soupçonnés d’être pédérastes placés sous surveillance et les détenus soupçonné d’être un couple d’hommes ou du moins d’avoir une relation sexuelle entre eux sont les premiers à être séparés de force. En 1838 c’est la naissance de la psychiatrie avec des lois qui globalement ne bougeront pas ou quasiment pas entre 1838 et 1990, c’est le début de ce que Michel Foucault nomme « Le Grand Enfermement » c’est à dire de l’incarcération comme mode punitif majoritaire des criminels par la prison et le système carcéral et des fous par la psychiatrisation et le système psychiatrique. D’ailleurs celui ci renforce la psychophobie et la neurophobie en leur donnant une justification pseudo-scientifique là où celle ci était uniquement religieuse auparavant mais ça ne change rien au fait que la psychophobie et la neurophobie n’ont pas toujours existé (pas de traces de traitement en inférieur des infirmes dans les ossements avant -10 000 donc on peut supposer que si avant le validisme envers les physioatypiques n’existait pas celui envers les neuroatypiques et psychoatypiques à priori non plus) mais existaient clairement dans le premier Etat du monde donc ont au moins 6000 ans d’âge et au plus 12000 ans . Au début les fous sont mis à l’écart dans les asiles psychiatriques car déclarés incurables de base et ils ne sont guère que des mouroirs pour fous comme les prisons ne sont guère alors que des mouroirs pour criminels. Dans les années 1840 la répression est plus forte globalement car généralisée mais se fait aussi par des peines qui deviennent moins longue, 4 mois de prison en moyenne pour pédérastie isolée. En général la place du pédéraste pour la société blanche d’alors demeure supposément idéalement en prison pas en hôpital psychiatrique ou ne sont encore enfermés que ceux qui sont également soupçonnés de psychoatypies/neuroatypies principalement la démence, la déficience intellectuelle et la manie. Les « fous » mis en hôpital psychiatrique voient cependant leur pédérastie psychopathologisée non comme une maladie mentale en elle même mais comme un symptôme preuve  d’un déséquilibre mental grave supposé qui aggrave leur cas et fait qu’ils sont plus facilement victimes des méthodes psychiatriques carcérales et les plus cruelles que les hommes « fous » dans la norme pour ce qui est des attirances sexuelles et/ou romantiques. Néanmoins la place des pédérastes perçus comme valides mentalement est alors la prison et seuls ceux dont la raison est jugée défaillante sont psychiatrisés. Cependant bien sur vu que la pédérastie est jugée comme globalement signe de santé mentale fragile en lui même bien que pas encore comme une psychopathologie en elle même la limite entre les deux est flou et au cours des années 1840 n’a de cesse de se renforcer. En 1840 toujours Proudhon dans Qu’est ce que la propriété décrit la sodomie comme le dernier degré de la dépravation humaine et la compare au cannibalisme.Tout comme il condamne toute sexualité hors du devoir
de génération. Monstre comparé à la bestialité et que toute la société doit poursuivre.Sodomie pure perçue comme la marque d’une nature mauvaise inchangeable. Selon Proudhon sans la procréationles hommes seraient tous pédérastes car la femme n’a que des défauts dans sa vision du monde d’une misogynie de l’extrême. Il justifie le meurtre de pédéraste comme un moyen de défense extrême contre celui qui menace selon lui la société. En clair à ces débuts en tant que mouvement politique l’anarchisme était tout sauf gay friendly et pro féministe heureusement il a bien changé depuis mais à l’époque il n’y a pas d’aide à espérer pour les pédérastes du côté des anarchistes, ni des communistes en fait qui sans partager la vision extrêmement réactionnaire de Proudhon sur la pédérastie demeurent très en accord avec le reste de la société à ce moment là sur qu’en penser et comment régler la pédérastie perçue autant par le mouvement ouvrier que par la bourgeoisie comme un problème social, d’ailleurs la plupart des féministes qu’elles soient dans un féminisme bourgeois ou dans un féminisme de lutte des classes ni des socialistes qui en dehors du cas particulier de Fourier partage l’avis du reste du mouvement ouvrier sur la pédérastie. Or le Fouriérisme est un courant du socialisme minoritaire qui tolère et même encens toutes les sexualités minoritaires, pédérastie incluse mais qui n’a pas d’influence sur le reste des mouvements de gauche d’alors car il est tout seul dans son utopie là dessus en son temps. L’ouverture théorique du fouriérisme à la pédérastie de plus ne se solde pas vraiment par sa concrétisation pratique et ne crée pas de mouvement politique pro pédérastie ni même simplement explicitement inclusif des pédérastes. Du coup les pédérastes alors n’ont d’aide politique de personnes et doivent mener leurs luttes tout seuls dans un monde qui les criminalisent. En plus les bouleversements idéologiques majeurs qui ont cours alors dans l’idéologie dominante bourgeoise vont être le point de départ d’une marginalisation encore plus grande des pédérastes. On a alors le début de la période où on est toujours où le stéréotype de l’homme qui aime les hommes comme forcément féminin qui devient tellement ancré que les pédérastes puis homosexuels masculins sont invisibilisés tandis que tout homme féminin ou androgyne est soupçonné de pédérastie puis d’homosexualité. C’est le début de la généralisation des termes de tante et d’inverti pour qualifier les pédérastes considérés comme automatiquement féminins par l’idéologie dominante. Les socialistes sont pour l’évolution des structures familiales mais sur la base de conservation du mariage monogame entre un homme
et une femme. Les socialistes chrétiens et proudhonniens sont des courants qui
soutiennent l’inégalité irréductible des sexes, fondée sur la nature
et donc la nécessaire soumission de la femme, Proudhon est d’ailleurs
particulièrement vivement opposé à la pédérastie. D’ailleurs c’est vers 1840 qu’il commence à y avoir une alliance objective forte entre misogynes et anti-pédérastes et qu’il est devenu dur de trouver une personne qui est l’un sans être l’autre. Par contre les féministes et les militants gays eux vont mettre jusqu’aux années 1970 pour se lier aussi  fortement et inextricablement ce qui est du coup plus d’un siècle après leurs adversaires et quand même il faut bien le dire principalement à cause de forts préjugés homophobes longtemps très imprégnés chez les féministes. Ok qu’il faut plus de temps pour critiquer un système en place et y inventer des alternatives plus égalitaires je comprends, que la « convergence des luttes » ne se fait pas par magie demande du temps et des efforts des deux côtés pour écarter les préjugés je pige aussi, que les deux mouvements ont du attendre d’être assez forts pour trouver un intérêt à se renforcer mutuellement. Bref ça se comprend mais ça a quand même été plus d’un siècle de retard pris sur les adversaires politiques au bout du compte. Célibataires et solitaires sont stigmatisés aussi à partir des années 1840 sous prétexte qu’on leur attribue une paresse de l’âme surtout quand ils se complaisent dans leur célibat, les femmes plus encore que les hommes mais les deux et même les hommes hétéros bien que moins que les femmes et bien moins que les hommes pédérastes bien sûr. Il y alors des institutions de célibataires qui reposent sur la discipline militaire ou ecclésiastique. La famille bourgeoise change aussi en ce que c’est de la période 1840-1850 surtout que viennent la plupart les moralismes car la moralisation est le moyen de justifier son pouvoir et le non retour de la noblesse à celui ci pour la bourgeoisie. Dès lors prolifèrent les écrivains, journalistes, historiens, hommes publics et réformateurs bourgeois qui condamnent sévèrement la pédérastie et la juge étrangère à toute sexualité et société bien organisée et saine car elle n’est entrevue que comme une débauche sexuelle purement gratuite car n’aboutissant pas à la génération, bref pour le pouvoir bourgeois d’alors la pédérastie commet le crime de gratuité pire crime économique et moral de tous dans une société bourgeoise. Dès lors on va avoir une dénonciation  renforcée des d’établissements supposés lieux de débauche pédéraste par les bourgeois. Les bourgeois associent la pédérastie, au vol et au banditisme ainsi qu’à la prostitution et à la trop grande fréquentation de ces établissements par les militaires qui est leur principal objet de plainte. Très peu tolérants avec les pédérastes les bourgeois ordinaires sont parfois violents physiquement envers eux. Pour les bourgeois ordinaires la pédérastie est perçue comme une épidémie, infestation qu’alors ils ont aussi nommée « brutale passion » car jugé dangereuse et portant atteinte à l’ordre public, outrage à la nature et danger de corruption de la jeunesse. Le vagabondage (c’est à dire alors SDF et bien souvent chômeur) est perçu sur le même plan et aussi fortement associé à la pédérastie dans l’imaginaire bourgeois…ce qui correspond aussi à une réalité où la prostitution, le vol et la manche sont un peu beaucoup les trois seules solutions que la plupart des prolétaires pédérastes ont pour survivre dans une société bourgeoise hostile à leur existence où ils sont rejetés de tout les autres milieux que cela donc ont peu d’autres choix en fait et du coup comme tout les rebuts de la société ils terrorisent les bourgeois car menacent leur « ordre » vu que pour eux c’est pas un « ordre » mais une galère permanente qu’ils veulent donc logiquement renversés pour plus d’humanité. Parfois les bourgeois dénoncent des pédérastes particulièrement visibles nommément, leur visibilité en elle même leur parait une offense et une atteinte à l’ordre public et comme un fléau social propre à la ville. Le cliché pédéraste = artiste qui commence alors à se mettre en place augmente leur rejet de la société bourgeoise car selon l’idéologie bourgeoise dominante tous les perçoivent comme complètement improductifs désormais. Selon les bourgeois  la présence visible de pédérastes dans les lieux publics, principalement au théâtre ou l’on est facilement dragué, harcelé
et touché sans consentement par eux pose problème. Les bourgeois se déclarent alors régulièrement exaspérés de cohabiter avec des pédérastes. Les bourgeois ordinaires ne font pas d’association entre pédérastie et coutumes étrangères contrairement aux bourgeois réformateurs sociaux et intellectuels. Les bourgeois ordinaires se percevant comme « victimes » de tentatives de dragues de pédérastes les « corrigent » fréquemment alors en les tabassant ou bastonnant de manière spontanée parfois très violente. Ce sont eux qui inaugure cette forme de violence contre les pédérastes comme réaction d’un homme bourgeois vis à vis d’une proposition qu’il juge blessante pour lui lié à la redéfinition de la virilité et de la masculinité. Virilité désormais supposée nécessairement revencharde face à un acte perçu comme outrageant et mauvais. Les bourgeois associent aussi alors la pédérastie à la prostitution des enfants. On a aussi une vague d’hygiénisme qui transforme la pédérastie en objet de peur. Les bourgeois d’alors se focalisent autour d’une catégorie particulière d’hommes pédérastes nommés « tantes » et dont il est dit qu’ils ont le même langage que les femmes galante et qu’ils tiennent le rôle de la femme dans une relation avec un pédéraste actif qui sont plus mal vus que les pédérastes actifs et masculins. Les moralistes pensent qu’il y a concordance entre le physique d’un homme et sa moralité d’où l’association entre hommes féminins et pédérastes qu’ils commencent à faire. Les bourgeois ordinaires perçoivent aussi la pédérastie comme fille de la prostitution et du crime.  En fait alors la plupart des pédérastes prolos ont la prostitution comme solution pour se trouver des revenus survivants pour assurer leur survie à l’époque. C’est de ce fait que s’est construit le cliché d’origine bourgeoise prétendant que la pédérastie serait un pur plaisir sexuel dépourvu de sentiment en opposition avec le début de la survalorisation de l’amour par rapport au sexe qui commence à la même époque dans l’idéologie bourgeoise dominante.  C’est à ce moment là aussi que la bisexualité disparait des
représentations populaires effacée par une dichotomie très binaire
entre pédérastie/tribalisme d’un côté et sexualité dans la norme et donc pas nommée de l’autre et qu’il y a un renforcement du binarisme homme/femme encore plus fort que tout ceux qui l’ont précédé avec pour la première fois les sentiments et vêtements des femmes et des hommes qui se distinguent fortement, l’homme blanc du début du XIXème siècle est censé ne se laisser aller aux larmes que dans les évènements les plus graves et porter des couleurs mornes lui donnant l’air sérieux et tout le temps affairé à son travail tandis que la femme blanche du XIXème siècle elle est supposée s’habiller de vêtements féminins aux couleurs bariolées et être toute en sensibilité, pleurer pour un rien et s’émouvoir de peu et de tout avec innocence. Le café devient le lieu privilégié de la sociabilité masculine, et la bagarre son expression privilégiée, tabasser les pédérastes et surtout ceux qui sont féminins devient alors un élément de la masculinité blanche telle qu’elle est redéfinie par l’idéologie bourgeoise. Jusque dans les années 1840 les pédérastes masculins ne sont pas associés à cette image de féminité là après si et aux yeux de la police tous deviennent des tantes car le fait même d’être pédéraste est considéré à lui seul comme rendant automatiquement féminin par les policiers blancs. Du coup alors la dichotomie entre tante forcément pédéraste et homme viril forcément ne l’étant pas et aimant sa femme se renforce dans l’imaginaire collectif bourgeois.  Au milieu des années 1840 toute personnes perçue comme un homme est considérée comme pédéraste et peut être incarcérée pour cette unique raison dès qu’elle met des habits féminins. Les médecins bourgeois de droite extrême incriminent aussi la Révolution et ses doctrines neuves d’avoir décriminalisé la pédérastie à caause d’un complot de « bougres ». En 1844 ils se plaignent de l’absence de religion et des trop grandes libertés de moeurs car ils voient l’homme comme naturellement mauvais donc enclin à la pédérastie car la loi n’est plus que correctionnelle des pédérastes et ne réprime plus la pédérastie en elle même. Bref la loi est considérée par eux trop laxiste envers les pédérastes.Dans les années 1850 la pédérastie devient un aspect commun des relations de dominations entre prisonniers blancs. L’idéologie bourgeoise considère que la pédérastie dispose d’une trop grande tolérance de fait et demande une répression plus forte de celle ci, concrètement sur toute cette période la non condamnation à mort de celle ci dans quelques pays blancs est menacée et précaire de ce fait mais s’y maintient. Parfois les rapports de police expriment le regret que pédérastie
et sodomie ne soit plus criminalisées pour elles mêmes dans les pays blancs où elles ne le sont plus. Parfois ils vont jusqu’à supposer qu’elle augmente car elle
n’est plus criminalisée pour elle même. Pédé est alors le diminutif de pédéraste et est le mot argotique pour désigner les homos en français, et les deux font dans l’imaginaire collectif francophone référence à une pédérastie grecque ancienne très mal perçue et amalgamée à l’idée d’une pédophilie envers les petits garçons. Le mot anglais faggot lui fait référence au bois utilisé pour brûler les pédérastes en milieu anglophone. Les termes du XIXème siècle première moitié jésus, môme et calicot font référence à des jeunes prostitués masculins et à l’attirance pour les adolescents. L’imaginaire bourgeois présente le pédéraste comme uniquement préoccupé par l’idée de faire des adeptes, dépourvu de tout sens moral, image proche du mythe du vampire.Accompagné d’une crainte de la corruption de la classe ouvrière. Ce sont les jeunes ouvriers innocents que la bourgeoisie craint le plus de voir tomber dans la pédérastie.Dans l’idéologie bourgeoise à partir des années 1850, les pédérastes sont opposés à un idéal de virilité qu’incarne le soldat patriote et bon père de famille qui aime sa femme, dont ils sont présentés comme le contre modèle féminin pour quelques uns d’entre eux car vêtus de couleurs voyantes comme les femmes. Ils sont maniérés. Le pédéraste devient en ce cas celui qui n’est pas viril, dépourvu des vertus qui font un homme un vrai d’autant (les policiers genrent certains pédérastes qu’ils arrêtent au féminin dans leurs rapports de l’époque même quand ceux ci ne le font pas eux mêmes et ne sont pas du tout des femmes trans car ils les jugent trop féminins pour être de vrais hommes), on voit en eux des hommes féminisés manquant de courage, tombés pour certains dans ce vice par le goût de l’argent facile donc par fainéantise. Et c’est le début de l’intolérance bourgeoise aux paresseux improductifs.Le portrait stéréotype du pédéraste dans la littérature la plus positive vis à vis d’eux en la première moitié du XIXème siècle demeure très féminin et marqué par une forte sensibilité ou une fragilité psychologique. On a alors chez les bourgeois une volonté de sensibilisation pédagogique des prolos contre le danger de la pédérastie qu’ils semblent assez peu percevoir en fait étant certes fortement hostiles aux pédérastes eux aussi mais nettement moins que les bourgeois notamment car peu sensibles aux paniques morales hygiénistes sur une supposée épidémie de pédérastie. La médecine légale bourgeoise d’alors recherche les preuves de la pédérastie de façon directement inspirée de l’avoeu religieux d’un péché. On aussi alors le début de l’individualisation du pédéraste dont les penchants (ancêtre de l’orientation sexuelle) lui sont prioritairement reprochés et non plus ses actes. Les textes des médecins de la première moitié du XIXème siècle sont unanimes sur la cause de la pédérastie de mauvaises coutumes/des coutumes étrangères contre natures (et donc unanimement racistes
sans même essayer de le masquer un chouia), on y lit une crainte des mondes étrangers très fortes chez eux et des causes imaginaires de pédérastie liées aussi à la géographie et au climat. L’Orient y est perçu comme lieu de prédilection de la pédérastie. Ils parlent principalement sous le terme d’Orient de la civilisation arabo-musulmane et de l’Afrique Noire mais aussi de la Grèce, de l’Inde et de l’Amérique précolombienne comme de « Terres classiques de la sodomie ». Le pédéraste est vu comme forcément racisé et/ou athée/paien face à une société chrétienne blanche hostile à la pédérastie. L’origine de la pédérastie vue dans l’inaccessibilité des femmes
du fait de mauvaises coutumes (principalement polygamie et femmes cloîtrées). Ces médecins accusent ces civilisations pas blanches de trop percevoir les femmes comme leurs inférieures et donc de voir la pédérastie se répandre à cause de cela. C’est le début de l’utilisation médicale et sociale du fémonationalisme comme pseudo justification de la répression des pédérastes.La mixité est prônée dans l’idée qu’elle permet de lutter contre la pédérastie. Les sociétés non mixtes d’hommes, marins, moines etc…en sont également accusées par eux. Avec l’idée médicale du début du XIXème siècle qu’un homme pratiquant la pédérastie devient l’ennemi des femmes, on a alors le début du pseudo féminisme comme justification de l’homophobie. Autre cause de pédérastie pour les médecins de la première moitié du XIXème siècle, l’excès de jouissance des femmes qui aboutit à en être blasé et à tester les hommes pour chercher de nouvelles formes de plaisir en dehors de la sexualité naturelle. Perçue comme résultant d’un excès de libertinage.Toujours dans les années 1850, des médecins marginaux rousseauistes pensent la nature bonne et la société mauvaise et estiment que c’est la société qui pervertit
l’homme le poussant ainsi à la pédérastie. La nature ayant selon eux une sexualité qui obéit aux lois de la reproduction tandis que la société encourage une sexualité de luxe et de paresse. C’est curieux, il y a des points communs entre les discours de l’époque hostiles aux pédérastes et ceux de maintenant hostiles aux chômeurs longue durée. En tout cas, alors les condamnations pour attentats à la pudeur donne lieu à des
expertises médicales qui seront la base de naissance de la médecine légale une décennie plus tard. Dans les années 1860 le mot homosexuel apparaît mais il demeure minoritaire et pédéraste reste plus utilisé. a médecine légale est la première médecine à se construire sur et surtout contre l’homosexualité à partir de 1860, et à produire un discours vraiment original et spécifique sur celle ci. La médecine légale intervient dans les cas de pédérastes jugés coupables d’attentat à la pudeur, d’outrage aux bonnes moeurs et/ou d’abus sexuels.Cette médecine légale est fondée sur la pseudo science phrénologique qui veut que corps reflète l’âme qui dans les années 1860 se met à avoir une influence profonde sur les aliénistes, les réformateurs sociaux et les médecins qui y voient une analyse rigoureuse de la société (ce qui démontre fort bien que les leurs ne l’étaient pas le moins du monde). Le corps des hommes suspectés de
pédérastie est alors supposé refléter l’âme viciée de ces mêmes hommes. Associant faciès et moeurs la phrénologie juge littéralement à la tête du client. L’homme suspecté par la phrénologie se retrouve enfermé dans un déterminisme auquel il était censé être prédestiné selon l’idéologie phrénologique. La phrénologie essaye de définir les stigmates de la pédérastie.Présentés comme des monstruosités, de tristes tableaux des excès vénériens, l’aboutissement d’une déchéance. Offense faite à la nature
censée désorganiser la fonction. Les médecins des années 1860 s’excusent d’aborder la pédérastie dont la seule évocation leur semble une salissure à leurs yeux. Ils écrivent leurs considérations sur la pédérastie en latin pour éviter qu’elles ne deviennent la source de plaisirs pédérastiques (image du pédéraste comme nécessairement inculte et inapte à lire le latin ou à être médecin lui même je suppose). La médecine légale vers 1860 renforce l’association déja présente depuis longtemps entre homosexualité, prostitution et délinquance. Les déformations corporelles issues de la pédérastie active ou passive (qui n’existent que dans la tête de ces médecins bien entendu) sont jugées différentes par la médecine légale des années 1860. C’est d’eux que les pédérastes se voient affublés d’attitudes censées leur être propres et de manies supposées leur être caractéristiques. Les médecins légistes commencent la panique médicale sur le lien
entre pédérastie et maladies vénériennes dont on est toujours pas sortis. Les médecins légistes commencent la panique médicale sur le lien entre pédérastie et maladies vénériennes dont on est toujours pas sortis. La pédérastie passive est plus stigmatisée que l’active par le discours des médecins légistes, leurs monstruosités leur paraissent
plus importantes et plus nombreuses. Enfin dans les discours des médecins légistes sur la pédérastie on a l’idée de celle ci comme une chute morale qui va avec l’idée de dresser un tableau effrayant presque cauchemardesque des conséquences liées à cette habitude sexuelle. Les médecins légistes d’alors  qualifient les pédérastes passifs de génies du mal (rien que ça), de dégoût, de honteux et de pitié.La médecine de l’homosexualité dans la seconde partie du XIXème
siècle c’est surtout des analyses de cas et très peu de tentatives
de « résolution » du « problème ». La médecine légale étant alors la forme de médecine dominante de l’homosexualité elle n’envisage que les conséquences de l’homosexualité et non pas ses causes. Les « Spécialistes » médicaux de la pédérastie qui utilisent pour en parler exactement les mêmes termes sans élaboration aucune que les bourgeois ordinaires. C’est par les enquêtes médico-légales de la seconde moitié du XIXème siècle que l’homosexualité est redéfinie par les médecins bourgeois blancs d’alors comme une pathologie. D’ailleurs le mot homosexualité est initialement pensé comme la définition d’une maladie mentale. Dès sa création la notion d’homosexuel porte en elle une médicalisation de cette sexualité qui se fera en se renforçant tout au long de la seconde moitié du 19ème siècle, avec la complète pathologisation progressive des homosexuels. La médecine légale reprend le préjugé pseudo scientifique basé sur rien voulant que faire l’amour de façon homosexuelle déforment les organes génitaux supposés n’être naturellement faits que pour le pénis+vagin. En les années 1860 c’est aussi le début des études « scientifiques » sur l’homosexualité, initialement bien entendue faites dans une perspective unilatéralement homophobe et répressive et en parallèle le développement d’un discours qui se banalise qui voit dans l’enfant (c’est très neuf) un innocent étranger à la sexualité et dans l’homosexuel un pervertisseur de la jeune innocence de l’extrême droite la plus à droite à l’extrême gauche la plus à gauche. Enfin en 1865 c’est la dépénalisation de l’homosexualité à Saint Marin.Dans les années 1870 la notion de perversion est inventée et définie comme tout ce qui est sexuel mais ne procrée pas dont l’homosexualité est perçue comme le degré le plus ultime ce qui aboutit à une stigmatisation croissante des pédérastes/homosexuels qui sous le Second Empire deviennent des pervers pour la psychiatrie surtout à partir de 1873. Mariage et sexualité conjugale sont perçus par les médecins et psychiatres comme les remèdes ultimes à toute sexualité désordonnée. En 1886 un psychiatre nommé Ebing publie Psychopathia Sexualis une psychiatrisation pseudo scientifique de toute sexualité non procréatrice. La fin du XIXème siècle voit naître un questionnement sur « le troisième sexe » et « l’hermaphroditisme » souvent confondus par les « savants » alors avec l’homosexualité car dans le fond ils ont une vision floue de ce que nous nommerions aujourd’hui les homosexuels, les bisexuels, les transgenres, les personnes non binaires et les personnes intersexuées et résument plus ou moins tout ça à gens bizarres à pathologiser. Tout cela est pathologisé, considéré comme des maladies mentales ou du moins des anomalies psychologiques non plus seulement par le milieu « scientifique » mais à partir des années 1890 par toute la société blanche. L’idée d’un homosexuel comme forcément taré et ayant une « inversion des sentiments due à un traumatisme » naît et s’ancre à cette époque. Stéréotype qui a la vie dure encore de nos jours et dont on est pas entièrement sorti du côté de l’image que certains homophobes ont des homosexuels. On a aussi une  banalisation dans le même temps des théories racistes sur la dégénérescence de la race blanche dont l’existence d’homosexuels blancs est perçu comme étant une preuve et un élément majeur, l’homosexualité étant considérée comme une maladie et un fléau social  par les gens dans la norme. D’ailleurs si le mot homosexuel est banalisé dans les années 1870 il faut attendre la toute fin des années 1890 pour que le mot hétérosexuel le soit, auparavant les hétérosexuels étaient juste considérés comme « normaux » au point de ne pas être nommés. Cette évolution va avec une plus grande visibilisation pour la première fois dans les années 1890 des homosexuels et de leurs luttes dans la société blanche, notamment dans le monde anglophone autour d’un scandale homosexuel lié à un célèbre écrivain, Oscar Wilde arrêté pour homosexualité et sodomie en 1895 ayant écopé la peine de deux ans de travaux forcés pour cela il est libéré en 1897 mais de né riche il devient pauvre car sa femme lui refuse l’accès à ses biens et il est rejeté socialement par presque tout son ancien entourage social , il devient alors quelqu’un qui ne socialise qu’avec ses vrais amis, les siens étant majoritairement d’autres hommes homosexuels alors et avec de jeunes hommes homosexuels prostitués à Paris. Il finit sa vie solitaire et dans la misère, il meurt à 46 ans en 1900 probablement d’une méningite et reçoit en 1909 un enterrement sixième classe (le dernier avant la fosse commune). Le scandale de son homosexualité et sa fin de vie tragique ont donné à beaucoup d’homosexuels dans toute la société blanche la conscience qu’ils ne sont pas seuls et une célébrité à laquelle s’identifier. D’ailleurs globalement à la fin du XIXème siècle dans le monde littéraire entre les histoires de vampire, les contes d’Andersen genre La Petite Sirène et la figure d’Andersen lui même, les écrits sulfureux du Marquis de Sade dur à se procurer mais trouvables, les livres d’Oscar Wilde et sa vie et des histoires comme celle du Vautrin de Balzac qui vont jusqu’à dépeindre un homosexuel prolétaire célèbre, image certes diabolisée de l’homosexuel criminel et prisonnier rouquin qui a des vues sur le jeune premier Eugène de Rastignac mais aussi issu de la sensibilité assumée de Balzac au charme des hommes ce dont il s’est servi pour ce portrait allant jusqu’à réalisé la pus ancienne mention de couple prolo homosexuel romantique en littérature avec les couples Vautrin et Théodore puis Vautrin et Lucien de Rubempré dans ses romans, et les écrits plus classiques où le désir homosexuel et sexuel tout court ne sont exprimés qu’indirectement mais est quand même un thème littéraire fréquent au point d’être devenu un peu cliché, parfois dépeint de façon fort homophobe allant jusqu’à  soutenir la peine par le feu pour la sodomie, souvent négativement mais pas à ce point en condamnant l’homosexualité et ne l’évoquant que pour l’anecdote mais le plus généralement pas condamnée par les auteurs littéraires qui se contentent d’en décrire dans la première moitié du XIXème siècle l’existence de façon relativement neutre et évasive on a donc dans les bibliothèque du début du XXème siècle de la société blanche une échappatoire pour les homosexuels dans les livres où ils sont représentés avec plus ou moins de bonheur même si évidemment c’est une minorité d’homosexuels qui y ont alors accès parmi les homosexuels prolos. Dans les années 1890-1900 la pudibonderie bourgeoise Belle Epoque atteint des sommets et tout ce qui sort alors des normes bourgeoises est rejeté on assiste alors a des débats politiques et une vraie division de classe des mouvements homosexuels naissants entre un mouvement homosexuel à dominante bourgeoise intégrationniste qui part du principe que l’égalité passe forcément par l’intégration à la société bourgeoise et l’effacement au maximum des différences entre homosexuels et hétérosexuels pour être acceptés en rendant son mode de vie aussi discret que possible et un mouvement homosexuel prolétaire qui refuse cette perspective et lutte contre refusant de s’intégrer à la société bourgeoise et souhaitant pouvoir assumer visiblement en public leur homosexualité qui pour eux devient plus qu’une sexualité et un vrai outil de contestation radical de l’ordre social bourgeois,  une sexualité politique en somme, qui par contestation et provocation est aussi affichée et visible que possible, clinquante, immanquable et flashy parfois même dans le but d’assumer une sexualité hors des normes bourgeoises et une vie en opposition radicale à celle ci à 100% en dépit des risques que cela comporte dans un contexte où la plupart des homosexuels qui font cela sont des travailleurs du sexe qui risque de longues peines de prison au mieux et des condamnations à mort au pire dans les pays à majorité blanche où elles n’ont pas disparues et où la vie moyenne d’un homosexuel c’est du travail du sexe hyper précaire entrecoupée régulièrement de quelques mois de prisons. Deux pays dépénalisent en 1890 l’homosexualité, l’Italie et le Vatican, autre grande étape de la séparation de l’homophobie de ses origines religieuses et de sa « laicisation » en tant que système de répression politique d’une sexualité non procréative assumée qui menace l’ordre social bourgeois de l’époque fondé sur la famille bourgeoise, mais  la majorité des pays à majorité blanche ont toujours la peine de mort possible pour les homosexuels et dans tout ceux où l’homosexualité est officiellement dépénalisée les homosexuels finissent régulièrement en prison par le biais de lois homophobes contre les « outrages aux bonnes moeurs » et les « attentats à la pudeur » dirigées contre les homosexuels en général et les travailleurs du sexe. Il est aussi à noter qu’alors le mouvement ouvrier et le mouvement féministe restent intégralement homophobes dans toutes leurs composantes et le mouvement homosexuel bourgeois est bien trop occupé à tenter d’obtenir l’égalité avec les hétérosexuels bourgeois et est concrètement la force politique la plus hostile au mouvement politique des homosexuels prolétaires auxquels ils reprochent la mauvaise réputation des homosexuels principalement par haine de classe et putophobie.Pour l’histoire de l’homosexualité aux XVIIème à XIXème siècle ma principale source était cette thèse, Sodome à Paris : protohistoire de l’homosexualité

masculine fin XVIIIe – milieu XIXe siècle
écrite par un homme du nom de Thierry Pastorello

: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00392241/document

Si je me suis surtout concentrée ici sur le cas de la France c’est pour trois raisons :

1-Je vis en France c’est ce que je connais le mieux.

2-La plupart de mes lecteurs vivent en France et c’est ce qu’ils connaissent le mieux aussi.

3-La France a un rôle majeur dans l’élaboration et l’évolution de l’homophobie du XVIIème siècle au début du XXème siècle.

Bien entendu, en 1898 on a un médecin allemand homosexuel et sexologue du nom de Magnus Hirschfeld qui théorise l’homosexualité comme une variance normale du comportement sexuel humain et lance un groupe de militants homosexuels pour l’abolition de la pénalisation de la peine de mort en Allemagne sans autre succès  autre que de se faire reconnaître internationalement comme l’inventeur de cette théorie alors que c’est pas du tout le cas, ce sont les hommes prolos faits prisonniers pour leurs goûts sexuels qui l’ont inventé et théorisé les premiers plusieurs siècles avant. D’ailleurs ne vous faites jamais avoir quand des bourgeois « militants » prétendent inventer un truc en vrai ils le piquent systématiquement aux prolos partageant avec eux une même lutte minoritaire en l’aseptisant de ses aspects originels de lutte des classes pour rendre ces luttes réactionnaires et inefficace parce que contrairement aux prolos leur but n’est pas le renversement de l’ordre social mais l’intégration à la société bourgeoise. Rien que le nom du groupe à Hirschfeld déja « Comité scientifique humanitaire » ça sent la bourgeoisie à plein né, bureaucratie technocratique, scientisme et charité humanitaire…conseil quand vous voyez des groupes militants avec ce genre de bases fuyez c’est la garantie de subir une violente haine de classe de trop s’en approcher. D’ailleurs pendant que les homosexuels bourgeois des années 1900 multiplient les conférences bon teint de militantisme pour un droit à l’homosexualité, les homosexuels militants prolos sont toujours régulièrement incarcérés et sur cela ils se taisent bien par haine de classe et putophobie. Les homosexuels bourgeois blancs obtiennent alors une certaine acceptation dans les milieux des artistes et des scientifiques, surtout en sciences humaines mais aussi en médecine et psychologie tandis que les homosexuels prolos blancs sont perçus comme des malades mentaux et risquent de plus en plus fréquemment l’internement psychiatrique forcé de longue durée et même dans certains cas à vie dans l’indifférence généralisée et l’approbation effective des homosexuels bourgeois. Certes les homosexuels bourgeois dans leur combat pour la normalisation de leur mode de vie n’ont encore pas tout gagné même là où leur sexualité n’est pas pénalisée, pays encore minoritaires dans la société blanche,  et où leurs conférences pour le droit des homosexuels à la normalité sont écoutés et leurs oeuvres artistiques sur l’homosexualité appréciées, leur militantisme est accepté seulement si il s’y limite et reste relativement individualiste, en Janvier 1909 la première revue homosexuelle de France est lancée c’est Akademos, une revue artistique bourgeoise élitiste homosexuelle. Elle s’arrête à la fin de cette année là après 12 numéros par manque d’abonnés parce que pendant que les militants homosexuels prolos luttent en risquant la prison, la psychiatrie et la mort pour le droit de vivre leur sexualité les militants homosexuels bourgeois qui leur font des leçons de morale et de discrétion sont que quelques uns à avoir assez de courage pour écrire une revue sur l’homosexualité et pas tellement plus pour oser l’acheter alors qu’à part une mauvaise réputation ils n’y risquent rigoureusement rien. Quand je vous le dis qu’il faut jamais compter sur les bourges dans le militantisme même quand ça les concernent.

Dans les années 1910 André Gide qui ose le premier depuis longtemps faire l’apologie de l’homosexualité et dénoncer la domination des hétérosexuels sur les homosexuels dans ces romans devient la grande star des milieux homosexuels bourgeois blanc. L’homosexualité commence à être acceptée dans l’espace public de façon visible dans des cadres festifs du moins mais dans le même temps la répression d’Etat augmente au fur à mesure que l’acceptation sociale augmente au quotidien. Paradoxalement pour les homosexuels blancs comme pour les femmes blanches la Première Guerre Mondiale est plutôt une période d’émancipation.  Dans la bourgeoisie blanche d’alors une minorité marginale et radicale d’homosexuels, homosexuelles, bisexuels, bisexuelles et femmes hétérosexuelles commencent à s’allier pour défendre ensemble par le militantisme de façon bourgeoise les droits des femmes et des minorités d’orientations sexuelles. Ils dénoncent une société dominée par des hommes hétérosexuels qui domine les femmes en les considérant et les faisant considérer comme intellectuellement inférieures et les hommes pas hétéros en les considérant comme traîtres à leur propre sexe car politiquement alliés aux femmes. Une analyse typiquement bourgeoise qui a mon avis n’a pas grand sens vu que : 1-L’alliance entre homosexuels et femmes en un militantisme commun n’a rien d’un automatisme et est alors un fait assez neuf et même plutôt marginal alors que l’homophobie elle ne date alors pas d’hier donc ce n’est pas là qu’il faut chercher la racine de l’homophobie.

2-Ce n’est pas du fait de leur infériorité intellectuelle supposée mais de leur place dans la division genrée du travail que les femmes sont infériorisée dans une société de classe patriarcale mais on ne peut le remarquer qu’avec une analyse féministe de lutte des classes. Du coup forcément des pro-féministes bourgeois ne peuvent pas la faire.

3-Les hommes pas hétéros bourgeois et les femmes bourgeoises hétéros ou pas  sont tout à fait aptes dès cette époque (et même avant d’ailleurs) à exploiter des hommes prolétaires hétérosexuels complètement dominés socialement par eux/elles dans une très grande violence de classe et ne s’en privent pas ce qui  en soi rend risible la théorie du grand méchant mec hétéro oppresseur ultime grâce à ses super pouvoirs de mâle dominant. Au delà même de l’aspect ridiculement essentialiste et caricatural de ce genre de thèses des mouvements féministes et de minorités sexuelles bourgeois il y a dans ces « analyses » un grand vide d’analyse de classe évident qui fait qu’elles sont à côté de la plaque d’un point de vue social, économique et politique. Malheureusement s’est resté un grand classique du confusionnisme de classe qui permet toujours encore maintenant plus d’un siècle plus tard aux mouvements LGBT bourgeois de rallier des prolos LGBT comme cautions dans leurs rangs dont le travail militant est de ce fait exploité par les militants LGBT bourgeois et donc détruit dans son potentiel révolutionnaire dans une perspective intégrationniste. Après guerre évidemment la démographie des pays à majorité blanche est en chute importante et donc ces pays vont opter pour des politiques natalistes et familialistes bien entendues opposées à tout les mouvements féministes et pour les droits des minorités sexuelles. L’homophobie augmente et l’homosexualité est associée par la propagande politique des Etats blancs, unanimement homophobes et racistes de façon violente et très explicite à l’époque, à une forme de décadence de la supposée « race blanche », les milieux artistiques et la presse se font les relais principaux de cette propagande contre les mouvements féministes et les mouvements de droits des minorités d’orientation sexuelle. En plus des Etats, des artistes conservateurs sur ces questions et des journalistes qui sont là dessus alors unanimement hostiles à ces causes elles ont aussi pour ennemis à partir de cette époque et jusqu’à maintenant tout les partis de droite des pays à majorité blanche. C’est à ce moment là il y a environ un siècle que le féminisme et les luttes pour les droits des minorités deviennent en pays blancs considérés comme politiquement obligatoirement de gauche (et le deviennent en règle générale) et que les votes des femmes toutes orientations sexuelles confondues et des hommes homosexuels ou bisexuels se font en pays à majorité blanche globalement plutôt à gauche et ceux des hommes hétéros plutôt à droite en moyenne (même si évidemment cela ne concerne que les pays où les femmes votent dans le cas des femmes et que pour elles il faudra attendre les années 1940 pour qu’une majorité de pays à majorité blanche leur concèdent ce droit après de longues luttes féministes de lutte des classes pour l’obtenir donc en vrai cet effet est observable dès 1910 mais ne devient évident et fort qu’à partir des années 1940).   L’après guerre voit les partis de droites blancs unanimement assumer une politique patriarcale et se préparer explicitement dans leur stratégie politique à une guerre contre l’homosexualité, l’avortement et le travail des femmes qu’ils perçoivent comme les causes principales du problème de la dépopulation et contre lesquels ils luttent espérant ainsi dans leur vision des choses protéger la famille, la patrie et la soi disant  « race blanche » en encourageant le natalisme dans le but d’élever un maximum de petits garçons hétéros travailleurs, patriotes et racistes et de petites filles hétéros patriotes, racistes et destinées à être des femmes au foyer à la famille nombreuse. Le but final de cette politique étant bien entendue de maintenir l’ordre social bourgeois fondé sur la famille bourgeoise traditionnelle. En vrai, au cour des années 1970 cette forme du patriarcat qu’ils défendent connaît une contestation féministe et des minorités d’orientation sexuelle radicalement antipatriarcale et révolutionnaire et est détruite mais comme ce mouvement est interclassiste il se casse la gueule au début des années 1980 et finit en adoucissement du patriarcat dans la société blanche qui ne disparaît pas  mais est assoupli par l’adoption généralisée par la société  blanche de valeurs plus féministes et pro LGBT qu’avant et l’intégration à droite pour la première fois des luttes pro-avortement, pro-travail des femmes et pro-droits homosexuels comme de principes progressistes repensés de façon libérale à ne pas remettre en question pour avoir l’air branché, cool et moderne la défense vieille école de la famille traditionnelle devenant perçue comme un truc de réac’/de fachos même à droite. Et encore de nos jours même si pas grand monde y croit à commencer par eux mêmes les gens d’extrême droite font semblant d’y adhérer (et pour une minorité y adhèrent vraiment) pour se donner une aura de respectabilité et ont même trouver le moyen depuis les années 2000 de les faire passer pour des spécificités du monde « blanc tellement trop progressiste et moderne » pour les réutiliser par manipulation politique homonationaliste à leur propre avantage en faisant passer tout les gens pas blancs et surtout les musulmans pour de méchants arriérés conservateurs misogynes et homophobes. Et le pire c’est que ça fait 20 ans que tout le monde les croit par contre sur ce point chez les blancs tellement ils sont profondément convaincus inconsciemment encore maintenant que leurs pays sont supérieurs aux autres.Bref grosse digression là. Désolée. Tout ça pour dire qu’à partir des années 1980 pour persister le patriarcat misogyne et homophobe à été contraint de considérablement lâcher du lest et évoluer.

Après guerre on a aussi une évolution vers un renforcement par la guerre et ces conséquences du binarisme de genre homme/femme avec l’idée qui s’ancre que les femmes s’est fait pour élever les enfants et être femme au foyer sauf en cas de grande guerre où il est bien vu qu’elles remplacent au travail les hommes partis au front tout en continuant d’élever les enfants et les hommes s’est fait pour être de bons soldats au front et vivre des fraternités de camaraderie militaire virile entre eux tandis que les femmes discutent chiffons, marmots et remèdes de grand mère entre elles, la mixité sociale redevenant mal perçue. Résultat évidemment cela encourage la création de couples homosexuels féminins à l’arrière et masculins sur le front.

Néanmoins l’événement majeur de la fin des années 1910 pour la lutte des hommes homosexuels toujours passé sous silence dans les récits des historiens bourgeois de l’homosexualité il a lieu en 1917, il s’agit bien sûr de la révolution russe qui va exciter les espoirs des prolos blancs homosexuels militants dans toute la société blanche et les pousser à créer par l’inspiration de cet exemple des associations pour les droits des homosexuels dans tout les pays à majorité blanche qui poussent alors comme des champignons. En 1918 le Parti Communiste Allemand est la toute première organisation politique blanche à se déclarer explicitement favorable aux droits des homosexuels.

Dès la fin du XIXème siècle on a des spectacles de travestis majoritairement mettant en avant des hommes homosexuels que l’on dirait de nos jours cisgenres qui y trouvent un gagne pain mais où jouent aussi évidemment des gens que nous dirions de nos jours transgenres aux orientations sexuelles variées qui elles/eux aussi y voient un bon gagne pain. Ce genre de spectacles explose en popularité après guerre et du coup les milieux homos masculins et les milieux transgenres commencent à s’y fréquenter intensément et régulièrement bien que d’une façon demeurant alors plus sociale que politique au sens où elle ne s’accompagne pas encore d’un fort militantisme commun ce qui ne viendra que bien plus tard. Dans ce parti des dizaines de milliers de prolétaires communistes, généralement plutôt jeunes, adhèrent à la proposition suivante qui devient un principe du parti :

« Le
prolétaire politiquement engagé
aborde la question de la vie
sexuelle et aussi le problème de
l’homosexualité sans préjugé. Le
prolétariat demande la même
liberté pour ces formes d’actes
sexuels que celle pour les
rapports entre sexes ».

Il y a donc cent ans quand même bientôt puisque ça commence en 1919 que les communistes dans leur ensemble suivant la décision prise alors par les soviétiques sont favorables à la dépénalisation de l’homosexualité. Bien entendu leur politique par la suite ne sera pas toujours exemplaire en terme de défense des droits des homosexuels mais quand les militantes féministes et militants LGBT bourgeois prétendent comme on les entend souvent dire que le mouvement ouvrier dans son ensemble est majoritairement homophobe l’a toujours été et le sera toujours c’est clairement de la propagande bourgeoise anti-mouvement ouvrier issue d’un réflexe de classe et de la pure diffamation. Au contraire cela fait 100 ans que la gauche révolutionnaire ouvrière est le courant politique le moins pire du monde blanc sur ces questions. De même le cliché qui veut que fondamentalement les prolos en général soit plus homophobes que les bourgeois par nature ou par socialisation est une grosse connerie qui suinte la haine de classe et les faits démontrent l’inverse exact de cette idée ce qui est logique vu que les bourgeois ont intérêt au maintien du patriarcat qui est un des fondements de l’ordre bourgeois tel qu’il est et pas les prolos.

Dès 1919 les Bolchéviks autorisent l’avortement, le travail des femmes, le divorce et l’homosexualité et représente donc pour la droite blanche alors unanimement pro-capitalisme, pro-patriarcat, misogyne et hostile aux minorités d’orientation sexuelle l’antithèse de la société qu’ils veulent préserver, leur cauchemar et leur plus grande menace tandis que pour les prolos et surtout les femmes et les minorités d’orientation sexuelles dans le prolétariat ils sont alors perçu comme les meilleurs représentants de l’espoir et du rêve, l’annonce qu’une vie meilleure et une victoire de leurs combats sont possibles. Les Bolchéviks et après eux les communistes blancs dans leur ensemble déclarent alors unanimement vouloir s’attaquer aux racines de l’oppression des femmes et des minorités d’orientation sexuelle qu’ils identifient comme étant issues du modèle de la famille bourgeoise qu’ils s’attachent dès lors à détruire dans le but de le remplacer par une forme de famille féministe et favorable aux minorités d’orientation sexuelle. J’ai trouvé dans une revue du NPA disponible sur Internet cette phrase de Trotsky qui explique fort bien l’état d’esprit des communistes d’alors par rapport aux femmes et aux homosexuels :

« La
lessive doit être faite aux lavoirs
publiques, la cuisine dans des
restaurants publiques, la couture
dans des ateliers publiques. Les
enfants doivent être éduqués par
de bons enseignants publics qui
auront une véritable vocation
pour leur profession. Alors les
liens entre mari et femme seront
libérés de tout ce qui est extérieur
et accidentel, et l’un cessera
d’absorber la vie de l’autre. Une
égalité véritable sera finalement
établie. Les liens dépendront
uniquement de l’attachement
mutuel ».

On y trouve aussi une phrase de Grégori Baktis militant communiste parmi les plus actifs d’alors contre les préjugés homophobes qui met les choses au point :

 «
La législation courante en matière
sexuelle en Union Soviétique
est le fruit de la révolution
d’octobre. (…) L’homosexualité, la
sodomie et les autres formes de
plaisir sexuel condamnées par la

législation européenne comme

offenses à la moralité publique
sont traitées par la législation
soviétique exactement comme
est communément appelé
l’accouplement ‘naturel’ ».

C’est extrêmement clair et dit nettement une vérité qu’il est à mon sens important de souligner : Sans révolution de 1917 il n’y aurait jamais pu avoir le moindre mouvement L, G, B ou T et encore moins LGBT+ politiquement efficace menant à des améliorations concrètes de la vie des personnes LGBT+ et sans la lutte des prolos LGBT+ communistes pour cela jamais on n’aurait vu de dépénalisation effective de l’homosexualité. Les associations LGBT+ bourgeoises et/ou interclassistes qui oublient toutes systématiquement de se le rappeler et de le rappeler à leurs militants m’énervent au plus haut point. Je trouve que c’est vraiment de l’irrespect total envers les luttes des prolos LGBT+ quand ils font ça.

Au début des années 1920 on a le début d’existence de lieux de sociabilités homosexuels visibles et publics pas secrets et pas réprimés et festifs qui commence. Une minorité d’homosexuels militants blancs commencent alors à pouvoir faire carrière comme  politiciens et journalistes. Néanmoins la majorité des artistes, politiciens et journalistes demeurent homophobes. Les médecins en tout genres aussi d’ailleurs surtout les psys blancs alors mis d’accord pour reprendre les thèses de Freud qui considère les homosexuels comme des hommes ayant une maladie mentale et dont la sexualité est demeurée à cause de cela au stade infantile d’après eux et est donc selon eux toujours contre nature. Ils sont les premiers à infantiliser les homosexuels mais le reste de leur « argumentaire » n’a rien de neuf. La vrai nouveauté et que cet avis des « experts psychiatres » devient alors celui qui fait autorité sur la question de l’homosexualité qui devient donc perçue par toute la société comme relevant de la psychiatrie. Tout cela est aussi causé par l’échec en 1923 de la révolution communiste a se propager en Allemagne et à la réaction anticommuniste qui a suivi, évidemment accompagnée d’une réaction généralisée contre les politiques antipatriarcales, le travail des femmes, l’avortement et le droit à l’homosexualité qui se retrouvent de nouveaux jetés de l’URSS par la stalinisation dans les pays communistes, dans le mouvement communiste du monde blanc et bien entendu aussi vite que possible par les Etats coloniaux blancs. C’est la fin d’une période de liberté sexuelle, Staline accuse l’avortement de détruire la vie et veut forcer les femmes à être des mères avant tout même si ça demeure pendant toute l’histoire de l’union soviétique un acquis que le travail des femmes qui en fait dire pis que pendre par les misogynes du bloc de l’Ouest (demander à de vieux communistes si vous ne me croyez pas ils vous raconteront le degré de misogynie de la droite blanche avant les années 1980 c’est juste plus imaginable à notre époque). Dès 1923 Staline va faire rétablir la pénalisation de l’homosexualité et envoyer des centaines d’homosexuels en camps profitant d’une certaine tolérance de l’homoérotisme et de quelques homosexuels en couples visibles affichés d’extrême droite dans les milieux fascistes, Staline déclare que l’homosexualité est une dégénérescence fascistes, et les communistes soviétiques comme du bloc de l’Ouest le répète bêtement donnant du grain à moudre aux libéraux qui accusent d’homosexualité les gens de gauche à cause des politiques émancipatrices précédant la stalinisation et les gens d’extrême droite parce qu’ils ne loupent pas l’aubaine d’avoir la super nouvelle excuse homophobe inventée par Staline, fascistes = homos, homos = fascistes à portée de mains tout en hésitant pas à dire dans le même temps communistes = homos, homos = communistes quand cela les arrangeaient politiquement la propagande n’ayant jamais eu besoin d’être logique et cohérente pour être efficace. Dans les années 1920 cependant l’excuse la plus courante des politiques homophobes et anti avortement du monde blanc est le natalisme et la défense assumée du modèle de la famille bourgeoise. En 1921 Magnus Hirschfeld crée la Ligue Mondiale pour la Réforme Sexuelle qui a 130 000 membres dans le monde entier (enfin surtout dans la société blanche et avec une nette majorité de blancs à sa direction comme bien trop d’organisations « internationales ») première organisation internationale de militants pour les droits des homosexuels qui organise dans toute l’Europe des conférences pour les droits des homosexuels et en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité. En 1919 il participe au premier film sur des hommes homosexuels au cinéma, Différent des autres, bien cliché mais qui évoque la souffrance des homosexuels dans une société qui les rejettent et les harcèlent et les poussent au suicide. Dans les années 1920 il publiera les premiers livres et les premières brochures d’information sur l’homosexualité. C’est aussi lui le premier à créer des études vraiment qualifiables de scientifiques sur l’homosexualité car dépourvues de toute religiosité teintant ses analyses et bien entendu de biais homophobe. Dans la fin des années 1920 commence à se poser dans certains milieux féministes des alliances entre féministes hétérosexuelles et féministes lesbiennes et on a le début d’un soutien des hommes homosexuels aux mouvements féministes…mouvements féministes alors pas du prêts pourtant à soutenir les mouvements des hommes homosexuels pour leurs droits en revanche. Alors la plupart des homosexuels sont persuadés d’être des malades mentaux et ont complètement intériorisé la psychophobie à leur égard et seuls les homosexuels militants pour la dépénalisation de l’homosexualité sont convaincus de la normalité de l’homosexualité et essaye d’en convaincre les autres homosexuels livres, revues et brochures « antivalidistes » sur l’homosexualité à l’appui qu’homosexuels militants bourgeois comme prolos n’hésitent alors plus à lire, écrire, publier et diffuser ce type de littérature de lutte homosexuelle.

Bien entendu à la fin des années 1920 et au début des années 1930 la grande terreur des homosexuels du bloc de l’Ouest c’est la montée du nazisme car les nazis sont très homophobes. Enfin ceci dit comme ils le disent sur le site Adheos dont je reprends ici le texte c’est plus complexe que ça, je cite :

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’idéologie nazie a tout d’abord entretenu des relations ambiguës avec l’homosexualité. Aux premières heures du mouvement, le culte de la virilité, de la beauté plastique, de l’homme nouveau était teinté de machisme et d’homoérotisme. Les SA, par la voix d’Hans Blücher — un proche de l’organisation paramilitaire — et par l’exemple d’Ernst Röhm, qui était ouvertement inverti, furent plutôt favorables à l’homosexualité à l’antique.
Néanmoins les sections d’assauts furent balayées avec la Nuit des Longs Couteaux et l’année qui suivit, en 1935, le régime durcit la législation envers les homosexuels (modification du § 175 du Code pénal allemand). Il faut néanmoins rappeler qu’à l’époque, la condamnation pénale de l’homosexualité, ainsi que son classement dans les maladies mentales, étaient considérés comme allant de soi dans de nombreux pays. La pénalisation de l’homosexualité, en elle-même, n’était donc pas spécifique à l’Allemagne Nazie.
Il n’en reste pas moins qu’au temps du Reich de très nombreux homosexuels furent déportés vers les camps de concentration. Les prisonniers homosexuels masculins étaient marqués d’un triangle rose, d’une taille supérieure aux autres triangles classificatoires, ce qui avait souvent pour effet, en plus des conditions de vie très dures dans les camps, de les livrer à l’hostilité des autres déportés. C’est pourquoi le triangle rose est aujourd’hui utilisé comme un symbole d’identité gay, rappel de la cruauté des persécutions passées.
Aucun projet spécifique d’extermination comparable à la Solution finale n’a été élaboré en vue de faire disparaître les homosexuels à l’instar des Juifs, des Tsiganes et autres ethnies considérées comme inférieures. Cependant les orateurs nazis s’en prenaient couramment à eux, en des termes fort peu équivoques quant à la nécessité de leur élimination, ce qui ne pouvait pas être sans effet sur le traitement qui leur fut réservé dans les camps de concentration, au seul motif qu’ils étaient homosexuels. Ils furent ainsi victimes de traitements particulièrement barbares.
Ce n’est que plusieurs décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale que les actions du régime hitlérien envers les homosexuels font l’objet d’un certain intérêt et seules quelques commémorations officielles ont eu lieu depuis, dont le Homomonument à Amsterdam et un projet de monument à Berlin.
Aucune étude historique de fond n’ayant à ce jour été publiée, les chiffres, allant de la simple dénégation (0) aux exagérations les plus fantaisistes (plusieurs millions) circulent sur le nombre d’homosexuels tant déportés qu’assassinés entre 1933 et 1945. Les travaux sur bases des condamnations « légales » suggèrent 10 000 victimes :
« Moins de dix survivants homosexuels ayant témoigné sont connus à ce jour.… Franck Rector fait un tour d’horizon des statistiques. Estimant de 10 000 à 1 million de victimes, il choisit néanmoins le nombre de 500 000. Pour lui, si les estimés de Himmler sur le nombre total d’homosexuels masculins en Allemagne étaient de 2 millions, il procède au calcul selon une simple statistique. 25% des homosexuels d’Allemagne, de Hollande et de la France est donc, selon lui, une statistique valable. Heinz Heger, au milieu des années 1970, estimait le nombre de victimes à 50 000. Ses données sont fondées sur un estimé des condamnations légales. Il ne tient donc pas compte des victimes sans procès. Un autre estimé vient de l’Église de la confession d’Augsbourg d’Autriche. Cet estimé est de 220 000. Cependant, les méthodes de calcul de cet estimé sont fortement critiquées par d’autres historiens. Richard Plant, quant à lui, estime, que de 1933 à 1944, « 50 000 à 63 000, dont 4 000 mineurs et 6 lesbiennes »(!) meurent des mauvais traitements des camps nazis. Finalement, les ouvrages généraux sur les persécutions nazis – lorsqu’ils discutent du traitement des homosexuels – estiment pour la plupart le nombre de victimes homosexuelles à 10 000. Ce nombre est basé sur une compilation des condamnations officielles du régime nazi sous le paragraphe 175. »
 
En France la situation fut contrastée.
 Dans les territoires annexés (Alsace et Moselle) intégrés au Reich et donc soumis au Code pénal allemand, les homosexuels furent déportés. Mais aussi, en zone occupée, comme dans la France de Vichy, les homosexuels furent inquiétés mais des homosexuels célèbres comme Jean Cocteau purent continuer leur vie mondaine à Paris au vu et au sus de tous affichant sa liaison avec Jean Marais, qui donnera lieu à l’incident avec le journaliste Alain Laubreaux. Certains collaboreront avec l’occupant comme Abel Bonnard ministre de la Jeunesse du gouvernement Pierre Laval affublé du sobriquet « Gestapette » ou Bernard Faÿ, Jacques Benoist-Méchin, Roger Peyrefitte.Marcel Bucard meneur d’un parti ultra collaborationniste est soupçonné de l’avoir été. Néanmoins, en 1942, le régime de Vichy introduit dans le Code pénal une discrimination, rompant la tradition française d’égalité des homosexuels et hétérosexuels : l’article 331-1 du Code pénal fait un délit de l’acte consistant à avoir des relations homosexuelles avec un mineur (moins de 21 ans), au lieu de 15 ans pour les hétérosexuels. Les ordonnances du gouvernement du Général de Gaulle en 1945 confirment cette disposition et resteront jusqu’en 1982 où Robert Badinter abolira cette discrimination.
Les persécutions nazies à l’égard des homosexuels se sont déroulées dans un contexte de durcissement général des régimes totalitaires et autoritaires sur les « déviances morales ». Ainsi, en 1934, Joseph Staline a fait adopter des dispositions pénales prévoyant l’emprisonnement et la déportation des homosexuels. D’après des données incomplètes, de l’ordre de 300 000 à 400 000 personnes ont été condamnées sur la base de ces dispositions (qui n’ont été abrogées qu’à la fin des années 1980). Dans les pays de tradition stalinienne, la persécution des homosexuels a été systématique. C’est encore le cas aujourd’hui à Cuba.
 
En Espagne, le régime franquiste avait adopté la loi sur la dangerosité sociale qui permettait l’emprisonnement des homosexuels.
En Italie, Mussolini mit en place une politique comparable, en poursuivant les homosexuels comme opposants politiques, mais en refusant d’établir une incrimination anti-homosexuelle comme lui avait demandé Hitler. Les responsables fascistes homosexuels ont seulement été contraints à démissionner.
Chaque dernier dimanche d’avril a lieu la cérémonie de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, les associations homosexuelles qui effectuent le travail de mémoire sur les persécutions homophobes ont souvent du mal à être invitées lors de ces commémorations, et il leur est souvent difficile d’obtenir que la mention de l’homosexualité comme motif de déportation soit présente dans un discours officiel lu durant la cérémonie.

L’article d’Hexagone Gay sur les années 1930 complète bien le tableau de cette sombre décennie pour les hommes homosexuels tout en en soulignant les aspects plus joyeux du coup je vous le met en lien ici pour ceux qui voudraient approfondir sur la période : http://www.hexagonegay.com/30.html

Pour les homosexuels la réussite ou l’échec de la révolution de 1917 c’est clairement un énévement d’enjeu majeur, socialisme ou barbarie, et c’est la barbarie nazie qui l’emporte par la contre révolution qui s’en suit. Barbarie qui atteint son sommet comme on sait au milieu des années 1940. Là encore je vais me contenter de mettre le lien vers le site d’Hexagone Gay ici pour ceux qui voudraient approfondir la question vu que le principal est dit plus haut pour eux qui veulent juste un résumé :

http://www.hexagonegay.com/40.html

En vrai à la Libération les Alliés sont pas tellement moins homophobes que les Nazis d’ailleurs dans les années 1950 la situation des homosexuels, surtout prolos, blancs évolue fort peu, ils sont toujours condamnés en majorité à survivre par le travail du sexe et en ayant peu d’autres choix en dehors de faire la manche, être voleurs et risquer la prison et/ou la psychiatrie en raison de leur « maladie mentale » en tant qu’homosexuels qui fait que la société hétérosexuelle les rejettent. Les homosexuels blancs sont alors traités de collabos et la quasi totalité d’entre eux vivent dans la honte de ce qu’ils nomment leurs tendances contre lesquels ils passent leur vie en général à lutter en tentant par tout les moyens possibles de se marier et d’avoir des enfants (avec une femme bien entendu dans le contexte de l’époque) en le faisant bien souvent contre eux mêmes à contre coeur en se faisant beaucoup violence. Beaucoup d’entres eux se réfugient dans le sport, le travail ou la religion. Aux Etats Unis face à la chasse aux homosexuels menée par le Mac Carthisme les homosexuels s’assemblent dans des associations très discrètes et rares où ils s’entraident pour supporter cette situation. L’homosexualité certe a été dépénalisée au Danemark en 1933, en Islande en 1940,  dans toute la Suisse en 1942 et en Suède en 1943 mais la majorité des pays à majorité blanche continue de pénaliser l’homosexualité dans les années 1950 et partout dans le bloc de l’Ouest (et dans le bloc de l’Est plus encore ceci étant dit) les homosexuels sont traqués, chassés et poursuivis pour des motifs fallacieux à la moindre occasion par milliers chaque année, une véritable « chasse aux sorciers » à laquelle même les homosexuels bourgeois n’échappent pas. On a dans les années 1950 un renforcement de la religiosité chrétienne blanche et des débuts de placements forcés d’homosexuels blancs dans des établissements de rééducations sociale où ces derniers sont enfermés comme étant des périls sociaux dans l’idée de protéger de la menace qu’ils représentaient pour l’ordre établi le reste de la société. Les homosexuels sont aussi régulièrement condamnés à l’exil et tout les hommes homosexuels refusant de se marier avec des femmes risquent alors l’enfermement psychiatrique de longue durée. Pourtant en même temps des journaux de militantisme homosexuels à échelle européenne paraissent et sont lus par des homosexuels de toute l’Europe auprès desquels ces journaux rencontrent pour la première fois un franc succès. Des revues ciblées pour un public homosexuel explicitement ou naturistes ou culturistes officiellement mais visant officieusement le public homosexuel paraissent alors en grand nombre, officiellement et publiquement quoi que discrètement dans tout le bloc de l’Ouest.

On a alors des mouvements homosexuels bourgeois qui parfois préfèrent être nommés homophiles qui rejettent les homosexuels féminins, prônent la discrétion des homosexuels et leur adhésion aux valeurs bourgeoises et donc leur intégration à la société bourgeoise dont ils essayent de se faire accepter, militent pour la fin de la pénalisation de l’homosexualité et la reconnaissance du droit à l’homosexualité et s’organisent des fêtes, banquets et clubs homosexuels bourgeois élitistes blancs très selects ou ils discutent entre eux principalement d’oeuvres d’arts et d’articles scientifiques liés de près ou de loin à l’homosexualité tout en se draguant et s’échangeant du matériel homoérotique passé sous le manteau. Et de l’autre un militantisme homosexuel prolo qui assume le travail du sexe prostitution et pornographie inclus comme moyen de survie, comme travail et comme mode de vie revendiqués et se fait volontiers diffuseur de porno homosexuel quitte à risquer pour cela la prison, être incarcéré sur de long mois voir parfois un an ou plus étant de ce qui arrive à ces membres régulièrement, n’hésitant pas à afficher le désir pour de jeunes éphèbes et se positionne radicalement contre ce qu’il ya d’homophobe dans l’ordre moral bourgeois, la religion catholique, la répréssion policière des homosexuels et la politique de tout les partis de droite à laquelle ils s’opposent radicalement politiquement allant jusqu’à risquer leur vie pour lutter contre tout cela.

Forcément, on aura pas de sortie de ce type de mouvement et de revendication radicaux de la marginalité avant la reprise de forts mouvements de lutte des classes sans lesquels ces derniers seraient parfaitement inaudibles et ne trouverait aucun écho en dehors d’un cercle radicalisé restreint, et c’est pile ce qui se passe dans les années 1960 un mouvement fort de lutte des classes généralisé à tout le bloc de l’Ouest qui donc va aussi toucher les prolos homosexuels blancs évidemment. Alors on essaye de bouger les mentalités après une longue période de psychiatrisation de l’homosexualité ou par exemple à la radio française en 1950 des psys estampillés spécialistes de l’homosexualité sortaient doctement leur propagande psychophobe anti homosexuels à heure de grande écoute fiers de leur connerie avec un aplomb incroyable de nos jours alors que maintenant ce qu’ils disaient si surs de leur science parait tellement con que même les types de la Manif pour Tous en sont en général pas à ce degré là d’homophobie caricaturale explicitement exprimée (à part quelques cas), exemple de ce genre de discours de psy des années 1950 sur l’homosexualité avec un extrait d’un discours radio de Françoise Dolto sur le sujet pour vous faire une idée : Pour commencer, François Dolto tente d’expliquer les raisons de l’homosexualité. « À propos de l’homosexualité et de la pédérastie, nous remarquons que tous les hommes qui en souffrent ou qui ont cette attitude sont des hommes qui sont fixés affectivement beaucoup trop étroitement à leur mère. » Elle délivre alors un conseil aux mères pour qu’elles « n’insistent pas pour savoir où en est leur fils non seulement dans leurs pensées mais dans leur corps. » Le présentateur ajoute : « Ce qui compte, […] c’est que les mères envoient de préférence leurs enfants vers le père pour les explications de ce genre. » C’est donc un conseil afin d’éviter que leur enfant ne soit homosexuel. (Trouvé sur Francetvinfo).

Au passage la théorie de « ils sont homos car leur mère est trop collante » que l’on trouve ridicule de nos jours ressemble quand même beaucoup à la théorie de « ils sont autistes car leur mère est trop distante » toujours ancrée fortement dans les mentalités de nos jours et qui n’est guère moins risible que la précédente. Dans les années 1960 l’homosexualité est un sujet de moquerie jusque chez les députés et presque tout les  hétérosexuels sont homophobes et on fait d’abord face à une augmentation de la répression policière contre les homosexuels très forte dans tout le bloc de l’Ouest, alors dans le bloc de l’Ouest les lois sont explicitement homophobes, les journaux amalgament régulièrement homosexualité et pédophilie, la justice laisse tacitement faire les aggressions d’homosexuels qui globalement sont approuvées par la société, la plupart des artistes et savants sont homophobes et la quasi totalité des gens pas eux même homosexuels également. Dès 1960 les mouvements homosexuels prolos reprochent aux mouvements homosexuels bourgeois leur trop forte soumission au pouvoir hétérosexuel, les mouvements homosexuels bourgeois tentent alors de supplier les dits pouvoirs homosexuels c’est à dire les gouvernements des Etats blancs coloniaux de faire une distinction entre gentils homosexuels propres sur eux et bien bourgeois comme il faut à intégrer à la société bourgeoise et odieux travailleurs du sexe et/ou pédophiles à jeter sans problème dans les bas fonds des pires prisons et hopitaux psychiatriques, face à cela le mouvement prolo homosexuel essaye malgré tout de pousser le mouvement homosexuel bourgeois à dénoncer comme eux l’augmentation de la répression policière contre les homosexuels…sans succès. Las de cet immobilisme des homosexuels prolos états-uniens décident d’entrer en « guerre » avec la police et de la dégager de gré ou de force en se battant pour en défendre leurs lieux de vie et ne pas finir en prison ni voir leurs amis finir en prison à chaque descente de police dans les lieux de sociabilité homosexuelle à partir d’un événement clé de ce genre en 1969 à Stonewall. De là naquit un mouvement homosexuel prolétaire révolutionnaire le Gay Liberation Front (Front de Libération Homosexuel) et tout un tas de mouvements homosexuels révolutionnaires similaires avec à leur tête dans tout le bloc de l’Ouest des prolos gays (là je parle exclusivement du mouvement gay pas des mouvemen lesbien, bi, trans et autres même si dès 1969 tout ces mouvements ont des moments d’unité politique prolétaire révolutionnaire ou ils se battent ensemble pour des intérêts communs) blancs féminins travailleurs du sexe souvent travestis ou drag queens très voyant et revendiquant fortement leur homosexualité de façon assumée. Alors les prolos blancs homosexuels sont clairement majoritairement d’extrême gauche ce qui n’a d’ailleurs pas changé depuis, si le mouvement de 1968 ouvrier comme féministe à peu pris en compte les homosexuels, surtout les homosexuels prolos, les homosexuels prolos eux ont beaucoup participé de façon peu visible à ce mouvement et en ont alors retenu trois principes qu’ils ont fait leurs, 1-la révolution sexuelle 2-la lutte contre le patriarcat 3-la volonté de détruire la famille bourgeoise traditionnelle pour construire un nouveau modèle de famille ni misogyne ni homophobe. En clair ils reprennent la lutte de 1917 là où elle s’était arrêtée. Le féminisme de lutte des classes a toutefois alors un bien plus fort écho que le mouvement homosexuel révolutionnaire prolétaire qui lui peine à convaincre une très large majorité de jeunes hétérosexuels révolutionnaires alors encore très homophobes. Dans les années 1950 les homosexuels blancs commencaient à s’inventer leurs propres modes, elles explosent en diversité dans les années 1960 avec en parallèle une forte libération généralisée des vêtements pour tout le monde qui s’affranchissent alors beaucoup des anciennes normes genrées les hommes pouvant porter sans complexe dans les nouvelles modes soixante huitarde de longs cheveux avec des fleurs dedans et des bijoux de toutes sortes ainsi que des couleurs bariolées ce dont plein d’homosexuels blancs alors ne se privent pas et ressentent comme une libération vestimentaire vu que la nouvelle mode les autorise à porter les vêtements qui leur plaisent sans stigmatisation aucune. Une presse érotique et pornographique autorisée et pas trop censurée parait aussi à partir de la fin des années 1960 en lien avec la libération sexuelle mais elle est alors encore discrète et c’est à ce moment là d’ailleurs que l’écrasante majorité de l’offre érotique et pornographique devient de nature hétéro et visant un public masculin avec le début de sa commercialisation de masse dans une société blanche ou les tabous de la nudité et de la sexualité hétérosexuelles ont quand même très considérablement diminués. Aussi dans les années 1960 la bourgeoisie gay blanche commence à se tailler une place à l’université dans les études gays principalement et donc à être effectivement socialement intégrée à la bourgeoisie sans grand risque pour sa carrière d’ailleurs clairement les mouvements gays révolutionnaires prolétaires des années 1970 lutteront comme toujours sans le moindre soutien de sa part. Donc je résume les prolos gays blancs révolutionnaires des années 1960 finissante n’ont encore obtenu que deux choses une liberté vestimentaires et une liberté sexuelle toute relative accompagnées cependant de vrais victoires politiques pour la dépénalisation de l’homosexualité par leurs luttes celle ci étant dépénalisé aux Etats Unis dans certains états à partir de 1962 et dans la plupart des Etats dans les années 1960 (même si il faudra attendre 2005 pour que ce soit dans tous), en Angleterre en 1967 (même si il faudra attendre 1982 pour que ce soit valable dans tout le Royaume Uni),  en Allemagne de l’Est en 1968, en Allemagne de l’Ouest en 1969 et au Canada en 1969.

Les années 1970 vont être dans les pays blancs celles d’une véritable révolution prolo gay en connivence forte avec la révolution féministe de lutte des classes qui a lieu au même moment. On atteint un stade de lutte ou il y a plus une région et pas beaucoup de grosses villes du bloc de l’Ouest sans vie gay publiquement affichée et mouvement prolo gay révolutionnaire à l’origine de sa fondation. Le nombre de trucs commerciaux addressés aux gays, principalement des magazines pornos explose complètement car le capitalisme se débrouille immédiatement pour se faire du l’oseille sur la contestation de ses propres principes fondateurs qui vacille en perçevant très vite dans les gays comme minorité marginale un marché de niche à exploiter, c’est le début de la gayxsploitation.

Vers la seconde moitié des années 1970 dans quasiment tout les pays blancs le droit au divorce par consentement mutuel, à l’avortement et au travail ont été arrachés par les féministes prolos blanches de lutte des classes et donc la famille bourgeoise traditionnelle est définitivement finie, le patriarcat ne se préserve qu’en intégrant ces avancées et donc en s’assouplissant pour ne pas se rompre. En 1970 la première Gay Pride à lieu à New York, progressivement le principe va s’en étendre à tout les pays blancs en gros au cours de la décennie 1970. Initialement c’est une marche de prolos gays révolutionnaires pour la dépénalisation de l’homosexualité dans une perspective révolutionnaire tellement indissociable de la lutte des classes que symboliquement les premières Gay Pride de France ont lieu en la date de lutte communiste symbolique du 1er Mai.

Vers la fin des années 1970 les premiers mouvement homosexuels unissant hommes gays et femmes lesbiennes prolos révolutionnaires dans de mêmes marches militantes revendicatrices ont lieu…sauf qu’évidemment en ayant des slogans principaux du genre « marre de la phallocratie, de la moralité et de la virilité » ils attirent beaucoup plus de femmes lesbiennes que d’hommes gays même si quelques uns y participent. Les Gays Prides des années 1970 sont encore discrètes ne réunissant que des centaines de manifestants par pays et ont clairement pour objectif principal d’obtenir un droit égal d’expression des amours homosexuels et hétérosexuels dans l’espace public et pour cela de prendre la rue c’est à dire l’espace prolétaire militant le plus symbolique pour donner aux gays prolos une place dans les espaces publics et dans le militantisme ouvrier. En 1971 une première émission de télévision consacrée à l’homosexualité en France apparaît, son nom est « l’homosexualité, ce douloureux problème » et rien qu’au titre que l’émission va être extrêmement homophobe et psychophobe envers une homosexualité toujours perçue alors comme une maladie mentale est évident. Le groupe prolo gay militant le plus radical qu’ait connu la France, le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire ou FHAR, clairement révolutionnaire autant sur les questions économiques et sociales que sexuelles est né d’une contestation de cette émission, la première action militante du groupe ayant consisté à se ramener sur le plateau télé pour pourrir l’émission et pousser les invités et présentateurs ultra homophobes et/ou psychophobes à se remettre à leur place d’incompétents complets sur le sujet qu’ils tentaient d’aborder et à couper l’émission (enfin il y avait des homosexuels militants bourgeois parmi les invités mais ayant énormément intériorisé la psychophobie et l’homophobie donc donnant aux hétérosexuels valides les ayant invité les discours qu’ils voulaient entendre). Si des groupes antivalidistes pouvaient s’en inspirer pour pourrir le même genre d’émissions hyper validistes que la télévision nous pond régulièrement j’avoue que ce serait stylé.

Archives de l’émission en question : https://www.youtube.com/watch?v=SGHRtoi3en0

Le FHAR se revendique totalement antinormes c’est à dire opposé à toute norme sociale. Le 23 Avril 1971 Sartre fait paraître un numéro de la revue Tout consacrant ces 4 pages entièrement à l’homosexualité et au féminisme, un truc symbolique d’une gauche blanc qui globalement est doucement en train à l’époque de commencer à intégrer l’idée que les luttes homosexuelles sont « progressistes  » et donc à soutenir par la gauche même si cette position est encore soutenue uniquement par une minorité d’hétéros de gauche face à une majorité d’hétéros de gauche ne se distinguant en rien des hétéros de droite sur la question de l’homophobie en dehors du fait que contrairement aux gens de droite la lutte contre l’homosexualité alors n’est pas un combat politique majeur pour la majorité d’entre eux état beaucoup plus occupés de questions économiques et sociales que soucieux de l’homosexualité. Par contre je tiens à préciser que si le soutien aux homosexuels par des hétéros le plus visible est celui de communistes bourgeois tels que Sartre (qui demeure minoritaire dans ce soutien parmi les communistes bourgeois d’alors) ce sont bien entendus des minorités parmi les prolos hétéros du mouvement ouvrier qui ont dès ces années là  été les hétéros offrant le meilleur soutien hétéro existant possible aux luttes des prolos homosexuels. En 1971 le ministre de l’Intérieur fait passer Sartre en justice pour « outrage aux bonnes moeurs » pour avoir oser publier cela et c’est le ministre de l’Intérieur qui perd le procès la justice acquitte Sartre. C’est la toute première fois que les militants pour le droit à l’homosexualité gagnent un procès en justice, l’affaire fait beaucoup écho et aura bien des suites car ce précédent servira toutes les luttes suivantes des militants homosexuels qui s’en serviront pour obtenir gain de cause à chaque ennui judiciaire. D’ailleurs depuis plus les années ont passé plus la justice blanche c’est souvent rangée de leur côté lors d’affaires en justice concernant des homosexuels blancs. C’est vers 1971 en effet que la liberté de presse commence à être considérée comme plus importante que la censure au nom de la « protection de la jeunesse » sur la question de l’homosexualité qui de ce fait est abordée de plus en souvent dans les médias, surtout dans la presse papier gay qui commence à devenir un vrai marché de niche à elle seule fortement rentable.

Dans le même temps, les défilés de militants prolos gays radicaux aux côtés des partis et des syndicats d’un mouvement ouvrier encore très homophobe en majorité, surtout parmi les militants prolos hommes, le féminisme de lutte des classes des femmes prolos s’étant vite lié aux luttes gays prolos, secoue pas mal les homophobes du mouvement ouvrier avec des pancartes et slogan particuliers comme eux du FHAR qui parodiait le mot de Marx « Prolétaires de tout les pays, unissez vous » en « Prolétaires de tout les pays, caressez vous » dans le but de revendiquer le droit en tant que gays prolos à leur part de la révolution sexuelle consistant à obtenir la dépénalisation de l’homosexualité complète (plus d’outrage aux bonnes moeurs ni d’attentat à la pudeur conecptualisés de façon homophobe dans le loi française et le droit de vivre leurs amours homosexuels tranquillement en public. Dès le début des années 1970 le mouvement gay prolo et même bourgeois mais politiquement d’extrême gauche n’hésite pas  à se réapproprier partout dans le monde blanc les termes insultants locaux à son égard, le mouvement prolos gay de France se qualifiant alors de mouvement pédé et étant principalement constitué d’hommes se réclamant généralement pédés et moins souvent homosexuels mais néanmoins également homosexuels dans le but d’appeler un chat un chat et de se distinguer à la fois du mouvement gay bourgeois qui préférait le terme homophile et du mouvement prolo hétéro homophobe que le mouvement pédé qualifiait alors d’hétéro flics ce qui était à la fois ube critique de l’aspect policier de l’hétéronormativité imposée par les cadres hétérosexuels du mouvement ouvrier et bien entendu également une dénonciation de l’homophobie de la police. Ceci c’est à gauche mais dans le même temps on assiste aussi à droite ou du moins dans une gauche beaucoup plus bourgeoise à la naissance de mouvements homophiles religieux chrétiens minoritaires qui tentent de lutter contre l’homophobie à l’intérieur des institutions chrétiennes. Dès 1972 va être porté par le mouvement pédé un discours hostile à la cellule familiale hétérosexuelle que ces militants considèrent comme l’origine du rejet des pédés. Le mouvement pédé est un mouvement anarchiste qui a les inconvénients des avantages de l’anti autoritarisme radical…à avoir qu’il est monstrueusement mal organisé et que cet aspect bordélique le rend vite peu visible et pas aussi efficace qu’il aurait pu l’être sans ce problème là, néanmoins il a aussi une grande force, son humour qui est son arme militante la plus choc et la plus percutante et fait que son message de fierté homosexuelle reste vraiment dans les mémoires. Humour partagé avec un autre mouvement en France qui les dépasse au même moment en terme de visibilité Gazolines un mouvement de prolos gays féminins et/ou travestis qui lutte à la fois contre l’homophobie et contre la psychophobie envers les homosexuels féminins et/ou travestis en revendiquant leur fierté d’être des folles hystériques et qui s’amusent à parodier les aspects un peu trop sérieux des mouvements prolos hétéros et des mouvements  gays bourgeois comme prolos en sortant des slogans comiques du genre « il faut nationaliser les usines de paillettes » pour ajouter de la légèreté et un aspect joyeux à des luttes ou régnait assez fréquemment avant ça un aspect très travail d’un sérieux de tombe que ce genre d’action servait à désarçonner dans le but de donner un aspect ludique et anti-travail capitalistes à la révolution recherchée. En France fin 1973 on trouve des petites annonces pour rencontre gays jusque dans des journaux comme Libération. Au milieu des années 1970 les mouvements prolos de pédés et de folles hystériques se voient reprocher par le mouvement gouines d’avoir abandonné la politique pour s’être changé en pur lieux de rencontre de culs entre mecs homos en France et dans le reste de la société blanche il faut bien admettre qu’alors c’était effectivement le cas. Au milieu des années 1970 en même temps on a des signes de mentalités de la société blanche qui ont vraiment évolué par rapport à l’homosexualité masculine, on a un cinéma gay qui est un marché de niche en pleine expansion autant dans le porno que dans les films grands publics, une société où avec le militantisme gay l’évocation de l’homosexualité masculine n’est plus taboue et devient régulière dans l’espace public et des partis politiques blancs contraints et forcer de se positionner tous autant qu’ils sont sur la question de l’homosexualité masculine si ils ne veulent pas sembler complètement dépasser par les événements sur le terrain de cette question de société importante, une presse et une justice blanches toujours homophobes mais dont l’homophobie globale diminue d’année en année du fait des succès du militantisme des pédés et folles hystériques, des législations de divers pays où l’homosexualité est de fait dépénalisée notamment l’Autriche et ma Finlande depuis 1971, la Norvège depuis 1972 et quelques états d’Australie depuis 1972 aussi même si ce n’est qu’en 1997 que cette dépénalisation s’étend à toute l’Australie. Le militantisme provocateur des pédés et folles hystériques en France et de leurs équivalents dans le reste de la société blanche est clairement ce qui a fait pencher la balance dans l’autre sens et faire sortir la société blanche d’une complète homophobie vers une plus en plus grande acceptation des homosexuels qui depuis cette époque y a connu une croissance exponentielle d’une décennie à l’autre dont ce militantisme radical fut le coup d’envoi et l’ancêtre de tout les mouvements gays suivants là où le militantisme homophile bourgeois respectable sans être complètement dépourvu d’utilité car il a aidé beaucoup d’homosexuels bourgeois à mieux vivre leur homosexualité n’était pas apte à remettre directement en cause l’homophobie de la société et n’aurait donc jamais pu aboutir à de telles avancées sociales des luttes contre l’homophobie.

La seconde moitié des années 1970 est celle d’une scission entre féministes révolutionnaires et antiféministes légalistes dans le mouvement pédé français et globalement toute la société blanche gardera une scission déja datée entre prolos gays révolutionnaires et bourgeois gays légalistes rejoint par des prolos gays légalistes leur servant de caution et verra la naissance de vrai scissions entre gays féministes et antiféministes. Les premiers étant généralement plus à gauche que les second mais sans caricature non plus car des prolos gays anarchistes libertaires antiféministes il y en avait aussi. D’ailleurs curieusement autant la plupart des prolos gays révolutionnaires n’avaient pas trop de mal à soutenir les revendications féministes des femmes prolos hétéros et les revendications du droit à l’homosexualité des femmes prolos pas hétéros autant le militantisme féministe prolo lesbien radical des gouines a depuis cette époque et jusqu’à nos jours toujours eu beaucoup plus de mal à s’assurer le soutien du mouvement prolo gay comme du mouvement féministe prolo hétéro. La seconde moitié des années 1970 est surtout portée par un militantisme prolo gay de mémoire qui fait connaître l’histoire des prolos gays et principalement ses tragédies lors de la seconde guerre mondiale. Le mouvement gay interclassiste naît et se lance sans grand succès dans des mouvements politiques électoraux en tentant d’avoir ses propres élus ce qui comme avec tout les mouvements de lutte de minorité ne fonctionne pas trop vu que la majorité des gens ne se retrouvent pas dans leurs revendications et le milieu gay bourgeois blanc commence à être vraiment accepter socialement et intégré dans la gauche bobo où il s’est fait une place et à y porter de nouveaux mouvements artistiques mettant l’homo-érotisme en avant et des conférences sur des thèmes du genre homophilie et bonheur, la lutte en dehors du légalisme se résumant alors et depuis pour les homosexuels bourgeois à une quête du bonheur. Les luttes gays s’interclassisent et s’embourgeoisent grandement depuis les victoires du milieu des années 1970 et au fil du temps depuis ce n’est pas allé en s’arrangeant c’est le moins qu’on puisse dire même si c’est peut être l’inévitable et amer revers de la médaille d’un militantisme réussit pour l’acceptation sociale. Dès le milieu des années 1970 en dehors de la police et de l’extrême droite les gens en général ont une sympathie encore très relative mais réelle et en constante croissance depuis pour le mouvement gay et son militantisme (sympathie néanmoins fort relative et superficielle et principalement de façade encore de nos jours). La fin des années 70 voit même de premières unions de gays célébrées en douce officieusement dans des Eglises chrétiennes blanches dont une en 1979 en France. Néanmoins alors l’homophobie demeure beaucoup plus forte que maintenant et tout événement gay aussi peu militant et bourgeois qu’il soit est à risque de se faire arrêter violemment à tout moment par des keufs et/ou des militants d’extrême droite et de finir dans la violence à cause d’homophobes venus dans le but de « casser du pédé » ce qui faisait que tout les homosexuels étaient à risque de se faire tabasser relativement régulièrement donc l’acceptation sociale de l’homosexualité demeurait très relative. Cependant un autre grand coup porté au militantisme prolo pédé et folles hystériques était la désillusion de ces mouvements blancs du bloc de l’Ouest lors des révélations sur la façon atroce dont les homosexuels du bloc de l’Est étaient traités ce qui a fait abandonné le communisme et le militantisme a beaucoup de prolos homosexuels désabusés. Voilà comment le militantisme homosexuel a connu un nouveau tournant vers la droite et un considérable enbourgeoisement et une virée accentuée vers l’interclassisme vers la fin des années 1970/le début des années 1980. L’anticonformisme devient minoritaire face à une lutte d’influence interclassiste consistant principalement à rendre l’homosexualité omniprésente comme sujet de société médiatique surtout dans les journaux mais aussi un peu à la radio et à la télé comme au cinéma dans le but que les hétéros majoritaires soient obligés de sortir du déni de son existence, d’accepter celle ci et de sortir progressivement de l’homophobie dans une stratégie d’habituation progressive. En France à la fin des années 1970 puis dans les années 1980 le lieu d’union radical de toutes les minorités sexuelles était le Centre du Christ Libérateur un endroit un peu bourgeois mais quand même pas mal radical tenu par un pasteur protestant blanc du nom de Joseph Doucet qui y invitait en totale opposition avec le reste des institutions protestantes des gays, des lesbiennes, des bis, des travestis, des trans, des pédophiles et des sadomasochistes de toutes religions ainsi qu’athées dans un local qui se trouvait être celui d’un ancien théâtre porno pour leur donner des « bénédictions d’amour et d’amitié » mariages religieux homos totalement officieux et organisant des oeuvres sociales dans le but de soutenir les minorités sexuelles, allant quand même jusqu’à organiser des réunions de pédophiles jusqu’à la fin des années 1980 pas dans le but de les laisser violer des enfants évidemment mais dans celui de leur offrir un espace social déstigmatisant pour eux partant du principe que personne ne choisit ses goûts et ses attirances sexuelles et que tant qu’une personne avec des goûts pédophiles n’agit pas en fonction de ceux ci en violant des enfants cela ne sert à rien de stigmatiser et rejeter socialement ces personnes qui souffrent déja bien assez sans ça. Un millier de personnes se trouve dans ce groupe qui organise aussi des actions en faveur des droits des trans et des soirées sadomaso. A droite le mouvement homosexuel bourgeois est horrifié par les actions pro toutes les minorités de genres et d’orientations sexuelles du pasteur et de son mouvement le fait interdire à leur réunions et à gauche les prolos gays révolutionnaires lui reproche son hétéronormativité incitant les gays, bis et lesbiennes à se comporter comme des hétéros en vivant en couple, se mariant, adoptant des enfants et en faisant par PMA pour les lesbiennes. A vrai dire cette inclusion des LGBT+ aux normes hétéros qui fait de nos jours consensus est critiquée depuis cette époque par sa frange prolo radical comme déstigmatisant certes mais enlevant en même temps tout son potentiel révolutionnaire et contestataire de l’ordre social et de la famille bourgeoise à la non hétérosexualité dans des politiques intégrationnistes. Pour ces prolos gays, lesbiennes, bis et trans radicaux révolutionnaire la force politique véritable de contestation des sexualités pas hétéros tient au mode de vie allant avec qui conteste la norme de couple, favorise le polyamour, critique l’institution bourgeoise du mariage et est dans la perspective de son abolition, critique l’injonction à avoir des enfants à tout prix et est très violemment critique des techniques de procréation artificielles car les considère comme donnant bien trop de pouvoir aux médecins sur les homosexuels préférant lutter radicalement pour la démédicalisation et la dépsychiatrisation de l’homosexualité et son émancipation d’une société blanche hétéronormative bourgeoise scientiste et technocratique. J’admets même si j’ai mis de l’eau dans mon vin depuis ma jeunesse où je rejoignait complètement ce point de vue là que je reste assez d’accord avec leurs critiques même si je leur trouve l’inconvénient de créer une alternorme au final aussi violente pour certaines personnes que la norme, je suis devenu favorable au choix entre monogamie et polyamour toutes orientations sexuelles confondues pour tout les partenaires sexuels et/ou romantiques alors que jeune j’étais plus le genre abolitionniste de la monogamie mais avec le temps j’ai vu que pour moi elle fonctionnait mieux que le polyamour donc j’ai changé d’opinion là dessus, et sur l’idée bien naive que j’avais alors selon laquelle le polyamour supprime totalement la jalousie idée dont j’ai été fortement désillusionnée, après je reste persuadée que dans une société sans classes sociales et économiques les gens seraient plus fréquemment poly que mono mais je pense que des couples monos minoritaires existeraient quand même, je suis plus forcément pour l’abolition complète du mariage mais j’admets que je reste très critique de celui ci non pas comme coutume sociale mais en tant qu’institution qui demeure tout de même fortement normative et que son côté idéaliste de sacralisation des unions romantiques et sexuelles me sort par les yeux, je n’ai rien contre le fait que des gens se marient si ils en ont envie par contre j’ai beaucoup plus l’impression que l’extension du mariage aux couples pas hétéros, que je soutiens et pour laquelle j’ai fait pas mal de manifs dont des où je portais la pancarte du premier rang sur des photos qui sont encore trouvables dans des articles de presses sur Internet aujourd’hui, c’est accompagnée dans beaucoup discours militants d’une injonction très forte envers les gens pas hétéros à se marier obligatoirement parce que c’est trop émancipant t’as vu ce qu’en tant que féministe quand même plutôt d’accord avec pas mal de critiques féministes du mariage et qui n’ait aucune intention de me marier du moins certainement pas religieusement j’ai plus ressenti comme un tournant réactionnaire du militantisme renforçant l’injonction généralisée au mariage dans toute la société et que du coup par contre je désapprouve comme message militant,  pour le droit à l’homoparentalité c’est pareil je trouve normal de lutter pour et je l’ai fait mais insupportable l’injonction généralisée et surtout dirigée envers les personnes pas hétéros à faire des enfants parce que ce serait systématiquement émancipateur qui s’en est suivi qui a à mon avis à juste titre énérvé beaucoup de lesbiennes et bisexuelles féministes et/ou revendiquant le droit de ne pas avoir d’enfants si elles le souhaite. Pour moi avoir des enfants est un droit mais ne pas en avoir aussi quelque soit l’orientation sexuelle en fait et il y a bien quelque chose de misogyne dans l’injonction faite en milieu LGBT actuel aux femmes lesbiennes et bisexuelles à faire des enfants à tout prix pour être vraiment émancipées tout comme l’injonction aux femmes hétérosexuelles à faire des enfants pour être des femmes épanouies et de « vraies femmes » est misogyne et tout le contraire d’émancipatrice. Pareil la critique de l’aspect médicalisant et psychiatrisant et à ce titre aliénant de pas mal de techniques artificielles présentées comme des avancées indéniables du mouvement LGBT me semble hautement critiquable et devrait pouvoir l’être sans être taxé d’homophobie de suite dans un non débat sans la moindre nuance comme c’est le cas maintenant et sans non plus être automatiquement traitée de réactionnaire qui veut revenir à l’âge de pierre par antitechnologisme, on peut n’avoir rien contre ces technologies pour elles mêmes tout en critiquant les dérives qui en ont déja lieu dans un monde capitaliste, raciste, misogyne et validiste ou des femmes pas blanches pauvres se retrouve déja contraintes et forcées de porter des enfants pour des bourgeois gays blancs riches, où les médecins et psys n’hésitent pas à se faire du cash en ruinant les LGBT parfois très pauvres eux recherchant ces technologies comme des outils d’émancipation qu’on leur vend pour certaines à prix d’or et où il m’est impossible de ne pas voir une remédicalisation et une repscyhiatrisation forcée des personnes LGBT en leur présentant le fait de se retrouver à nouveau son contrôle médical, dans certains cas réguliers, comme émancipant alors que j’avoue que de mon point de vue cela semble surtout repathologisant. J’ai rien contre l’emploi de technologies diverses et variées aussi pointues soient t’elles pour des personnes LGBT du moment que ces technologies sont aussi écolos, anticapitalistes, féministes, antivalidistes et antiracistes que faire se peut dans leur conception et leur utilisation mais actuellement le modèle techniciste dominant dans les propositions du mouvement militant LGBT me semble bien à l’inverse total de cela et à part les néoluddistes/antitech d’un côté et les féministes lesbiennes, bies et trans radicales de l’autre j’entends personne faire ce genre de constat et j’admets que l’impossibilité du débat et de la nuance sur ces questions dans le milieu LGBT+ dominant le plus visible et le plus audible tel qu’il est de nos jours m’interroge quand même beaucoup sur la démocratie au sein de ce mouvement. Je suis certes hétérosexuelle mais je suis contre le patriarcat et donc j’estime que de soutenir la minorité de LGBT qui critique ce que les dernières grandes avancées sociales LGBT ont produit comme renouveau des injonctions patriarcales est un devoir militant de soutien de ma part.

Cette mise au point faite je reviens au Pasteur Doucet qui dans les années 1980 avec son mouvement liera même le militantisme en faveur du droit de toutes les minorités sexuelles, alors toutes pathologisées et psychiatrisées, à d’autres formes d’antivalidisme invitant à se joindre à son mouvement des malades du SIDA en lutte contre la stigmatisation validiste des séropositifs et des groupes antivalidistes de sourds et muets généralement LGBT+ mais aussi hétéros. Le pasteur Doucet sera assassiné en 1990 dans des circonstances mystérieuses après avoir été mis en état d’arrestation par la police, le plus probable ayant été que la police l’est discrètement assassiné ce qui a mis fin à son mouvement.

Dès la fin des années 1970 les codes sociaux inventés par les mouvements prolos pédés révolutionnaires radicaux et leurs homologues dans les autres pays à majorité blanche que la France sont connus et repris régulièrement des médias et des publicitaires s’adressant à la communauté des pédés revendiqués pour tenter de les transformer en un marché comme les autres, ce qui fonctionne et porte un autre coup aux mouvements pédés prolos révolutionnaires qui ont bien failli ne pas se relever de leur marchandisation. La fin des années 1970 voit le début de l’affichage de corps féminins sexy dans toutes les pubs concevables l’objectification sexuelle des femmes par la publicité étant présentée comme une avancée émancipatrice au grand désespoir des féministes prolos engagées dans la lutte des classes et donc forcément vivement critiques de l’institution bourgeoise de la publicité, et des homosexuels dont les hommes était clairement délaissés par ce nouveau marketing à base de nichons à l’air et d’orgasmes féminins pour tout vendre et surtout n’importe quoi d’une bagnole à un yaourt en passant par des paquets de pâtes et dont les femmes lesbiennes se sentait à la fois heurtées par la misogynie et l’hétérosexisme et manipulées par l’effet attractif pour elles des publicités avec des femmes à poil bien roulées. Les publicités avec des corps masculins dénudées étaient rares et risquaient le procès pour attentat à la pudeur car associées par homophobie à du porno gay dans l’espace public…comme si voir des beaux gosses à poil n’attirait aucune femme hétérosexuelle…des fois les normes sociales m’échappent vraiment tant elles maquent de logique.

Dans les années 1970 les débuts des discothèques et de la musique disco sont fortement associés à la communauté gay dans toute la société blanche, du coup le disco devient le courant musical Gay officiel avec tout ce que cela comportait de marchandisation et de récupération commerciale de mouvement gay, d’impossibilité d’entendre un autre style musical en Gay Pride et d’alternormativité du milieu gay avec une impossibilité pour les gays n’appréciant pas ce style musical et/ou les valeurs et/ou codes sociaux lui étant associées de ne pas être rejetés socialement par le milieu gay dominant tout en étant très fédérateur pour la majorité de gays militants s’y retrouvant.

Enfin pour le mouvement gay blanc dans les années 1970 c’est aussi de nombreuses descentes de police et censures subies par les travailleurs du sexe et le monde du porno et de l’érotisme ou travaillent encore la majorité des prolos gays blancs auxquelles une diversité de métiers égale à celle des hétéros blancs ne devient accessible qu’à partir des années 1980. La police se débrouillant toujours dans ces descentes et censures à viser principalement le travail du sexe et la pornographie gays bien plus qu’hétéro.

N’oublions pas bien sur en 1979 conséquence de la fin du franquisme la dépénalisation de l’homosexualité a lieu en Espagne.

Au début des années 1980 les Gay Prides attirent pour la première fois des dizaines de milliers de militants gays et lesbiennes principalement. En 1981 Mitterrand suite à son élection fait totalement dépénaliser l’homosexualité qui n’est plus visée dès lors même indirectement par aucune loi française. Le mouvement gay est alors d’autant plus divisé et en déliquescence que la plupart de ses militants considèrent leur combat se limitant à la dépénalisation comme gagné définitivement dès ce moment. La France du gouvernement Mitterand dépscyhiatrise un peu l’homosexualité en 1981 en refusant de s’aligner sur les classifications de l’organisation mondiale de la santé qui considère l’homosexualité comme une maladie mentale. C’est le début d’une dépsychiatrisation fruit d’un long travail militant et qui ne sera complète qu’onze ans après en 1992. Au début des années 1980 il y a des luttes de classes entre mouvements gay bourgeois et mouvements pédés et folles prolos, une lutte des mouvements homosexuels pas parisiens contre l’hégémonie du mouvement gay des grandes métropoles pour la prise en compte des mouvements gays des villes petites et moyennes et du monde rural et des tensions qui augmentent fortement entre mouvement gay et mouvement lesbien qui s’écharpent complètement commençant à se considérer comme ennemis et à faire pas mal de division des luttes…jusqu’à ce qu’à partir de 1981 l’apparition du SIDA et de sa stigmatisation raciste et homophobe comme d’une maladie venue d’Afrique et touchant surtout les homosexuels réactivant chez les suprémacistes blancs homophobes le fantasme des homosexuels comme traîtres à la culture blanche chrétienne remettent tout le mouvement proto-LGBT d’accord pour s’unir contre le validisme et l’homophobie envers les séropositifs tout en luttant contre les dégâts causés par le SIDA qui ravage vraiment le monde homo dans les années 1980 bourgeois comme prolo, rural comme urbain et gays comme lesbienne, même si bien sur plus les gays étaient prolos et cumulait d’oppressions associées plus ils avaient le risque d’être touchés par le virus. 11 cas de SIDA sont déclarés en France en 1981 et les médias diabolisent cette maladie en la nommant le cancer gay, de suite des homosexuels se mobilisent pour crée des associations antivalidistes dans le but de lutter contre la stigmatisation des homosexuels en général et des séropositifs gays ou pas. D’abord l’extrême gauche puis à partir de 1983 toute la gauche intègrent leurs revendications. Dès le milieu des années 1980 des mouvements militants gays de droite pro capitaliste et pro libéraux bourgeois naissent et les associations religieuses bourgeoises blanches de gays se multiplient dont le militantisme essayent surtout de forcer les prolos gays à la fidélité, à la conjugalité monogame, et fustigent la drague voire vont jusqu’à prôner l’abstinence des gays pour les plus fanatiques d’entre eux…même si ils sont aussi en lutte contre des mouvements religieux d’extrême droite homophobes qui ne se gênent pas pour faire de la propagande sérophobe et homophobe traitant les gays de pécheurs et remerciant Dieu d’avoir envoyé le Sida sur eux pour les exterminer et les punir de leur péché et les accusant de causer tout les maux de la société existants. En 1982 48 cas de SIDA en France sont recensés et le gouvernement français identifie les groupes à risque de contamination selon ces « spécialistes » à savoir les homosexuels, les toxicomanes, les hémophiles et les Haitiens » on notera quand même qu’au départ les homosexuels luttaient pour eux mêmes mais laissaient les toxicos, hémophiles et Haitiens se démerder tout seuls face à leur stigmatisation peu souligner par les mouvements homosexuels contre la stigmatisation du SIDA.

Au début des années 1980 on a pour la première fois un vrai mouvement antisexiste qui se met en place dans la société blanche autant chez les prolos que les bourgeois qui unit fortement les luttes des femmes hétérosexuelles, des hommes gays et des femmes lesbiennes mais qui a encore pour limite de rester très biphobe, transphobe et peut au courant de l’existence d’autres minorités sexuelles et d’orientation romantique plutôt isolées.

En 1983 il y a 107 séropositifs en France tandis que la même année c’est la dépénalisation de l’homosexualité au Portugal. En 1984 Jean Marie Le Pen alors chef d’un FN encore groupuscule d’extrême droite radicale a une petite phrase médiatique faite exprès pour choquer les homosexuels et rallier des homophobes à son mouvement, il dit que l’homosexualité est une « anomalie biologique et sociale » c’est le début de la lutte du mouvement militant homosexuel contre un FN historiquement homophobe et qui l’est toujours maintenant mais le masque bien mieux de nos jours sous un homonationalisme de façade qui fait que malheureusement beaucoup d’homosexuels blancs rejoignent son discours et votent pour de nos jours une situation proprement impensable il y a à peine 30 ans.

Beaucoup d’associations de parents homosexuels, du genre SOS homophobie et d’aides aux homosexuels plusieurs fois atypiques en particulier pour homosexuels alcooliques sont alors nées, très réformistes dans une politique de respectabilité mais qui avaient le mérite d’exister. En 1984 le Parlement Européen met en place les premières condamnations des discriminations envers les homosexuels sur leurs lieux de travail qui deviennent alors illégales dans la majorité de la société blanche. L’homosexualité s’institutionnalise et s’embourgeoise au point que les gouvernements blancs chargent des ministres de s’occuper des discriminations homophobes et d’assurer l’égalité entre homos et hétéros. En 1984 la mort de Michel Foucault du SIDA est un choc pour les mouvements militants gays bourgeois et interclassistes mais aussi pour les mouvements anticarcéraux et antipsychiatriques auxquels il a beaucoup contribué. En 1984 la première émission télé française sur l’homosexualité n’invitant ni psy ni prêtre est diffusée. En 1984 le nombre de séropositifs s’élève à 377 en France.

Au milieu des années 1980 l’homosexualité est vue comme une question d’adultes et de jeunes mais pas de lycéens et le début de politisation des lycéens homosexuels passe très mal dans une société blanche qui n’y voit que de la corruption de la jeunesse par des homosexuels adultes pédophiles globalement persuadée que les homosexuels sont psychologiquement anormaux et qu’un ado est forcément soit pas encore mur psychosexuellement soit forcément hétérosexuels. Bref, les homosexuels adultes sont accusés de vouloir en diffant des tracts sur l’homosexualité devant les lycées contaminer les lycéens innocents de leur psycopathologie sexuelle supposée l’homosexualité étant encore beaucoup perçue comme telle.

Au milieu des années 1980 des liens entre les luttes des homos blancs et celles des gens qui subissent le racisme commencent à se forger et le racisme et l’homophobie commencent à être considérées comme de mauvaises choses officiellement par les institutions blanches qui avant assumaient leur racisme et leur homophobie explicitement. On se retrouve alors dans les luttes féministes, antiracistes et homosexuelles avec un ennemi d’autant plus difficile à combattre qu’il se prétend dans le camp de l’émancipation en surface surtout en France incarné par les socialistes. Hélas la quasi totalité des prolos féministes, antiracistes et/ou homosexuels militants il faut bien le dire sont tombés dans le piège de la soi disant modération et du pseudo-interclassisme du socialisme institutionnel dont seul les militants de la lutte des classes avec une analyse de classe fine aboutissant à un refus total de compromis avec des mouvements bourgeois ou interclassistes et se sont retrouvés à courir comme des bons clébards dociles derrière le PS et ne plus servir à rien d’autre qu’à lui constituer une base électorale et militante assurée étant ainsi totalement piégés dans le système bourgeois et mis sous sa tutelle et son contrôle donc inaptes à changer le monde autrement que de façon réformiste.

Au milieu des années 1980 les policiers arrêtent de faire chier les homosexuels blancs et l’extrême droite ose de plus en plus rarement les tabasser vu que c’est devenu illégal mais demeure le principal centre d’homophobie radicale passant son temps à amalgamer homosexualité et pédophilie pour stigmatiser les homosexuels, stratégie reprise aussi par les homophobes de la droite libérale capitaliste classique…mais qui hélas atteint son but de séparer les mouvements antivalidistes consacré aux minorités sexuelles plus marginales que les homosexuels et toujours beaucoup plus fortement psychopathologisées des mouvements homosexuels qui part politique de la respectabilité les laissent très majoritairement crever dans leur coin pour avancer sans eux vers l’égalité avec les hétéros. Les militants homosexuels à partir du milieu des années 1980 se font pour contrer les critiques homophobes faites à un mouvement gay jugé trop libertin, ne pensant qu’au cul et sexuellement irresponsable, les chantres du sexe sans risque et de l’utilisation du préservatif ce qui en fait d’un côté des pionniers de l’éducation sexuelle et de l’autre les coincent encore plus dans une politique bourgeoise et sécuritaire à laquelle ainsi ils participent pleinement…jetant sur le bord de la route les personnes aux comportements à risques dont pas mal d’homos plusieurs fois psychoatypiques pas tous aptes à contrôler leurs émotions et leurs comportements au passage.

Dans la seconde moitié des années 1980 dans la société blanche c’est la papauté vaticane le principal ennemi des luttes homosexuelles étant donné que celle ci s’oppose violemment autant qu’elle le peut à toutes les avancées des droits des homosexuels partout dans le monde. L’extrême droite religieuse suit ce mouvement d’homophobie religieuse et est très active partout dans le monde dans son militantisme contre les avancées des luttes homosexuelles. La droite classique libérale capitaliste blanche essaye de censurer tout média jeunesse qui aborde la question de l’homosexualité mais tout ces mouvements sont sans succès et les ados homosexuels se politisent alors à leur tour soutenus par une opinion publique blanche dès lors acquise majoritairement à l’idée que la liberté d’orientation sexuelle est un droit important et que l’homophobie est une mauvaise chose les homophobes affirmés et militants étant dès lors des réactionnaires et la forme majoritaire d’homophobie contre laquelle il reste étant insidieuse car culturelle et inconsciente issue de normes sociales plus que de convictions homophobes chez la majorité des gens dans la société blanche. En 1986 la Nouvelle Zélande est le dernier pays blanc à dépénaliser l’homosexualité me si en comptant les législations fédérales uniquement ce sera les Etats Unis en 2005.

Dès la seconde moitié des années 1980 les campagnes de prévention officielles reprennent les mots d’ordre initiés par les associations homosexuelles pour la prévention du SIDA. En 1986, le Pape ose sortir voyant qu’il doit modérer son homophobie qui est à un degré où même avec la majorité des catholiques ça passe plus vraiment l’excuse bancale qu’il est contre l’homosexualité mais pas contre les homosexuels excuse homophobe de la très large majorité des réactionnaires homophobes depuis ceux qui affichent telle qu’elle leur homophobie étant devenus extrêmement rares et marginaux.

La publicité pour les préservatif devient autorisée dans le milieu des années 1980, aussi les années 1980 sont celles où les toxicos, addicts et dépendants de drogues diverses nombreux parmi les prolos pédés et folles d’alors y trouvant une échappatoire à une société homophobe les condamnant pour beaucoup à la pauvreté et à la marginalité, commencent à être fortement stigmatisés et rejetés des milieux gays par politique de la respectabilité les accusant d’être cause de la contamination des autres gays par le SIDA dont ils étaient parmi les premières victimes. Par ailleurs la culture des backrooms en fait aussi accuser les homosexuels pas monogames qui s’en prennent eux aussi plein la gueule en terme d’accusations là dessus. Les militants gays pour certains ont nié l’existence du SIDA et cru à un complot homophobe médiatique et à une maladie montée de toute pièce et n’ont donc réagi que sur le tard face à l’épidémie ce qui en un contexte où l’homophobie était telle que c’était possible se comprend malgré les conséquences catastrophiques indéniables de cette grave erreur des mouvements homosexuels qui a contribué à la mort de milliers d’homosexuels et à la contamination par le SIDA de centaines de milliers d’autres. En 1989 le sujet de la déportation des homosexuels par les Nazis devient connu du grand public et c’est aussi la date de naissance d’Act UP association antivalidiste de séropositifs luttant à la fois contre la maladie, contre la stigmatisation des séropositifs et pour que ceux ci vivent au mieux avec le SIDA et le plus longtemps possible.

Comme l’explique le site Hexagone Gay alors la lutte des gays va se centrer sur la lutte contre les injustices faites aux homosexuels séropositifs par homophobie, je cite :

Les discriminations face à la mort de son compagnon et la solitude des malades du Sida dont la famille apprend souvent leur homosexualité en même temps que leur maladie vont devenir des préoccupations. On va s’apercevoir que les couples homosexuels, même s’ils sont anciens, n’ont aucune légitimité vis-à-vis de la loi mais aussi de l’administration hospitalière ou sociale. On va s’apercevoir que le partenaire d’un malade du Sida n’a aucun droit de visite à l’hôpital, aucun droit d’information sur la maladie de son conjoint, et en cas de décès, aucun droit non seulement sur les biens de son compagnon décédé mais aussi sur les biens acquis en commun. Des familles qui ignoraient l’homosexualité de leur fils et donc l’existence de son compagnon vont simplement l’expulser de l’appartement commun et lui refuser le droit à un deuil bien légitime.

La crise du SIDA va aussi mettre un frein fort à la marchandisation de la communauté gay un militantisme plus du tout festif et centré autour de la lutte contre une maladie mortelle et incurable n’étant nullement considérable comme vendeur. Les lieux de sociabilité gay survivent difficilement à l’épidémie bien qu’ils soient les premiers à lutter contre le SIDA en étant les premiers et longtemps les seuls à distribuer gratuitement des brochures de prévention sur le SIDA et surtout des préservatifs.

Les années 1980 c’est aussi la mode des radios libres dont certaines sont les premières radios 100% consacrées au sujet de l’homosexualité et/ou des gays. Evidemment le Minitel et le téléphone rose vont aussi être très utile à la drague entre gays dans un monde où leurs lieux de rencontre IRL se raréfient. Les années 1980 voient toutes les minorités sexuelles être dépathologisées et dépsychiatrisées par le militantisme sauf celles qui sont restées dans le DSM depuis mais ça en a élaguer beaucoup de catégories vu que toute sexualité pas pénis+vagin et pas à but principalement reproductif était jusqu’alors pathologisée et considérer comme une psychoatypie ou un symptôme de psychoatypie, oui même la fellation et le cunnilingus. Les mouvements gays ont participé comme les mouvements féministes et/ou lesbiens dans leur courant pro-sexe à cette dépathologisation mais n’ont pas poussé ce militantisme dans les années 1990 devenant alors dépathologisés et dépsychiatrisés eux mêmes et s’éloignant des luttes de dépathologisation et de dépsychiatrisation car la majorité des militants gays étaient clairement psychophobes envers les atypies listées dans les versions suivantes du DSM et donc se foutaient qu’elles soient pathologisées.

Dans les années 1980 le corps masculin érotisé, l’homoérotisme et le nu masculin deviennent normaux et représentés régulièrement de nouveau dans une culture blanche ou la grande mode est aux histoires de barbares à poil dans le style de Conan le Barbare. Dans le même temps les capitalistes s’aperçoivent que les gays surconsomment les loisirs, les vêtements et les produits cosmétique et hygiéniques et donc ces secteurs commerciaux les ciblent à fond leur faisant cracher un max de thunes sans scrupules.

Enfin les années 1980 c’est une décennie de représentation plus fréquente des gays dans les fictions mais aussi de renforcement du binarisme de genre qui prend sa forme actuelle en rose et bleu à cause initialement d’une stratégie commerciale de Mattel qui y voit un bon moyen de mieux vendre ses jouets avec des catégories filles et garçons plus visibles…ce qui a pour conséquence directe sur les gays de contribuer à la création du cliché du gay forcément folle ce qui fait beaucoup chier les homosexuels masculins ne s’y retrouvant pas quand même ultra majoritaire car autant la discrimination des homos féminins et des mecs féminins en général par la haine anti folle si forte en milieu gay peut être plus encore par réaction que dans le reste de la société est une triste réalité contre laquelle il faut lutter autant le droit pour les gens d’avoir l’expression de genre qui leur convient le mieux quelque soit leur genre ne devrait pas être négociable et le discours de certains milieux de lutte de gays féminins qui considèrent tout gay pas féminin comme honteux, traître à la cause et/ou réactionnaire au choix n’est pas admissible non plus je pense.

En 1989 les militants gays danois qui obtiennent le droit de se PACSer pour voir leurs unions sexuelles reconnues au même titre que celles des hétéros lancent le nouveau centre de la lutte gay des années 1990, une lutte intercassiste pour le PACS les mouvements gays ayant connu un nouveau tournant d’embourgeoisement réactionnaire et étant alors dans une période où le militantisme pédé et folles prolos révolutionnaire et anarcho-libertaire ou marxiste est plus faible et peu visible que jamais avant ni après et donc contraint de se caler sur les revendications des mouvements gays bourgeois pour obtenir des avancées des luttes gays. 1992 est l’année d’une grande victoire celle de la dépsychiatrisation de l’homosexualité plus considérée comme une psychoatypie en elle même. Par contre du coup il n’y a dès lors plus de lien en dehors des luttes contre la sérophobie entre luttes gays et luttes antivalidistes et le mouvement gay va rester totalement validiste avec les gays ayant des atypies toujours des atypies restées dans le DSM, c’est à dire avec beaucoup de gays vu que ceux ci sont deux fois plus fréquemment psychoatypiques que les hétéros étant donné qu’ils sont rarement insensible à l’homophobie sociale encore forte qui pèse encore lourd sur le psychisme de beaucoup d’entre eux. Les pédés et folles prolos toxicos étant particulièrement touchés par ce rejet social de la communauté gay. Du coup dans les années 1990 les homosexuels sont autorisés progressivement dans toutes les armées des états à majorité blanche vu que plus considérés comme tarés. Et ils se passent globalement la même chose pour le PACS progressivement accepté dans la majorité des Etats à majorité blanche. Certains pays blancs ayant déja gagné la lutte pour l’homoparentalité ou le mariage gay qui auront globalement plutôt lieu dans les années suivantes. Dans les années 2000-2010 comme on l’a tous remarqué les grandes victoires du mouvement gay blanc ont principalement consisté à obtenir le droit au mariage gay et à l’homoparentalité dans la plupart des pays blancs dont la France.

Seulement si des mouvements pédés et folles prolos révolutionnaires ont alors réémergés leur contestation sociale radicale elle a quasiment disparu se contentant d’être des communistes et/ou des anarchistes radicaux d’un côté et de suivre les revendications du mouvement gay dans son ensemble de l’autre ce qui comme le mouvement prolo gouines la fortement et justement signalé à mon sens d’ailleurs est une grave concession au patriarcat et à la bourgeoisie en ce que cela rend impossible une analyse de lutte des classes des luttes gays contemporaines et une analyse des formes d’homophobie prolétaire par des mouvements pédés et folles militants radicaux révolutionnaires dans leurs formes contemporaines sans la base desquels le mouvement prolo hétéro comme les mouvements prolos pédés et folles auront bien du mal à réagir face aux formes contemporaines du capitalisme homophobe et donc à vraiment avancer dans les luttes. On a du côté positif de la forme contemporaine du mouvement pédé et folles par contre un lien de celui ci avec les mouvements de féminisme de lutte des classes depuis les années 1970, les mouvements de gouines prolos révolutionnaires depuis les années fin 1970 début 1980, les mouvements bis depuis les années 1990 et les mouvements trans et d’autres minorités d’orientation de genre, d’orientation sexuelle et d’orientation romantique depuis le milieu des années 2000 en gros suivant globalement une vitesse d’intégration de la coalition avec ces mouvements en gros égale à celle du féminisme de lutte des classes.

Mon avis sur le meilleur avenir possible pour les luttes des pédés et folles prolos révolutionnaires (qui vaut ce qu’il vaut vu que je n’en fais pas parti c’est à dire l’opinion sur le sujet d’une féministe de lutte des classes antivalidiste parmi d’autres et ça n’a pas d’autre valeur que d’être mon opinion sur mon  blog donc c’est volontiers hautement contestable même violemment et pas forcément poliment du moment que c’est constructif et qu’il y a de vrais arguments dans le propos 🙂

1-La priorité à mon avis pour ces mouvements c’est d’avoir un soutien antivalidiste envers les prolos pédés ou folles suicidiaires.

2-La seconde priorité c’est de lutter contre l’homonationalisme, le racisme, l’islamophobie tout particulièrement et l’extrême droitisation d’une partie des homos blancs français.

3-Revivifier de façon radicalement antivalidiste les luttes de séropositifs (une fois j’ai discutté avec un mec d’ActUp se revendiquant fièrement prolo pédé et anarchiste et séropositif qui luttait contre la sérophobie depuis une bonne trentaine d’année et que conformisme bourgeois et les politiques de la respectabilité dans la lutte contre la sérophobie révoltait au plus haut point et qui était clair sur le fait qu’il pensait que c’était là la cause centrale de la faiblesse des avancées contre le SIDA, dommage il avait l’air vachement à fond pour booster Act Up et les rendre à nouveaux leader de l’antivalidisme radical en se liant à d’autres groupes antivalidistes radicaux mais je l’ai jamis revu depuis et en plus mon propre groupe antivalidiste radical a duré trois ans puis s’est pété la geule vers le début de cette année ce qui me réduit à n’avoir aucun outil de militantisme radical antivalidiste que ce blog et au bout de presque un an c’est chiant quand même. Cependant je ne perd pas espoir de relier de nouveau Act Up et d’autres actions militantes antivalidites radicales vu que je sais que dans les mouvements contre la sérophobie il y a plein de gens radicaux qui en ont marre de voir leur militantisme s’enfoncer toujours plus vers le conformisme petit bourgeois.

4-Et du coup la priorité aussi ce serait de faire des ponts entre antivalidisme radica prolo révolutionnaire et militantisme pédé et folle révolutionnaire prolo radical pour qu’il y ait de la place pour les prolos gays atypiques dans les deux militantismes.

5-Lutter contre la création d’une homonormativité petite bourgeoise pour garder à l’homosexualité son aspect radicalement contestataire de l’ordre bourgeois.

6-Beaucoup se lier avec les mouvements pour aider les gays SDF et/ou chômeurs et veiller à ce que tout les métiers de  prolos aient des syndicats dôté de commissions s’occupant des problèmes rencontrés par les LGBT et en particulier contre l’homophobie patronale.

7-La communisation de lieux gays réappropriés pour les prolos pédés et folles pour lutter directement contre la marchandisation des lieux de sociabilité gays hors de prix et la création de version DIY gratuites de tout les trucs spécifiquement gays que les gays payent hors de prix.

8-La démédicalisation et la dépsychiatrisation complète des gays qui ne sera sera totale que lorsque ceux ci ne seront plus deux fois plus pathologisés que les hétéros et ne seront plus obligés de se conformer et d’obéir aux psys et aux médecins.

9-La gratuité totale des préservatifs en tout genres et leur accessibilité dans des distributeurs partout et à n’importe quelle heure de la journée.

10-Rompre les liens avec le milieu gay embourgeoisé dès que possible pour privilégier l’intégration des mouvements pédés et folles révolutionnaires locaux aux mouvements révolutionnaires locaux en générale et stopper le suivisme des mouvements gays bourgeois parisiens.

11-Rompre le silence sur les violences conjugales et les viols entre gays et aborder ce problème de façon radicalement antivalidiste.

12-Une vrai lutte contre l’hétérocentrisme et l’hétéronormativité dans le milieu militant…en évitant les injonctions idéalistes, irrélistes et violentes à ce que tout les militants prolos deviennent homosexuels ou bisexuels d’une part car c’est violent envers des gens inutilement se forcer et se laisser violer n’ayant jamais rendu aucun hétéro homo et étant donc complètement contre productif et d’autre par car à force d’essentialiser les sexualités pas hétéros comme supposément émancipatrices en tant que telles par pur idéalisme sans mener aucune politique réelle pour qu’elles le soient effectivement on en détruit le potentiel émancipateur en transformant les luttes révolutionnaires pédés et folles prolos en luttes de prolos gays intégrationnistes à la société bourgeoise et donc bourgeoises de fait.

13-Porter la lutte gay dans le domaine de l’enfance pour donner aux petits garçons gays des outils pour leur éducation sexuelle et contre leur harcélement scolaire dès leur plus jeune âge parce que la discrimination des enfants pédés et folles prolos commence très jeune et est une des causes principales de suicide d’ados et de jeunes gays fragilisés psychologiquement par le harcèlement scolaire homophobe des élèves mais aussi des profs et personnels scolaires dont l’indifférene à ce dernier voire la participation à celui ci doit être dénoncé. D’ailleurs le harcèlement homophobe des parents voire leur violence émotionnelle, sexuelle ou physique quans elle existe envers leurs petits garçons ne doit pas passée sous silence non plus et doit faire l’objet de lutte contre celle ci. D’ailleurs l’éducation des enfants contre l’homophobie devrait aussi être dispensée des le plus jeune âge à tout les enfants hétéros compris pour diminuer ce harcélement.

14-D’ailleurs la critique de l’homophobie dans les productions de masse pour la petite enfance n’est pas faite et devrait l’être, avoir des livres de jeunesse hors de prix de maisons d’éditions LGBT bourgeoises de niche s’est un début mais tant que les gamins pédés et folles prolos n’auront pas de personnages célèbres de même orientation qu’eux collable sur tout leurs jouets et ustensibles scolaires genre Spider Man et autres Yu Gi Oh version pas hétéro bah ils devront attendre l’adolescence pour se trouver des modèles inspirant leur ressemblant dont les Tshirt, trousses et cartes à jouer à leur effigie sont trouvables à la rentrée au Carrefour du coin où leurs parents vont faire les courses…c’est à dire qu’ils devront s’en passer à la période de leur vie où ils se construisent et où ils en ont le plus besoin.

15-Il faut aussi vraiment sentir de la stigmatisation des expressions de genre des hommes homosexuels qui devrait pouvoir être masculins, androgynes ou féminins au degré où cela leur correspond individuellement sans que personne ne les fasse chier là dessus, valable pour les hommes de toutes les orientations sexuelles par ailleurs. Et forcer la société à sortir du cliché gay = féminin, homme féminin = pd pour connaître et accepter la diversité des expression de genres masculines toute orientation sexuelle confondue ce ne serait vraiment pas du luxe non plus pour tout les hommes pas dans la norme de ce point de vue qui s’en prennent plein la geule là dessus. D’ailleurs cela parait insurmontable mais pour les femmes c’est quasiment fait alors pour les hommes pourquoi on ne s’y mettrait pas?

16-Lutter contre un genrage excessif des vêtements et des jouets et dissocier progressivement ceux ci de l’orientation sexuelle autant que nécéssaire pour que les gens arrête de considérer systématiquement les petits garçons aux jouets féminins et/ou vêtements féminins comme forcément de futurs homos et ceux aux jouets masculins et vêtements masculins comme forcément de futurs hétéros ce serait utile aussi.

17-D’ailleurs tant qu’on est sur l’âge les vieux pédés prolos et les vieilles folles prolos ne devraient plus êre rejetés des mouvements pédés et folles prolos révolutionnaire par jeunisme.

18-Plus se centrer sur le droit au don du sang pour les gays que sur la GPA vu que le premier contrairement au second peut sauver des biens.

19-Plutôt être dans une stratégie de réappropriation des insultes que d’offuscation permanente par rapport à celles ci car c’est vachement plus efficace pour se construire une fierté solide en fait (valable pour tout les militantismes)

20-Voir de plus en plus de prolos pédés ou folles assumés connus parler de tout les sujets et pas forcément que d’homosexualité même si ce genre sujet à sa place bien entendu histoire de les voirs vraiment faire partie de tout les espaces publics et prendre leur place partout plutôt qu’accepter d’être accepter là où ils sont confinés d’avance uniquement, cela vaut aussi pour tout les militantismes féminisme inclus.

21-Sortir de l’injonction à bien vivre une oppression, ok la fierté s’est important mais avoir des jours sans où on voit les choses négativement dans un monde où on est rejetté c’est normal et être culpabilisé de cela fragilise psychologiquement et donc va à l’encontre de la fierté revendiquée en fait, valable pour tout les militantismes aussi d’ailleurs. Perso j’ai beaucoup de mal à sortir de ce schéma d’optimisme permanent obligatoire et quand c’est à ce point une injonction cela ne fait pas que du bien.

22-Sortir de l’athéisme obligatoire en milieu militant prolo révolutionnaire vu que ca met plein de gens qui sans ça serait de notre côté en rejet de la lutte des classes qu’ils ne veulent pas mettre au dessus de leur foi, ce sont les institutions religieuses qui peuvent être opressives car autoritaires pas les croyances en elles mêmes. C’est d’autant plus vrai pour les militants prolos pédés et folles qui sont beaucoup trop souvent mis en position de devoir choisir entre leur foi et leur politique ce qui fait peser sur eux un double standard d’attente bien lourd.

Voilà pour ceux qui se demandaient ce que j’en pensais, pour moi on dit beaucoup les luttes sont gagnées sur ce terrain mais j’ai surtout l’impression à titre personnel qu’elles ont à peine commencé dans ce domaine.

10 réflexions sur « Dossier : La lutte des classes et les luttes des minorités : Deuxième Partie : La lutte des hommes gays prolétaires blancs cisgenres. »

  1. Intéressant. D’ailleurs, la psycho-transphobie est encore très vivace. Exemple d’étude : une personne bipolaire assignée garçon, qui a eu une phase de genre féminin, phase qui se serait apparemment terminée avec la prise d’un médicament. Bref, pour moi, clairement une personne au genre fluide dont le genre évolue selon ses phases bipolaires et sa médication (c’est loin d’être la seule personne dans ce cas). Bien sûr, l’étude en conclut que son « trouble dysphorique » s’est « résolu » par la médication, comme si cette phase féminine n’avait été qu’un symptôme sans réelle valeur ou existence, et qu’il avait toujours été cis.
    (De plus, si ça se trouve, cette personne n’est pas (re)devenue un mec mais a simplement mieux réussi à cacher sa transidentité une fois que les médicaments calmaient son état mental…).

    Et ce type de raisonnement (considérer la transidentité comme un simple symptôme si la personne est non-valide, et considérer que puisque c’est un symptôme ça n’est pas réel ce qui est absurde…) est courant, et mène souvent des personnes atypiques à se voir refuser leur transition « pour leur propre bien ».

    C’est aussi marrant de voir les stéréotypes homophobes se contredire entre eux (c’est dans leur nature car ils sont mauvais de naissance / ils ont été corrompus par des nobles / ça vient du métissage / c’est à cause des démons / ça peut arriver à n’importe qui / c’est parce qu’ils sont fous ou débiles / ça vient d’un traumatisme…). Et surtout, ceux qui disent que c’est quelque chose d’animal et venant de la nature et qu’on doit s’élever au dessus de ça, et d’autres, que c’est quelque chose de contre-nature qui vient justement de la corruption de la société. On retrouve toujours les mêmes contradictions aujourd’hui… comme la Manif pour Tous avec sa pancarte « Touche pas à mes stéréotypes de genre » (aveu explicite que le genre est bien un construit social et basé sur des stéréotypes).

    L’intersexophobie vient en effet en grande partie de l’homophobie (ainsi que du sexisme), car dans la tête des médecins normatifs, une personne intersexe sera forcément non-hétéro (puisque elle est ni une « femme bio » ni un « homme bio ») et donc on peut pas la laisser exister comme elle est.

    Les antinazis de l’époque ont beaucoup attaqué les nazis sur le sujet des SA et de Röhm pour les déviriliser.
    Les nazis ont déporté, comme « asociaux », beaucoup de personnes neuro et psychoatypiques (qui n’avaient pas été diagnostiquées et donc pas euthanasiées par l’Aktion T4, mais qui restaient clairement inadaptées), SDF, TDS, personnes trans et non-binaires, et femmes lesbiennes. Du coup on en parle moins car aucun de ces groupes n’a été visé de façon aussi spécifique et explicite que les gays (avec le Triangle Rose), mais l’idéal nazi c’était évidemment une Allemagne et Europe sans personnes LGBT+ en général.

    Intéressant le passage sur le pasteur Doucet et les pédophiles, et c’est clair que les pédophiles qui souhaitent ne pas passer à l’acte, la seule option intelligente est de ne pas les stigmatiser (c’est pas comme si ils pouvaient claquer du doigt pour cesser d’avoir ces attirances-là en un instant) et de les soutenir dans leur démarche.

    Je pense aussi que sans la culture de la monogamie hégémonique, beaucoup de gens qui sont au fond d’eux-mêmes non-monogames le vivraient sans culpabilité, au lieu de le cacher / de le vivre par l’adultère / de se forcer à vivre en monogames, mais que oui une partie des gens est réellement monogame aussi, et que ça peut être sain.

    Je confirme, à l’époque des plus grosses manifs pour le mariage pour tous (autour de 2011-2013 en gros), j’ai rencontré des homos (bourges) qui se demandaient « pourquoi si peu de gays se marient », comme si aussitôt la loi adoptée on devait toustes se ruer dans les mairies pour célébrer ça…
    Ensuite, concernant la critique du mariage, je suis d’accord aussi. Après, le mariage homo (au-delà des implications concrètes pour les gens au niveau de droit de visite à l’hôpital, des enfants, etc etc), ça a quand même eu le mérite de faire reculer l’hétérosexisme et finalement de redéfinir l’idée du couple et du mariage (en sortant de mariage = hétéro = couple = reproduction, ce qui est un des piliers du système de genre traditionnel).

    La lutte contre la psychiatrisation de la part des valides LGBTIA a souvent un aspect très malaisant, le côté « On est pas des fous / des anormaux NOUS », l’argument que il ne devrait pas y avoir de psychiatrisation car « c’est pas une maladie » (sous-entendu que les vrais malades par contre, c’est ok de les opprimer), que « être trans n’est pas causé par un trauma ou une maladie » (alors que certaines personnes trans/NB c’est leur cas, et pourtant elles sont bien trans et légitimes)…

    C’est pas forcément sympa pour certaines personnes trans qui peuvent vivre leur dysphorie de genre comme une « maladie » envahissante qui leur pourrit la vie (par exemple en ne supportant pas leur propre corps, en ayant un besoin compulsif et panique de rentrer ou de ne pas rentrer dans certains stéréotypes de genre…). Et même si cette « maladie » est un résultat de la transphobie évidemment, elle existe pour ces personnes-là, et dire de manière généraliste que « il n’y a pas de souffrance à être trans » est assez malaisant.

    Ensuite, ces messages tiennent souvent peu compte des personnes LGBTIA neuro et psychoatypiques, qui sont d’ailleurs assez marginalisées dans ces milieux. Comme par hasard, ce sont presque toujours des valides qui emmerdent les personnes non-binaires sur leurs identités et leurs discours et ressentis trop « bizarres » et « exotiques » qui « font passer pour des fous » les autres, en particulier les neurogenres, et les xénogenres qui sont en général neuroatypiques; et idem ce sont presque toujours des valides qui emmerdent les personnes du spectre asexuel et aromantique sur leurs identités pour les silencier. Et ça va traiter les personnes non-binaires, otherkin, xénogenres… de « trisomiques », « schizo », « débiles », « tarés » et j’en passe à tour de bras.

    C’est vrai aussi que les homos non-monogames sont pas forcément super bien vus encore aujourd’hui dans le milieu homo (ou hétéro bien sûr). Autant le milieu poly parisien est très ouvert sur ça (même si il y a toujours quelques glandus notamment parmi les poly cishet bourges d’anciennes générations…), autant le milieu homo mainstream est quand même assez axé sur le couple mono. Les plans cul, les applis de drague… font partie de la culture de façon assez assumée, par contre dès qu’on parle de polyamour (dépassant donc le cadre sexuel) ça fait grincer des dents même si les gens sourient par devant…
    Le milieu bi militant, d’ailleurs, est bien plus ouvert (plusieurs années les poly, non-binaires, asexuels, aromantiques et Bicause ont défilé ensemble à la Pride).

    Et vu que les transphobes associent (par confusionnisme) trans et otherkin (avec stigmatisation psychophobe des deux), beaucoup de trans valides réagissent en crachant sur les otherkin à tour de bras, alors que beaucoup de otherkin sont neuro et/ou psychoatypiques, et que c’est souvent lié d’une façon ou d’une autre (même si pas toujours).

    Détail, je suis pas forcément d’accord avec l’idée que si le validisme physique (et le capitalisme avec exploitation des travailleurs et des pauvres, et hiérarchie de classe) n’existe pas, la psycho et neurophobie n’existeront pas non plus, parce que (en gros) les physioatypies n’affectent souvent pas trop directement et profondément la personnalité, alors que les psycho et neuroatypies si. Et que (même si on enlève les préjugés), pour une personne valide, ce sera souvent un effort EN SOI de devoir interagir (surtout de façon respectueuse des besoins spécifiques, (in)capacités…) avec des personnes neuro ou psychoatypiques.

    Cela implique d’accepter les meltdowns, shutdowns, crises d’angoisse, la fatigabilité, les besoins liés à l’hypersensibilité sensorielle (par exemple ne pas gueuler en présence de personnes autistes), l’agitation (chez beaucoup de bipolaires et TDAH), les intérêts spécifiques « envahissants », le « manque de réciprocité / empathie / théorie de l’esprit », les TOC, la tristesse, les crises de larme, les personnes non-verbales (avec qui il faut changer de mode de communication), les personnes qui maîtrisent pas le langage non-verbal (idem), les crises de violence verbale, les changements brusques de comportement…

    Pour couronner le tout, les personnes atypiques sont toutes différentes entre elles, bien plus que les valides, donc ça oblige à (re)faire un effort de compréhension et d’adaptation unique pour CHACUNE. Et en général, elles sont plus fragiles (je dis pas ça dans un sens péjoratif), ont des besoins plus nombreux, multiples, complexes et profonds (profonds au sens que, là où pour un valide ce sera juste du confort, pour les autres ce sera souvent mentalement vital et ne pas les satisfaire risquera de déclencher une crise), et sont plus dans les « extrêmes » là où les valides sont plus dans la « moyenne » (je préfère le terme « moyenne » au terme « équilibre » car c’est pas mieux en soi).

    Et donc autant je peux imaginer les valides traiter bien la plupart des physioatypiques (ce qui impliquerait bien sûr de ne plus être dans une société capitaliste et de classe car sinon forcément les personnes physiquement coûteuses et moins rentables seront opprimées), parce que une fois les difficultés liées à leur handicap physique surmontée ce seront des « personnes comme les autres ». Autant, pour les neuroatypiques, les psychoatypiques, et la partie la plus « dérangeante » des physioatypiques (celle dont la simple vision rappelle aux valides leur peur de la mort, de la maladie et du vieillissement, dont la souffrance est trop visible et audible, ou qui est incapable de sortir de chez elle et de prendre part à une vie sociale « normale »), je pense pas que ça suffirait.

    Enfin, +1 pour l’athéisme obligatoire et le rejet en bloc des religions. Avec là-aussi un bon côté psychophobe rationaliste (en gros, athée rationnel = bonne santé mentale et intelligence, vs croyant = fou / débile).

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    1. Oui. Alors pour ce qui est des lesbiennes, bis et trans il y a un article prévu pour la lutte spécifique des prolos de chacune de ces trois minorités (c’est long de faire les recherches pour et de les écrire par contre donc bon aucune idée de quand ça sortira et bien sur comme j’en fais pas partie c’est plus galère à écrire pour moi que celui sur les femmes prolos et leurs luttes car c’est moins du vécu et j’ai besoin de m’appuyer sur plus de sources extérieures). Pour ce qui est de la transphobie envers les trans pas valides il y a quand même toujours la dysphorie de genre dans le DSM et pas mal de gens et de psys qui perçoivent la transidentité en tant que telle comme une psychoatypie en soi. Tu penses que s’en est toujours une ou pas? Parce que si c’est le cas c’est d’autant plus absurde le validisme entre gens de toute façon pas perçus comme valides extérieurement. Plus piège d’ailleurs autant il y a plus de psychoatypiques chez les gays et les lesbiennes que chez les valides autant chez les bis on est à un taux proche de 60% voir plus de bis ayant des psychoatypies selon les statistiques. Est ce que je dois de ce fait considérer que la bisexualité si elle n’est plus officiellement classée atypie continue d’être pensée officieusement comme telle et d’être traitée en elle même de façon psychophobe ou pas selon toi?
      J’aurais tendance à penser que l’exemple que tu cite avec une personne atypique ayant des phases de transidentité liée à son atypie qui sont pathologisées confirme que la transidentité est toujours perçue officieusement comme elle même une atypie par la majorité des médecins et des psys. D’autant plus que se voir refuser par un médecin/psy un aménagement « pour son bien » par des valides c’est un truc plus ou moins courant dans toutes les atypies.
      D’ailleurs même sans être LGBT les atypiques quelque soi leur atypie ont absolument tous un rapport au genre coloré par leur(s) atypie(s) de façon plus ou moins intense selon la nature de l’atypie en question mais toujours présente qui fait qu’être une femme ou un homme cishét atypique et une femme ou un homme cishét valide c’est différent en fait parfois très différent même par exemple dans le cas des personnes autistes et j’ai trop souvent vu des femmes cishét valides féministes l’oublier voir le nier explicitement et c’est chaud quand même. Par exemple être en déni que oui homme ou femme même cishét c’est plus dur de pécho en étant autiste qu’en étant valide faut avoir un sacré culot quand même et elles le font tout le temps et les féministes pas valides se font enguirlander quand elles le font remarquer.

      Oui c’est sur que les stéréotypes homophobes qui se contredisent entre eux c’est assez marrant mais bon c’est assez classique comme les gars racistes qui disent dans une même phrase « les immigrés nous piquent notre travail » et « les immigrés en foutent pas une ils sont tous au chômage »…et ne se rendent sincèrement pas compte de la contradiction qui saute aux yeux. Oui ces stéréotypes existent toujours mais il y en a beaucoup qu’on entend plus à part à la manif pour Tous et beaucoup qui sont tellement has been que même eux ils ont honte des quelques types au sein de leur mouvement qui les soutiennent encore et essayent de les cacher et de les silencer pour éviter d’avoir une image médiatique de rétrogrades.
      Ah oui cette pancarte je me souviens la première fois que je l’ai vu c’était dans un tas de pancartes parodiques se foutant de leur gueule sur un site qui inviter à élire la plus drôle…et j’ai voté pour celle là ignorant que c’était une vrai comme pas mal de gens d’ailleurs ce qui fait qu’elle c’est retrouvé numéro 3 et donc sur le podium alors que c’était la seule pas parodique mais pondue par eux pour de vrai. Il y a pas à dire les gars qui ont pondu celle là c’était des champions. Je suis d’accord avec ce que tu dis du mariage et de ses côtés positifs sauf un détail le genre traditionnel oui mais que dans les pays à majorité blanche et dans certains depuis 1600 ans bon ok mais dans d’autres depuis à peine 400 piges (encore qu’au XIXème siècle les mariages officieux entre homos prolos se faisaient donc en version officieuse ça faisait même pas un siècle qu’il y avait ce truc là) bon en France ça fait 1000 ans presque donc ok mais je sais pas si on peut vraiment dire que c’est traditionnel dans les pays blancs ou ça a que 400 piges (après c’est peut être mes études d’histoire qui font que j’ai une définition de traditionnel plus restreinte que la plupart des gens ou en gros un truc moins vieux que 1000 ans a du mal à pouvoir être qualifié ainsi mais bon).
      Totalement d’accord sur les LGBT qui ont lutté ou luttent contre leur psychiatrisation mais pas celles des autres psychoatyiques et neuroatypiques. D’accord aussi sur les non binaires, neurogenres, xénogenres, aros, aces, otherkins à deux détails près, déja clairement même chez les atypiques et même chez les neuroatypiques ou psychoatypiques LGBT eux mêmes il y en a pour stigmatiser ces minorités là. Pour les otherkins par exemple même moi j’avoue qu’il m’a fallu un temps d’adaptation avant d’accepter que c’est un vécu légitime et quand j’ai découvert le concept j’avoue j’étais assez moqueuse et pas super sympa. Et en même temps du coup je dirais que ce genre de commentaires c’est souvent du à l’ignorance et aux caricatures médiatiques de ces identités là qui l’entretienne et je pense que rencontrer des gens qui le sont et discuter avec c’est le meilleur moyen de
      cesser cette stigmatisation. D’ailleurs les otherkins pour le coup je sais qu’à l’intérieur même de leurs groupes ils ont aussi ce truc de s’écharper entre ceux qui s’identifie à des animaux et ceux qui s’identifient à des êtres imaginaires voire à des concepts philosophiques. Donc bon je suppose que s’écharper entre gens aux vécus pourtant proches ça existe dans tout les groupes sociaux humains et donc dans tout les mouvements politiques.
      Par contre là pareil toutes ces identités là c’est toujours considéré officiellement comme des psychoatypies par les psys ou pas? Et les psys les traitent toujours officieusement comme des psychoatypies ou c’est seulement au niveau du « grand public » que c’est le cas?

      En même temps poly et bi sont souvent confondus les uns avec les autres et il y en a pas mal qui sont les deux même si c’est pas la majorité donc qu’ils soient plus ouverts là dessus ne m’étonne pas trop. Pour les bis je sais pas mais je sais qu’en milieu poly il y a plus d’aromantiques et d’asexuels qu’en milieu mono aussi, normal vu que c’est quand même moins normatif que le milieu mono sur la façon de vivre romance et sexualité donc plus ouvert aux gens qui les vivent différemment. Il y a aussi plus de gens à traits autistiques qu’en milieu mono d’ailleurs parce que dans ces milieux expérimentatifs les règles sont réinventés donc explicites et donc plus claires pour pas mal de gens ayant du mal avec les codes sociaux.

      Oui en effet pour la psychophobie envers les psychoatypiques croyants. D’ailleurs vu le nombre de psychoatypiques très religieux (tellement nombreux qu’il y a même un mot médiatique psychophobe pour les désigner « fous de Dieu ») surtout chez les psychoatypiques prolos et/ou « racisés » on peut pas faire de l’antivalidisme radical totalement inclusif sans une position nuancée sur les croyances et religions même si on est matérialistes politiquement.

      Enfin sur la question de la persistance de la psychophobie et de la neurophobie en un monde post capitaliste et post validisme physique je suis pas d’accord mais j’ai l’impression que c’est un « truc de blancs » de pas pouvoir imaginer un monde ou c’est possible dans le sens ou dans les cultures non blanches traditionnelles en règle générale il y avait quand même beaucoup moins de psychophobie et de neurophobie que dans la société blanche actuelle, par exemple dans l’Antiquité dans la plupart des sociétés les autistes et schizos souvent confondus étaient mis à l’écart et marginalisés certes mais pas diabolisés et vus positivement comme des messagers du monde divin donc plutôt dans de hautes position sociales en fait et ça n’avait rien de rare que la personne la plus élevée socialement soit une personne ayant fréquemment des visions mystiques qui en ferait un schizophrène ou du moins un « psychotique » avec les critères de marginalisation psychophobes des gens qui hallucinent dans la France de 2018. Donc en fait ils étaient tenus à l’écart entre eux certes mais ils avaient une bonne sociabilité entre eux et étaient plutôt riches alors qu’il y avait déja de la psychophobie/neurophobie « légère » (par rapport à la violence de celle d’après la destruction de ces structures sociales par le racisme et la colonisation) envers eux. Et vu qu’ils étaient plutôt haut dans la hiérarchie sociale ils étaient plus ou moins mais réellement intégrés d’une certaine façon au reste de la société en fait. Il y avait un peu le mec truc dans certaines sociétés avec les personnes que des français de 2018 percevraient comme trans et/ou non binaires d’ailleurs. En fait c’est au XVème siècle que l’enfermement et la diabolisation comme sorciers de ces gens c’est vraiment généralisée dans la société blanche puis par la suite que celle ci là imposée partout par le colonialisme. Avec une accentuation du problème à partir de 1830 et de l’invention de la psychiatrie bien entendu. J’entends par là que l’agacement ressenti par les valides face aux particularités des psychoatypiques et neuroatypiques est un produit d’une éducation validiste et pas un truc naturel et automatique. Dans les sociétés anciennes les personnes pas dans la norme mentale faisaient peur aux valides mentaux car ils les percevaient comme possédant un pouvoir d’origine divine mais elle ne les agaçait pas au contraire cela pouvait arriver que des valides voyant une mystique hallucinée soient très joyeux et enthousiastes de cela si ils le percevait comme un signe positif, une bénédiction divine ce qui était la plupart du temps la façon dont c’était vécu. Donc je pense qu’apprendre à des enfants valides à ne pas être validiste sur ces plans c’est possible et je pense que le validisme envers ces atypies n’existait pas avant la naissance des sociétés de classe parce qu’à la base il s’était fondé sur une crainte de la volonté de domination fantasmée et du pouvoir divin supposé attribués à tort ou à raison aux personnes atypiques. Et pour ce qui est de la crainte de la mort, de la maladie, de la vieillesse et de la souffrance qui se répercute sur les gens qui en sont porteurs qui sont oppressés à cause de ça même en France au point ou ça l’est maintenant c’est un phénomène très récent et complètement impensable du moins dans son degré de violence actuel il y a même pas 100 ans de cela et complètement du à la forme actuelle du capitalisme qui prospère sur la vente aux bourgeois du mirage d’un futur possible sans mort, sans maladie, sans vieillir et sans souffrance qui n’existera jamais. Du coup je pense que toute ces formes de validisme peuvent bel et bien disparaître et n’existaient probablement pas avant la mise en place d’une société de classe.

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  2. De ce que je sais, aujourd’hui les médecins, les médias… osent de moins en moins comparer directement la transidentité à une psychoatypie, même si implicitement plein de gens pensent encore que si. Il faut dire que entre les progrès et la visibilité des mouvements trans, les mecs trans qui passent dans des émissions de télé (comme Thomas Beatie, mec trans enceint, dans Secret Story), les coming-out de meufs trans (les soeurs Wachowski qui ont fait Matrix, Caitlyn Jenner, Laverne Cox…) et de non-binaires (Miley Cyrus, Ruby Rose…) célèbres, il y a de plus en plus un impératif à avoir l’air un minimum trans-friendly (même si c’est souvent hypocrite).

    Je pense pas que la transidentité soit EN SOI une psychoatypie, perso, parce que une personne trans valide qui vit dans son vrai genre avec un passing de cis (exemple, un mec trans qui passe pour un mec cis), ou qui est acceptée par ses collègues et sa famille ce qui est plus souvent le cas des trans valides (même si non-binaire, fluide…), en général n’aura pas ou pas trop de souffrances psychiques et ne sera pas perçue comme “folle”.

    Pour moi être trans c’est plus, de ce point de vue, comme être une femme, ou prolo, etc. Ce sont des conditions sociales qui génèrent beaucoup de psychoatypies à cause de l’oppression, et qui sont souvent plus ou moins pathologisées en soi (la femme hystérique, les pauvres qui seraient “naturellement” criminels et agressifs…) mais qui vont pas entraîner une situation de handicap comme les non-valides peuvent en vivre.

    Parce que une femme, une personne trans, bi, homo… si on les met dans un contexte inclusif et respectueux, n’auront pas de difficultés et besoins spécifiques, ou assez peu (la personne trans aura besoin qu’on respecte son identité de genre et souvent qu’on lui permette de transitionner, la personne enceinte aura besoin de soins spécifiques… et ce sera souvent occasion de stigma et violence médicale c’est vrai).

    En tout cas, c’est pas comparable à une personne malade chronique, ou en dépression, ou autiste, ou psychotique etc etc, qui devront gérer des problèmes autres (douleur, fatigue, stress, meltdowns et tout le tralala), qui auront besoin d’aménagements et/ou de prises en charge spécifiques… et ces besoins dureront des années à toute la vie (contrairement à une transition ou une grossesse qui sont limitées dans le temps) et sont constants.

    Ensuite honnêtement ça m’emmerderait d’inclure les trans et autres queer valides dans le mouvement antivalidiste, à cause de leur attitude très validiste justement (et je sais qu’il y a aussi des non-valides validistes y compris en milieu militant mais pas autant et pas aussi toxiques de loin je trouve).

    Bref, non pour moi les personnes trans sont pas psychoatypiques en soi, et les personnes bi non plus.
    Une personne trans dysphorique, éventuellement, parce que la dysphorie peut être envahissante et handicapante (et certaines personnes non-binaires vivent la dysphorie toute leur vie parce que leur genre existe pas socialement, que leur apparence sera toujours mégenrée dans un sens ou dans l’autre…), mais justement toutes les personnes trans sont pas dysphoriques.

    Et de ce point de vue, le DSM fait plus sens en parlant de “dysphorie de genre” (même si on devrait pas appeler ça un “trouble” ni considérer ça comme un problème purement intrinsèque à la personne quand la cause est sociale) que de “trouble transsexuel” et autres horreurs du passé, parce que si il y a une psychoatypie dans l’histoire c’est éventuellement la dysphorie, et elle est crée par le contexte social (qui dit que tel genre doit avoir telle apparence et tel corps, que seuls deux genres existent…) et entretenue par le contexte aussi (la pub, les remarques des gens, les toilettes genrées…).

    En bref, pour moi, les personnes trans neuroatypiques doivent être incluses totalement et leurs besoins spécifiques mis en avant (beaucoup d’autistes sont pas cis tu l’as toi-même remarqué dans ton article de stats, idem chez les TDAH; chez les dyssynchrones HP par expérience personnelle je dirais que c’est pareil mais j’ai pas d’étude le prouvant…), et les personnes psychoatypiques aussi (des études soupçonnent une corrélation trans/schizophrénie, et par ailleurs la transphobie crée beaucoup de dépression, anxiété, PTSD…), et les personnes physioatypiques aussi évidemment (la transphobie dégrade la santé physique aussi, et puis certaines personnes n’arrivent pas à se retrouver dans la binarité cis à cause de leur maladie chronique par exemple). Et les personnes qui souffrent violemment de dysphorie même sans autre atypie associée aussi. Par contre, les trans dans aucun de ces cas-là (pas si nombreux que ça, pas la majorité du tout, mais bien casse-bonbons et prennent bien toute la place…), pour moi, sont valides.

    D’ailleurs, les trans valides sont justement relativement acceptés par les médecins (même si la transphobie médicale existe), ont accès à une transition sans restriction en général (on va pas leur dire “ta transidentité est le symptôme de ton fonctionnement neurotypique” alors qu’on dira ça aux psychotiques ou autistes), seront perçues comme des personnes normales (comportementalement et physiquement) de leur genre ensuite (le mec trans valide, si il a suffisamment de passing et ce sera souvent le cas, sera vu comme un mec normal), ont moins de soucis pour se faire des amis (et même si ils perdent des amis par transphobie ils en retrouvent facilement d’autres)… Et ce sont les trans atypiques qu’on va emmerder sur la transition, sur leur non-conformité à leur genre (une meuf trans autiste qu’on va trouver pas assez féminine car autiste et qui sera doublement invalidée par ex), sur leur identité de genre ou façon de l’expliquer (les neurogenres), et les autres démarches médicales globalement.

    Concernant les otherkin, moi aussi j’ai eu du mal à comprendre au début j’admets, mais après voilà ça me serait jamais venu à l’idée d’aller les emmerder sur les réseaux sociaux, de faire des posts anti-otherkin, d’agresser personnellement des personnes otherkin… Et chaque fois que j’ai vu ces comportements de meute c’était toujours des groupes de valides (et éventuellement quelques ex-valides maintenant en dépression ou anxiété mais ayant grandi comme des valides et gardé leur mentalité). D’ailleurs ce qui dérange ces personnes c’est pas seulement que “les otherkin c’est n’importe quoi lol”, c’est aussi que de leur point de vue l’existence des otherkin (et xénogenres etc) LEUR donne une mauvaise image et donc il faut les faire taire et s’en détacher par politique de respectabilité.
    (bon par contre je connais pas trop les dynamiques internes du milieu otherkin pour le coup)

    Les otherkin, je sais pas trop si c’est considéré comme une psychoatypie, le DSM n’en parle pas, mais ça risque d’être considéré comme une forme de “délire”, de “delusion” en anglais (ce qui veut dire à la fois délire et illusion), comme un “symptôme” d’autre chose si la personne a une autre atypie…

    Dans le milieu poly parisien (pas forcément représentatif, même pas du tout en fait), la majorité des gens qui s’expriment sont bi et/ou sur le spectre asexuel et/ou aromantique, et/ou non-binaires (et souvent cumulent), quelques lesbiennes cis et encore pas beaucoup, quelques personnes trans binaires… et pas tellement de cis-hétéros et encore moins de cis gays. De plus il y a beaucoup de gens se retrouvant pas du tout dans le modèle du couple.

    En fait au début des cafés poly parisiens c’était très cis-hétéro, mais apparemment avec le temps, les personnes queer, leur vocabulaire et leurs sujets de débat ont pris de plus en plus de place, et il y a souvent des personnes cishet qui découvrent le polyamour et qui se sentent mal à l’aise dans ces cafés, car justement elles sont déjà en train de découvrir le polyamour et tomber dans un lieu quasi-queer (sans être prévenues) ça fait “beaucoup” pour elles. Alors que beaucoup de personnes queer qui ont trouvé un lieu confortable s’y installent et y restent et en amènent d’autres, donc par effet boule de neige ce milieu se queerise avec les années.

    Et ces personnes-là, pour le coup, sortent d’une vie “mono” et ont besoin de rester sur quelque chose de familier (donc des couples éventuellement multiples mais définis en tant que couples et souvent hiérarchisés en relation primaire/secondaire), l’anarchie relationnelle ça va trop loin de leur point de vue.

    Par contre j’ai déjà été en vacances dans un lieu poly à la campagne (qui existe plus) et là pour le coup c’était des gens d’une autre génération (mon ami et moi on était probablement les plus jeunes à part le fils de la proprio), valides, cishet et souvent petits bourgeois.

    Ensuite oui c’est peut être un truc de blancs de pas arriver à imaginer les valides comme non-psychophobes et non-neurophobes et acceptant les physioatypies “dérangeantes”, je suis blanc donc ça vient sans doute de là, après je suis littéralement la seule personne que je connais à penser comme ça (avec un ami que j’ai pas mal influencé) car autour de moi tous les atypiques même blanc.hes (dans des groupes militants ou non, ou hors milieu atypique) croient ou au moins disent croire à l’inclusion, voire à la sensibilisation etc.

    Enfin après, une société dans laquelle les atypiques ont une place sociale spéciale (suffisamment valorisée et SURTOUT où on leur fout la paix et où iels ont pas à vivre comme et parmi des valides “normalement en gros) ça peut éventuellement le faire, et ça peut pas être pire que maintenant dans tous les cas, par contre une société où tout le monde vit ensemble de façon mélangée et où les valides accepteraient dans leur quotidien les particularités (diverses, envahissantes, compliquées à la fois à comprendre et à “gérer”, et souvent effectivement pénibles pour autrui c’est une réalité) des atypiques j’y crois moyen j’admets.
    Et puis pour les autistes et les dyssynchrones, j’admets, je trouve que le fonctionnement neurotypique est assez malsain en soi.

    Après, même une société “mélangée” pourrait faire bien mieux, ne serait-ce qu’en termes d’accessibilité et d’organisation de l’espace public, ou d’accès à la santé etc etc, c’est certain, la majorité de nos difficultés sont liées d’une façon ou d’une autre au capitalisme et à la société de classe aucun doute, mais j’arrive pas à croire que ça suffirait. Sauf si justement se créent de nouveau des communautés, structures sociales et « places dans la société » réellement adaptées et valorisées pour tous les profils d’atypiques (et pas juste valorisées en mode « fétichisation » ou « rôle social restrictif imposé » de type t’es autiste tu feras de l’informatique etc).

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    1. J’ai été me renseignée un peu pour répondre du coup et voilà ce qui en ressort :

      Oui apparemment c’est le cas pour les médecins, psys et médias n’osent plus le dire cash qu’ils le pensent.
      Par contre des psychiatres dénoncés comme tenant des propos allant dans ce sens c’est encore régulier. Il y a même quelques cas de gens enfermés de force en hôpital psychiatrique juste du fait d’une transidentité sans aucune psychoatypie officiellement reconnue associée. Même dans l’opinion populaire les gens qui pensent trans = tarés ça commence à marquer une opinion conservatrice/très à droite sur le plan des moeurs semble t’il même si c’est encore assez fréquent mais apparemment le militantisme et surtout la médiatisation de trans célèbres et de leur parole ça a effectivement pas mal désamorcé les stéréotypes c’est dernier temps. Par contre c’est assez récent donc moi je me demande quand même si ce sont de vrais avancées qui vont être pérennes socialement ou une simple mode médiatique qui une fois passée précipitera les droits des trans dans un retour en arrière vitesse grand V mais bon je suis peut être inutilement pessimiste mais je suis toujours très méfiante du potentiel de changement pérenne de politiques basées avant tout sur la visibilité et la représentation sans changement matériel des institutions derrière. D’autant plus que tu le dis toi même ces changements sentent plus la façade hypocrite bon chic bon genre que la conviction profonde.

      Une personne trans valide…c’est quand même rare, toutes les stats que j’ai trouvé tourne autour de 90% de trans pas valides (principalement psychoatypiques) 10% valides…si on prend pas en compte la dysphorie de genre comme psychoatypie parce que là on est plus à 1% de trans valides toute leur vie et n’ayant jamais ressenti de dysphorie…c’est d’ailleurs tellement rare que j’ai déja entendu des trans militants considérer que ça existe pas et qu’en gros c’était des fakes qui avaient pas leur place en milieu trans, c’est faux de ce que j’en ai compris mais le fait qu’ils peuvent le croire montre quand même que c’est pas bien commun. Si on ajoute en plus les critères être perçu comme de son vrai genre et avoir un passing cis ou être accepté par sa famille et ses collègues ça me parait plus être l’exception que la règle clairement.

      Je vois ce que tu veux dire sur les femmes et les prolos et je suis d’accord concernant ces catégories là globalement. On est d’accord sur le contexte inclusif et respectueux c’est juste sur la proportion d’espace où cela existe pour les trans et dans une moindre mesure les bis dans la France de maintenant qu’on ne l’est pas je pense. Pour la violence médicale envers les femmes et les trans d’accord que ça prend un peu la même forme dans les deux cas et que les résistances qui y sont opposées sont un peu de même nature et que ça fonctionne plutôt bien donc c’est bel et bien similaire semble t’il.

      Par contre c’est que 8% des atypiques qui le sont toute leur vie la majorité l’est de façon transitoire et pour pas mal d’atypies légères ça dure même pas un an et la moyenne c’est une durée d’entre six mois et un an surtout avant d’être vieux et d’avoir des maladies d’anciens et donc avant la retraite les gens comme nous nés atypiques et qui le resteront toujours avec des besoins spécifiques relativement amples c’est pas la majorité. D’ailleurs c’est une minorité qui demande des aménagements et les trouvent nécessaires pour pouvoir travailler (et une infime minorité qui les obtient parce que le système est hyper décourageant pour les demander faut durement lutte) probablement nettement moins que de gens qui en ont effectivement besoin et énormément moins que ceux à qui ce serait utile pour un confort équivalent à celui des valides mais il y en a plein qui arrivent plus ou moins à travailler comme ça faute de choix autre. Raison de plus pour qu’il soit exigé d’un mouvement antivalidiste conséquent que les aménagements soient donnés automatiquement par principe aux pas valides parce que vaut mille fois mieux que quelques valides trichent et obtiennent des aménagements non nécessaires pour eux plutôt qu’une majorité de pas valides se retrouvent sans ce dont ils auraient besoin au prétexte d’éviter ça comme c’est le cas objectivement maintenant. Donc oui la majorité des pas valides ont besoin de peu ou pas d’aménagements sur une période courte raison de plus pour exiger qu’ils leur soient filés de suite. Même sur le seul antivalidisme les cas comme les nôtres c’est très minoritaire en vrai c’est sans doute pour ça que c’est pas évident d’ailleurs de voir nos besoins écoutés vu qu’ils sont quand même très éloignés de la norme valide ET de la norme atypique en fait. Après en milieu antivalidiste on voit surtout des gens comme nous aux atypies à vie militer logique vu que c’est ceux qui y ont le plus intérêt mais du coup ça donne une image déformée et « dramatisée » de ce que c’est la vie avec une atypie pour la majorité des personnes atypiques.

      J’aime pas du tout le terme toxique pour qualifier le comportement d’une personne justement parce que 99% des fois où je les entendu c’était des valides qui qualifiait ainsi une personne atypique entre autres mais je suis d’accord avec le constat du fort validisme de pas mal de militants queer et trans…le seul truc c’est que ces militants sont très éloignés de ce qu’est une personne trans ou bi moyenne donc je pense pas que se baser sur eux pour décider de ce qu’on pense de ces questions soit une bonne idée, et puis de toute façon vu leur psychophobie justement si on considérait ça comme des psychoatypies ils seraient les premiers à traiter de réacs ou de fachos les bis ou trans qui le ressentirait (ou ceux qui le ressentent déja parce qu’il y en a pas mal surtout chez les trans pas militants) comme ça donc ça m’étonnerait qu’il se réapproprient le ressenti de gens ayant cette vision des choses là.

      Et justement oui il y a des trans valides pas dysphoriques mais ils sont quand même bien rare donc je suis pas pour nier leur place dans les mouvements trans mais par contre je vois pas pourquoi ceux ci sont centrés sur eux alors que les trans pas valides et dysphoriques sont amplement majoritaires en fait.

      J’ai l’impression que les désaccords sont surtout sur la méthode mais qu’on est d’accord sur l’idée que les mouvements bi et trans sont pas du tout centrés sur les besoins de bis et trans psychoatypiques alors que ceux ci étant très amplement majoritaires parmi les bis et les trans leurs besoins devraient y tenir une place centrale dans les mouvements militants bis et trans et sur le constat que ce n’est pas le cas à cause du validisme.
      J’ai trouvé un lien totalement transphobe (genre extrême droite religieuse) qui disait qu’il y avait 6 fois plus de TDAH chez les trans que les cis mais rien d’autre sur cette question sur le moment, ça parait probable vu à quel point le combo TDAH/autisme est fréquent et le nombre d’autiste pas cis et de trans à traits autistiques est important en effet mais j’aimerais avoir une source plus fiable que ça comme base avant de l’affirmer.
      Et pour les dyssynchrones je confirme que dans de vieux liens j’avais lu que chez les BQI comme chez les HQI il y a plus de gays, lesbiennes, bi et trans en proportion que dans la moyenne de la population. Sur Zebra Crossing leur article que j’avais linké sur les statistiques sur l’adulte surdoué donne 17% de zèbres qui admettent être d’une minorité de genre, d’orientation romantique et/ou d’orientation sexuelle c’est en effet un peu plus que la moyenne de la population (et celle ci incluant les gens pas valides sans doute pas mal plus que la moyenne des valides). Je retrouve plus où mais j’avais vu que pour les gens ayant un handicap mental le pourcentage était plus important (autour de 20% si mes souvenirs sont bons). Oui pour le lien entre trans et schizo j’en ai entendu parler aussi. Et oui pour les trans avec dépressions ou troubles anxieux ça tourne autour de 90% des trans donc faire semblant qu’il y a aucun lien ce serait hypocrite et surtout bien chiant pour la majorité de trans qui sont trans et psychoatypiques. Oui aussi sur le fait qu’il y a plus de physioatypiques parmi les trans et plus de trans parmi les physioatypiques dans la moyenne de la population. Donc quelque soit la nature des atypies le constat est unanime il y a plus de trans parmi les atypiques que dans la moyenne des valides et beaucoup plus d’atypiques que de valides parmi les trans.

      D’accord pour le fait que les trans atypiques sont plus emmerdés que ceux n’étant que trans sans atypies à côté mais des fois ça suffi encore d’être trans sans autre atypie pour finir enfermé de force en HP sur une longue durée.

      Euh moi non plus j’aurais jamais été faire des posts anti otherkin sur des réseaux sociaux mais je peux pas garantir que 100% des atypiques ne feraient jamais ça et à vrai dire j’en doute fortement vu que j’ai déja vu des atypiques entre eux atteindre des niveaux de violence très variables et parfois très fort entre eux même en ayant la même atypie alors en plus quand c’est pas la même et juste casser les couilles sur Internet comme degré de violence je crois bien que c’est hautement probable que des atypiques aient déja fait ça…d’autant que tout les atypiques sont pas de gauche et qu’un atypique d’extrême droite par exemple peut considérer que c’est un devoir « militant » de recadrer des gens qu’il perçoit comme « le progrès devenu fou » en gros quoi. Et ça me parait pas absurde que des atypiques de ce genre là soit aptes à agresser personnellement des gens otherkins malheureusement. Je pense qu’il faut pas idéaliser les atypiques non plus la cruauté gratuite c’est pas réservé aux valides.

      Après la dynamique interne au milieu otherkin en gros c’est les thérians qui s’identifient à des animaux existant genre des loups par exemple qui se foutent de la gueule des gens « otherkin » qui disent s’identifier à des êtres imaginaires comme des sirènes par exemple qui eux mêmes se foutent de la gueule de ceux qui s’identifie à des objets genre une table par exemple qui eux même se foutent de la gueule de ceux qui s’identifient à des concepts abstraits genre je sais pas moi « ‘la musique » par exemple qui eux s’écharpent entre eux en fonction du degré de rareté et d’abstraction du concept auquel ils s’identifient. Bon évidemment c’est déja pas commun d’être en face de quelqu’un qui pense et assume « je suis un loup » quelqu’un qui pense et assume « je suis la musique » c’est hyper méga rare et face à un psychiatre ça a quand même très peu de chances de passer comme une lettre à la poste.

      C’est pas considéré en soi comme psychoatypie en effet même si des trucs proches comme la lycanthropie ou le vampirisme sont considérés par les psychiatres et la majorité des gens comme des symptômes de psychoatypies :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Vampirisme_clinique
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Lycanthropie_clinique
      Donc oui c’est bien considéré comme pas psychoatypie en soi mais souvent perçu comme un symptôme de psychoatypies mais il y a pas besoin à chaque fois que la personne ait d’autres atypies des gens enfermés en HP parce que ce que d’autres gens considéreraient comme une identité otherkin ou autres choses approchantes les psychiatres parfois (même si c’est minoritaire c’est pas vraiment rare) le classe en soi comme délire et du coup enferme les gens en HP de force juste pour ça, ça arrive relativement régulièrement en fait.

      Oui les parisiens ne représentent qu’eux mêmes quelque soit le sujet qu’on aborde partout hors de Paris intra muros tout le monde le sait, il y a vraiment qu’eux pour croire qu’ils sont la France.

      Ouais mais je peut t’assurer qu’entre le milieu prolo blanc titi parisien que j’ai connu un peu et le milieu prolo musulman originaire du Maghreb banlieusard où je vis non pas l’assimilation et l’inclusion mais une intégration authentique de personnes atypiques on s’en approche beaucoup plus même si c’est loin d’être parfait sans même avoir besoin de militer pour ça (même si ça dépend des atypies et qu’une dépression ça y passe beaucoup mieux en règle générale sans sous estimer le validisme autour de ça non plus qu’un autisme par exemple). Et je parle même pas d’à quel point c’est le jour et la nuit entre banlieusards racisés ordinaires et militants blancs bourgeois « inclusifs » de mon cul sur le validisme. Bah je suppose qu’il faut l’avoir expérimenté pour y croire mais en gros de mon expérience en milieu prolo « racisé » banlieusard de 2018 sur les huits atypies que j’ai expérimentées de moi même :
      1-Le burn out tout le monde ou presque pige sans que t’ai à expliquer.
      2-La dépression des fois les gens sont un peu en mode bouge toi et légèrement validiste mais jamais ils t’HPiseront de force et ils te laisseront gérer comme ça te correspond.
      3-Le trouble anxieux généralisé ils peuvent se moquer un peu mais ça va jamais audelà.
      4-Le trouble panique pareil.
      5-Le colon irritable pareil.
      6-La dyspraxie pareil.
      7-Sur la dyssynchronie HQI c’est un peu casse pied par contre parce qu’il y a toujours un connard qui te lance un truc genre « tu te prends trop pour une bourgeoise blanche vas y tu te la pète de trop » dès que tu ouvres un bouquin un peu technique pour le plaisir mais en dehors de ça, ça va.
      8-L’autisme c’est la même catastrophe qu’ailleurs par contre mais c’est clairement pour des raisons d’intériorisations des normes blanches en grande partie car ça parait quand même nettement moins pire dans les bleds aux traditions ayant fortement résisté à la colonisation à ce qu’on m’en a raconté du moins.

      On est quand même loin du milieu prolo blanc ou une psychiatrisation de ce genre de trucs de force peut être crainte objectivement et d’un milieu bourgeois blanc où sans passing valide elle est quasiment certaine si j’en juge à mon expérience de vie.

      J’ai déja eu des potes valides ou du moins ni dyssynchrones ni autistes et n’en ayant aucun trait avec lesquels je m’entendais relativement bien, ça a jamais été profond comme relations mais les conversations de bistro c’était gérable et même amusant même si j’échappais jamais un validisme léger genre moqueries ça allait jamais plus loin donc c’est possible même de nos jours de vivre ça pas trop mal en dépit de tout le validisme alors dans une société où il y en aurait nettement moins ça le serait aussi je pense parce que je crois pas que ce soit la nature et l’essence des valides d’être neurophobes et psychophobes je trouve même ça plutôt essentialiste comme perception en fait. Même de nos jours chez les autistes dominants sur les autres plans qui arrivent plus ou moins à s’intégrer dans le monde du travail tel qu’il est l’informatique est pas le seul secteur qui recrute (même si c’est le principal et qu’il le fait avec une com très maladroite basée sur plein de stéréotypes validistes) donc si même aujourd’hui on en est déja plus là imagine dans une société où beaucoup de barrières auront sauté.

      De toute les façons je pense que tout les système de domination si ils doivent exploser un jour le feront tous ensemble parce que sinon les autres se reformeront sur la base de ceux qui resteront.

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      1. Bon je répondrais à tout plus tard ou j’essayerais mais pour moi trans c’est un « cas limite » entre atypie ou non et otherkin c’est tellement stigmatisé que même si c’est pas techniquement forcément une atypie ce sera souvent traité pareil et donc en gros on est d’accord même si on peut pinailler sur les mots, et une personne « juste otherkin » pour moi sera bienvenue dans un espace antivalidiste si elle en a le besoin (au pire mieux vaut être « un peu trop » inclusif.ve que pas assez je trouve).

        Concernant la fin de ton message je crois pas au concept d’essence et je suis même pas sûr de le comprendre, et je pense pas que les valides soient automatiquement neuropsychophobes de manière inévitable et absolue, mais que ce sera juste plus difficile et moins spontané.
        Après je suis biaisé par le fait d’avoir des atypies à la fois lourdes (dans le sens qui affectent tous les domaines de ma personnalité, cognition… de façon importante), multiples et durant de la naissance à la mort donc pour moi devenir valide ou y ressembler c’est juste absurde comme idée (plus des atypies acquises et être LGBTIA en cerise sur gâteau), d’être « passif agressif » et donc complètement inadaptable (sans doute le profil le plus stigmatisé après les psychotiques car « fous dangereux blabla » et les dyssynchrones BQI, car les PA sont un profil pas compatible du tout avec le capitalisme ni aucune oppression et insoumis), d’avoir surtout eu affaire à des prolos (et bourges) valides blanc.hes ou sous lourde influence blanche (et je te crois volontiers sur le fait que ce soit les plus crades de très loin)… Donc j’ai sans doute une tendance à exagérer et dramatiser la vie des atypiques plus « lambda » et au pessimisme excessif

        De toute façon on ne pourra savoir si l’abolition du capitalisme « suffit » ou pas qu’en essayant, c’est quasi impossible de réellement se projeter dans une telle société

        En tout cas merci de ces discussions ça fait grave réfléchir ET tu es une des rares personnes atypiques dont je sais avec certitude que si t’es en désaccord avec moi c’est un vrai désaccord réfléchi, et pas de l’aliénation, du carpettisme (envers les valides les patrons les parents les médecins et leurs idées) ni une façon de défendre un groupe sur le dos des autres. Bref quand t’es pas d’accord c’est pour des raisons réellement éthiques et qui font réellement sens. Ce qui est rarement le cas avec les autres vu à quel point l’aliénation est partout…

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      2. Pour le lien entre trans et atypie je suis d’accord que c’est un cas limite et que j’ai vraiment pas assez réfléchi pour avoir un avis précis et solide là dessus. D’accord aussi pour les otherkin et autres cas du même genre que mieux vaut être trop inclusif que pas assez.

        Je me souviens même plus de quoi je parlais quand j’ai évoqué l’essentialisme mais je trouve que ce lien explique plutôt bien la notion :

        Bien sur que se projeter dans une société post révolutionnaire c’est quasi impossible mais c’est un exercice d’utopie qui me parait nécessaire à faire régulièrement pour trois raisons : 1-Avoir des idées sur quoi faire si il y a révolution car critiquer le système c’est bien construire autre chose c’est mieux.
        2-C’est un truc agréable à faire et l’imaginer ça donne un espace imaginaire possible dans une utopie où on serait total tranquilles. C’est quand même vachement utile comme fantaisie et échappatoire pour souffler un peu.
        3-Y penser aide vachement à mieux comprendre la structure du système actuel en cherchant comment le changer.
        J’arrive cependant vraiment pas à imaginer une société ou un des systèmes de domination aurait disparu (sauf racisme et LGBTphobies vu que c’est apparu tardivement et donc on a des exemples historiques de sociétés sans) et pas les autres un capitalisme sans misogynie ni validisme, une misogynie sans capitalisme ni validisme ou un validisme sans capitalisme ni misogynie j’ai vraiment du mal à conceptualiser.

        Euh merci du compliment. L’aliénation ça concerne tout le monde (enfin quasi tout les gens pas mec cishét blancs bourgeois valides) donc même moi je peux pas être 100% certaine que je dis jamais des trucs à cause de ça même en y réfléchissant depuis longtemps en fait. En même temps c’est normal que le validisme intériorisé, le carpettisme et la division des luttes soient très prégnants l’antivalidisme mêle plein de gens très différents et d’atypies très divergentes donc c’est très facile de diviser les luttes antivalidistes et très dur de les souder, que c’est pas comme si du coup beaucoup d’atypiques avaient le choix d’être dans le carpettisme ou pas vu à quel point les valides ont du pouvoir sur eux globalement et enfin que l’antivalidisme c’est clairement une des luttes les moins connues et forcément ces formes les plus rendues c’est les moins radicales je pense que ça ne changera que quand l’intensité et la visibilité des luttes antivalidistes passeront un nouveau pallier.

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      3. Oui tout le monde est soumis à l’aliénation à des degrés divers, ça aucun doute, et c’est assez logique en effet que ça soit un problème aussi répandu dans les milieux non-valides même militants, pour les raisons que tu cites (c’est peu connu + les personnes non-valides sont souvent privées d’autonomie dans leur vie même adultes, ce qui est pas le cas des autres minorités sauf les enfants et les personnes âgées qui vivent d’ailleurs des situations assez comparables aux personnes non-valides sur beaucoup de points + le pouvoir médical monopolise le discours « officiel » et socialement reconnu sur ce sujet encore plus que sur le reste + la mise en avant des enfants non-valides permet aux parents de prendre le micro + la diversité de profils et de situations).

        Je suis d’accord que conceptualiser une société « post-oppressive » (ou non-oppressive peu importe comment on appelle ça) est utile et agréable à la fois, même si moi j’ai du mal.

        Par contre, contrairement à toi, j’ai du mal à imaginer le capitalisme sans le racisme (la « découverte » des Amériques, le début de la traite triangulaire et les lois qui ont introduit la notion de « sang juif » et de « sang maure » en Espagne sont toutes apparues à la même époque, et le capitalisme aussi, même si avant la société avait une hiérarchie de classe très forte et violente aussi l’économie était différente). Pourquoi ?
        D’une part, le (néo-)colonialisme, cad l’exploitation des ressources et des peuples non-occidentaux, les guerres, est assez difficilement dissociable du capitalisme européen et nord-américain, ou même russe en Asie centrale. Et même les autres puissances capitalistes comme la Chine, le Japon, le Brésil, les pétromonarchies du Golfe, Israël… suivent une logique similaire (exploitation de l’Afrique, exploitation des peuples natifs «  »primitifs » » et surtout des ressources de leurs terres, négrophobie partout dans le monde…).

        D’autre part, le racisme a aussi une utilité dans les pays occidentaux « en interne » pour les élites capitalistes. Toutes les minorités raciales servent de bouc émissaire sur tout, étant accusées de profiter des allocs (ce qui justifie de supprimer lesdites allocs), de la criminalité et de la délinquance (ce qui justifie de « renforcer la sécurité » et détourne l’attention), d’être au sommet du pouvoir et de la richesse (les Juifs, qui servent de « coupable » à la place des bourges blancs), de « voler les emplois »… De plus, ça permet de mettre en concurrence les travailleurs (et c’est pas nouveau, déjà au 19ème siècle, aux USA les travailleurs blancs étaient amenés par le racisme à voir les immigrés irlandais comme une menace, les irlandais faisaient pareil pour les italiens, et tout le monde faisait ça pour les noirs). Cela permet aussi de s’assurer la loyauté de certains groupes (les prolos blancs en particulier) en leur donnant des gratifications symboliques qui coûtent pas grand chose (le fait d’être « au dessus » des autres, l’impression d’avoir un bon statut en comparaison…). Et puis bien sûr, l’immigration (notamment clandestine) qui est exploitée par les (petits et grands) patrons.

        Bref, j’arrive assez mal à imaginer un système capitaliste, classiste et productiviste dans lequel il y aurait pas de racisme du tout (dans ce cas, comment ferait-on pour exploiter à bas coût les ressources ? qui servirait de bouc émissaire ? comment éviterait-on une rébellion unitaire des prolos ? etc). Que le racisme change dans sa forme, ou même éventuellement change de cible, c’est imaginable, mais qu’il disparaisse en soi je sais pas.
        Enfin sauf si bien sûr on sort d’un modèle capitaliste-classiste-productiviste, auquel cas oui, le racisme pourrait disparaître (ou pourrait perdurer aussi, si le nouveau régime a lui aussi besoin de boucs émissaires etc).

        Les oppressions LGBTIA, je pense, pourraient disparaître alors que le capitalisme perdure (d’ailleurs le capitalisme aujourd’hui s’accomode très bien de l’inclusion des personnes LGBTIA, et sait leur « donner leur place »…).

        Les oppressions LGBTIA pourraient aussi disparaître alors que le patriarcat perdurerait, c’est assez tendu à imaginer mais pas impossible en théorie. Enfin là, il y a du pour et du contre.
        En effet, on pourrait imaginer que par exemple, les personnes trans binaires soient totalement acceptées légalement et socialement, puissent vivre dans leur genre sans obstacle, et que le genre des non-binaires soit également reconnu (formant une ou plusieurs catégories officielles et reconnues supplémentaires), mais que malgré tout, la hiérarchie hommes > femmes et tout le reste, ou hommes > femmes > tout le reste, perdure. Et si ça arrivait, ce serait tout de même un progrès (car les personnes trans/NB auraient toujours le patriarcat à vivre, mais pas la transphobie et ce serait déjà énorme) d’ailleurs.
        De même pour les personnes (cis ou trans) non-conformes dans leur expression de genre (tomboy et butch / efféminés), on peut imaginer que la hiérarchie homme > femme perdure (par inertie du moins) au niveau par exemple des salaires, des carrières, de l’accès au pouvoir politique… mais que par contre, dans chacun des deux groupes, les normes de féminité et de virilité deviennent moins restrictives et étouffantes, et que la violence contre les non-conformes disparaisse (et là aussi ce serait déjà un progrès énorme même si pas suffisant).
        Et idem par rapport à l’orientation ou aux intersexes.

        D’ailleurs il existe des sociétés où, par exemple, des relations entre hommes, ou entre femmes, ou les deux, sont tolérées, voire acceptées, voire carrément valorisées et encouragées (et qui ne connaissent donc pas d’homophobie et de biphobie au sens occidental du terme), mais où pour autant le patriarcat existe. De même, il y a des sociétés patriarcales qui permettent aux personnes assignées garçon, ou assignées filles, ou les deux, qui sont pas conformes vis à vis de leur genre assigné ou ne s’y retrouvent pas, et/ou aux personnes intersexes, d’exister dans un autre groupe (cet autre groupe étant en général socialement inférieur aux mecs cis au moins, mais existant socialement).

        En bref, l’existence de personnes LGBTIA est compatible avec l’existence d’un patriarcat dans le principe (si on définit le patriarcat comme séparation hommes/femmes avec hiérarchie hommes > femmes dans le pouvoir, les ressources et les droits).
        Par contre, l’existence des personnes LGBTIA est difficilement compatible avec le patriarcat occidental, qui lui, s’est basé ces derniers siècles énormément sur l’hétérosexualité obligatoire et l’hétéronormativité, le virilisme, les normes de la féminité, la binarité du genre, du sexe (« biologique ») et de l’expression de genre, et l’idée qu’on a un seul genre fixe et absolu pour toute la vie, etc. Aujourd’hui, cependant, ce n’est clairement plus du tout tenable.

        Donc reste à voir si le patriarcat occidental va se casser la gueule entièrement, ou va « seulement » être obligé de se réformer, s’assouplir et s’adoucir énormément (en gros, réduire fortement les violences et inégalités même si on n’atteint pas l’égalité complète H/F, et accepter complètement les personnes LGBTIA et non-conformes), mais dans tous les cas je suis plutôt optimiste sur l’évolution de ce côté.

        Rien que le fait que les générations d’enfants et d’ados actuels (et à venir) grandissent en entendant déjà parler de non-binarité (et pas seulement chez des personnes au look androgyne), de transidentité binaire, d’asexualité, en ayant des modèles plus divers que jamais, en entendant parler de féminisme et de culture du viol (notamment avec l’affaire Weinstein et les tueries à l’arme à feu aux USA, qui ont au moins le « mérite » de mettre le problème en lumière)… ça va changer massivement la donne.
        D’ailleurs c’est pas un hasard si il y a autant de « retour de bâton » (cyberharcèlement des féministes et des femmes youtubeuses, tueries antiféministes, Manif pour tous, Trump…). C’est bien parce que justement le status quo est en train de se casser la gueule.

        Le patriarcat et le capitalisme peuvent aussi exister séparément je pense. Un capitalisme qui exploite également et sans distinction femmes et hommes (et non-binaires bien sûr), c’est totalement possible et c’est même ce qui risque d’émerger de l’évolution actuelle. Inversement, des systèmes non-capitalistes (récents ou anciens) mais patriarcaux ont existé.

        Bon, par contre, tous ces systèmes restaient basés sur une hiérarchie de classe (différente), je sais pas si une société sans classes pourrait rester patriarcale.

        J’ai du mal à imaginer la misogynie sans validisme aussi (à part une forme « légère » de patriarcat où il y aurait « juste » des inégalités de salaire, de carrière, d’accès aux postes… mais sans les normes de virilité et féminité et la violence).
        Parce que, en fait, l’existence même de normes de genre en soi (indépendamment de leur contenu) ne peut être que validiste. De base, créer des normes de comportement, de look, de corps, d’expression corporelle, de sujets d’intérêt… qui soient les mêmes pour tout le monde (ce qui est le cas des normes de genre) c’est forcément validiste, car forcément ces normes vont être faites selon la majorité (1), et ne pourront jamais être adaptées à la variété des corps et des fonctionnements neuro-psy (2).

        Pour la même raison, le capitalisme (ainsi que la hiérarchie et violence de classe et le productivisme) va nécessairement avec le validisme. Parce que il exige que les personnes, leurs corps et leurs esprits soient exploitables, soumis et productifs, ce qui sera forcément difficile voire impossible pour les non-valides. De plus, le capitalisme implique et encourage l’égoïsme, et l’égoïsme implique que les gens (riches et même prolo d’ailleurs) n’aient pas envie de partager leur argent/temps/ressources pour permettre aux non-valides de vivre mieux (d’où les valides qui râlent que les non-valides aient des allocs avec « leurs » impôts etc).

        Au final, de mon point de vue, le patriarcat et le capitalisme se renforcent mais peuvent/pourraient exister séparément. Et les oppressions LGBTIA découlent du patriarcat et du capitalisme, mais si elles disparaissent, le patriarcat et le capitalisme pourraient s’y adapter.
        Le capitalisme a besoin du racisme (par contre, même des systèmes non-capitalistes pourraient avoir, eux aussi, besoin du racisme pour des raisons similaires, exploitation, bouc émissaire…).

        La seule oppression que je pense vraiment liée à toutes les autres c’est le validisme. A la fois parce que les non-valides sont automatiquement pas adaptés et pas facilement adaptables à des systèmes de norme et d’exploitation comme le capitalisme ou le patriarcat (en gros, les non-valides c’est pas pratique, ça rentre jamais dans les cases, ça coûte de l’argent, c’est jamais pareil d’un groupe à l’autre et d’une personne à l’autre…).
        Et aussi, parce que le validisme est constamment détourné pour stigmatiser les autres groupes marginalisés (par exemple, la psychiatrisation des personnes LGBTIA même valides, des femmes même valides, des personnes racisées même valides, les clichés sur les « femmes folles », l’oppression des enfants et personnes âgées, les clichés sur les pauvres « naturellement » portés vers la criminalité, la violence et les addictions…).
        Donc, on ne pourra pas se débarrasser complètement du validisme (sans qu’il ne ressurgisse au moins sous d’autres formes) si on se débarrasse pas du capitalisme/classisme, du racisme, et du patriarcat (et oppressions LGBTIA qui vont avec) au moins.

        Un autre problème qui est transversal aux oppressions c’est par rapport aux enfants. Aujourd’hui, les enfants de familles riches héritent de leur famille (sauf, souvent, quand ils sont trans, non-valides ou autre et se font tej par leurs parents…), et accumulent.
        De l’autre côté, les enfants de familles pauvres sont presque condamnés à la pauvreté. Les enfants de familles prolo moyennes, eux, peuvent échapper à la pauvreté (si ils sont valides) mais restent condamnés à être exploités en tant que prolo et à ce que leurs propres enfants le soient aussi, sauf événement extraordinaire.

        En outre, les « vicissitudes » qui arrivent dans la vie des parents (chômage, perte de logement, handicap et maladie, mort des parents, addictions…) ou les abus des parents mettent souvent directement leurs enfants dans la merde.

        Une société non-oppressive commencerait par s’assurer que les enfants ne puissent pas hériter d’une quelconque richesse matérielle ni d’un privilège social de leurs parents, et qu’inversement, les « vicissitudes » de la vie des parents ne puissent plus mettre les enfants dans la merde par ricochet. Bien sûr ça serait pas suffisant, mais ça serait la base.

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  3. Euh bah il y a quand même plus ou moins des exemples de proto-capitalisme dans l’empire romain ou dans certaines cités médiévales du XIIIème siècle avant tout ça, bon certes il y avait déja un genre de proto-racisme dedans mais disons qu’il était pas arrivé au stade génocidaire où il a commencé à être en gros à partir du XIVème siècle. Et puis il y a quand même encore de nos jours des pays blancs avec une immigration très faible (genre la majorité de la Scandinavie par exemple) et globalement de haute classe sociale dont le seul appui du racisme au capitalisme sur le fonctionnement de leur pays c’est la justification de politiques migratoires restrictives, une xénophobie ouverte plus ou moins forte et surtout les produits d’importation étrangère fabriqués dans des systèmes d’exploitation néocoloniaux racistes auxquels ces pays se sont contentés d’acheter le produit fini. Alors ok leur système indirectement fonctionne par le capitalisme raciste global mais si un capitalisme sans racisme était inenvisageable je crois que ça fonctionnerait pas en interne, hors on voit bien que si ça pèse beaucoup plus lourd sur ceux qui ne le sont pas bien sur encore de nos jours des relations capitalistes très violentes strictement entre personnes blanches on en voit plein tout les jours, en France c’est pas ce qui manque non plus même si bien sur c’est pas les gens qui se prennent le plus la violence capitaliste ce sort y étant réservé aux gens « issus de la colonisation » comme on dit. D’ailleurs en parlant de guerre si les deux guerres mondiales ont bien eu des motivations coloniales et racistes en priorité elles ont aussi crée à moindre échelle des gros massacres entre prolos blancs par capitalisme nationaliste, les français et les allemands moyens se tiraient dessus en se considérant comme des ennemis héréditaires pas pour des histoires de puissance coloniale qui ne touchaient que les gens qui avaient des possessions dans les colonies. D’accord aussi pour les pays pas blancs capitaliste mais eux n’ont pas trop eu d’autre choix que se mettre à faire comme l’Occident pour être « compétitifs », d’ailleurs justement si le Japon a pu en arriver là ou il en est c’est bien parce qu’à l’ère Meiji sentant le n’importe quoi et la colonisation venir avec les Blancs l’empereur a totalement fermé les frontières et fait naître une révolution industrielle nipponne autonome et pendant tout ce temps avec un Japon capitaliste certes réagissant au racisme extérieur mais pas lui même raciste en fait (je suis même pas sure que le racisme anti chinois et anti coréen existait déja là bas alors ou si c’est vraiment un truc de Japonais du XXème siècle), d’ailleurs encore de nos jours si c’est un pays très replié sur lui même c’est un pays relativement peu raciste envers d’autres minorités que les chinois et les coréens en interne. Un gaijin reste un gaijin toute sa vie mais ça c’est un choix de société j’y vois plus du protectionnisme d’une culture se sachant extérieurement menacée et cherchant à s’auto préserver que du racisme à proprement parler. D’ailleurs la Chine c’est un peu la même chose c’est bien parce qu’il y a eu un repli du pays après les guerres de l’opium pour contrer la colonisation préparée par les Blancs que celle ci n’a pas eu lieu au final et si pour le coup en Chine du racisme ils en ont pas mal c’est clairement pas venu du modèle économique du début de l’industrialisation chinoise mais d’une acculturation progressive aux normes racistes blanches. Le Brésil en tant que pays s’est presque entièrement construit sur le capitalisme raciste c’est quand même un cas hyper particulier. Et pour ce qui est d’Israel…dois-je vraiment rappeler pourquoi les Juifs ont été aussi nombreux à se sentir obligés de quitter l’Europe? D’ailleurs à la base les sionistes avaient dit vouloir une terre pour les Juifs quelque part en dehors des très religieux qui voulaient absolument que ce soit là ils se foutaient bien de où exactement ce sont les puissances blanches qui ont décidé de leur accorder les terres d’Israel. D’ailleurs la situation actuel avec la Palestine et les Palestiniens est le fruit d’un très long enlisement du conflit et n’aurait probablement pas atteint le degré de gravité où elle est maintenant si les racistes blancs ne s’en étaient pas mêlés. On peut beaucoup critiquer les Israeliens et les Juifs Etats-Uniens politiquement d’être généralement pro-gouvernement israeliens, mais c’est vite oublier qu’ils ne le sont pas tous, que dans beaucoup de pays l’antisémitisme demeure très fort et beaucoup ont eu le choix entre une vie en Israel ou proche d’Israel et la mort en fait, que pleins d’entre eux ont encore des troubles post traumatiques et autres atypies du fait de ce qui est arrivé à leurs familles en 1945 et après et certes ça n’excuse rien mais oui c’est le genre de trucs qui met des oeillères parfois face aux injustices qu’on a subi et qu’on reproduit ça me parait être une réalité qu’il faut prendre en compte et aussi que c’est pas une démocratie mais une dictature violente Israel et qu’un gauchiste blanc qui critique ici risque bien moins gros qu’un Juif israelien qui critique là bas. Evidemment tout ça change rien et n’excuse en rien pour ce qui est de l’exploitation des Palestiniens et de la violence envers eux. Par contre la quasi constance de la mention d’Israel dans le top des pays que les Blancs de gauche trouvent les plus racistes j’ai tendance à la trouver sérieusement antisémite en fait. D’ailleurs jusqu’à un certain point je me demande même en vrai si on peut vraiment considéré ou pas les violences interethniques entre des gens racisés différemment comme du racisme à proprement parler, je suis assez partagée là dessus et j’ai plutôt tendance à penser que si racisme il y a là dedans c’est dans les tentatives des Blancs réussies ou pas de monter les gens racisés différemment les uns contre les autres pour la division des luttes antiracistes et j’avoue que dans le genre je trouve que l’exploitation en France par la classe politique blanche gauchistes inclus d’ailleurs du conflit israelo-palestinien auquel pas grand monde ne capte quelque chose vu d’ici pour monter les juifs de France et les musulmans de France les uns contre les autres c’est un peu beaucoup un cas d’école et ça à tendance à m’agacer prodigieusement. D’ailleurs tout les gens que je connais avec des positions plus nuancées et moins polarisées là dessus sont des gens qui ont vraiment été sur place et ont parlé à des Israeliens et des Palestiniens IRL je pense que c’est pas un hasard et que le degré de connerie que les discussions sur le conflit israelo-palestinien atteignent des fois en France là dessus doit beaucoup aux médias qui aiment lancer cette pomme de discorde à chaque fois qu’une occasion s’en présente. Je suis pas franchement convaincue qu’on puisse à proprement parler de racisme entre personnes de pays à majorité racisée sauf imitation du racismeblanc ce qui empêche pas qu’il y ait du capitalisme dans ces pays. Dans des pays ou la quasi totalité des gens sont racisés de la même façon comme dans pas mal de pays d’Afrique il y a pas vraiment de racisme en dehors de l’héritage mental du colonialisme et pourtant il y a bien un capitalisme lui même hérité de la colonisation et pas mal néo colonial en bout de course mais qui en interne se vit majoritairement entre personnes racisées de la même façon donc pas de façon raciste même si la dynamique globale qui aboutit à cette situation elle l’est raciste et néocoloniale.
    Sinon clairement avant les années 1950 tout le monde aux Etats Unis avait un fort degré de xénophobie anti Italiens en gros pas seulement les Irlandais et les Irlandais eux y ont pris vachement cher jusqu’au milieu des années 1980 en fait et au 19ème siècle ils étaient clairement presque aussi bien considérés que les noirs aux Etats Unis, considérés comme le chaînant manquant entre le singe et l’homme donc en fait clairement l’histoire des Italiens états-uniens et celle des Irlandais états-uniens est vraiment pas comparable en terme de degré de violence, d’ailleurs les Irlandais on gagné leur statut de blanchité en acceptant de diviser leur lutte de celle des noirs mais les deux luttaient pas mal ensemble initialement et à vrai dire la blanchité des Irlandais ça pose encore débat actuellement en vrai même si plus sur les papierss administratifs aux Etats Unis même si ils ont acquis depuis un statut de « bonne minorité fort éloigné de la violence de la négrophobie états-unienne ils restent clairement marginalisés face à une culture dominante clairement blanche protestante anglo-saxonne. D’ailleurs les trucs anti Italiens ça me parait plus être de la xénophobie que du racisme même si j’en suis pas totalement sure.
    D’accord sur le reste du début en gros.

    Par contre petite précision « butch » est un type de femmes masculines parmi beaucoup d’autres donc c’est pas l’équivalent d’homme efféminés je trouve au sens ou c’est bien moins généraliste, notamment parce que j’ai beaucoup de mal à l’imaginer employé pour qualifier une femme hétéro. Le patriarcat occidental étant très souple et plastique et ayant survécu à la concurrence de l’URSS, à la décolonisation et à d’autres trucs bien plus menaçants pour lui que les droits LGBT je pense qu’il a nettement plus de chances de s’assouplir que de se briser juste sur ça. Mais je suis pas aussi optimiste que toi dans la mesure ou c’est surtout sous forme d’homonationalisme et de racisme et néocolonialisme au nom des droits LGBT devenus d’un coup la preuve de la « supériorité blanche » que cet assouplissement ce fait pour l’instant et qu’une grosse majorité des LGBT blancs semblent clairement tomber dans le panneau donc on me parait plus allez vers un assouplissement de ces normes et du patriarcat pour les blancs couplé à un renforcement du racisme et du néocolonialisme donc je crois que le positif ce sera que pour les Blancs/Blanches en fait du moins à court terme dans ces évolutions là.

    Je te trouve trop optimiste plus d’ados de maintenant entendent parler de trans, de non binaires et d’asexualité mais ça reste des sujets en dehors de quelques gros titres médiatiques de temps à autres confinés à des gens qui s’y intéressent, c’est plus facile si on est curieux de trouver des infos dessus avec Internet maintenant mais à mon avis la majorité qui s’en fout continue de s’en foutre et de penser que les non binaires et asexuels n’existent pas et que trans = travelo, et la plupart ont vent de l’existence du féminisme et de la culture du viol mais c’est loin de créer une adhésion majoritaire spontanée au féminisme et à la culture du consentement pour le moment.

    Pareil un patriarcat avec une autre économie de classe hiérarchisée que le capitalisme je peux imaginer, un sans hiérarchie économique et sociale de classe clairement pas en revanche. Je suis pas forcément d’accord sur les normes de genre comme forcément validiste parce que ces normes sont relativement souples et plurielles, il y en a des versions « alternormes pour minorités » nettement plus accessibles que la version majoritaire genre le look geek je vois assez mal qui peut ne pas y accéder par exemple ça s’accompagne même souvent d’une façon de cultiver un look qui fait atypique en fait donc bon voilà. J’ai plus l’impression que les normes de genre doivent s’assouplir et se varier que totalement disparaître pour devenir accessibles en fait. Pas d’accord aussi pour l’idée que le capitalisme cultive l’égoisme et l’individualisme sinon les gens agiraient pour leur intérêt propre et donc l’aliénation serait impossible donc ça ne servirait pas le système au contraire le capitalisme a besoin de s’appuyer sur l’adhésion de gens à des valeurs abstraites et altruistes qui au final leur nuisent genre le bien commun, la démocratie, la nation, le peuple français tout ces trucs là. Il y aussi le fait que d’un système à l’autre qui est ou pas valide ne se définit pas de la même façon qui rend une analyse globale du validisme dans toutes les sociétés imaginables pas évidente en fait. D’accord sur le reste.

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